CHAPITRE I : LA PRODUCTIVITÉ AU CoeUR DE LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE

Ce chapitre propose quelques rappels pour définir le concept de productivité et mettre en évidence le caractère déterminant de la productivité dans le processus de création de richesse et dans les enchaînements macroéconomiques.

A ce titre, une attention particulière est accordée aux liens entre productivité et emploi ( troisième partie ) et entre productivité et compétitivité ( quatrième partie ).

I. QU'EST-CE QUE LA PRODUCTIVITÉ ?

A. DÉFINITIONS

La productivité s'obtient en rapportant la production d'une entreprise, d'une branche ou d'un pays, aux facteurs nécessaires à sa réalisation (travail et capital) .

Cette définition de la productivité se rapporte à son niveau. Or, les évolutions de la productivité - ou « gains de productivité » - sont déterminantes dans le processus de croissance 12 ( * ) . L'évolution de la productivité se définit ainsi comme l'augmentation de la production divisée par celle d'un (ou des deux) facteur(s) de production : cet indicateur traduit l'augmentation de l'efficacité du (ou des) facteur(s) de production.

Si l'on prend en compte le seul facteur travail , on dispose de deux indicateurs de la productivité du travail :

- la productivité par tête , qui rapporte la production aux effectifs ;

- la productivité horaire , qui rapporte la production au nombre d'heures travaillées. Statistiquement, la productivité horaire s'obtient en corrigeant la productivité par tête de la variation moyenne annuelle de la durée du travail.

Même si cet aspect est développé par la note de l'INSEE (cf. annexe, page 146), votre rapporteur tient à souligner d'emblée, combien les comparaisons internationales de productivité horaire sont fragilisées par la médiocre fiabilité des statistiques sur la durée du travail.

C'est pourquoi, il faut être prudent à l'égard de faibles variations relatives et ne prendre en considération que les inflexions de tendance les plus marquées.

Sous cette condition, la productivité horaire est l' indicateur le plus couramment utilisé .

Si l'on prend en compte le capital, la productivité du capital rapporte la valeur ajoutée (PIB) au stock de capital mis en oeuvre.

La productivité de l'ensemble des facteurs de production, appelée productivité globale des facteurs (PGF) , est calculée en rapportant la production au volume de travail et de capital.

Une augmentation de la PGF traduit (et mesure) l'augmentation de la production qui n'est pas imputable aux deux facteurs de production, ou, pour le dire autrement, qui est supérieure à celle résultant de la seule augmentation des deux facteurs de production.

La PGF est ainsi considérée comme la meilleure mesure de l' efficacité globale de la combinaison productive , du processus productif.

Elle est présentée le plus souvent comme une mesure du « progrès technique » (cf. ci-après, page 20).

Ce rapport d'information, comme la plupart des travaux sur la productivité, privilégie la productivité du travail, c'est-à-dire un indicateur de productivité « partielle » (par opposition à la productivité « globale » des facteurs), dans la mesure où il ne prend en compte qu'un seul des deux facteurs de production.

* 12 L'identité comptable rappelée en introduction : PIB = productivité x emploi, est valable en niveau comme en variation (l'augmentation du PIB = l'augmentation de la productivité x l'augmentation de l'emploi).

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