7. Résumé des recommandations du rapport de M. Michel Berthod (1990)
Mieux définir la finalité du séjour des pensionnaires, et adapter leur statut à cette finalité.
Il convient de choisir entre deux conceptions du séjour :
a) Une « fin d'études » : la rémunération des pensionnaires devrait avoir la nature d'une bourse, et il n'y aurait pas lieu de modifier les limites d'âge actuelles (20-35 ans).
b) Une période « sabbatique », permettant à des artistes et des chercheurs déjà engagés dans la vie professionnelle de mener à bien la réalisation d'un projet : les pensionnaires devraient être des salariés liés contractuellement à l'Académie, et on pourrait relever les limites d'âge à 25-40 ans, voire supprimer le plafond.
Dans tous les cas, le statut actuel qui fait du pensionnaire une étrange chimère administrative - en quelque sorte un fonctionnaire à durée déterminée, dégagé en pratique de toute obligation de service - doit être réformé.
Dans tous les cas aussi, la durée du séjour devrait être plus modulable et aller vers un raccourcissement : non plus un ou deux ans, mais six, douze ou dix huit mois, à la discrétion du jury.
Établir un meilleur équilibre entre les pensionnaires et les hôtes.
Ceci suppose que le nombre des pensionnaires soit un peu réduit (de 22 à 19 ou 18), pour libérer des capacités d'accueil et des moyens financiers.
L'Académie devrait inviter, pour des séjours de quelques semaines (maximum trois mois) des personnalités de très haut niveau, qui y trouveraient soit un lieu de travail et d'échanges intellectuels, soit un lieu de retraite et de méditation. Il n'y aurait ni rémunération de l'hôte, ni facturation du séjour : l'hospitalité serait offerte gracieusement par l'Académie, en contrepartie d'une certaine convivialité avec les pensionnaires.
Par ailleurs, l'Académie pourrait plus systématiquement utiliser ses capacités d'accueil au profit des correspondants qu'elle a, ou devrait avoir, dans les entreprises ou institutions culturelles pour mieux faire connaître les pensionnaires et faciliter leur retour.
Enfin, l'Académie pourrait accueillir, pour de brefs séjours, le « tuteur » que chaque pensionnaire, s'il le souhaite, aurait la faculté de se choisir pour le conseiller dans ses travaux.
Consolider les activités culturelles qui désenclavent l'Académie et ouvrent la Villa au public.
Ces activités répondent à une forte demande italienne, et ne peuvent qu'enrichir le séjour des pensionnaires.
Mais on doit être plus sélectif dans le choix des manifestations, pour tenir compte des contraintes du site, de l'image et de la vocation de l'Académie, et de la présence à Rome d'autres établissements culturels français.
Vis-à-vis des collectivités publiques et des entreprises italiennes qui financent largement ces activités, il conviendrait d'afficher l'intérêt du gouvernement français par une subvention régulière au festival « Roma Europa ».
Tourner résolument l'Académie vers l'Europe.
- En développant la collaboration avec les autres académies européennes à Rome.
C'est ainsi que dès 1990 le festival sera organisé en collaboration avec l'Académie d'Espagne, l'Académie allemande et l'Académie hongroise.
- En établissant des solidarités sur la base des collaborations régulières, avec quelques grandes entreprises culturelles à vocation européenne installées en France et en Italie, mais aussi dans d'autres pays d'Europe : musées, théâtres, festivals, et pourquoi pas radios et télévisions (la SEPT notamment).
- En choisissant les hôtes de l'Académie dans tous les pays d'Europe, et prioritairement hors de France.
- En faisant entrer au Conseil d'administration de l'Académie, au titre des personnalités qualifiées, au moins une personnalité italienne et une personnalité choisie dans un pays européen tiers.
Modifier l'organigramme de l'Académie.
a) Transformer le poste de secrétaire général en poste de directeur-adjoint, chargé notamment de l'action culturelle.
b) Transformer le poste de chargé de mission pour l'histoire de l'art en poste de conservateur du domaine mobilier (qui aurait autorité notamment sur la bibliothèque).
c) Transformer le poste d'agent-comptable en poste d'intendant, pour décharger le directeur-adjoint des tâches de gestion quotidienne.
De même que le conservateur du domaine mobilier resterait « chargé de mission pour la 2 ème section », le directeur-adjoint pourrait, en synergie avec ses responsabilités en matière d'action culturelle, apporter un soutien aux pensionnaires de la 1 ère section, notamment pour les aider dans l'approche des milieux culturels italiens.