b) Mieux connaître la vulnérabilité du littoral
La connaissance de la vulnérabilité du littoral est essentielle pour assurer une parfaite cohérence du dispositif de vigilance, intégrant à terme la vigilance « vagues submersion », et la chaîne d'alerte des populations définie par les plans ORSEC et les PCS, en coordination avec les PPRI. Elle est indispensable pour définir, en particulier au niveau communal, les zones associées à différents niveaux de risques, et les mesures correspondantes de protection des populations, à travers les rubriques « conséquences possibles » et « conseils de comportement ».
Le caractère impératif d'une meilleure connaissance en ce domaine a été souligné lors du « Grenelle de la mer ». Elle nécessitera d'abord une cartographie plus précise des zones de contact , maritimes et terrestres, dont la frontière marque le trait-de-côte. De telles données existent au SHOM pour la partie maritime et à l'IGN pour la partie terrestre, mais elles ne sont ni nécessairement complètes et continues à l'interface terre-mer, ni d'un niveau de précision altimétrique suffisant. Leur fiabilité et leur degré de détail est en effet fonction de la densité des informations recueillies, laquelle dépend :
- pour la mer, du degré de résolution du modèle bathymétrique, c'est-à-dire de la représentation des fonds marins en trois dimensions. C'est pour améliorer la densité de ces informations qu'a été lancé le programme national Litto3D , sous l'impulsion du comité interministériel de la mer (CIMER) en 2003 et du comité interministériel pour l'aménagement du territoire (CIADT) en 2004. Réalisé en partenariat technique entre le SHOM et l'IGN, ce programme doit faire l'objet d'une proposition de programme détaillé sous maîtrise d'ouvrage du secrétariat général de la mer avant fin 2010.
Proposition n° 14 de la mission : Mener à bien d'ici fin 2010 le programme national Litto3D. |
- pour la terre, de relevés opérés par photographies aériennes et mesures laser aéroportées. Cette connaissance du niveau des terres, qui relève exclusivement de l'IGN, nécessite la manipulation d'outils a priori plus simples que ceux liés à la cartographie marine, et paraît aujourd'hui bien maîtrisée.
c) Accentuer la recherche en vue de mieux hiérarchiser les zones à risque à une échelle régionale
Le BRGM commence à disposer d'outils permettant une hiérarchisation des zones à risques à une échelle régionale , qui seraient utiles dans la préparation des PPRI. Il pourrait ainsi procéder à des recherches qui se fonderaient sur les niveaux d'eau extrêmes enregistrés par le SHOM, en appliquant des formules semi-empiriques permettant de caractériser le phénomène de « jet-de-rive » zone par zone et en intégrant ces données à un modèle numérique de terrain pour mesurer les effets de la submersion marine sur les terres.
Le coût d'un tel programme de recherches peut être estimé, selon les responsables du bureau, entre 500 000 euros et un million d'euros pour couvrir l' ensemble du territoire métropolitain sur une durée de deux ans . Cela permettrait de hiérarchiser les secteurs les plus exposés aux risques d'inondation et de faciliter les travaux de prévention. Dans un second temps, il serait possible de réaliser une modélisation à une échelle locale , grâce à un modèle numérique de terrain de très haute résolution.
Afin qu'un tel travail puisse être mené à bien, il convient de le prévoir très explicitement dans les missions affectées à l'organisme le mieux à même de le mener, le BRGM, mais également d' en faire une priorité parmi ces missions. En concentrant les efforts sur la définition des zones à risques de submersion marine au niveau national, il sera alors plus aisé de préparer les PPRI.
Proposition n° 15 de la mission : Accélérer les travaux menés par le BRGM en vue de mieux hiérarchiser les zones à risque à l'échelle régionale. |
Un dispositif de ce type a été mis au point et est appliqué dans l' estuaire dans la Gironde , où les dégâts ont d'ailleurs été bien moins importants que sur la partie de la côte située plus au nord. Il conviendrait de s'en inspirer pour le développer à l'échelle nationale et en faire un instrument central de prévision des submersions marines sur l'ensemble du littoral français.