Pologne
• Caractéristiques de la population 38,6 millions d'habitants. • Données économiques : chiffres de l'année 2000 Croissance : 4,2 % Inflation : 10,1 % Taux de chômage : 16,1 % (18,2 % en 2001) PIB par habitant : 39 % de la moyenne communautaire Déficit public : 3,5 %. • Situation du commerce avec l'Union européenne (année 2000) - 70 % des exportations se font vers l'Union européenne - 61,2 % des importations proviennent de l'Union européenne. • Atouts et handicaps - Points forts : une position géographique stratégique en Europe. Une candidature symboliquement forte. Le soutien de l'Allemagne. Le plus peuplé des pays candidats. La première destination des investissements étrangers, notamment français. Une capacité forte d'exportations. A adhéré à l'OTAN en mars 1999. - Points faibles : des capacités administratives toujours limitées. De fortes disparités économiques régionales. Une situation économique encore difficile. Un taux de chômage élevé. Un secteur agricole important. Le problème persistant de l'achat des terres par les étrangers. Une reprise de l'acquis communautaire lente. La responsabilité de la gestion d'une grande part des frontières de l'Union élargie. • État d'avancement des négociations d'adhésion Demande d'adhésion déposée le 5 avril 1994. Figurait parmi les pays de la « première vague ». Vingt-deux chapitres de négociation provisoirement clos au 31 mars 2002 sur trente et un. • État de l'opinion publique Même si les Polonais redeviennent pro-européens, des réticences subsistent dans l'opinion publique. Les dernières élections législatives ont montré un soutien accru des citoyens aux partis populistes et eurosceptiques. Toutefois, 54 % des suffrages se prononceraient en faveur de l'adhésion. |
La candidature de la Pologne
1) Des critères politiques respectés
La Pologne remplit, depuis longtemps, les critères politiques définis à Copenhague. Elle dispose d'institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l'homme, ainsi que le respect et la protection des minorités. De nouveaux progrès ont été enregistrés au cours de l'année écoulée : ainsi, l'adoption, en avril 2001, d'une nouvelle loi électorale et d'un amendement à la loi sur les partis politiques a permis aux élections législatives du 23 septembre 2001 de se dérouler dans des conditions satisfaisantes de transparence.
La plus grande source de préoccupation reste le nombre encore trop limité de fonctionnaires, insuffisant pour assurer l'émergence d'une fonction publique indépendante, stable et compétente.
Le fonctionnement du système judiciaire continue de s'améliorer et a permis d'endiguer l'augmentation des arriérés de dossiers en souffrance, sans pour autant inverser la tendance, notamment à Varsovie.
La corruption, notamment mais pas exclusivement au sein du système judiciaire, reste une réalité, particulièrement mal perçue dans l'opinion publique polonaise. Des efforts ont été entrepris, et des réalisations acquises, pour lutter contre ce fléau, mais il semble qu'aucune stratégie globale n'ait pour l'instant été clairement définie.
2) Un ralentissement économique sensible
Après plusieurs années de forte croissance, la Pologne a subi un ralentissement économique en 2000, plus marqué encore en 2001, en raison d'un tassement de la demande intérieure imputable aux contraintes de la politique monétaire, à la hausse du chômage (hormis à Varsovie) et à la faible augmentation des salaires.
La situation de l'emploi est particulièrement préoccupante, d'autant qu'elle devrait s'aggraver encore dans l'avenir avec l'arrivée sur le marché du travail des personnes actuellement employées dans le secteur agricole (18,8 % de l'emploi aujourd'hui). Des progrès doivent donc être accomplis dans le fonctionnement des marchés du travail.
Toutefois, la Pologne met en oeuvre une politique volontaire de formation et d'enseignement lui permettant de disposer d'un capital humain apte à affronter la concurrence mondiale.
Pour 2002, les priorités de la privatisation polonaise portent sur le secteur des assurances et de la téléphonie et pourraient aussi concerner notamment les secteurs énergétique, pétrochimique et métallurgique. Sur le plan de la réorganisation des entreprises publiques, les progrès sont évidents pour ce qui concerne le charbon, moins nets pour le secteur de l'acier et encore en devenir pour la restructuration des chemins de fer. L'ensemble du secteur agricole nécessite la prise de mesures pour absorber les excédents de main d'oeuvre, le remembrement des terres et l'amélioration de la productivité agricole.
D'une manière générale, l'économie polonaise, plus large que celle des autres pays candidats, est plus dépendante de la demande intérieure. Elle bénéficie toutefois d'une intégration commerciale avec l'Union européenne très poussée.
Selon la Commission, « la Pologne a une économie de marché viable. À condition qu'elle poursuive et intensifie ses efforts actuels de réforme dans un environnement politique cohérent, elle devrait être en mesure de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l'intérieur de l'Union dans un proche avenir. »
• Dans le secteur de l'agriculture, l'élaboration d'un plan de développement rural a progressé, mais sans déboucher encore sur une stratégie globale cohérente et budgétisée.
• Dans le secteur de l'environnement, un grand nombre de projets sont élaborés, mais l'adaptation de la législation marque le pas, de même que pour l'énergie et les transports. Ces trois domaines nécessitent un renforcement des capacités administratives locales.
• Des progrès notables ont été accomplis en matière de gestion des frontières. Le gouvernement a récemment décidé d'introduire une obligation de visa d'entrée pour les ressortissants russes, ukrainiens et biélorusses à compter du 1 er juillet 2003.
• La question emblématique de la vente de terres aux étrangers pourrait être prochainement réglée grâce à l'adoption d'un compromis autorisant l'achat s'il est précédé d'un accord de location. Cette proposition, qui vient d'être transmise à la Commission, pourrait la conduire à accepter la période transitoire, particulièrement longue, de douze ans demandée par les autorités polonaises sur ce point particulier du chapitre « Liberté de circulation des capitaux ».
• En matière de circulation des travailleurs, la Pologne cherche à négocier des accords bilatéraux avec certains États membres pour lever la période transitoire concernant la limitation d'accès des pays candidats à leurs marchés du travail. L'Espagne devrait en être le premier exemple.
3) L'aide communautaire
Pour la période 2000-2002, l'aide financière annuelle disponible s'élève à 398 millions d'euros pour PHARE, 168,6 millions d'euros pour SAPARD et sera compris entre 312 et 385 millions d'euros pour ISPA. Des progrès importants ont été accomplis en matière de politique régionale mais des structures doivent encore être mises en place pour sa gestion.
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Le nouveau gouvernement polonais, formé en octobre 2001, a confirmé l'engagement pro-européen de son prédécesseur. Sa stratégie consiste à préparer le pays à l'intégration afin qu'il puisse participer pleinement au fonctionnement de l'Union dès son adhésion, à terminer les négociations fin 2002 pour intégrer l'Union en 2004, à assurer la participation de sa population au processus d'adhésion et à concevoir la contribution polonaise au débat sur l'avenir de l'Union. Il souhaite que la Pologne joue, dans l'Union élargie, le rôle correspondant à sa situation et à son importance en Europe centrale.
La Pologne est ainsi particulièrement vigilante sur l'examen des perspectives financières de la Commission, tant sur le volet « Politique agricole commune », qui la concerne au premier chef, que pour la poursuite de la politique régionale, puisqu'elle bénéficie déjà du tiers des fonds de pré-adhésion. Le Gouvernement polonais a de ce fait jugé inacceptables les propositions européennes de janvier 2002, consistant à accorder des aides directes progressives aux agriculteurs des futurs membres, commençant à 25 % du régime actuellement en vigueur pour n'atteindre 100 % qu'à l'issue d'une période de dix ans.