V. Audition de M.
Dominique de Calan,
Délégué général
adjoint de l'Union des industries
métallurgiques et minières
(UIMM)
Les entreprises industrielles rencontrent aujourd'hui d'énormes difficultés à satisfaire leurs besoins de recrutement. Cette situation pourrait à terme freiner la croissance et l'investissement. Ces pénuries de main d'oeuvre sont aujourd'hui tant qualitatives que quantitatives. Alors que la concurrence intra-groupe se développe au niveau mondial et met en compétition les projets d'investissement entre les différentes filiales, les exemples se multiplient de filiales françaises qui sont écartées de ces appels à candidature faute de pouvoir assurer d'être capables de recruter les salariés nécessaires en temps voulu.
L'UIMM avait, dès 1997, insisté sur cette évolution prévisible compte tenu de la démographie française et du vieillissement accéléré de la pyramide des âges des entreprises. Ces difficultés de recrutement s'accompagnent du développement d'une réserve des jeunes vis-à-vis des nouvelles technologies. Cette situation est préoccupante, elle nécessite un effort de communication à destination des jeunes pour expliquer que les formations de techniciens et d'ingénieurs leur sont accessibles et constituent des voies d'avenir.
L'UIMM a toujours été plus que réservée sur le programme emplois-jeunes tel qu'il a été élaboré en 1997. Elle avait fait une proposition alternative afin de permettre à ces jeunes de bénéficier d'une insertion à mi-temps dans des entreprises qui auraient débouché sur des contrats de qualification. A cet égard, il apparaît aujourd'hui que le contrat de qualification pour adulte se révèle un outil particulièrement adapté pour rapprocher des jeunes adultes en difficulté du monde du travail.
Le programme emplois-jeunes ne saurait être reconduit à l'identique, en particulier à travers des embauches à plein temps dans des administrations ou des associations. Il convient de favoriser la mise en place de bilans de compétences professionnelles pour les jeunes qui donneraient lieu à des formations spécifiques le cas échéant. L'outil du contrat de qualification pour adulte devrait être privilégié pour amener les jeunes en difficulté au monde du travail.
L'UIMM estime également nécessaire de réformer l'enseignement professionnel afin de faciliter l'accès au baccalauréat professionnel à l'issue d'une seconde ou d'une première générale.
Concernant l'assurance chômage, l'UNEDIC a décidé de consacrer près d'un milliard de francs à la formation des demandeurs d'emploi de plus de 26 ans pour leur permettre de bénéficier d'un contrat de qualification. L'UIMM souhaite également l'assouplissement des contrats de travail spécifiques. Elle considère en particulier que les conditions d'une ancienneté minimum de douze mois de chômage et d'absence de diplôme pour pouvoir accéder au contrat de qualification adulte, devraient être supprimées.