4. Les contributions multilatérales

La diversité des interventions multilatérales, et la disproportion des moyens engagés dans des secteurs souvent immédiatement concurrents de ceux définis par notre coopération bilatérale apparaissent considérables. Cette disproportion est d'autant plus regrettable que, en définitive, les moyens mis en oeuvre effectivement restent très en-deçà des moyens engagés.

En particulier, l'inefficacité absolue et la non-consommation totale -reconnue sans difficulté et avec un pessimisme certain 19 ( * ) - des crédits inscrits sur le programme européen MEDA I (1995-1999), alors même que le programme MEDA II commence à être mis en place 20 ( * ) , doivent être déplorés, s'agissant de programmes partiellement financés par le contribuable français.

Réponse du ministère des Affaires étrangères

Selon les statistiques publiées par la Commission européenne, le montant de l'aide communautaire engagée dans le cadre de MEDA a été pour l'Algérie de 164 millions d'euros (soit 1.083 millions de francs). Le montant de la quote-part française s'est élevée à 188 millions de francs.

La Commission a justifié la faiblesse de ses taux de déboursement par les " difficultés de mise en oeuvre des projets en raison de la situation politique interne ". Il convient également de remarquer que la partie algérienne n'a toujours pas signé bon nombre de conventions de financement correspondant aux projets agréés en Comité MEDA. Aux projets communautaires cités ci-contre, il conviendrait d'ajouter une facilité d'ajustement structurel (30 millions d'euros sur MEDA I), ainsi qu'un projet " dépollution industrielle " pour 10,75 millions d'euros. En revanche, le projet " filet social " d'un montant prévisionnel de 60 millions d'euros n'est toujours pas sorti à ce jour.

Enfin, il convient de souligner une importante action conduire par le poste dans le domaine de l'information européenne : 22 journalistes de la presse écrite ont bénéficié d'une formation financée par le poste et l'Union européenne dans le cadre de la présidence française, pour couvrir la Conférence de Marseille (Barcelone IV). Le thème de formation portait sur les institutions européennes, le partenariat euro-méditerranéen, les accords d'association avec le Maghreb.

Aide multilatérale à l'Algérie
(état en juillet 2000)

A. Programmes européens

I . Programmes MEDA I (1995-1999) - 183,2 Meuros, non engagés

- appui au développement des PME-PMI : 57 Meuros (convention de financement signée) : démarrage espéré pour novembre 2000 ;

- appui à la restructuration industrielle et à la privatisation : 38 Meuros (convention négociée) : démarrage espéré pour janvier 2001 ;

- appui aux associations algériennes de développement : 5 Meuros (convention en cours) ;

- appui à la modernisation du secteur financier : 23,2 Meuros (convention en cours) : démarrage espéré pour 2001 ;

- " filet social " : 60 Meuros (passage prévu au comité Meda)

II . Banque Européenne d'Investissement (BEI)

- 27 opérations ont été engagées depuis 1980, pour un total de 1.233 Meuros.

- depuis 1996, huit financements ont été accordés pour un total de 480 Meuros.

B. Programmes multilatéraux

I - PNUD

Le PNUD gère actuellement 17 programmes en cours pour un total d'engagements de 14 millions de dollars . Le montant annuel moyen des engagements est de 3,5 millions de dollars US, mais les décaissements ne dépassent guère 2 millions de dollars US ;

- appui au programme de privatisation et de restructuration industrielle,
en coopération avec l'ONUDI : 0,76 MUS$

- appui aux réformes et à la restructuration des secteurs financier et

bancaire : 1,4 MUS$

- appui à la modernisation de l'administration publique : 0,77 MUS$

- élaboration (avec la CNUCED), d'un programme d'appui à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et à son association à l'Union européenne : 0,3 MUS$

- appui à la promotion et à la diversification des exportations hors hydrocarbures (avec la CNUCED) 0,2 MUS$

- renforcement de l'Agence de Promotion, de Soutien et de Suivi de l'Investissement dans le cadre de la mise en oeuvre de la réforme relative aux investissements en Algérie, l'ONUDI servant d'agence d'exécution 0,62MUS$

- appui à la création d'un réseau de bourses de sous-traitance industrielle, l'ONUDI servant d'agence d'exécution 0,35 MUS$

- contrôle qualité des produits industriels 1 MUS$

-appui à la mise en oeuvre de la politique de préservation et de

promotion de l'emploi 3,4 MUS$

- mobilisation de l'expertise nationale expatriée 0,25 MUS$

- développement de petites unités d'élevage apicole et ovin en zones arides et sur les hauts plateaux 0,13 MUS$

- appui au développement de l'élevage bovin de race locale

avec la FAO 0,36 MUS$

- renforcement des capacités nationales, formation professionnelle et gestion du secteur d'hydraulique urbaine (eau potable - assainissement) 0,74 MUS$

- lutte contre la pollution, en coopération avec l'ONUDI, l'UNESCO et la FAO et en liaison avec la Banque mondiale et la GtZ 1,86 MUS$

- surveillance des risques de santé liés à la route transsaharienne 0,45 MUS$

- réduction du risque sismique en Algérie 0,18 MUS$

- aide à la mise en place d'un organisme de certification 0,5 MUS$

II - BIRD

- 21 projets sont actuellement en cours d'exécution, pour un montant total de 2.285 millions d'US $. Les décaissements sont de l'ordre de 90 millions d'US $ par an sur les dix dernières années. L'encours -décaissements moins remboursements- représente environ 800 millions d'US $.

- Certains de ces prêts remontent à 1992.

- Les plus importants concernent le logement (prêt de 1998 pour 150 millions d'US $, prêt de 1993 pour 200 millions d'US $), l'eau-assainissement (prêt de 1994 pour 110 millions d'US $), et le secteur autoroutier (prêt de 1995 pour 130 millions d'US $).

- 7 projets sont actuellement en préparation, sur l'éducation, le système financier, la santé, le secteur social, le logement social, l'eau, le développement municipal à Alger, ainsi que sur la mise en place d'un " filet social ".

III - Banque africaine de développement

- 8 projets en cours, dont le dernier, en date de 1999, est une ligne de crédit de 210 millions d'US $ à la Banque de l'Agriculture et du Développement Rural pour de petits projets d'infrastructures et de développement de PME agricoles.

IV - Fonds arabes de développement

En 1999, les Fonds arabes ont engagé des sommes au moins aussi importantes que la Banque mondiale et la BEI cumulées.

* 19 " Ici, le grand problème, c'est l'autonomie du projet. Si le projet tombe dans les mains de l'administration algérienne, c'est la catastrophe... D'après nos expériences dans les pays de l'Est, la " mise à niveau " est un échec... La dégradation de la situation économique est constante depuis les années 60... Il faudrait une véritable transition démocratique ".

* 20 Projets envisagés : appui aux ONG (5 Meuros), formation journalistes (5 Meuros), police (20 Meuros), micro-crédits (2 Meuros), privatisation des télécommunications, normalisation des produits industriels.

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