2. Les paradoxes de la perception des avocats par les citoyens
Selon Me
Jean-François Dacharry, président du centre régional de
formation professionnelle des avocats (CRFPA) de Bordeaux, l'image de l'avocat
souffrirait d'un
paradoxe
et d'un
décalage
par rapport
à la réalité.
Cette profession ne semble pas bénéficier d'une image très
positive auprès de l'opinion publique. En revanche, les justiciables qui
ont eu affaire à la justice se déclarent
individuellement
satisfaits de leur avocat
.
La récente enquête de
satisfaction effectuée par la Chancellerie auprès des usagers de
la justice le confirme d'ailleurs : «
la grande majorité
des interviewés [...] défendus par un avocat estime que ce
dernier a été honnête (86 %), indispensable
(80 %), que c'est un bon avocat (79 %) qui les a bien
conseillés (76 %) et qui a bien défendu leurs
intérêts (74 %)
115(
*
)
».
L'enquête fait cependant ressortir
une nuance importante.
Selon
que leur avocat a été choisi ou désigné,
rémunéré intégralement par l'usager, le
degré de satisfaction, qui reste néanmoins élevé,
varie. En effet, les usagers bénéficiaires de l'aide
juridictionnelle portent une appréciation plus sévère
à son égard.
Un second paradoxe a été mis en exergue par Me Philippe
Duprat, secrétaire général du CRFPA, selon lequel les
avocats seraient «
les médecins du corps
social
» compte tenu des missions essentielles qui leur sont
confiées depuis toujours :
écouter le client
,
le
comprendre
,
lui proposer une solution technique
. A l'instar du juge,
l'avocat est un artisan, mais aussi un technicien. Cette
réalité
demeure souvent
méconnue
des citoyens,
qui réduisent l'ensemble des professionnels à quelques avocats
médiatiques, minoritaires et peu représentatifs de leurs
confrères.