LES CENTRES DE PREMIÈRE INTERVENTION
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1. Le niveau d'intégration des anciens CPI dans la démarche
de mutualisation départementale est très variable selon les
départements.
2. Ils ont été
tous
intégrés dans 23 des 55 départements
ayant
répondu à l'enquête nationale, soit 42%. Il s'agit alors
principalement soit des SDIS de moins de 30.000 interventions (15/23), soit de
ceux effectuant plus de 75.000 interventions (4 sur 8 dans
l'échantillon). (cf. Annexe §1.1)
Ce choix global a
plutôt relevé de considérations politiques visant à
ne pas démotiver les SPV ou à éviter au CASDIS de rentrer
en conflit avec certains élus locaux, défenseurs de
l'intégration de leur CPI. Pour autant, dans un certain nombre de cas,
l'avenir de certains de ces ex-CPI n'apparaît pas assuré aux yeux
de décideurs du SDIS car ils ne répondent pas aux besoins de
couverture nécessaire et suffisante des risques, validés dans le
SDACR.
3. Quand ils n'ont pas été tous intégrés, trois cas de figure apparaissent pour les CPI, qui influencent leur avenir (cf. Annexe §1.3) :
- soit il est envisagé de les intégrer, au cas par cas , dans les prochaines années, en fonction des besoins d'intervention apparus à l'occasion de la mise en oeuvre du SDACR, et s'ils évoluent pour atteindre un niveau d'opérationnalité défini par la DDSIS (effectifs, qualifications, disponibilité des SPV).
- soit il est envisagé de leur apporter une aide par voie de convention avec le SDIS, en formation, matériel, voire en matière de casernement, pour maintenir leur opérationnalité locale pour des interventions simples relevant plus du service communal et du confort des administrés que du secours à victimes,
- soit enfin, ces corps communaux, jugés non indispensables dans l'organisation territoriale du SDIS, sont volontairement laissés sous l'entière responsabilité des élus de leur commune ou EPCI d'implantation. Le volontariat et l'emploi de leurs membres relèvent ainsi des décideurs locaux et le SDIS ne peut être alors critiqué comme limitant le volontariat, la présence de proximité et l'engagement civique communal.
4. Cependant, il convient de rappeler que la non-intégration d'un CPI et/ou sa fermeture par sa collectivité d'implantation n'empêche pas à ses SPV motivés de rejoindre un CIS pour y poursuivre leur activité dans le corps départemental.
L'ORGANISATION OPÉRATIONNELLE DES SERVICES D'INCENDIE ET DE SECOURS
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1. Le SDACR, le règlement opérationnel et l'organisation du
traitement de l'alerte doivent être étroitement associés
car ils sont indispensables pour le bon fonctionnement opérationnel du
corps départemental (cf. Annexe §3.1 à 3.3)
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2. Le SDACR est considéré comme mis en
oeuvre
dans plus de 80% des départements. Pour autant, il n'a
pas été systématiquement validé par le
Préfet. Est-ce parce qu'il ne s'agit parfois que d'un document d'analyse
des risques (un « SDAR ») qui ne définit pas
pleinement un niveau de couverture de ceux-ci ? Cependant, la
moitié des SDIS de l'enquête nationale déclare avoir
défini formellement un délai maximum d'intervention (en moyenne
18 minutes après appel pour l'arrivée sur les lieux, toutes zones
confondues - cf. Annexe §3.6 à 3.8).
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3. Au-delà des délais d'intervention,
les SDACR ont
en général plutôt défini des projets et des
orientations que des objectifs
mesurables et contrôlables. Peu
de SDIS s'en servent aujourd'hui comme un support de référence
pour mener par exemple une évaluation annuelle de son respect. Parmi les
thèmes structurants les prospectives et les orientations, on retrouve
les problématiques de performance et de qualité des services
publics, à savoir la définition des :
- domaines de compétences du SDIS : périmètre des prestations apportées et des bénéficiaires servis (on décrit le plus souvent ce que font les pompiers, et au besoin avec quel partenaire et rarement ce qu'ils ne feront pas ou plus)
- missions de chacun des groupements et services internes (il s'agit plus de déclarations d'intentions que de projets d'entités)
- modes d'organisation opérationnelle (projets de zonage des territoires, cartographie des centres et classification, effectifs et moyens minimaux à la garde, traitement des risques particuliers, dispositif de traitement de l'alerte, place des volontaires, cohérence de la doctrine)
- besoins en infrastructures et en matériels (énoncé des principes de construction, maintenance, sollicitation, affectation, renouvellement)
- règles générales de gestion des ressources humaines du corps départemental (métiers, structures, affectation, formation, évolution)
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4. La problématique du SDACR, et du règlement
opérationnel
qui l'explicite, est de constituer des documents
figés et contraignants d'un point de vue financier, juridique et
technique quand ils sont précis, ou de n'apparaître que comme des
supports de réflexion prospective sans impact quand ils se limitent
à l'étude des besoins et à l'énoncé
d'orientations générales. Pour être pleinement exploitable,
le SDACR pourrait utilement être adapté pour devenir un support
d'évaluation locale de la capacité et de l'activité
opérationnelle du SDIS. Il gagnerait en tout cas à être
plus lisible et évolutif afin de faire vivre la gestion
prévisionnelle des moyens du SDIS dans des plans pluriannuels
d'acquisition des compétences, d'évolution des équipements
et du patrimoine.
