2. Les limites de la photo-interprétation
Cette méthode, mise en oeuvre à grande échelle, par le MNHN, traduit la réalité de façon souvent approximative voire erronée.
Pour illustrer ce propos, on citera des exemples concrets :
- ici, une tourbière qui prospère sur un cours d'eau qui s'élargit dans une dépression n'a pas été vue, ce qui paraît conforme aux possibilités de l'outil. Une des personnes entendues par votre rapporteur a relevé qu'une tourbière située en forêt est indécelable par photo-interprétation, une autre a insisté sur la difficulté d'interpréter correctement les images satellitaires ;
- là, une lagune dont l'émissaire rejoint un cours d'eau dépendant d'un réseau hydrographique Natura 2000 n'a pas été intégrée dans le site.
Or la procédure de présentation des sites d'intérêt communautaire a des effets non négligeables, elle peut être créatrice de contraintes pour les titulaires de droits réels sur les terrains concernés.
Ces approximations constituent en outre un obstacle majeur à l'acceptation de programmes environnementaux par un monde rural fin connaisseur de ses territoires.
De même, dans le cadre d'un inventaire des micro-zones humides effectué dans le département du Jura 4 ( * ) en collaboration notamment avec les chasseurs, l'expérience a montré que la préidentification des zones à étudier issues de la télédétection fournissait des informations de qualité inférieure à celles délivrées par les acteurs locaux.
* 4 Cf. colloque « Zones humides, chasse et conservation de la nature », maison de la Baie de Somme, 17-19 juin 2009.