2. Une dynamique très forte de la dette
S'il s'écoule plusieurs années avant que la baisse des déficits n'affecte à la baisse le poids de la dette dans le PIB, l'augmentation du déficit se traduit instantanément à l'inverse par un alourdissement du poids de la dette, et ce dans des proportions très importantes.
L'évolution conjointe du déficit et de la dette incite à s'interroger sur l'existence d'une spirale de l'endettement public.
Evolution du déficit public et de la dette publique entre 1992 et 2004
Avec un ratio d'endettement de 64 % du PIB et une croissance nominale qui pourrait atteindre 4 % par an à l'horizon 2005, le déficit public permettant de stabiliser le ratio d'endettement est désormais de 2,5 points de PIB. Encore faudrait-il dégager des soldes primaires positifs, ce qui n'est plus le cas depuis 2002. Une situation de déficit primaire signifie en effet que les recettes ne suffisent pas à couvrir les dépenses hors charges de la dette et que celles-ci doivent dès lors être financées par de nouveaux emprunts.
Evolution du solde primaire en France, dans la zone euro et dans l'Union européenne
(en % du PIB)
Source : rapport préliminaire de la Cour des comptes
Les conditions du développement d'un effet « boule de neige » de la dette des administrations publiques paraissent ainsi réunies. L'évolution de la dette publique pourrait encore être particulièrement dynamique, au-delà même des prévisions de la Commission européenne en 2004 et 2005.