b) Professionnaliser les études universitaires
Le besoin de renforcer la « professionnalisation » des études universitaires a été exprimé par les étudiants entendus par la mission, mais également par les représentants des employeurs et des salariés.
Les travaux de la commission précitée, créée à l'initiative du précédent gouvernement et présidée par le recteur Patrick Hetzel, ont mis l'accent sur ce point, et avancé des propositions destinées à rapprocher les universités du monde de l'emploi . La mission souhaite qu'elles soient mises en oeuvre, comme cela est déjà en partie le cas, afin de mieux positionner l'université au regard de sa mission d'insertion des jeunes dans l'emploi.
Une mesure tend notamment à développer les partenariats entre universités et centres de formation d'apprentis (CFA), ainsi que les passerelles entre les études universitaires et les formations professionnelles supérieures. En effet, comme l'a souligné M. André Gauron, l'échec en premier cycle tient notamment au fait que « 22 % des jeunes entrant à l'université auraient préféré suivre d'autres études ».
Par ailleurs, Mme Annie Thomas, secrétaire nationale de la CFDT, a insisté, lors de son audition, sur les points suivants, qui apparaissent également comme des avancées essentielles à mettre en oeuvre : « chaque diplôme devrait comporter des « modules de professionnalisation », qui constitueraient le « bagage de base » nécessaire aujourd'hui pour tout diplômé voulant entrer dans un métier ou une entreprise. Ce bouquet pourrait comporter la maîtrise des outils informatiques, la maîtrise d'une langue, le travail en équipe ou l'organisation du travail. Deuxièmement, il nous semble qu'à l'université, la formation par alternance, que nous estimons, est insuffisamment utilisée. Cette formation est intéressante pour les populations en difficulté, mais aussi au niveau du supérieur. Or l'université française est extrêmement timide en la matière. Pour nous, la formation par alternance ne se réduit pas à un simple stage. Elle doit permettre l'acquisition d'une forme de connaissance des savoirs, d'expérimentation, puis de retour. Nous sommes toujours très surpris de constater que les jeunes sont intéressés par ces questions. »
Enfin, la mission considère qu'il serait également souhaitable de consolider la représentation des milieux économiques et professionnels au sein des conseils d'administration . Cette remarque vaut également pour les lycées professionnels, puisque la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école du 23 avril 2005 86 ( * ) a proposé, dans le cadre d'une expérimentation, que le président du conseil d'administration soit distinct du chef d'établissement et puisse être choisi au sein des personnalités extérieures à l'établissement, comme c'est le cas dans l'enseignement agricole. Il serait bon de faire le point sur l'état d'application de cette mesure, ou de la réactiver, dans le cas où elle n'aurait pas encore été mise en oeuvre.
* 86 L'article 39 de la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 dispose ainsi que « sur proposition de leur chef d'établissement, les lycées d'enseignement technologique ou professionnel peuvent mener, pour une durée maximum de cinq ans, une expérimentation permettant au conseil d'administration de désigner son président parmi les personnalités extérieures à l'établissement siégeant en son sein. Cette expérimentation donnera lieu à une évaluation. »