C. LA LÉGITIMITÉ D'EMPLOI DE CERTAINS OUTILS : LES QUESTIONS POSÉES PAR LA TRANSGENÈSE
Les OGM sont une petite partie de l'offre alimentaire. Ils demeurent encore assez marginaux dans le marché alimentaire mondial (quatre pays concourent à 99 % de la production, trois plantes : le soja, le maïs et le colza, représentent 95 % des cultures pour un marché mondial de « seulement » 3,6 milliards de dollars en 2001).
Les risques liés à la transgenèse
Le risque sanitaire
Un projet mené sous l'égide de l'Union européenne a comparé les expressions génomiques d'animaux consommant des produits OGM et non OGM sans déceler de différence.
Mais ni cette expérience, ni le fait que des millions de personnes consomment des produits OGM depuis quelques années, n'apportent la preuve d'une innocuité des produits issus de leur transgenèse.
La circonspection s'impose d'autant plus que la complexité des interférences entre la génétique et l'alimentation commence à peine à être explorée, et qu'à l'avenir les conséquences des transgenèses pouvant impliquer un nombre grandissant de gènes seraient difficilement évaluables.
Les risques environnementaux
Ils sont de plusieurs ordres :
- développement des résistances aux herbicides et aux ravageurs,
- dissémination aux cultures non OGM, comme l'a montré l'étude parue dans « Science » en octobre 2003,
- atteinte à la biodiversité et aux écosystèmes.
L'avenir des transgenèses alimentaires
Ces technologies présentent une utilité scientifique incontestable mais leur intérêt économique semble plus incertain :
- la résistance des consommateurs dans les pays développés rend le retour sur investissement de plus en plus aléatoire,
- le croisement des méthodes de sélection classique et des méthodes de la génomique fonctionnelle permettra tout aussi bien de sélectionner des gènes souhaités (par exemple ceux qui caractérisent le goût d'une tomate) sans susciter de réticences de la part des consommateurs.