2. Le ralentissement de l'économie française
En conséquence de ces phénomènes, l'économie française connaît un net ralentissement depuis le début de l'année 2000, après avoir augmenté au cours de l'année 1999, comme le montre le graphique ci-après.
Croissance du PIB en France en rythme annualisé
(en points de PIB)
Source : INSEE
a) Un ralentissement de l'économie française en l'an 2000, résultant de l'augmentation du prix du pétrole
En effet, des taux de croissance quasiment identiques du PIB français en 1999 et en 2000 (respectivement 2,9 % et 3,1 %) ne doivent pas dissimuler un ralentissement de la croissance en l'an 2000, que traduit son rythme d'évolution infra-annuelle.
Alors que la croissance, mesurée de trimestre à trimestre, est passée au cours de l'année 1999 de 3,2 % à 4,4 % en rythme annuel, elle a ensuite été inférieure ou égale à ces taux, pour atteindre 2 % au premier trimestre de l'année 2001.
Cette inflexion en l'an 2000 semble s'expliquer principalement par le renchérissement des produits pétroliers. En effet, celui-ci a affecté le pouvoir d'achat des ménages tout en les incitant à épargner davantage.
b) Une croissance française plus faible que prévu au premier trimestre de l'année 2001
• En outre, la croissance de l'économie française a été plus faible que prévu au premier trimestre de l'année 2001. Elle a alors été selon l'Insee de 0,5 %, soit 2 % en rythme annualisé.
A titre de comparaison, au mois de mars de cette année l'Insee prévoyait une croissance de 0,8 %, soit 3,2 % en rythme annualisé.
Si l'activité progressait de 0,5 % par trimestre d'ici à la fin de l'année, ce qui ne semble pas invraisemblable, la croissance en l'an 2001 serait de 2,4 %.
• Ce ralentissement s'explique par une dégradation du contexte international plus marquée que prévu. Celle-ci a notamment résulté en une faible croissance de l'investissement des entreprises, de seulement 0,4 % (après 3,2 % au dernier trimestre de l'année 2000), alors que l'Insee prévoyait un taux de 2,3 %.
Par ailleurs, on peut s'inquiéter de l'accélération de l'inflation : en avril, les prix à la consommation ont augmenté de 0,5 % par rapport au mois de mars, portant la progression de l'inflation sur un an à 1,8 %. La croissance du revenu disponible réel des ménages en sera d'autant plus faible, ce qui devrait avoir un impact négatif sur la consommation des ménages.