B. LES FORCES FRANÇAISES DE DJIBOUTI
1. un dispositif qui a évolué avec la professionnalisation de notre armée
La délégation a consacré une des deux journées de son séjour à Djibouti à l'organisation de ces forces, qui regroupent actuellement quelque 2.800 soldats des trois armées et de la gendarmerie .
Les forces terrestres comprennent le 5 ème régiment inter-armes d'Outre-mer, la 13 ème demi brigade de la Légion étrangère et un détachement de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre.
Les forces aériennes sont composées du détachement Air 188, regroupant, outre les moyens nécessaires au fonctionnement d'une base aérienne, l'escadron de chasse « Vexin » et l'escadron de transport outre-mer « Larzac ».
Le service de santé est implanté au centre hospitalier des armées Bouffard qui compte 63 lits, et dont les services sont largement ouverts aux civils français et djiboutiens. Les patients djiboutiens représentent, en effet, près de 90 % de l'activité générale de l'hôpital.
Une équipe américaine de 12 médecins y exerce aujourd'hui sous l'autorité des médecins français.
C'est un protocole « provisoire » du 27 juin 1977 qui fixe les conditions de stationnement des forces françaises sur le territoire djiboutien . L'accord prévoit que (art. 1) « en cas d'agression par une armée étrangère, le gouvernement de la République française apportera à la République de Djibouti la participation des Forces armées françaises stationnées sur le territoire de celui-ci ». En revanche, « les forces françaises stationnées sur le territoire de la République de Djibouti ne peuvent participer à des opérations de maintien ou de rétablissement de l'ordre ». Par ailleurs (art. 10) « le territoire de la République de Djibouti ne pourra être utilisé comme base ou point d'appui pour une intervention armée contre une tierce puissance, hormis le cas prévu à l'article premier ». Deux accords en matière de surveillance des eaux territoriales et de l'espace aérien de la République de Djibouti ont en outre été signés en février 1991.
Djibouti présente pour l'armée française trois avantages essentiels . Elle permet une présence française dans une zone d'intérêt stratégique majeur (accès à la Mer Rouge et au Golfe Persique), elle constitue une base relais pour des opérations se déroulant dans un cadre éloigné de la France , et enfin un terrain d'exercice idéal pour la préparation d'éventuelles interventions en milieux similaires à celui de Djibouti .
Les FFDJ assurent quatre missions principales :
- une mission intérieure de présence destinée à participer à la défense de l'intégrité de Djibouti, dans le cadre des accords de défense entre cet Etat et la République française ; à concourir de façon permanente, et contre tout type de menace, à la défense des intérêts français à Djibouti, en particulier celle des ressortissants, ainsi qu'à la stabilité du pays ;
- une mission extérieure d'intervention limitée pouvant s'appliquer, sur ordre de l'état-major, aux pays limitrophes comprenant le stockage et le maintien en condition des matériels destinés à équiper un bataillon RECAMP ;
- une mission d'aide au profit de l'Etat et des forces armées nationales de Djibouti ;
- une mission de prévention et de coopération de défense.
Les forces sont actuellement de 2.800 (basées à Djibouti, Ouéah et Arta) et devraient être réduites à 2.600 en 2003. La moitié des effectifs sont des unités tournantes (de quatre mois).
Cette configuration, plus resserrée, découle de la professionnalisation de l'armée française. Elle peut conduire, dans certains cas, à des tensions au sein du personnel militaire du fait du manque de stabilité de la structure d'encadrement.
Les autorités djiboutiennes, quant à elles, semblent avoir surestimé les conséquences financières négatives de cette réduction de format. En effet, les dépenses effectuées par les familles, qui accompagnaient plus systématiquement les militaires en poste avant le passage à l'armée professionnelle, ont été largement compensées par les coûts plus élevés suscités par des forces de métier.
Rappelons qu'un contingent de 200 hommes a participé à la MINUEE durant le 2 ème semestre 2001, et que deux officiers basés à Asmara y participent actuellement.
2. un dispositif dont les bases juridiques mériteraient d'être actualisées
Cet accord de défense a incontestablement contribué à maintenir l'intégrité de Djibouti. Les FFDJ ont un rôle stratégique majeur, tant par leur localisation que par leur capacité interarmées. Elles bénéficient de possibilités appréciables d'entraînement en milieu désertique et nautique, dont elles font également profiter les forces locales. Elles sont parfaitement intégrées au sein de la population.
La présence des FFDJ permet une coopération militaire significative ; ainsi, 54 stagiaires ont été formés en 2001 dans les écoles nationales à vocation régionale, pour un financement de 350.000 euros. Le nombre de coopérants militaires permanents est de 22, répartis sur sept projets : la restructuration du service de la santé, le développement des communications interarmées, l'automatisation de l'administration et de la gestion, la mise à niveau de la gendarmerie, le renforcement de l'action de l'Etat en mer, le développement des écoles de Hol Hol et Ambouli, le soutien à l'établissement centralisé des matériels.
