2. Des formations inadaptées
Une seconde erreur tient à l'inadaptation des formations proposées soit aux besoins des jeunes eux-mêmes, soit aux besoins de leur employeur.
Cette inadaptation témoigne parfois d'un manque de réflexion sur la nature de la formation proposée : ainsi à l'Education nationale, les premiers programmes de formation visaient-ils principalement à augmenter le niveau de formation académique des aides éducateurs. Le diagnostic était donc celui d'un manque de formation initiale. Les aides éducateurs ont pu alors s'inscrire massivement aux cours du Centre national d'enseignement à distance (CNED).
A partir de 1999, cette politique de formation est réorientée dans le sens de la professionnalisation externe des jeunes : il s'agit de renforcer leur employabilité plutôt que de permettre l'accès à un niveau plus élevé de connaissances universitaires. La formation des emplois-jeunes est alors mise en oeuvre dans une optique de professionnalisation du service accompli et non pas de l'acquisition d'un complément de formation générale.
Il est à noter que cette démarche intervenant avec retard, nombre d'emplois-jeunes ont eu le sentiment de se voir barrer la poursuite du cycle universitaire qu'ils avaient engagé.
De fait, le choix de la professionnalisation laisse ouvert le problème de la reconversion des emplois-jeunes. Dès lors que ces derniers ont vocation à revenir sur le marché du travail, il est clair qu'il faut à la fois leur laisser une liberté d'appréciation quant au choix de la formation qui leur permettra d'accéder à un emploi stable et durable sans exclusive a priori .
Il est clair aussi que l'effort à fournir est considérable : les entreprises publiques qui ont financé des emplois-jeunes ont souvent mis en place, à leur frais, des mécanismes d'aide à la formation. Ainsi, la SNCF a dégagé 2 millions de francs pour permettre à 500 jeunes sans qualification professionnelle de suivre un programme de formation au niveau du CAP.