C. DES MOYENS TECHNIQUES TOUTEFOIS RELATIVEMENT LIMITÉS
Au regard de ses moyens humains, les moyens techniques mis en oeuvre par le CRS apparaissent relativement limités.
• Certes, le CRS est adossé à la plus importante bibliothèque du monde, la Bibliothèque du Congrès.
Par ailleurs, le CRS possède des logiciels de recherche documentaire performants.
En outre, le CRS dispose d'accès à des bases de données statistiques, et est abonné aux deux instituts privés Data Resources Inc . (DRI) et Wharton Econometric Forecasting Associates Group (WEFA), qui diffusent des bases de données, des analyses, des simulations et des prévisions économiques.
Enfin, le CRS dispose en interne d'un vaste panel d'expertises, y compris en matière d'économétrie ou de modélisation économique.
• Néanmoins, le CRS n'utilise en interne aucun modèle macroéconométrique . Le CRS préfère en effet commander des simulations à l'institut privé sous contrat DRI Ces commandes sont d'ailleurs peu fréquentes : lorsque le recours à des simulations réalisées à l'aide de modèles macro-économétriques apparaît pertinent, le CRS se contente en effet le plus souvent d'actualiser des travaux antérieurs ou de citer des travaux déjà publiés.
S'agissant par ailleurs des perspectives économiques, le CRS s'appuie principalement sur les prévisions réalisées par l'OCDE, le FMI ou le CBO.
De même, les travaux du CRS s'adossent rarement sur des modélisations microéconomiques ou des calculs économétriques extérieurs, et plus rarement encore sur des modèles ou des calculs économétriques internes.
En outre, la plupart des simulations réalisées sont extrêmement simples, et consistent principalement en l'utilisation de tableurs à partir de bases de données fiscales ou sociales.
Enfin, il est à noter que le CRS ne dispose pas à proprement parler de systèmes d'information géographique.
Au total, le CRS réalise ainsi beaucoup plus des synthèses que des travaux originaux. Cela ne résulte d'ailleurs évidemment pas des préférences personnelles de ses experts, mais bien des souhaits et des besoins des membres du Congrès.
Il convient d'ailleurs de rappeler que le nom de ce service ( Congressional Research Service ) est un faux-ami : le terme américain de Research correspond plutôt à des travaux appliqués, c'est à dire à nos « études », cependant que le terme français de « recherche » se traduirait plutôt par le terme Studies .
• En fait, à l'instar de celle des services des commissions des assemblées parlementaires françaises, l'expertise du CRS repose avant tout sur l'expérience et sur la capacité de ses fonctionnaires à obtenir des informations fiables.
Les analystes du CRS s'efforcent ainsi de nouer des relations privilégiées avec leurs homologues des administrations fédérales. Par exemple, les experts de la division des affaires étrangères, de la défense et du commerce entretiennent des contacts étroits avec les fonctionnaires du Trésor, du département du commerce et du département d'Etat, ainsi qu'avec certaines ambassades étrangères, puis s'efforcent de recouper l'information ainsi obtenue.
Il est à d'ailleurs noter que le CRS ne dispose en tant que tel d'aucune prérogative spécifique en matière d'accès à l'information publique. Néanmoins, comme il a déjà été souligné, les administrations fédérales sont, en général, relativement enclines à satisfaire les demandes de renseignement émanant du Congrès.