Une aide logistique de 2,1 millions d'euros a par ailleurs été attribuée pour l'année 2002.
Le protocole de 1977 devrait être actualisé, d'autant plus qu'il était qualifié de « provisoire ». Certes, des ajustements mineurs lui ont été apportés au fil des années, mais les tracasseries administratives qui entravent la vie quotidienne de nos forces devraient conduire à une négociation plus globale, qui aurait également le mérite de faire évaluer à son juste niveau par les autorités djiboutiennes le montant global de l'aide française, tant civile que militaire, dont elles sont bénéficiaires.
Cette suggestion a d'ailleurs été évoquée auprès du premier ministre, sans d'ailleurs rencontrer l'écho souhaité par la délégation. En effet, s'il est indéniable que Djibouti constitue une zone importante pour notre dispositif outre-mer, notamment par sa situation privilégiée au débouché de la mer Rouge sur le golfe d'Aden (comme l'atteste d'ailleurs l'implantation, depuis septembre 2002, d'un millier de soldats américains sur l'ancien camp Lemonnier, contigu à l'aéroport), il est à craindre que cette rente de situation dispense les autorités locales d'une réflexion, pourtant nécessaire, sur les causes du délabrement des infrastructures publiques, qui ajoutent encore au dénuement de la population, et qui s'accroît proportionnellement aux sommes dont elles sont destinataires.
La recherche par la France de la possibilité d'implantations alternatives pour ses forces permettrait peut-être de dissiper une certaine illusion sur le caractère totalement vital de Djibouti pour notre pays.
Il conviendrait, tout au contraire, d'inverser cette croyance fallacieuse, et faire réfléchir le pouvoir en place sur l'avenir réservé à leur pays si la France s'en détournait.
Cette prise de conscience n'est pas, pour l'heure, à l'ordre du jour, ainsi qu'en témoigne la conclusion, annoncée au début d'avril 2003, d'une convention entre la France et Djibouti portant sur une réévaluation du coût de notre présence militaire, et sur la situation financière et fiscale des FFDJ. Le contenu de cette convention n'a pas été rendu public.
Il faut cependant relever que la spécificité et la rudesse du territoire permettent à l'armée de terre française d'y organiser, au sein de « l'Ecole de formation au désert », la formation et l'aguerrissement d'unités tournantes aux combats et à la vie dans les zones désertiques.
La délégation a pu d'ailleurs assister à une présentation terrestre, puis à des manoeuvres aériennes qui ont illustré les capacités de nos troupes tant au combat qu'à des missions d'évacuation aérienne de civils, ou de blessés.
L'organisation sans faille de ces manoeuvres démontre, s'il en était besoin, la grande maîtrise de leurs missions dont nos forces font preuve.
SOUDAN
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Pays : Soudan |
22 avril 2003 |
Capitale : |
Khartoum (plus de 6 M d'habitants) |
Superficie : |
2.500.000 km² |
Population : |
31,7 M d'habitants |
Densité |
13 hbs/km² |
Langue officielle : |
Arabe (officielle) |
Religions : |
Musulmane (80%), chrétienne (15 %), animiste (5%). |
Devise : |
Livre soudanaise (1 USD=2582 Ls, moy 01-02/2003)) |
PIB : |
13,5 Mds $ (2001) |
PNB Répartition du PNB par secteurs |
11,13 Mds $ (2001) agriculture (37,2 %), industrie et mines (18,1%), services (44,7 %) |
PIB / h et parité de pouvoir d'achat : ($) |
425 $ (2001) |
Taux de croissance du PNB : |
7% (2001) |
Inflation (%): |
5 % |
Exportations totales: |
1,71 Mds $ (2001) |
Importations totales : |
2,05 Mds $ (2001) |
Balance commerciale |
107 % (2001) |
Exportations France vers le Soudan : |
67 M€ en 2002 - (113 M€ en 2001) |
Importations Françaises en provenance du Soudan: |
18,4 M€ en 2002 - (46 M€ en 2001) |
Dette extérieure totale (Mds $): |
24 Mds $ |
Chef de l'Etat : |
Général Omar Hasan El Béchir, Président de la République (30 juin 1989, réélu en décembre 2000) |
Ministre des Affaires étrangères : |
M. Moustafa Osman Ismaïl |
Prochaines échéances électorales : |
2004 (élections présidentielles) |
Communauté française : |
250 à 300 personnes dont 210 immatriculés |
Source : ministère des affaires étrangères