2. Des moyens importants
a) Les moyens techniques
Les banques de réserve fédérées ont en principe accès au modèle macro-économétrique du Conseil des gouverneurs, mais ne l'utilisent qu'exceptionnellement, et ne disposent pas en propre de modèle macro-économétrique national ou multinational.
Cependant, la plupart des banques de réserve fédérées disposent d'une expertise reconnue en matière d'économétrie appliquée et de modélisation économique.
En outre, les chercheurs des banques de réserve fédérées disposent en matière monétaire et financière d'un gisement de données unique. En effet, ces chercheurs peuvent conduire des travaux à partir des données statistiques individuelles collectées par la Fed, qui ne sont par ailleurs publiées que sous une forme agrégées afin de préserver le secret des affaires.
De plus, la réputation des banques fédérées et leurs contacts étroits avec les milieux d'affaires locaux permettent à leurs chercheurs de solliciter des données auprès des entreprises privées. Cet accès à des données inaccessibles aux autres chercheurs rehausse d'ailleurs en retour le prestige académique des travaux de recherche des banques fédérées.
b) Les moyens humains
Même en ôtant les fonctions de collecte et d'analyse des statistiques, les banques de réserve fédérées disposent d'équipes de recherche importantes. En effet, la plupart des services d'études et de recherche des banques fédérées comptent environ trente à quarante personnes chacun, parmi lesquelles une vingtaine à une trentaine d'économistes. Par exemple, la Fed de Saint-Louis employait 21 économistes au début de l'an 2001.
Les services d'étude et de recherche de la Fed de New York sont par ailleurs beaucoup plus importants : près d'une centaine de personnes en l'an 2000, dont 66 économistes , auxquels s'ajoutent ponctuellement des chercheurs invités.
Au total, le système de la Réserve fédérale emploie près d'un demi-millier d'économistes.
En outre, la Fed a la réputation d'attirer les meilleurs économistes . Elle offre en effet des rémunérations sensiblement supérieures à celles proposées par les administrations de l'exécutif ou par le Congrès (même si ces rémunérations demeurent inférieures à celles du secteur privé), ainsi qu'un environnement de travail prestigieux, des moyens de recherche importants (assistants de recherche, équipements informatiques), des budgets de déplacement importants, des facilités de publication et l'accès à des données confidentielles.
Le premier pôle d'expertise économique n'est donc pas aux États-Unis le ministère de l'économie et des finances, comme en France, mais la banque centrale.