7. Exploiter la complémentarité des régions polaires avec les missions spatiales
Aujourd'hui, beaucoup de missions spatiales ont besoin d'être préparées ou validées par des travaux dans les régions polaires.
L'Antarctique est de plus en plus reconnu comme un lieu très favorable à la préparation des missions de longue durée pour l'exploration du système solaire, que ce soit pour le matériel ou pour les hommes.
Cette dimension scientifique et technologique est réellement prometteuse même si les calendriers des programmes d'exploration ne la rendent pas prioritaire aujourd'hui.
8. Renforcer la présence française dans les régions polaires
La France doit être plus présente dans les régions polaires en raison de leur caractère stratégique.
Historiquement fortement présent au Sud, notre pays y a construit une légitimité scientifique internationale qui doit conduire à conforter nos positions.
Traditionnellement moins présente en Arctique, la France a recommencé à y développer son activité de recherche. Cette évolution doit être nettement renforcée compte tenu de l'intérêt scientifique et politique de ces régions et du caractère bipolaire de la plupart des thématiques scientifiques et des collaborations internationales.
9. Réorganiser la présence française dans les régions polaires
La présence française dans les régions polaires souffre dans sa dimension bipolaire d'un manque de direction et de permanence.
Votre rapporteur propose donc de désigner un pilote coordinateur de la présence française aux deux pôles, soit en confiant cette mission à l'Institut polaire français - Paul-Émile Victor, soit en la confiant au ministère des affaires étrangères à travers la création d'un poste d'ambassadeur itinérant thématique aux questions polaires.
Dans les régions australes, la France souffre des dissensions entre les deux principaux acteurs que sont les TAAF et l'IPEV. A l'instar de la Cour des comptes, votre rapporteur propose de mieux séparer les missions (notamment en matière de logistique) et de rapprocher les objectifs (valorisation des territoires par la recherche, gestion durable des ressources, défense des intérêts français dans ces régions).
10. Mieux organiser la recherche en milieu polaire
Votre rapporteur propose ensuite de mieux coordonner la recherche en milieu polaire.
Si le modèle d'un institut polaire, agence de compétences et de moyens, semble adapté au paysage français de la recherche et à nos objectifs, il doit dans l'avenir être doté de vrais moyens et de vrais pouvoirs de coordination.
Il doit pouvoir être le lieu où se forgent les priorités et où se bâtit la cohérence de notre action de recherche dans ses moyens, au niveau national comme dans ses partenariats au niveau international.
Il doit pouvoir aider à la formation des jeunes chercheurs, alors même qu'aux États-Unis son homologue est d'ores et déjà engagé dans la sélection de post-doctorants.
Il doit enfin être un réservoir de moyens humains pour la gestion des programmes européens et internationaux.