Projet de loi de finances pour 2000, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n°44 : Défense - dépenses ordinaires
TRUCY (François), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 44 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 150 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
-
PREMIÈRE PARTIE
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
DES CRÉDITS DU TITRE III
-
CHAPITRE PREMIER
LE TITRE III
ET LE BUDGET DE LA DÉFENSE -
CHAPITRE II
LES CRÉDITS DU TITRE III -
DEUXIÈME PARTIE
LE PERSONNEL :
DIFFICULTÉS ET INCERTITUDES
D'UNE PÉRIODE DE TRANSITION -
CHAPITRE PREMIER
LES EFFECTIFS MILITAIRES ET CIVILS -
CHAPITRE II
LES MESURES FINANCIÈRES RELATIVES AU PERSONNEL -
CHAPITRE III
LE PERSONNEL MILITAIRE AUTRE QUE D'ACTIVE -
TROISIÈME PARTIE
LE FONCTIONNEMENT -
CHAPITRE PREMIER
LES CRÉDITS DE VIE COURANTE -
CHAPITRE II
L'ACTIVITÉ DES FORCES - CONCLUSION
-
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2000
ARTICLE 40 - EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 44
DÉFENSE
•
DÉPENSES ORDINAIRES
Rapporteur spécial
: M. François TRUCY
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1.
Observations générales
Le projet de budget pour 2000, selon la présentation qu'en fait le
gouvernement, garantit, comme le précédent, la
professionnalisation de nos forces.
La programmation pour les années 1997 à 2002 visait à
donner les moyens de réaliser cet objectif. Cependant, si
l'évolution du titre III porte globalement la marque de cette mutation,
il n'en garantit pas la réussite pour les deux séries de raisons
qui ont déjà été évoquées il y a un
an.
2. La fragilisation budgétaire de la professionnalisation
Bien que la part du titre III dans le budget de la défense s'accroisse
encore, celui-ci diminue en francs constants.
En outre, à l'intérieur du titre III, les dépenses de
rémunérations et charges sociales continuent à progresser
encore au détriment des dépenses de fonctionnement. Les mesures
de restructuration permettent sans doute de faire dès maintenant des
économies mais on ne constate malheureusement pas une augmentation
substantielle du taux d'activité de nos forces.
3. La fragilisation factuelle de la professionnalisation
Elle résulte des effets convergents de deux constatations et d'une
crainte :
• plus de 5 000 postes de personnel civil ne sont toujours pas
pourvus dans les armées. Il en résulte des difficultés de
fonctionnement importantes notamment dans les forces. Les armées doivent
donc affecter à ces emplois indispensables à la vie des
unités, des militaires du rang engagés et ce sont des emplois de
combattants qui ne sont plus tenus. En outre, les jeunes engagés sont
rapidement déçus d'être affectés à des
tâches ne correspondant guère à ce qui leur avait
été promis à la souscription de leur contrat.
• la
ressource en appelés
n'est plus suffisante ; 12 %
des postes ne sont pas pourvus dans l'armée de terre et 18 % dans la
marine où les postes de cuisiniers et de boulangers ne sont plus que
rarement honorés. Cette situation pèse elle aussi sur les
militaires d'active, non seulement sur les militaires du rang engagés
mais encore sur les sous-officiers les plus jeunes ;
• 6 500 volontaires doivent être recrutés en 2000, dont
4 300 pour la seule gendarmerie. La qualité de cette ressource
est-elle à la hauteur des responsabilités qui seront
confiées à des jeunes gens qui, dans certaines brigades,
remplaceront des gendarmes d'active ? Est-elle seulement du même
niveau que celle des gendarmes auxiliaires qui disparaissent
progressivement ?
4. La progression vers la professionnalisation totale des armées
n'est pas satisfaisante
Les effectifs présents dans les armées ne sont pas conformes
à ce qu'avait fixé la loi de programmation militaire. Les
contraintes que cette situation fait peser sur le personnel des forces et la
relativité de l'amélioration des crédits de fonctionnement
font que les possibilités d'entraînement de nos unités
restent notablement inférieures aux normes d'une armée
professionnelle. Dans ces conditions, il ne semble pas que les armées
soient en voie de satisfaire aux " grandes fonctions
opérationnelles " définies par la loi de programmation
militaire, notamment à celle de projection.
INTRODUCTION
La
professionnalisation des armées se poursuit. Les trois premières
années de son déroulement sont achevées et le projet de
loi de finances du ministère de la défense pour 2000 entame la
seconde moitié de ce parcours.
Le titre III de ce budget est profondément empreint de cette mutation
car il n'a proportionnellement jamais occupé une telle place.
Est-il à même pour autant, alors qu'il régresse en francs
constants, de garantir le bon achèvement du processus à la fin de
cette nouvelle période triennale, en 2002 ?
