B. LA POLLUTION URBAINE, UN ENJEU POUR LA SANTÉ PUBLIQUE
La pollution urbaine a des impacts sur la santé publique qu'il convient de mesurer par des recherches de long terme.
1. Les polluants automobiles et leur impact sur la santé
Il est tout d'abord nécessaire de lister les polluants et leur impact sur la santé.
Polluants secondaires |
Impacts sanitaires |
|
Particules |
Mortalité, morbidité respiratoire et cardiovasculaire, cancers. |
|
SO2 |
Sulfates |
Mortalité, morbidité respiratoire et cardiovasculaire |
NOx |
Nitrates |
Morbidité respiratoire, irritation de l'oeil. Acidification, eutrophisation |
NOx +COV |
Ozone |
Mortalilté, morbidité respiratoire, irritation de l'oeil. |
Composés organiques volatiles (COV) |
Peu d'effets directs aux concentrations ambiantes exceptés les HAP |
|
Hydrocarbures aromatique polycyclique |
Cancers. |
|
CO |
Mortalité, morbidité cardiovasculaire. |
|
Dioxines |
Cancers. |
|
As, Cd, Cr, Ni |
Cancers. |
|
Hg, Pb |
Morbidité neurotoxique |
Source : Ifen, Notes de méthode n°14, « Les coûts environnementaux de l'automobile, une mise en perspective de l'évaluation », août 2004, Michel Hubert, dir. Jacques Theys.
Globalement, depuis la loi sur l'air, des progrès très importants ont été accomplis dans la connaissance de la qualité de l'air en milieu urbain car elle a imposé un contrôle dans toutes les agglomérations de plus de 100.000 habitants, alors que la directive cadre européenne du 27 septembre 1997 ne l'impose que pour les agglomérations de plus de 250 000 habitants.
Un programme de recherche, Primequal (programme de recherche pour une meilleure qualité de l'air au niveau local - ministères de la recherche, de la santé, de l'environnement, de l'équipement, l'ADEME, le CNRS et l'INSERM) a permis de préciser les prédictions de pics de pollution afin de permettre le respect des normes de qualité de l'air. Il a aussi permis de fixer des seuils d'alerte et des valeurs limites. Sur l'Île-de-France, trois seuils horaires ont été définis en matière de SO 2 , NO 2 et O 3 . Ce système, tourné vers la prévention du pic de pollution, fait l'objet de contestations par ceux qui considèrent que les niveaux moyens sont plus importants que quelques pics ponctuels.
Selon l'étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN) d'août 2004, la manière de mesurer les polluants est imparfaite. Il s'agit dans bien des cas d'indicateurs partiels de la pollution et non d'une mesure complète en fonction des techniques disponibles.
• Les particules
Pour mesurer les particules en suspension, trois types de mesures sont effectuées en fonction du diamètre aérodynamique : taille inférieure à 13, 10 ou 2,5 microns.
Aujourd'hui, les normes européennes ne portent pas sur les PM 2,5 mais sur les PM 10. Ce point est contesté, certains experts souhaitant la mesure de particules plus petites. De plus les mesures sont faites en mesurant la masse des particules et non le nombre des particules les plus fines qui sont les plus dangereuses pour les systèmes respiratoires car elles s'infiltrent profondément.
• Le NO 2 et le NO
Parmi les oxydes d'azote résultant de la combinaison à haute température de l'azote et de l'oxygène de l'air admis, le NO 2 a été retenu dans les mesures pour sa plus grande stabilité.
Le NO se transforme assez rapidement en NO 2 par réaction photochimique.
Les deux oxydes ont cependant un effet distinct. Le NO s'attache à l'hémoglobine, alors que le NO 2 fragiliserait la muqueuse pulmonaire et la rendrait plus fragile aux agressions.
• L'ozone, un indicateur de pollution photochimique
L'O 3 n'est pas émis par les voitures mais il résulte à basse altitude de la transformation de polluants primaires par l'action de la chaleur et de la lumière.
Les concentrations d'ozone ne sont cependant pas les plus importantes en ville puisque les NOx détruisent l'ozone en ville, qui en revanche se concentre dans les forêts périurbaines.
• Le CO
Le monoxyde de carbone est issu de la combustion trop rapide et incomplète des carburants. Sa présence est de plus en plus faible en dehors des embouteillages et des tunnels. Il se diffuse à travers la paroi alvéolaire, se dissout dans le sang et se fixe sur l'hémoglobine en compétition avec l'oxygène. 200 personnes par an environ meurent encore d'intoxication au CO en France mais majoritairement en raison de sources domestiques.