CHAPITRE I - L'ENDETTEMENT DES MÉNAGES EN FRANCE : UN POIDS CROISSANT, UNE DYNAMIQUE RAISONNABLE, UN RELATIF SOUS-ENDETTEMENT
Malgré une nette augmentation, l'endettement des ménages français reste globalement soutenable, tant au regard de leur situation financière propre qu'apprécié par rapport à leurs homologues de l'OCDE.
La forte progression de l'endettement des ménages français ne les empêche pas de dégager une capacité de financement et s'accompagne d'une amélioration continue de leur situation patrimoniale.
Une large proportion de la population est de facto en marge d'un système qui diffuse mal le crédit.
I. UNE AUGMENTATION DE L'ENDETTEMENT BRUT, MAIS UNE SITUATION FINANCIÈRE GLOBALEMENT SAINE
En dépit d'une augmentation de la dette brute des ménages français, ceux-ci connaissent une situation d'endettement qui, au total, semble viable .
A. DES MÉNAGES DE PLUS EN PLUS ENDETTÉS
LA SITUATION D'ENDETTEMENT DES MÉNAGES
(1) Encours des crédits aux ménages en %
du revenu disponible brut (RDB).
|
L' encours des crédits aux ménages en proportion de leur revenu disponible brut (RDB) qui s'élevait à 49,6 % en 1995 et 53,2 % en 2000 a encore progressé et s'établit en 2003 à 57,2 % (+ 7,6 points de revenu disponible).
D'autres sources statistiques disponibles, qui ne sont pas entièrement concordantes pour les niveaux d'endettement, confirment ces évolutions.
L'ENCOURS DES CRÉDITS IMMOBILIERS ET DE
TRÉSORERIE
DÉTENUS PAR LES MÉNAGES
Encours en fin d'année |
En milliards d'euros |
En % du revenu disponible |
||||
Crédits
|
Crédits de trésorerie |
Ensemble des crédits |
Crédits immobiliers |
Crédits de trésorerie |
Ensemble des crédits |
|
1989 |
206,2 |
56,3 |
262,5 |
34,7 |
9,5 |
44,2 |
1990 |
221,0 |
60,0 |
281,5 |
34,8 |
9,4 |
44,2 |
1991 |
229,4 |
58,1 |
287,5 |
34,3 |
8,7 |
43,0 |
1992 |
234,2 |
57,6 |
291,8 |
33,5 |
8,2 |
41,7 |
1993 |
237,4 |
58,4 |
295,8 |
33,0 |
8,1 |
41,1 |
1994 |
241,5 |
60,2 |
301,7 |
32,8 |
8,2 |
41,0 |
1995 |
242,5 |
63,8 |
306,3 |
31,4 |
8,3 |
39,7 |
1996 |
249,1 |
69,3 |
318,4 |
31,6 |
8,8 |
40,4 |
1997 |
256,3 |
74,9 |
331,2 |
31,6 |
9,2 |
40,8 |
1998 |
262,4 |
80,8 |
343,2 |
31,3 |
9,6 |
40,9 |
1999 |
282,2 |
90,7 |
373,1 |
32,6 |
10,5 |
43,2 |
2000 |
301,9 |
97,8 |
399,7 |
33,4 |
10,8 |
44,2 |
2001 |
321,1 |
103,0 |
424,1 |
33,8 |
10,9 |
44,7 |
2002 |
346,8 |
105,7 |
452,5 |
35,1 |
10,7 |
45,8 |
2003 |
381,3 |
110,7 |
492,0 |
37,6 |
10,9 |
48,5 |
2004 |
432,7 |
115,8 |
548,5 |
41,4 |
11,1 |
52,5 |
2005
|
491,8 |
119,7 |
611,5 |
45,6 |
11,0 |
56,6 |
Source
: Observatoire de l'Endettement des
Ménages
(d'après la Banque de France et le modèle
FANIE)
Ainsi, l' endettement brut des ménages français s'est accru plus vite que leur revenu au cours des dernières années.
L'essentiel de l'endettement, et de sa progression, vient des crédits à l'habitat . Ceux-ci représentent près de ¾ de l'endettement des ménages français.
Cette caractéristique contribue à expliquer la très nette prépondérance de l'endettement à long terme dans l'endettement des ménages français.
STRUCTURE D'ENDETTEMENT
BRUT DES MÉNAGES FRANÇAIS
(en % du total, en
2002)
Crédit à court terme Crédit à long terme |
7,6 92,4 |
Cet endettement est essentiellement contracté à taux fixes, ce qui a pour effet de retarder les impacts des variations (à la hausse ou à la baisse) des taux d'intérêt sur les charges financières des ménages , hors renégociations.
Cependant, la situation française se singularise, en apparence, en Europe par l' importance relative des crédits à la consommation (à peu près ¼ du total) et la modestie persistante des crédits à l'habitat (même en tenant compte des incertitudes statistiques 3 ( * ) et de leur progression récente).
En moyenne, en Europe, 19 % de l'encours de crédit sont destinés à la consommation, 71,6 % au logement, 9,4 % n'étant pas ventilé entre ces deux catégories.
RÉPARTITION DE
L'ENCOURS DES CRÉDITS AUX MÉNAGES FRANÇAIS
SELON LEUR
OBJET - 2001
Consommation |
Logement |
Autre |
|
France |
23,5 % |
63,8 % |
12,7 % |
Ensemble de l'Europe |
19,0 % |
71,6 % |
9,4 % |
Source : European Credit Research Institute (ECRI)
* 3 Une partie, variable selon les pays, des crédits comptabilisés comme destinés au logement font l'objet d'autres emplois.