PREMIÈRE PARTIE
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE
DES CRÉDITS DU TITRE III
CHAPITRE PREMIER
LE TITRE III
ET LE BUDGET DE LA
DÉFENSE
Note liminaire. Le projet de budget du ministère de la défense pour 2000 inclut les crédits, et le personnel du secrétariat d'Etat aux anciens combattants. Pour permettre d'évaluer l'évolution du projet de budget de la défense par rapport à celui de 1999, les crédits et le personnel du secrétariat d'Etat aux anciens combattants ont été exclus des comparaisons.
I. MONTANT DU BUDGET DE LA DÉFENSE
Le
budget de la défense
s'élève à 241 882
millions de francs, pensions comprises, ou 187 429 millions de francs hors
pensions.
La part dans le budget général des moyens disponibles pour la
défense est de 11,1 % et dans le produit intérieur brut de 2,04 %.
L'évolution prévue des prix du PIB est de 0,9 %.
Hors pensions le budget en projet régresse de 1,3 % en francs courants
et de 2,2 % en francs constants. Le titre III quant à lui progresse de
0,5 % en francs courants et régresse de 0,4 % en francs constants.
II. MONTANT DU TITRE III
Le
montant du titre III s'élève à 158 949 millions de
francs. Sur ce montant les pensions comptent pour 54 433 millions de
francs.
Le montant du titre III hors pensions est donc 104 516 millions de francs.
Le tableau ci-dessous retrace son évolution par rapport à 1999,
en francs courants.
(En millions de francs)
Loi de finances initiale 1999 |
Loi de finances initiale 2000 |
Évolution 2000/1999
|
103 959 |
104 516 |
+ 0,5 |
En 9
ans, les crédits du titre III ont évolué comme suit :
(En milliards de francs 1999)
Titre III hors pensions |
L.F.I. en francs courants |
Crédits de paiement ouverts en francs courants |
Crédits de paiement ouverts en francs constants |
1992 |
92,3 |
93,2 |
101,5 |
1993 |
94,9 |
97,8 |
103,4 |
1994 |
99,8 |
98,1 |
102,5 |
1995 |
99,8 |
102,3 |
105,1 |
1996 |
100,6 |
100,6 |
102,1 |
1997 |
102,2 |
102,2 |
102,2 |
1998 |
103,7 |
103,7 |
102,4 |
1999 |
103,9 |
103,9 |
102,9 |
2000 |
104,5 |
104,5 |
103,55 |
III. PART DU TITRE III DANS LE BUDGET DE LA DÉFENSE
l'évolution des deux titres au sein du budget de la
défense est retracée dans le tableau ci-contre.
En raison de la diminution des crédits de paiement du titre V pour 2000,
la part du titre III repasse à nouveau au-dessus de 55 %.
TITRES III, V ET VI DANS LE BUDGET DE LA DÉFENSE DEPUIS 1989
(En milliards de francs)
|
Crédits 1989 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1990 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1991 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1992 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1993 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1994 |
Pourcentagedu total |
Crédits de paiement : |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
• Titre III 1( * ) ...................... |
84 360 |
46,3 |
87 343 |
46,1 |
91 400 |
46,98 |
92 334,5 |
47,23 |
94 976 |
47,9 |
98 912 |
49,6 |
• Titres V et VI ............ |
98 000 |
53,7 |
102 100 |
53,9 |
103 148 |
53,02 |
103 148 |
52,77 |
102 934 |
52,1 |
100 416 |
50,4 |
Total ................... |
182 360 |
100 |
189 443 |
100 |
194 548 |
100 |
195 482,5 |
100 |
197 910 |
100 |
199 328 |
100 |
|
Crédits 1995 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1996 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1997 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1998 |
Pourcentagedu total |
Crédits 1999 |
Pourcentagedu total |
Crédits 2000 |
Pourcentagedu total |
Crédits de paiement : |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
• Titre III 1 ..................... |
99 323 |
49,2 |
100 652 |
51,4 |
102 223 |
53,5 |
103 722 |
56,1 |
103 959 |
54,7 |
104 516 |
55,8 |
• Titres V et VI .............. |
102 430 |
50,8 |
94 941 |
48,6 |
88 699 |
46,5 |
81 000 |
43,9 |
86 000 |
45,3 |
82 913 |
44,2 |
Total ..................... |
201 753 |
100 |
195 593 |
100 |
190 922 |
100 |
184 722 |
100 |
189 959 |
100 |
187 429 |
100 |
CHAPITRE II
LES CRÉDITS DU TITRE
III
Confirmant l'évolution des années précédentes, le poids des rémunérations à l'intérieur du titre III continue à s'accroître et dépasse pour la première fois 80 % (80,1 % contre 79,7 % en 1999).
