3. Optimiser l'appareil de formation par l'innovation et l'évaluation
• Lever les freins matériels à
l'accès à la formation
- Assurer l'hébergement des stagiaires en formation ainsi que des jeunes sous statut scolaire et repenser les modalités d'attribution des aides au logement, qui n'intègrent pas suffisamment les problématiques de la formation.
• Dynamiser l'appareil de formation initiale et
continue du secteur public
- Renforcer les liens entre les établissements et le monde de l'entreprise en systématisant la participation de personnalités issues du monde de l'entreprise aux conseil d'administration des lycées professionnels et des GRETA avec, corrélativement, la prise en charge par les entreprises d'une partie du financement de leurs équipements ;
- Renforcer la mutualisation des équipements des lycées professionnels au bénéfice des petites entreprises, qui accueilleront en contrepartie des jeunes en formation et mettront leur personnel à la disposition des équipes pédagogiques ;
- Mettre en réseau les centres de formation initiale ou continue dans chaque bassin de formation et optimiser les modalités d'occupation des locaux et des équipements ;
- Doter les GRETA d'un statut juridique et d'un conseil d'administration autonome en s'appuyant sur le maillage et la proximité.
• Réguler le marché de la formation
continue, mieux évaluer les politiques et les formations
- Préserver la liberté d'accès des opérateurs privés au marché tout en apportant des garanties solides aux acheteurs de formations. A cette fin, au moment de la déclaration d'existence d'un organisme :
• instituer une exigence de solvabilité minimale qui pourrait prendre la forme du dépôt obligatoire d'une garantie bancaire ;
• instituer un agrément régional qui pourrait être délivré par le conseil économique et social de la région ;
- Prescrire à l'Administration de mieux évaluer les « bonnes et mauvaises pratiques » de la formation professionnelle sans se limiter à un contrôle essentiellement juridique du fonctionnement des organismes ;
- Simplifier et hiérarchiser les labels de qualité des organismes de formation ;
- Mobiliser l'Université pour l'évaluation de l'efficacité du système de formation en faisant participer des universitaires à l'ensemble des travaux d'évaluation et en leur confiant des expertises spécifiques ;
- Créer une autorité indépendante chargée de l'évaluation et de la régulation de la formation professionnelle . Cette autorité devra mobiliser et coordonner l'expertise des organismes compétents en matière de certifications et labels : l'Office professionnel de qualification des organismes de formation et des conseils (OPQFC), mais aussi la Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP) ;
- Perfectionner les indicateurs de la LOLF ;
• Diffuser les bonnes pratiques et les
expérimentations réussies
- Encourager l'expérimentation et l'innovation en leur accordant, le cas échéant, un cadre juridique dérogatoire ;
- Créer des écoles de la deuxième chance sur l'ensemble du territoire ;
- S'inspirer de la réussite du « campus Veolia » pour diffuser les pratiques de la pédagogie active, de l'accueil des stagiaires dans des conditions matérielles exemplaires et du partenariat entre l'entreprise, l'éducation nationale, les collectivités territoriales et le milieu consulaire.
• Mobiliser l'ensemble des compétences en
formant grâce au compte d'épargne formation des adultes
(retraités et pré retraités) à l'encadrement des
jeunes en formation initiale afin de partager leur savoir faire avec
eux.
• Renforcer le rôle du conservatoire
national des arts et métiers (CNAM) comme « laboratoire » de
l'ingénierie de formation.
- Diffuser le savoir faire du CNAM vers :
• les organismes qui n'ont pas une taille suffisante pour pouvoir financer des recherches en ingénierie de formation ;
• les organismes qui, à l'instar de certains établissements scolaires ou universitaires, ont besoin d'une impulsion pour évoluer vers des pratiques pédagogiques mieux adaptées aux besoins ;
- A cette fin, élargir la tutelle de cet établissement aux ministères en charge de la formation professionnelle et de l'industrie.
• Encourager la formation professionnelle et
technique à l'étranger en mutualisant les ressources en formation
des entreprises ou en créant des écoles, afin de satisfaire les
besoins des personnels locaux.
- Les besoins seraient identifiés notamment en fonction des projets d'implantation d'entreprises ou d'infrastructures français, particulièrement dans les pays émergents (par exemple, dans le domaine des transports ou du nucléaire...). Un soutien à la formation à l'étranger cohérent implique la mise en place d'un pilotage identifié non exclusif d'un soutien financier.
• Rationaliser les dépenses de formation
continue des fonctionnaires
- Redéployer une partie des budgets de formation des fonctionnaires consacrés à la préparation des concours internes :
• qui ne contribuent pas directement aux besoins et à la modernisation de l'administration, qu'il s'agisse de l'administration de l'État ou de celles des collectivités territoriales ;
• qui, compte tenu du faible nombre de postes mis au concours, ne sont pas en mesure de satisfaire l'objectif de promotion professionnelle de candidats de plus en plus « surdiplômés ».
• Contrecarrer l'influence sectaire
- Contenir le développement des formations dites comportementales parce qu'elles constituent trop souvent la « porte d'entrée » privilégiée de l'influence sectaire ;
- Apporter une réponse au fréquent désarroi des personnes fragiles ou en difficulté devant le système éducatif traditionnel. Dans cet esprit, systématiser le suivi personnalisé des stagiaires et des jeunes en formation, surtout s'ils sont à la dérive, par un référent unique.