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5. En effet, plus du tiers des SDIS reconnaissent aujourd'hui ne pas
disposer de
plan pluriannuel d'investissement
et peu d'entre
eux estiment bien anticiper leurs besoins en compétences à moyen
terme. Ces insuffisances sont à rapprocher du retard constaté
dans l'élaboration et la mise en oeuvre des règlements
opérationnels, exploités seulement dans 20 SDIS, sur les 55 ayant
répondu à l'enquête nationale. (cf. Annexe §3.2
à 5.4).
- 6. Enfin, pour respecter les SDACR et appliquer pleinement les normes nationales définies réglementairement, dans de nombreux départements un effort complémentaire serait encore à faire, d'après nos interlocuteurs, notamment en matière d'effectif à la garde opérationnelle, si l'on souhaite atteindre une couverture du risque homogène sur l'ensemble du territoire, ce qui correspond à une des intentions fondamentales du législateur (cf. Annexe §3.11 et 3.12).
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I. LE CENTRE D'INCENDIE ET DE SECOURS (CIS)
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1. L'article 39 du décret du 26 décembre 1997 fixe
le
classement des nouveaux centres
d'incendie et de secours avec une
certaine ambiguïté en reprenant les anciens termes de centre de
secours principal (CSP), centre de secours (CS) et centre de première
intervention (CPI). En effet, l'affectation des ressources humaines et
matérielles qui en découle peut ne pas correspondre aux besoins
opérationnels territoriaux définis dans les SDACR et
règlements opérationnels. Ce classement détermine aussi le
niveau des départs simultanés permettant d'assurer les missions
en fonction du SDACR et du règlement opérationnel.
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2. Cependant la garde réglementaire ainsi définie est
déclarée atteinte systématiquement par 12 SDIS sur les 55
ayant répondu à l'enquête nationale, soit seulement 21,8%.
Cela sous-entend une
insuffisance significative des ressources humaines
opérationnelles
(SPP et SPV)
disponibles
, dans
un très grand nombre de SDIS (cf. Annexe §3.11).
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3. Pour pallier ces carences, certains SDIS sont donc conduits à
réduire le niveau de leur garde opérationnelle en
déclassant des CIS. Plus de la moitié des corps
départementaux ont aussi choisi d'appliquer progressivement
un
régime de garde de 12 heures, voire de 10 heures
, afin de mieux
utiliser les sapeurs-pompiers et notamment les volontaires dans les centres
mixtes (cf. Annexe §3.10).
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4. Cette situation de garde opérationnelle souvent insuffisante est
moins une conséquence de la nouvelle organisation territoriale des
secours qu'un
héritage des retards locaux
,
antérieurs à la départementalisation. En effet,
l'intégration des corps communaux et le transfert de leur patrimoine
mobilier et immobilier suppose une mise en conformité
réglementaire des anciennes pratiques de gestion locale.
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5. La mise à niveau au plan national des effectifs
nécessaires pour assurer la garde opérationnelle
réglementaire et conforme aux risques validés dans les SDACR
induirait une augmentation des effectifs affectés quotidiennement dans
les tableaux de garde. Certes, on peut espérer des économies
d'échelle d'une gestion mutualisée des départs sur
intervention, et des regroupements de CIS. Mais il est probable que le
rattrapage générera néanmoins un
accroissement des
dépenses de vacation SPV et/ou de rémunération de
SPP
. De ce point de vue, la
« départementalisation » n'est pas
achevée.
- 6. Plus que leur nombre, la disponibilité des SPV reste un problème majeur pour les chefs de centre. Les décideurs dénoncent souvent le mécanisme compliqué proposé pour le conventionnement avec les employeurs. Ils constatent le non-fonctionnement de l'observatoire départemental du volontariat, instance dont l'exploitation ne leur paraît pas évidente (cf. Annexe §1.4 et 1.5).
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7. De plus, pour certains directeurs des ressources humaines des SDIS, la
"volativité" des SPV,
leur turn-over et leur
difficulté d'engagement durable, soulèvent aussi des
problématiques de gestion. "Ils partent formés", souvent pour des
raisons d'évolution professionnelle, parfois aussi pour des motifs de
vie personnelle (cf. Annexe §2.5).
- 8. On remarquera cependant que le nombre de SPV déclaré par les 55 SDIS ayant répondu à l'enquête nationale a cru de 16% en moyenne entre 1996 et 2001 (cf. Annexe §2.1). Sous réserve de la pleine fiabilité de ces données (les effectifs de volontaires en 1996 peuvent avoir été sous-estimés par certains SDIS), cela tendrait à démontrer que la « départementalisation » n'a pas nuit au volontariat.
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9. Sur le plan de l'organisation fonctionnelle, la centralisation, à
la direction départementale, des systèmes et procédures de
gestion des moyens des CIS a parfois généré des
frustrations chez les chefs de centres
, et
particulièrement parmi les anciens chefs de CSP et CS. Ils ont pu se
sentir dépossédés d'un pouvoir de pilotage au quotidien
des moyens de fonctionnement de leur centre. Avec le temps, ils apprennent
cependant à passer d'une légitimité locale de commandement
quasi indépendant, à une pratique de management
opérationnel, plus proche des hommes du rang et plus
intégrée au plan départemental.
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