E. UN SAUVETAGE URGENT ET DOULOUREUX
Les résultats fragiles de Royal Mail ont plongé dans le rouge l'an dernier. Royal Mail, déficitaire de près de 1,8 Md d'euros (1,1 Md GBP) pour l'exercice 2001-2002, devrait bénéficier d'une « bouée de sauvetage » de la part l'Etat, pour financer son retour à l'équilibre.
Le gouvernement devrait libérer la somme des bénéfices que l'opérateur postal lui versait au fil des années, selon les dispositions de la loi British Telecommunications Act 1981. Cette loi a prévu que Royal Mail Group Plc devait générer annuellement un surplus financier et le verser à l'Etat, sous forme de bons du Trésor.
La somme totale versée à l'Etat s'élève à 2,9 Mds EUR (1,8 Md GBP), dont une partie (1,7 Md EUR) servira de caution pour un prêt à la division courrier.
Ce prêt se décompose ainsi : la division courrier du groupe devrait bénéficier de 865 M EUR (544 M GBP) du National Loans Fund ainsi que de deux bons du Ministère du Commerce et de l'Industrie (DTI), pour les sommes respectives de 318 M EUR (200 M GBP) et 477 M EUR (300 M GBP).
En outre, le réseau des bureaux de poste (Post Office Ltd) devrait également bénéficier de la libération des bons du Trésor. Il ne s'agit pas dans ce cas d'un prêt, mais de l'aide d'Etat , qui se répartit ainsi : 716 M EUR (450 M GBP) devraient être destinés au maintien du réseau rural des bureaux de poste, entre 2003 et 2006 ; 668 M EUR (420 M GBP) devraient être libérés pour permettre à Post Office Ltd de rembourser un certain nombre de prêts dont il a bénéficié auprès de Royal Mail Group Plc ; enfin, 907 M EUR (570 M GBP) devraient être libérées au cours des cinq prochaines années, pour couvrir les sorties de capitaux de Post Office Ltd.
Royal Mail a engagé un plan de restructuration sur trois ans, qui devrait s'achever en 2005. Ce plan prévoit une réduction de ses coûts de 1,9 Md EUR d'ici 2003 (-15%), pour redevenir rentable. Plusieurs options non exclusives les unes des autres sont à l'étude, dont des partenariats public-privé, l'externalisation de certaines activités et la rationalisation du réseau. Les premières estimations qui circulaient montraient que ce plan devrait s'accompagner de la fermeture de 3 000 bureaux de poste urbains et d'une réduction massive d'emplois, jusqu'à 30 000 personnes. Cependant, des chiffres plus récents parlent désormais de 40 000 personnes. Aujourd'hui, avec plus de 220 000 employés à son actif (dont 82% à plein temps), Royal Mail est le sixième employeur du Royaume-Uni selon la CBI (Confederation of British Industry).