II. LA POLITIQUE CULTURELLE : ENTRE CONSERVATISME ET RENOUVEAU

A. LA RÉORGANISATION STRUCTURELLE DU PILOTAGE DE LA POLITIQUE CULTURELLE

La réforme institutionnelle de mars 2004 a conduit à une réorganisation d'ordre structurel des instances ministérielles, dont la finalité est de dynamiser leur fonctionnement administratif.

Dans le domaine de la culture, les attributions des deux ministères antérieurs, celui de la culture et celui de la presse et de l'édition, se répartissent désormais entre :

- le nouveau grand Ministère de la Culture et de la Communication , confié à M. Alexandre Sokolov ;

L'ORGANISATION DU MINISTÈRE DE LA CULTURE
ET DE LA COMMUNICATION

L'équipe du ministère, réduite à 196 fonctionnaires, s'est mis en place au cours de l'été 2004. Elle est divisée en 4 départements :

- une direction administrative, chargée notamment de l'information, de la documentation, de l'affectation des cadres et des « affaires spéciales » ;

- un service de contrôle et de prévision budgétaire ;

- un département juridique ;

- un département de la politique d'Etat, chargé de réguler et contrôler l'activité des agences fédérales ainsi que les politiques culturelles en régions.

- l'Agence fédérale pour la culture et le cinéma ;

- l'Agence fédérale pour la presse et les médias.

Selon le directeur de l'Agence fédérale pour la culture et le cinéma, M. Mikhaïl Chvydkoï, cette organisation s'apparente à une distinction entre :

- une « structure de réflexion » : le ministère réglemente et fixe les règles du jeu ; il a l'initiative des lois ;

- une « structure d'action » : les agences sont chargées de l'application de ces règles ; elles gèrent la répartition du budget, reçoivent les recettes des droits de propriété intellectuelle et des droits d'auteur pour les oeuvres cofinancées par l'État, et offrent les services à la population.

Le contrôle est assuré par des services d'inspection indépendants.

M. Chvydkoï, lui-même ministre de la culture de février 2000 à mars 2004, a souligné les difficultés de mise en oeuvre de cette répartition des compétences dans le domaine de la culture. Cependant, devant les membres de la délégation, il n'a pas dissimulé sa satisfaction que l'agence ait récupéré les fonctions opérationnelles de son ancien ministère, et conservé, parmi ses personnels, les professionnels de la culture , alors que les directions du ministère réunissent essentiellement des fonctionnaires généralistes.

Le fonctionnement de ce système est particulièrement compliqué du fait des personnes et des tâches successives qu'ils ont eu ou ont à assumer.

Ainsi, il définit son agence comme un « ministère aux pouvoirs réduits » , mais qui « finance la pratique culturelle réelle » .

LES ATTRIBUTIONS DE L'AGENCE FÉDÉRALE
POUR LA CULTURE ET LE CINÉMA

Ces attributions ont été définies lors d'une conférence de presse le 7 juillet 2004. Trois anciennes directions du précédent ministère de la culture y sont rattachées :

- le direction du cinéma

- la direction du théâtre

- la direction des musées et des bibliothèques.

L'Agence dispose en outre d'un service des questions économiques et des investissements d'un bureau des relations internationales.

Elle supervise également l'activité du ROSIZO, dont les attributions sont comparables à celles de notre Réunion des Musées nationaux, et assure la tutelle d'environ 400 établissements publics (pour l'essentiel des établissements d'enseignement spécialisés : conservatoires, écoles de ballet...). Un département des arts contemporains est en cours de création.

Cette réorganisation n'a pas introduit de changement dans les grandes orientations de la politique culturelle, qui ont été définies, pour la période 2001-2005, par le programme fédéral « Culture de la Russie » .

L'objectif principal de ce programme, dont le coût est estimé à 49 milliards de roubles, est de préserver la culture russe, les arts et traditions nationales. A la veille de l'entrée de la Russie dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'ancien ministre de la culture a manifesté tout l'intérêt porté à l'expérience française de défense de l' « exception culturelle ».

Dans le passage d'une très forte centralisation à une décentralisation de la politique culturelle, il a également cité le modèle de la France dans la recherche d'un processus « souple » de répartition des compétences entre le pouvoir central et les régions. Le programme en cours de restauration des monuments culturels et historiques, qui sont propriété de l'État, fait ainsi largement appel à des financements fédéraux, régionaux et privés. Des dons reçus par des salariés pour permettre à des visiteurs d'entrer hors quota servent en partie à des travaux de restauration.

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