2. Un champ d'activité encore marginal pour La Poste
La révolution numérique constitue donc un défi pour l'opérateur de référence du courrier, défi dont il semble à votre rapporteur -qui l'avait déjà souligné dans son rapport de 1997- que La Poste ait tardé à prendre la mesure.
Certes, elle a tenté de saisir les opportunités offertes par ce canal de distribution 4 ( * ) en l'utilisant pour ses propres services, notamment la banque à distance, et en engageant, souvent tardivement, le développement de nouveaux services à valeur ajoutée en matière d'e-courrier et d'e-commerce: courrier électronique, certification des échanges électroniques, lettre recommandée électronique... Ainsi, l'offre d'une adresse électronique pour tous -@laposte.net- a déjà séduit plus de deux millions d'utilisateurs, et La Poste s'est récemment positionnée comme fournisseur d'accès à Internet. La Poste compte aussi investir progressivement le champ de l'e-mailing, au fur et à mesure de son développement, en couplant une approche géomarketing traditionnelle au courriel publicitaire : une offre commerciale en ce sens a été construite par sa filiale Médiapost.
En 2001, La Poste estime que l'ensemble de ses activités liées aux nouvelles technologies ont généré 60 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit 0,35 % du chiffre d'affaires global. Ce chiffre est un bilan à lui seul : il prouve que La Poste est loin d'avoir aujourd'hui transposé dans l'univers numérique les services et valeurs qui l'ont placée au coeur des échanges de courrier physique et d'être en mesure de proposer sous la forme d'un continuum ses offres classiques et technologiques.
* 4 Sans parler de la création des 1.000 bornes Cyberposte, censées initier à l'Internet des populations exclues de cette technologie.