DEUXIÈME PARTIE
LE
PERSONNEL :
DIFFICULTÉS ET INCERTITUDES
D'UNE
PÉRIODE DE TRANSITION
Le
passage d'une armée mixte à une armée professionnelle
marque profondément la loi de programmation militaire puisqu'il se
réalise sur toute sa durée, de 1997 à 2002. Les
appelés sont progressivement et en partie remplacés par des
militaires engagés, par du personnel civil et par des volontaires ;
des postes de sous-officiers et quelques postes d'officiers sont en outre
supprimés.
Le respect de l'échéancier qui figure à l'article 3 de la
loi de programmation militaire est une des clés de voûte de la
réussite de la professionnalisation. La situation réelle des
effectifs rend celle-ci incertaine.
CHAPITRE PREMIER
LES EFFECTIFS MILITAIRES ET
CIVILS
En
l'espace de 11 ans, les effectifs du ministère de la défense,
militaires et civils confondus, seront passés de 680 000 à
491 000, soit une réduction de près de 28 %.
Cette décroissance est encore appelée à se poursuivre du
fait de la réduction du format des armées. A la fin de la
période couverte par la programmation, en 2002, le ministère de
la défense ne comptera plus que 440 000 personnes.
1982 |
1983 |
1984 |
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
719 805 |
821 123 |
712 656 |
703 791 |
699 746 |
699 460 |
694 059 |
685 791 |
679 248 |
670 137 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2002 |
634 905 |
613 809 |
609 902 |
605 977 |
600 508 |
572 796 |
547 467 |
519 264 |
491 669 |
440 206 |
Pour 2000, la répartition des effectifs sera la suivante :
|
Terre |
Marine |
Air |
Gendar-merie |
Services communs |
Totaux |
Militaires : |
|
|
|
|
|
|
•
Active ....................
|
122 285
|
44 473
|
60 535
|
79 962
|
12 754
|
320 009
|
Total militaires : ....... |
169 340 |
49 491 |
66 473 |
94 665 |
13 766 |
393 735 |
Civils ......................... |
30 764 |
9 573 |
5 507 |
1 868 |
30 557 |
78 269 |
Comptes de com-merce (militaires et civils) ......................... |
|
|
|
|
|
|
TOTAL GÉNÉRAL |
- |
- |
- |
- |
- |
491 669 |
ÉCARTS ENTRE LA LOI DE FINANCES 2000
ET LA LOI DE
PROGRAMMATION MILITAIRE
(Hors comptes de commerce)
|
Évolution 1999/2000 de la loi de programmation |
|
|
Officiers ....................... |
- 72 |
- 259 |
- 187 |
Sous-officiers ............... |
- 3 608 |
- 4 503 |
- 895 |
Militaires du rang ......... |
+ 7 963 |
+ 8 313 |
+ 350 |
Appelés et volontaires .. |
- 28 919 |
- 29 769 |
- 850 |
Civils ............................ |
+ 2 035 |
- 377 |
- 2 412 |
TOTAL .............. |
- 22 601 |
- 26 595 |
- 3 994 |
Le
projet de loi de finances pour 2000 accentue ainsi de plus de 17 % la
réduction d'effectifs prévue par la loi de programmation
militaire.
Les principales évolutions par armées et par catégories de
personnel figurent dans les tableaux suivants.
I. LES EFFECTIFS MILITAIRES
Les
effectifs militaires passeront de 419 953 à 393 735. Le solde
net s'établit à - 26 218.
Cette diminution des effectifs frappera principalement les trois
armées : l'armée de terre (- 17 404), la marine (-
4 133) et l'armée de l'air
(- 4 329).
A l'inverse, la gendarmerie verra ses effectifs augmenter de 491 personnes.
Cette réduction nette des emplois recouvre deux mouvements en sens
contraire retracés dans le tableau ci-dessous :
|
Terre |
Marine |
Air |
Gendar-merie |
DGA |
Autres |
Total |
Militaires : |
- 17 404 |
- 4 133 |
- 4 329 |
+ 491 |
- 236 |
- 607 |
- 26 218 |
• Officiers .............. |
- 308 |
- 23 |
- 71 |
+ 230 |
- 86 |
- 1 |
- 259 |
• Sous-officiers ...... |
- 1 132 |
- 1 042 |
- 1 302 |
- 966 |
- |
- 61 |
- 4 503 |
• Militaires du rang |
+ 5 872 |
+ 212 |
+ 2 104 |
- |
- |
+ 125 |
+ 8 313 |
• Appelés ............... |
- 23 333 |
- 3 579 |
- 5 359 |
- 3 073 |
- 200 |
- 725 |
- 36 269 |
• Volontaires .......... |
+ 1 497 |
+ 299 |
+ 299 |
+ 4 300 |
+ 50 |
+ 55 |
+ 6 500 |
A la diminution du nombre des appelés, sur toute la période de la programmation et du nombre de sous-officiers, c'est-à-dire de leur encadrement, doit répondre une augmentation du nombre de militaires du rang d'active. Il s'agit donc d'un mouvement " en biseau " dont dépend le maintien des capacités opérationnelles de nos armées. Toute diminution plus rapide que prévue du nombre des appelés devrait donc être compensée par une augmentation corrélative de celui des militaires du rang engagés.
A. LA SUPPRESSION DE POSTES D'OFFICIERS, DE SOUS-OFFICIERS ET D'APPELÉS
Pour les
officiers
, en 2000, seule la gendarmerie (+ 230)
bénéficiera d'un accroissement de son effectif ; il s'agit
là de la poursuite du plan de requalification. L'armée de terre
(- 308), la marine (- 23), l'armée de l'air
(- 71) et la
délégation générale pour l'armement (- 86)
supporteront l'essentiel des réductions d'effectif d'officiers.
Pour les
sous-officiers
, l'effectif subira une réduction de
4 503, essentiellement dans l'armée de terre (- 1 132), la marine
(- 1 042), l'armée de l'air (- 1 302) et la gendarmerie (- 966).
Pour les
appelés
, l'effectif va passer de 98 766 à
62 475 soit une accélération de près de 8,5 points de
leur taux de réduction par rapport à 1999 (1999/1998 : -
28,27 % ; 2000-1999 : - 36,74 %).