C. LES ENTREPRISES
1. Le scénario de croissance potentielle
Les principales caractéristiques du compte des entreprises et l'évolution de l'investissement sont décrites dans le tableau ci-dessous :
5 - Principales caractéristiques du compte des entreprises
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
90-95 |
95-00 |
03-07 |
|
Taux de marge |
39,0 |
38,2 |
38,9 |
39,1 |
39,3 |
39,3 |
39,2 |
40,5 |
40,2 |
39,2 |
Taux d'investissement |
18,4 |
18,0 |
17,6 |
17,6 |
17,8 |
18,1 |
18,2 |
17,8 |
17,0 |
17,9 |
Taux d'autofinancement (hors stocks) |
69,4 |
67,7 |
75,0 |
76,9 |
71,4 |
65,5 |
57,9 |
91,2 |
93,0 |
68,9 |
Investissement |
3,3 |
-0,7 |
0,4 |
3,1 |
3,5 |
3,3 |
3,0 |
-1,1 |
5,2 |
3,2 |
Sources : INSEE, calculs OFCE
Depuis l'année 2001, malgré le ralentissement de l'activité, le taux de chômage se stabilise aux alentours de 9 % de la population active.
Ce maintien de l'emploi a eu pour conséquence une forte dégradation du taux de marge des entreprises. Les raisons d'une telle dégradation sont connues et s'explique par le fait que les entrepreneurs, en période de ralentissement, n'ajustent pas immédiatement leurs effectifs aux besoins de la production mais préfèrent, dans un premier temps, diminuer le degré d'utilisation du travail. Ce cycle de productivité, traditionnel en période de ralentissement, a été amplifié par :
• D'une part, les 35 heures et la modulation du temps de travail. L'annualisation des heures de travail, en particulier dans l'industrie, permet de gagner en flexibilité horaire. En période de creux conjoncturel, les entreprises vont diminuer le nombre d'heures hebdomadaires de travail en attendant la reprise de l'activité. C'est seulement si le ralentissement s'avère durable que les entreprises vont avoir recours aux licenciements.
• D'autre part, la loi de modernisation sociale peut être également un facteur explicatif au maintien de l'emploi et à la faiblesse de la productivité.
Aujourd'hui, pour rétablir la productivité et par là-même leur marge, le licenciement est la seule variable d'ajustement qui reste aux entreprises.
Avec la hausse du taux de chômage, les coûts salariaux progresseront moins rapidement que les prix de production, rétablissant alors le taux de marge des entreprises à l'horizon 2003. Nous faisons ensuite l'hypothèse d'un maintien de ce taux de marge à moyen terme.
2. Le scénario de croissance à 3%
Dans le scénario alternatif d'endettement des entreprises, la baisse du chômage engendre une progression des coûts salariaux plus rapide que les prix de production. Aussi le taux de marge des entreprises se dégrade encore à moyen terme. Cela a pour conséquence une diminution de l'épargne et donc de l'autofinancement des entreprises.
5bis - Principales caractéristiques du compte des entreprises
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
90-95 |
95-00 |
03-07 |
|
Taux de marge |
39,0 |
38,2 |
38,9 |
39,0 |
39,2 |
39,0 |
38,8 |
40,5 |
40,2 |
39,0 |
Taux d'investissement |
18,4 |
18,0 |
17,6 |
17,7 |
18,0 |
18,3 |
18,4 |
17,8 |
17,0 |
18,0 |
Taux d'autofinancement (hors stocks) |
69,4 |
67,7 |
75,0 |
76,0 |
70,1 |
63,0 |
55,2 |
91,2 |
93,0 |
67,1 |
Investissement |
3,3 |
-0,7 |
0,4 |
4,4 |
5,1 |
4,8 |
4,3 |
-1,1 |
5,2 |
4,7 |
Sources : INSEE, calculs OFCE
Dans cette situation, le taux d'investissement des entreprises augmenterait légèrement par rapport au compte précédent. Cette hausse de l'investissement expliquerait près d'un quart de l'écart de croissance entre les deux scénarios. L'impact est inflationniste du fait d'un chômage moins fort.