C) Les incertitudes
Le seul
élément d'une centrale nucléaire qu'il est impossible de
remplacer aujourd'hui est la cuve du réacteur.
Or, les techniciens, qui pensaient la même chose pour les couvercles des
réacteurs de centrales nucléaires, en ont été
capables lorsque la nécessité s'en est fait sentir.
Votre Rapporteur considère qu'il n'existe pas d'obstacle technologique
insurmontable au remplacement de la cuve d'un réacteur nucléaire
; il s'agit simplement d'une opération complexe et coûteuse que
nous serions parfaitement capable de maîtriser d'ici à 2010.
L'analyse que je vous propose signifie qu'il n'existe pas de durée de
vie maximale d'une centrale nucléaire ou, plus exactement, que le
problème n'est pas technique, mais financier et normatif.
Le problème est un problème de normes et de coût.
Certes, le risque zéro n'existe pas, mais il faut y tendre, ce qui
signifie que les améliorations techniques ont vocation à
être intégrées dans les nouvelles centrales.
Dans cette perspective, il ne serait pas acceptable qu'en prolongeant
ad vitam aeternam la durée de vie des centrales (par exemple
jusqu'à une soixantaine d'années), nous nous trouvions en
présence de deux catégories de centrales :
- des centrales de type EPR, ayant une sécurité
améliorée mais plus coûteuse du fait des exigences de
l'autorité de sûreté,
- et des centrales sûres, sans être pour autant au même
niveau de sûreté que l'EPR, mais dont la vie pourrait être
prolongée pour éviter l'assujettissement à de nouvelles
normes.
Les propos de M. Quéniart, Directeur délégué
à l'IPSN, lors de l'audition du 4 mars, sont
particulièrement éclairants sur ce point :
" Je
crois qu'il faut rester modeste, car faire des tests de vieillissement
représentatifs n'est pas simple car ils sont en général
portés sur de courtes durées de vieillissement
accéléré, dans des conditions qui ne sont pas tout
à fait représentatives .... "
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