B. UN INVESTISSEMENT QUI PROGRESSE CONTINÛMENT

En dépit d'une réduction de leur taux de marge, l'investissement des entreprises serait soutenu, sans plus.

1. Un investissement soutenu...

Très ralenti en 2002, avec une progression en volume de 2,2 % contre 4,1 % en 2001 et 7,1 % en 2000, l'investissement des entreprises repartirait en projection. Mais, après un pic à 5,3 % en 2003, son rythme de croissance ultérieur ralentirait à 3,7 % en moyenne annuelle.

Cette performance est moins favorable que celle observée lors des récentes périodes d'expansion (+ 7,7 % entre 1985 et 1990 ; + 4,3 % entre 1995 et 2000 avec une forte accélération dans les dernières années de cette période).

Votre rapporteur remarque ainsi que le scénario n'intègre pas d'effet autonome de la diffusion des NTIC sur l'investissement. Le niveau de la formation brute de capital fixe y est déterminé par des déterminants plus traditionnels : la demande et les conditions financières du moment. Il est juste suffisant pour éviter toute tension sur les capacités de production. Ce résultat traduit en fait les contraintes qui pèsent sur les entreprises en projection du fait de la nette dégradation des comptes des entreprises que celle-ci comporte.

2. ...malgré un contexte de dégradation des comptes des entreprises

En projection, les comptes des entreprises poursuivent leur dégradation entamée ces dernières années. La diminution de l'épargne des entreprises a été en effet sensible, puisque cette épargne est passée de 9,4 à 8,6 points de PIB entre 1998 et 2000.

Principales caractéristiques de l'évolution du compte des entreprises

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Taux de marge

39,9

39,9

39,4

39,3

39,4

39,2

39,1

38,9

Taux d'investissement

17,1

17,7

17,9

17,9

18,3

18,6

18,8

18,9

Taux d'autofinancement (hors stocks)

90,9

83,7

74,4

75,7

70,4

65,1

60,4

55,7

Investissement

5,9

7,1

4,1

2,2

5,3

4,4

3,6

3,0

La tendance, observée depuis 1998, à une dégradation du taux de marge des entreprises se poursuit, mais de façon modérée du fait de la sagesse des évolutions salariales. Celui-ci, qui s'élevait à 40,7 % en 1998, s'est replié à 39,8 % en 2000 et reculerait à 38,9 % en 2006.

La hausse du taux d'investissement, qui rapporte celui-ci à la valeur ajoutée des entreprises, décrite dans le scénario, se traduit donc par une chute du taux d'autofinancement que n'explique pas entièrement toutefois la dégradation du taux de marge des entreprises.

Vient s'ajouter à ce facteur, la forte progression des dividendes versés par les entreprises - dont l'hypothèse a été posée -, qui réduit, mécaniquement, leur épargne.

Le comportement d'investissement des entreprises que décrit la projection est donc largement indépendant des capacités de financement des entreprises . Ce résultat est justifié par le maintien de conditions d'endettement favorables. De fait, c'est une hypothèse, les taux d'intérêt sont accommodants en projection, les taux d'intérêt réels à court terme étant inférieurs à la croissance en valeur du PIB.

Votre rapporteur rappelle que les variations de l'investissement étant difficilement prévisibles - votre délégation présentera d'ailleurs prochainement un rapport sur ce sujet si important pour la croissance -, il faut considérer avec beaucoup de prudence les résultats ici présentés.

Compte tenu de ces incertitudes, une variante moins favorable est exposée dans la suite du présent rapport.

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