(2) Un effort supporté, par définition, à 50 % par l'éducation nationale
Où porter l'effort ? Il paraît clair qu'une réduction nette d'effectifs de l'ordre de 190.000 personnes en cinq ans ne peut être qu'une réduction partagée entre les ministères (le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie ne représente de toute façon que 173.959 équivalents temps plein travaillé en 2006). Elle doit donc concerner, au premier chef, le ministère de l'éducation nationale et de la recherche qui concentre 1.250.000 équivalents temps plein sur les 2.351.000 que compte l'Etat.
Or le ministère de l'éducation nationale est aussi celui dont les effectifs ont le plus progressé au cours des années passées. La croissance des effectifs, alors que le nombre d'élèves était en baisse (- 500.000), s'explique principalement par la difficulté d'opérer des redéploiements entre les zones en baisse démographique et les régions en expansion. Elle résulte aussi de la politique des zones d'éducation prioritaire comme de l'augmentation de l'offre d'options à petits effectifs et de l'accroissement du travail à temps partiel.
Pour la prochaine législature, l'enjeu central de la réforme du ministère de l'éducation nationale est clairement posé . Des progrès récents, mais insuffisants, ont certes été réalisés : on peut ainsi citer l'annonce d'un dispositif de remplacement des absences de courte durée (inférieures à 15 jours) ou la résorption progressive des surnombres académiques. Il faudra des réformes plus ambitieuses, mais plus risquées en termes de conflit social : enseignement de deux matières par les professeurs des collèges et lycées comme en Allemagne, affectation sur une zone géographique et pas sur un seul collège ou lycée, résorption des effectifs non directement consacrés à l'enseignement...
(3) Mieux articuler modernisation des administrations et réduction des effectifs
Pour tous les ministères, la question est de savoir comment lier modernisation et réduction éventuelle des effectifs, réforme de l'Etat et réforme de la fonction publique. La Cour des comptes, dans son rapport sur les résultats et la gestion budgétaire de l'Etat, souligne que l'externalisation, faute d'évaluation préalable, est la source de déconvenues en termes d'économies : « quand elles sont chiffrées, les économies attendues sont faibles par rapport aux crédits de fonctionnement, d'autant que souvent l'externalisation ne se traduit pas par des suppressions d'emplois, et parfois aucun redéploiement n'est constaté. Quelques ministères admettent que les coûts et effectifs restent constants (culture) et qu'ils n'attendent par conséquent aucune économie comme résultat des externalisations ».
De la même manière, malgré une prime d'incitation au départ de 45.000 euros, l'externalisation du contrôle des véhicules « poids lourds » hors de Bercy, s'est révélée décevante : 181 techniciens et 15 secrétaires ont été reclassés au sein du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, 60 techniciens et 1 secrétaire ont été reclassés au sein des autres ministères...Tandis que 33 techniciens ont démissionné et bénéficié de l'aide au départ.