2. Une coopération importante dans le domaine militaire et de la sécurité
La coopération militaire française avec la Jordanie a pour objectif la préservation de la sécurité intérieure du Royaume, garante de la stabilité régionale, en renforçant la crédibilité et la capacité dissuasive des forces armées jordaniennes. Initialement centrée sur le seul soutien des 30 Mirage F1 de l'armée de l'air jordanienne, notre coopération s'est élargie vers un partenariat important en soutien du Commandement des opérations spéciales jordaniennes. De simples relations opérationnelles, cette coopération se traduit aujourd'hui -à la demande du Roi lui-même-, par la mise en place d'un coopérant conseiller auprès du commandement jordanien des opérations spéciales. Ses activités se sont également diversifiées dans les domaines touchant au maintien de l'ordre ou à la sécurité rapprochée.
Le Ministère des affaires étrangères a défini les axes suivants de coopération pour les années à venir :
- au titre du commandement des opérations spéciales : la sécurité de la famille royale par la formation des futurs cadres formateurs jordaniens et l'appui à la création d'une école ; la sécurité intérieure -maintien de l'ordre, lutte contre le terrorisme et surveillance des espaces maritimes ; enfin, les forces spéciales proprement dites, via des échanges opérationnels entre le COS (commandement des opérations spéciales) français et le Special opérations command (SOCOM) jordanien.
- au titre de l'Armée de l'Air : le développement de la capacité d'audit et de conseil au sein de l'Etat major de l'Armée de l'Air ; la participation à l'élaboration du schéma directeur opérationnel de secours aérien ; le développement de l'aide à l'apprentissage de la langue française.
3. Des relations actives dans le domaine culturel, linguistique et technique
En 2001, la France a consacré 8,6 millions de francs à la Jordanie au titre de la coopération bilatérale culturelle, linguistique et technique, ce qui reste modeste en comparaison de l'aide reçue par le Royaume dans ce domaine de la part des Etats-Unis, du Japon et de l'Allemagne.
Dans ce cadre budgétaire contraint, notre action s'oriente prioritairement sur des secteurs essentiels pour l'économie jordanienne : le tourisme et l'eau.
Dans ce dernier domaine, la France a engagé, conjointement avec la Jordan Valley Authority, un programme d'amélioration de l'irrigation dans la vallée du Jourdain.
La Jordanie bénéficie du projet régional sur les stratégies de gestion et d'économie de l'eau agricole, financé sur le Fonds de solidarité prioritaire.
Dans le secteur du tourisme, notre coopération est engagée dans la réhabilitation de l'Ecole hôtelière Amman et dans la mise en valeur des patrimoines culturel et naturel du pays à des fins touristiques.
Enfin, dans le domaine de la santé, un programme de formation est conduit depuis trois ans pour l'instauration de partenariats hospitaliers.
La place de la langue française est honorable si l'on tient compte de la tradition anglophone du pays. Les actions de coopération visent à développer l'enseignement de notre langue dans 45 établissements privés et 18 établissements publics (32 800 élèves concernés sur un total de 1 300 000).
De plus, les autorités jordaniennes ont décidé d'introduire le français comme épreuve optionnelle au baccalauréat littéraire, ce qui a permis l'ouverture de 80 nouvelles classes supplémentaires de français. Enfin, l'ouverture de filières de français de spécialité dans l'enseignement supérieur (tourisme, affaires) permettra d'accroître les effectifs d'étudiants en français.
La France dispose à Amman d'une antenne de l'Institut français d'archéologie du Proche-Orient (IFAPO) et d'une antenne du Centre de recherche sur le Moyen-Orient contemporain (CERMOC). Ces deux établissements conduisent des recherches archéologiques et sociologiques d'intérêt scientifique pour la France, la Jordanie et les pays voisins. La coopération scientifique qu'elle permet sera renforcée par la fusion de ces instituts régionaux au sein de l'Institut du Proche-Orient.
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