B. LE CONSEIL DES CONSEILLERS ÉCONOMIQUES (CEA)
1. Une mission de Conseil du Président des États-Unis
Le Conseil des conseillers économiques ( Council of Economic Advisors , CEA) fut crée par l'Employment Act de 1946, avec pour missions :
- de rassembler et d'interpréter pour le Président les informations relatives aux tendances de l'économie ;
- d'apprécier l'efficacité des politiques publiques et de formuler des recommandations de politique économique au Président ;
- de réaliser des études économiques à la demande du Président, en pratique souvent publiées ensuite sous la forme de « livres blancs », ( White Papers ). Les sept White Papers publiés entre octobre 1999 et septembre 2000 concernaient ainsi successivement l'évaluation économique des intérêts américains dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; les créations d'emplois sur la période 1993-1999 ; l'utilisation des données de recensement ; les interactions entre les efforts éducatifs des parents et le comportement des adolescents ; l'équité homme-femme des emplois et des rémunérations dans la nouvelle économie ; les liens entre la formation initiale et les performances des salariés dans la nouvelle économie et les enjeux corollaires pour la formation initiale des hispaniques ; enfin les alternatives pour étendre le taux de couverture des assurances maladie ;
- enfin, de préparer le rapport économique annuel du Président.
En pratique, le rapport économique annuel du Président, transmis en février au Congrès, peu après le discours traditionnel sur l'état de l'Union, est en fait une lettre de quelques pages (cinq en l'an 2000) signée par le Président des États-Unis, qui retrace un premier bilan de son action et qui expose ses priorités budgétaires et les grandes orientations de sa politique économique, à laquelle est annexé le rapport annuel du Conseil des conseillers économiques.
Ce dernier rapport (près de trois cent pages en l'an 2000), se distingue du Rapport économique, social et financier annexé en France au projet de loi de finances par une technicité parfois plus grande (au détriment de l'accessibilité), par l'importance accordée aux réflexions prospectives et surtout par la diversité des thèmes abordés.
Après un chapitre rétrospectif relatif au dernier cycle de croissance et un chapitre sur la conjoncture, le rapport 2000 comportait en effet des chapitres sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication, sur « le travail et la formation au 21 ème siècle » ; sur les transformations des familles (avec des réflexions sur le manque de temps - le time crunch - dont souffrent notamment les femmes) ; sur les opportunités et les enjeux de la mondialisation et sur la protection de l'environnement dans le cadre d'une économie de marchés (avec de longs développements sur le protocole de Kyoto).
A certains égards, la comparaison de ce document avec le Rapport économique, social et financier annexé en France au projet de loi de finances initiale suggère d'ailleurs que ce dernier document mérite mal son deuxième qualificatif.