c) L'organisation de colloques sur des thèmes d'actualité
Au delà de leur missions générales d'information du public, les banques de réserve fédérées jouent également un rôle d'animation des débats économiques et sociaux au travers du financement et de l'organisation de colloques sur des thèmes d'actualité économique nationale ou locale.
Il s'agit là d'une différence entre la Fed et la Banque de France, qui organise peu de manifestations de ce type.
Par exemple, la Fed de New York a organisé des colloques sur l'utilisation des excédents budgétaires et sur les conséquences de long terme de la réduction de la dette publique pour le fonctionnement des marchés financiers.
Ces colloques sont publics et les actes en sont publiés par la Fed.
A cette occasion, les économistes de la Fed présentent, en leur nom propre et sous leur seule responsabilité, leurs travaux de recherche.
En outre la Fed convie des experts de l'administration fédérale, invite des professeurs d'université à écrire un « papier » ad hoc , moyennant rémunération (de l'ordre de 5.000 dollars) ou lance un appel à des contributions extérieures gracieuses.
Notons que la Fed ne sollicite qu'exceptionnellement des contributions de la part des Think tanks , estimant que ceux-ci sont, à deux ou trois exceptions près, trop « politisés ».
D'un point de vue matériel, le coût de ces colloques (de l'ordre de 50.000 dollars) est pris en charge par la Fed, qui peut en confier l'organisation à des consultants extérieurs.
d) La participation des organes dirigeants de la Fed aux débats de politique économique générale
Les dirigeants de la Fed, et plus particulièrement M. Alan Greenspan, le Président du Conseil des gouverneurs, participent fréquemment aux débats de politique économique, notamment à l'occasion de leurs auditions par les commissions du Congrès.
D'une manière générale, M. Greenspan s'efforce de formuler des commentaires relativement généraux. Par exemple, il a longtemps souligné la nécessité de réduire les déficits publics, mais sans indiquer s'il convenait de le faire en baissant les dépenses publiques ou en augmentant les impôts.
De même, il fait aujourd'hui part de ses inquiétudes quant à la solvabilité à long terme des régimes publics de retraite par répartition, mais sans formuler pour autant de recommandations précises.
La Fed joue cependant un rôle de vigie ou d'alerte , y compris dans des domaines fort éloignés de la politique monétaire et des grands équilibres budgétaires.
En 1999, M. Alan Greenspan a ainsi souligné l'importance économique d'améliorer la formation initiale en mathématiques et en sciences à l'occasion d'une audition spécifique par la commission de l'éducation et du travail de la Chambre des Représentants.
Les propos de M. Greenspan ont d'ailleurs d'autant plus de poids qu'ils sont étayés par les travaux de recherche de la Fed.
En outre, la Fed formule parfois publiquement des propositions précises sur certains sujets techniques, comme sur les modalités de calcul de l'indice des prix à la consommation (cf. supra).
Enfin, la Fed formule régulièrement des préconisations détaillées relatives à la régulation des marchés financiers, à partir de la vision de l'intérêt général développée par le Conseil des gouverneurs. Par exemple, le Président Greenspan est intervenu activement dès son premier mandat en faveur d'une réforme du Glass-Steagall Act relatif au cloisonnement des activités financières, et les arguments avancés par la Fed ont largement contribué à la décision du Congrès d'abroger en 1999 cette législation vieille de soixante-dix ans.