B. DES ÉVOLUTIONS FORTES DANS LES DIFFÉRENTS TITRES
Le
budget de l'agriculture et de la pêche est un
budget principalement
tourné vers l'intervention
(dépenses du titre IV -
Interventions publiques) puisque près de 58 % des dépenses lui
sont consacrées.
Ses dépenses de fonctionnement (dépenses du titre III - Moyens
des services) représentent plus de 38 % du total. Les dépenses en
capital demeurent relativement faibles : elles ne représentent pas
même 4 % du budget (titre V - Investissements exécutés par
l'Etat et titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat).
Répartition des crédits votés pour 1999
et
demandés pour 2000
par titre et évolution
(en millions de francs)
Nature des dépenses |
Crédits votés 1999 |
Crédits demandés 2000 |
Evolution (en %) |
Dépenses ordinaires - DO - (titres III et IV) |
32.634 |
27.930 |
- 14,4 % |
. Titre III - Moyens des services |
10.231 |
11.168 |
+ 9,1 % |
. Titre IV - Interventions publiques |
22.403 |
16.762 |
- 25,2 % |
Dépenses en capital - CP - (titres V et VI) |
925 |
1.102 |
+ 19,1 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
85 |
83 |
- 2,2 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
841 |
1.019 |
+ 21,2 % |
Total DO + CP |
33.559 |
29.032 |
- 13,5 % |
Autorisations de programme - (titres V et VI) |
980 |
1.262 |
+ 28,8 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
87 |
82 |
- 5,7 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
893 |
1.180 |
+ 32,1 % |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
1. Les dépenses de fonctionnement
Les
moyens des services (titre III) augmentent de + 9,1 % essentiellement du fait
de l'augmentation des charges de personnel. Cette très forte
augmentation est tout à fait préoccupante. Elle s'explique (mais
ne se justifie pas) par les opérations suivantes :
•
diverses mesures de politique générale de la fonction
publique
: revalorisation des rémunérations pour 67
millions de francs, application de l'accord salarial conclu dans la fonction
publique pour 3,2 millions de francs, etc. Ces différentes mesures ont
déjà été commentées dans la note de
présentation relative à la fonction publique de l'Etat.
•
des mesures propres au ministère
:
réintégration des dépenses au titre des activités
d'ingénierie publique des agents des directions départementales
de l'agriculture et de la forêt (481 millions de francs), transformations
d'emplois liée à la réforme de l'administration centrale
pour 1 million de francs, créations d'emplois dans les services
déconcentrés au titre du renforcement du contrôle (9,9
millions de francs) et dans l'enseignement agricole (22,5 millions de francs),
mise en oeuvre du plan de résorption de l'emploi précaire pour
8,4 millions de francs, surcoût lié à la transformation des
haras nationaux en établissement public (32,4 millions de francs), etc.
La réorganisation de l'administration centrale du Ministère
Une réorganisation du ministère
Les structures du ministère dataient pour l'essentiel de 1987. Par différents textes parus au journal officiel du 4 juillet 1999 ces structures ont été réorganisées autour des axes stratégiques définis par le Ministre : qualité des produits et exigences croissantes du citoyen en matière de sécurité alimentaire, développement économique et emploi, équilibre des territoires, gestion durable des espaces et des ressources naturelles, formation des acteurs et cohésion sociale des territoires ruraux. Le ministère compte désormais 6 directions techniques et 4 directions ou services horizontaux.
Principale innovation : le nouvel établissement public des " Haras nationaux "
Un
audit du comité permanent de la coordination des inspections (COPERCI)
à l'été 1998 a préconisé la distinction
claire entre les missions réglementaires du service des haras et ses
autres missions. La réorganisation vise donc à confier l'exercice
des missions réglementaires à une sous-direction du cheval qui
vient d'être créée au sein de la direction de l'espace
rural et de la forêt ; les autres missions du service des haras,
d'ordre local, ont été transférées à un
établissement public administratif dénommé " Les
Haras nationaux ". Le coût de cette réforme des structures
est évalué à 32,4 millions de francs pour 2000.
Cet établissement est constitué à partir d'un
établissement public existant (" le Domaine de Pompadour "),
d'une section technique du service des haras et des vingt-trois
dépôts d'étalons. Il sera administré par un conseil
d'administration.
Les
délocalisations : le transfert du CNASEA n'est toujours pas
concrétisé
Les services du ministère et de ses établissements publics sont
largement délocalisés en province : 8 % seulement des agents
concernés travaillent à Paris
intra muros
, 4,64 % dans la
petite couronne et 87,3 % en province.
Le mouvement de délocalisation se poursuit avec notamment la future
localisation en province des " Haras nationaux ". Toutefois, la
concrétisation de la délocalisation du centre national pour
l'aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA)
à Limoges demeure problématique : il devrait être
achevé en septembre 2003 mais le reclassement de 240 agents ne
souhaitant pas suivre leur service doit être réglé
préalablement. Comme tous les ans, le ministère affirme que
" la concrétisation de la délocalisation du CNASEA à
Limoges demeurera une priorité pour l'année 2000 " mais la
situation ne semble guère évoluer.
Pour 2000, ce sont 802 emplois budgétaires qui sont supprimés.
Les effectifs budgétaires
du ministère sont donc
portés à
29.441 emplois.
Cette évolution prend notamment en compte la création
d'emplois au profit de l'enseignement agricole, au profit des services
déconcentrés au titre du renforcement du contrôle, au titre
de la déprécarisation au sein du ministère ainsi que le
transfert d'emplois sur le nouvel établissement public des Haras
Nationaux ainsi qu'au budget des Services généraux du Premier
ministre.
Il convient de souligner que la
mise en place des contrats territoriaux
d'administration requerra, comme l'avait souligné le Sénat lors
du vote de la loi d'orientation agricole, des
" ressources nouvelles " en matière de personnel.
Les évolutions sur la dernière décennie
Entre
1990 et 1999, le ministère a connu 1.749 suppressions d'emplois :
20 % en administration centrale, 76 % dans les services
déconcentrés et 4 % dans l'enseignement. Proportionnellement
à ses effectifs budgétaires, c'est l'administration centrale qui
a été la plus touchée. Ce mouvement correspondait à
une politique volontariste visant à recentrer l'administration centrale
sur ses missions d'animation et de coordination.
Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche