II - COOPÉRATION
Rapporteur spécial : M.
Michel CHARASSE
La
réforme de la coopération annoncée par le Gouvernement le
4 février 1998 a fait du ministère des affaires
étrangères et du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie les deux piliers du dispositif administratif de
l'aide publique au développement française : deux pôles ont
donc été affirmés, le pôle diplomatique et le
pôle financier.
Le pôle diplomatique résulte de la mise en oeuvre du regroupement
des services du ministère des affaires étrangères et de
l'ancien secrétariat d'Etat à la coopération. Le projet de
loi de finances pour 1999 tirait les premières conséquences de
cette réforme en organisant la fusion des lignes budgétaires.
Depuis le 1er janvier 1999, sont donc acquis :
- la fusion complète des administrations centrales : direction du
développement (de l'ancien secrétariat d'Etat) et direction
générale des relations culturelles, scientifiques et techniques
(du ministère des affaires étrangères) ;
- la transformation des missions de coopération et d'action culturelle
en services de coopération et d'action culturelle intégrés
au sein des ambassades ;
- la présentation dans le budget unique du ministère des affaires
étrangères de l'ensemble des crédits du ministère
des affaires étrangères et de l'ancien secrétariat d'Etat
à la coopération.
Pour la première fois, le projet de loi de finances pour 2000 ne permet
donc plus d'avoir une vue globale du dispositif français de
coopération : il n'y a plus de lignes budgétaires pour le
fonctionnement mais seulement pour les moyens d'intervention.
Ceci ne pose guère de problème s'agissant de l'administration
centrale, la direction générale de la coopération
internationale et du développement (DGCID) concentrant les moyens
d'animation du ministère des affaires étrangères en la
matière. En revanche, la question se pose pour l'ancien réseau
à l'étranger de la Coopération : les nouveaux services de
coopération et d'action culturelle, les anciens centres
médico-sociaux, les missions militaires de coopération, les
coopérants techniques. Il est particulièrement difficile cette
année d'établir une comparaison exacte des nouveaux moyens mis en
oeuvre, et de chercher à apprécier s'ils sont suffisants,
particulièrement dans les nouveaux pays de la zone de solidarité
prioritaire (ZSP).
Cette note cherchera donc à identifier les réels moyens d'action
de la coopération française au titre du ministère des
affaires étrangères, et à formuler les principales
observations qu'il est possible d'en tirer.
I. LES CRÉDITS DE L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
A. LES CONSÉQUENCES DE LA RÉFORME DE LA COOPÉRATION
1. L'extension de la zone géographique
L'objectif affiché de la réforme de la
coopération étant de renforcer la cohérence des actions de
coopération et d'aide au développement de la France, elle a
donné lieu à une restructuration administrative du dispositif de
coopération qui s'est manifestée par la fusion du
secrétariat d'Etat à la coopération au sein du
ministère des affaires étrangères. Par voie de
conséquence, les anciennes missions de coopération et d'action
culturelle sont devenues de simples services des ambassades concernées.
Par ailleurs, le champ du secrétariat d'Etat a disparu. La ZSP concentre
désormais l'aide publique bilatérale au développement
française. Elle rassemble 60 Etats souverains et les Territoires
palestiniens et manifeste ainsi le souhait de la France de faire preuve
à la fois de fidélité à l'égard des anciens
pays du champ mais aussi d'ouverture vers d'autres pays.
Le premier Comité interministériel de la coopération et du
développement (Cicid) s'est tenu en février 1999. Il a pris acte
de l'élargissement du champ à de nouveaux pays :
Zone de solidarité prioritaire en 1999
Anciens pays du champ |
Extension en 1999 |
|||
|
Bénin |
1978 |
Djibouti |
Liban |
|
Burkina-Faso |
1980 |
Guinée Equat ale |
Palestine |
|
Cameroun |
|
Gambie |
Afrique du Sud |
|
Centrafrique |
|
Saint Lucie |
Algérie |
|
Congo |
|
Grenade |
RD Congo |
|
Côte d'Ivoire |
1983 |
Dominique |
Erythrée |
1959 |
Gabon |
|
Saint-Vincent |
Ethiopie |
|
Madagascar |
|
St Kittes et Neviez |
Ghana |
|
Mali |
1984 |
Guinée Conakry |
Guinée |
|
Mauritanie |
1985 |
Angola |
Kenya |
|
Niger |
|
Mozambique |
Libéria |
|
Sénégal |
1990 |
Namibie |
Maroc |
|
Tchad |
1993 |
Cambodge |
Ouganda |
|
Togo |
|
|
Sierra Léone |
|
Zaïre |
|
|
Tanzanie |
1964 |
Rwanda |
|
|
Tunisie |
|
Burundi |
|
|
Zimbabwe |
1971 |
Maurice |
|
|
Laos |
1973 |
Haïti |
|
|
Vietnam |
1975 |
Comores |
|
|
Cuba |
|
Cap Vert |
|
|
République dom caine |
1976 |
Guinée Bissao |
|
|
Petites Antilles |
|
Sao Tomé |
|
|
Surinam |
|
Seychelles |
|
|
Vanuatu |
Cette extension s'est faite sans augmentation des moyens d'intervention et donne donc lieu à des réaffectations de ressources budgétaires qui ne se font pas encore sentir avec toute leur rigueur dans les pays de l'ancien champ, suite aux délais de mise en place des circuits de financement dans les nouveaux entrants de la ZSP.