(2) La mobilité au service de la formation et de l'insertion professionnelles
(a) La mobilité, essentielle pour les habitants, doit aussi s'orienter vers les pays proches pour en améliorer l'efficacité
Si la gouvernance du système est améliorée, il n'en reste pas moins que les DOM, en raison de la taille de la population et des territoires et de leur éloignement d'autres lieux de formation potentielle, ne peuvent pas fournir une palette suffisante de formations, qui ne peuvent ni être trop spécialisées, ni couvrir tout le spectre des besoins, sauf à organiser, à un coût prohibitif, des stages pour un ou deux bénéficiaires.
En conséquence, la mobilité est un élément consubstantiel du système de formation professionnelle outre-mer .
Tel est l'objet du passeport mobilité, créé en 2002, destiné à permettre aux personnes résidant dans une collectivité territoriale d'outre-mer de suivre une formation en dehors de celle-ci . Dans son volet formation et insertion professionnelle, le passeport mobilité bénéficie en effet aux jeunes de dix-huit à trente ans admis en formation professionnelle en métropole pour un stage de plus de trois mois, titulaires d'un CDI ou d'un CDD de plus de six mois ou qui passent en métropole les oraux des concours de catégorie A et B de la fonction publique ou d'entrée aux grandes écoles. Le passeport mobilité a connu un grand succès, notamment dans son volet formation et insertion professionnelle - 35 000 passeports délivrés - qui a coûté 5 millions d'euros en 2007. Ce résultat reste cependant limité au regard des besoins importants et du public visé par cette politique.
Réformant globalement la politique de continuité territoriale de l'État, la LODEOM a tout de même conservé un « passeport mobilité formation professionnelle » au sein du nouveau fonds de continuité territoriale.
En ce qui concerne la formation professionnelle, il semble essentiel de multiplier les possibilités de stages dans les pays voisins des DOM . De telles formations posent naturellement le problème de la langue, mais on peut estimer que la nature des tissus économiques y est plus proche qu'avec la métropole , avec des secteurs prioritaires communs : tourisme, pêche, agriculture (exemple de la canne ou de la banane), développement durable etc. De plus, par le biais de l'éducation et de la formation, les relations personnelles, puis professionnelles, sont plus aisées à nouer. En outre, la différence de coût permettrait de faire bénéficier plus de personnes des dispositifs de mobilité et de formation.
Enfin, l'ensemble des interlocuteurs rencontrés par la mission, à Paris ou lors de ses déplacements, ont insisté sur la nécessité de passer d'une logique de la demande à une logique de l'offre . Les dispositifs de formation professionnelle doivent être conçus et organisés selon les besoins réels de l'économie pour les années à venir.
Proposition n°52 : Améliorer le financement de la mobilité des stagiaires en formation professionnelle, dans le cadre national mais aussi dans l'environnement régional, en adaptant l'offre aux besoins réels. |