3. La position des gouvernements allemand et britannique
a) Le gouvernement allemand : jusqu'à présent un refus affiché de renégocier le contrat
Le gouvernement allemand est celui qui a commandé le plus grand nombre d'avions. Que souhaite-il ?
Le ministre de la défense allemand a déclaré : « Pacta sunt servanda ». Un contrat est un engagement. Il doit donc être respecté. Cela est vrai. Mais que faire si l'on sait d'avance que tel ne sera pas le cas ?
L'Allemagne a un besoin moins urgent de l'A400M que la France et le Royaume-Uni. Les 83 C160 Transall actuellement en service en Allemagne devraient pouvoir être employés jusqu'en 2015 au moins (ces appareils ont en moyenne accumulé deux fois moins d'heures de vol que les C160 Transall français).
Mais elle devra quand même renouveler sa flotte et la question se posera de la même façon que pour les autres Etats.
b) Le gouvernement britannique : une menace explicite de retrait
Le 12 janvier 2009, M. John Hutton, ministre britannique de la défense, a déclaré devant le Parlement : « Nous ne pouvons pas accepter un retard de 3 à 4 ans pour la livraison de cet avion. Cela imposerait une tension inutile et inacceptable sur nos matériels aériens et, avec tous nos Etats partenaires, nous devons examiner vraiment très prudemment quelle est maintenant la bonne réponse à ce problème, alors que nous avancerons » 19 ( * ) .
Contrairement à la France et à l'Allemagne, le Royaume-Uni possède une flotte de transport militaire disposant d'une véritable capacité stratégique, reposant, en particulier, sur 24 Lockheed C130J et 6 Boeing C17. L'A400M est donc moins important pour lui que pour ces deux pays, comme le montre le fait qu'il n'a commandé que 25 appareils (destinés à remplacer des Lockheed C130K en fin de potentiel), contre 50 pour la France et 60 pour l'Allemagne.
* 19 « We cannot accept a three to four year delay in the delivery of these aircraft. It is going to impose unnecessary and unacceptable strain on our air assets and we, along with all of our partner nations, will have to consider very carefully indeed what the right response now to this problem is as we go forward » (Reuters).