3. Cibler les actions diplomatiques
Toute politique étrangère au Moyen-Orient doit prendre garde à éviter ce que le professeur au Collège de France Henry Laurens appelle « le jeu pervers des implications et des ingérences ». Traditionnellement les pays du Moyen-Orient sont enclins à demander l'intervention d'une puissance extérieure capable de les aider dans la résolution de leurs conflits intérieurs. Déjà au XX ème siècle, une bagarre entre chrétiens et druzes dans la montagne libanaise se traduisait par un règlement diplomatique entre Londres et Paris. Mais une fois que les puissances extérieures s'impliquent, les puissances locales dénoncent leur ingérence.
Par ailleurs, toute initiative de l'Occident en direction d'un pays du Moyen-Orient risque d'altérer les relations avec les autres Gouvernements. Il y a encore peu, se rapprocher de la Syrie mécontentait l'Arabie saoudite. Mais faire de l'Arabie saoudite le partenaire de référence dans le conflit israélo-palestinien mettrait en cause le leadership revendiqué par l'Egypte, etc....
Il semble donc souhaitable de limiter les actions diplomatiques au strict nécessaire, c'est-à-dire aux seules questions mettant en jeu notre sécurité, notre économie et la consolidation des relations bilatérales avec les Gouvernements et les sociétés civiles.
Le conflit qui nous oppose sur l'universalité des droits de l'Homme aux pays qui se revendiquent de droits musulmans de l'Homme doit être traité avec fermeté mais sans condescendance, ni agressivité. Mieux vaut apporter une assistance concrète aux militants des droits de l'Homme persécutés, leur accorder largement l'asile politique, soutenir l'action de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme, d' Amnesty International , d'Human Right Watch , etc. L'égalité entre tous les êtres humains et le respect de la dignité de chacun doivent être réaffirmés fermement en paroles et surtout en actes.