2. Un coefficient de marée élevé
Le coefficient de la marée est bien entendu déterminant dans l'impact sur les côtes d'une tempête marine. Dans le cas de la tempête Xynthia, il était relativement élevé, puisqu'atteignant 102 , pour un maximum de 120 pour les plus hautes marées astronomiques.
Or, le passage de la tempête sur le littoral atlantique a parfaitement coïncidé avec la pleine mer , durant la nuit du 28 février.
Cette concomitance est en soi un événement très peu probable . En effet, il n'existe en moyenne que 25 jours par an pour lesquels les marées ont un coefficient supérieur à 100. Or, pour chacune de ces marées, la hauteur d'eau prédite n'est proche de ou égale à la pleine mer que dans un créneau de l'ordre de une à deux heures, et c'est dans l'un de ces créneaux qu'une tempête doit créer une surcote importante pour créer un risque de submersion.
3. Un phénomène de vague
Le phénomène de vague , qui représente l'aspect le plus dévastateur d'une tempête marine, constitue la phase ultime d'un tel phénomène se déroulant en trois étapes :
- la chute de la pression atmosphérique entraîne une surélévation du niveau du plan d'eau ;
- le vent exerce une contrainte à la surface de l'eau générant une modification du plan d'eau (surcote) et des courants ;
- à l'approche des côtes, les vagues provoquées par la tempête déferlent. Elles transfèrent leur énergie sur la colonne d'eau, ce qui provoque une surélévation du niveau de la mer, que renforce le phénomène de « jet de rive » ( swash ), c'est-à-dire le flux et le reflux des vagues.
M. Philippe Sergent, directeur scientifique du centre d'études maritimes et fluviales, expert participant au programme de recherche de l'Union européenne Theseus, a noté que la houle a résulté jusqu'à 50 % de la profondeur d'eau à proximité des côtes . Une remontée du niveau de la mer, a-t-il ajouté, produirait une hausse de 50 centimètres de la houle, aggravant d'autant les facteurs de risque.
De la même façon, la lame déferlante qui, à Toyama, au Japon, a fait 2 morts et 16 blessés en 2008, a vu ses effets sur le littoral amplifiés en raison du relief des fonds marins de la baie, les vagues s'étant trouvées concentrées et amplifiées, ont expliqué à la mission les représentants de l'ambassade du Japon en France.