(ii) La signature de la convention d'objectifs et de moyens 2009-2011 : un nouveau souffle pour l'ANT ?
Les perspectives de l'ANT pour les années à venir ont été définies dans une nouvelle convention d'objectifs et de moyens signée le 30 avril dernier avec l'État pour la période 2009-2011, avec pour objet d'ancrer davantage son action « dans une démarche de performance ». Cette convention s'inscrit dans le cadre de la réforme de la politique de formation en mobilité, prévue par la LODEOM. Selon le secrétariat d'État à l'outre-mer, l'ANT va gérer seule l'attribution d'environ 25 000 aides à la mobilité des jeunes chaque année (prise en charge du billet d'avion, financement de la formation, attribution d'une allocation mensuelle quand les ressources du jeune sont insuffisantes). Son budget devrait en conséquence, selon la même source, passer à 100 millions d'euros.
Surtout, la logique de fonctionnement devrait être inversée , l'agence passant d'une politique de la demande ou du guichet à une politique de l'offre. De plus, l'ANT doit individualiser plus fortement les parcours des stagiaires pour améliorer leur accession à un emploi durable.
La nouvelle convention fixe d'ailleurs un certain nombre d'objectifs :
- en matière de formation professionnelle en mobilité (lutter contre l'exclusion du marché du travail des publics les plus éloignés de l'emploi, améliorer la qualification de la population, améliorer l'impact de la mobilité sur le développement de l'emploi dans les secteurs en tension) ;
- en matière de fonctionnement de la structure (optimiser l'efficience des dispositifs de formation professionnelle en mobilité, améliorer la qualité des prestations rendues, optimiser l'efficience du fonctionnement de l'ANT). La réussite de ces objectifs passe par une réflexion sur ses structures, en concertation avec les organisations syndicales, sur les lieux d'implantation, sur le rôle des délégués régionaux et sur les métiers mêmes de l'insertion professionnelle ;
- en matière d'organisation ;
- en matière de continuité territoriale et de mobilité des ultramarins.
Le secrétaire d'État à l'outre-mer a également annoncé qu'un concours allait être lancé pour changer le nom de l'agence.
En ce qui concerne le budget, il est difficile à ce stade, en raison des annonces gouvernementales et de la transformation de l'agence en opérateur unique de l'État pour la mobilité et la continuité territoriale, d'en anticiper l'évolution. Mais la convention d'objectifs et de moyens ne semble pas particulièrement ambitieuse :
Réalisation
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Cible
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Projet initiative jeune, volet mobilité
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3 280 |
3 050 |
Formation individuelle en mobilité
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991 |
1 000 |
Passeport mobilité formation
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3 715 |
4 170 |
Outre celles des moyens et du nombre de bénéficiaires des dispositifs de la mobilité, diverses questions restent à approfondir. Il sera ainsi nécessaire de renouveler et de renforcer les partenariats de l'agence avec l'ensemble des acteurs du secteur, notamment avec les conseils régionaux compétents en matière de formation professionnelle depuis la décentralisation. L'articulation avec la « chaîne » de la formation doit être mieux organisée et intégrer une plus grande coordination. À La Réunion, une expérimentation a été lancée par la création d'un comité de pilotage de la mobilité regroupant les collectivités locales, Pôle emploi, l'État et l'ANT.
Enfin, l'ANT travaille déjà avec le service militaire adapté pour organiser la mobilité ou la formation de ces volontaires après leur passage au SAM. Cette articulation doit également être renforcée, notamment en prévision de l'augmentation du nombre de jeunes accueillis dans ce cadre.