II. DES PROBLÈMES IMPORTANTS
A. UN RETARD DE QUATRE ANS ?
1. L'étendue du retard
a) Un retard de 3 ans pour la première livraison
Le 9 janvier 2009, EADS a annoncé un retard d'au moins 3 ans pour la première livraison. Le nouveau calendrier communiqué aux rapporteurs est le suivant :
Le retard du premier vol (initialement prévu en janvier 2008), subordonné à celui du système numérique de régulation des moteurs (FADEC), paraît devoir être de l'ordre de 2 ans. Cependant, le retard pour la première livraison serait de 3 ans, EADS estimant avoir besoin d'une année supplémentaire pour les essais en vol et l'industrialisation.
EADS refuse de s'engager sur la date de livraison du FADEC, estimant qu'il s'agit de la responsabilité d'EPI. Or cette date sert de point de départ au nouveau calendrier. EADS refuse également de s'engager sur le moment où sera franchi le « seuil de maturité » devant permettre de commencer l'industrialisation.
La première livraison, initialement prévue pour octobre 2009, est donc désormais prévue pour la fin 2012.
b) Une montée en puissance plus lente de la production
Pour les livraisons de l'avion au standard initial, le retard est de l'ordre de 4 ans, si l'on prend en compte le fait qu'AMSL envisage au moment où ce rapport est rédigé et contrairement à ce qui était initialement prévu, de ne produire qu'un avion ou deux la première année. Mais cette estimation pourrait varier car l'industriel dit avoir des flexibilités sur ce point.
L'objectif est d'éviter ce qu'il est convenu d'appeler l'« effet boule de neige », tel qu'expérimenté sur l'A380 avec le câblage et consistant à reporter une modification sur l'ensemble des unités produites.
c) L'introduction d'un second standard
L'industriel propose que les premières livraisons soient effectuées dans un premier standard, avec trois ans de retard sur le calendrier contractuel initial de la première livraison. Ce premier standard réalisera, selon lui, l'essentiel des missions de l'avion à l'exception de certaines fonctions logicielles de mission avancées.
Ces fonctions logicielles seraient mises en oeuvre un an plus tard pour former le standard contractuel final de l'avion. Contrairement à la pratique habituelle de ce type de programme complexe, il n'avait été retenu dans le contrat A400 M qu'un seul standard de livraison.
Ainsi, en ce qui concerne la première livraison, le délai de 3 ans ne concerne que l'avion au standard initial : le premier avion au standard final serait livré avec 4 ans de retard.