B. LES ETATS-UNIS, QUELLE CROISSANCE POTENTIELLE ?

Une partie importante du dynamisme économique des Etats-Unis, observé ces dernières années, provient des gains de productivité qui y ont été réalisés.

La productivité globale des facteurs de long terme (colonne PGF de long terme, dans le tableau ci-dessous) s'est accélérée aux Etats-Unis entre 1990 et 2005 (quand elle ralentissait dans la zone euro).

LES SOURCES DE LA CROISSANCE POTENTIELLE DE LONG TERME
(croissance en %, contributions en points de %)

Source : Bulletin de la Banque de France, n° 155. Novembre 2006.

En outre, les Etats-Unis sont parvenus à mettre en oeuvre des politiques macroéconomiques qui leur ont permis de connaître une croissance effective en ligne avec cette croissance potentielle.

PIB RÉEL ET POTENTIEL : COMPARAISON DES TAUX DE CROISSANCE ANNUEL MOYEN DE 1990 À 2005 - (en %)

Source : Bulletin de la Banque de France, n° 155. Novembre 2006.

Or, il semble se produire, depuis 2003, un ralentissement des gains de productivité aux Etats-Unis (tandis que dans la zone euro une accélération intervient).

GRAPHIQUE N° 2

PRODUCTIVITÉ PAR TÊTE CORRIGÉE DU CYCLE
(ensemble de l'économie, glissement annuel en %)

Source : BEA, BLS, Eurostat, INSEE, prévisions OCDE, Banque de France.

Si cette inflexion devait être confirmée, cela signifierait qu'avec une augmentation identique de l'emploi, les Etats-Unis connaîtraient une moindre augmentation des richesses que dans le passé.

Cette perspective pèserait sur le pouvoir d'achat aux Etats-Unis, infléchirait sans doute le rythme de la demande domestique et contribuerait à freiner la demande adressée par les Etats-Unis au Reste du Monde.

Le déficit extérieur des Etats-Unis s'en trouverait réduit, ce qui diminuerait les pressions à la baisse sur le dollar.

Mais, dans le même temps, un phénomène aux effets inverses pourrait intervenir : le rapprochement des perspectives de rendement entre Etats-Unis et Europe contribuerait à une appréciation de l'euro .

Celle-ci viendrait accentuer, en la complexifiant, la nécessité pour l'Europe de rattraper le niveau de développement technologique des Etats-Unis, condition essentielle à une croissance économique plus autonome .

Au vu des années de croissance molle observées en Europe dans le passé, et des retards pris dans l'allocation de notre richesse au développement de notre formation et de notre recherche, cette prise de relais devrait s'opérer dans des conditions d'autant plus difficiles que les priorités comptables semblent l'emporter en Europe sur celles qu'impose une volonté sans faille de croissance.

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