I. VENTILATION DES CRÉDITS PAR SECTION
L'évolution de 1999 à 2000 est retracée par le tableau ci-dessous :
VENTILATION PAR SECTION
En millions de francs)
|
Crédits de paiement |
Variation |
|
|
1999 |
2000 |
en % |
Terre ...................................... |
30 700 |
30 916 |
+ 0,7 |
Marine ................................... |
12 908 |
12 897 |
- 0,1 |
Air ......................................... |
15 559 |
15 680 |
+ 0,8 |
Gendarmerie ........................... |
20 490 |
20 892 |
+ 1,9 |
Section commune ................... |
24 302 |
24 131 |
- 0,7 |
Total ........................... |
103 959 |
104 516 |
+ 0,5 |
La
section gendarmerie est celle qui progresse le plus nettement.
Ces évolutions sont liées à celles des crédits de
rémunérations de chacune des sections.
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE
RÉMUNÉRATIONS
ET DE CHARGES SOCIALES
(En millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Évolution
|
Terre ...................................... |
24 645,3 |
25 052 |
+ 1,6 |
Marine ................................... |
10 264,4 |
10 174,6 |
- 0,9 |
Air ......................................... |
12 230 |
12 273,6 |
+ 0,4 |
Gendarmerie ........................... |
16 737,4 |
17 100,1 |
+ 2,2 |
Section commune ................... |
18 942,4 |
19 083,3 |
+ 0,7 |
Total ........................... |
82 819,5 |
83 683,6 |
+ 1 |
Pour les rémunérations et les charges sociales, la gendarmerie bénéficie également de la progression la plus importante.
II. ANALYSE DES DÉPENSES PAR NATURE
Les
crédits du titre III, ventilés par nature de dépenses
apparaissent dans le tableau ci-dessous :
(En millions de francs)
|
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
||||
|
1999 |
2000 |
Variation en % |
1999 |
2000 |
Variation en % |
Rémunérations et charges sociales ... |
82 820 |
83 684 |
+ 1 |
- |
- |
- |
Alimentation .................................... |
2 432 |
2 263 |
- 6,9 |
- |
- |
- |
Carburants ....................................... |
2 370 |
2 341 |
- 1,2 |
- |
- |
- |
Entretien programmé du matériel ..... |
1 323 |
1 109 |
- 16,2 |
1 323 |
1 109 |
- 16,2 |
Fonctionnement ............................... |
15 014 |
15 118 |
+ 0,7 |
- |
- |
- |
Total dépenses ordinaires ..... |
103 959 |
104 516 |
+ 0,5 |
1 323 |
1 109 |
- 16,2 |
A. LES CRÉDITS DE RÉMUNÉRATIONS ET DE CHARGES SOCIALES
Ils
s'élèvent à 83,7 milliards de francs et
représentent 80,1 % du titre III. Ils augmentent de 1 %.
Cette évolution résulte du bilan net des suppressions et des
créations d'emplois et du coût des mesures d'accompagnement de la
professionnalisation et d'adaptation de l'outil industriel en augmentation de
5,2 %.
B. LES AUTRES CRÉDITS
Ils
représentent, au total 19,9 % des crédits du titre III et
s'élèveront à 20,8 milliards de francs, en diminution (-
1,4 %) par rapport à ceux de 1999 (21,1 milliards de francs).
Cette diminution est proportionnellement inférieure à celle des
effectifs (- 5 %).
III. LE NÉCESSAIRE ÉQUILIBRE ENTRE CRÉDITS DE RÉMUNÉRATIONS ET CRÉDITS DE FONCTIONNEMENT
A. UN DÉSÉQUILIBRE QUI S'ACCROÎT
Les
crédits de rémunérations et de charges sociales augmentent
de 1 %. Ils représentent désormais plus de 80 % du titre III
et ils compriment de plus en plus les autres crédits.
Leur part relative dans le titre III évolue comme suit :
|
1990 |
1998 |
1999 |
2000 |
Crédits de rémunérations et charges sociales .................. |
|
|
|
|
Crédits de fonctionnement .. |
30 % |
22,4 % |
20,3 % |
19,9 % |
Ainsi,
à une réduction de 4,9 % des effectifs correspond une
augmentation de 1 % des crédits de rémunérations et de
charges sociales. Ce phénomène s'explique par le remplacement
d'une partie des appelés, à la solde réduite, par des
civils et des engagés mieux rémunérés. Ceux-ci
sont, en outre, largement bénéficiaires des mesures de
revalorisation des " basses rémunérations ". Il n'y a
guère de raison pour que cette évolution ne se poursuive pas
jusqu'en 2002.
A cette accentuation, en construction budgétaire, du poids des
crédits de rémunérations et de charges sociales, doivent
être ajoutées les ponctions exécutées à leur
profit, en cours d'année, sur le titre V. Elles sont la marque d'une
insuffisance des dotations initiales, au-delà des surcoûts
engendrés par les opérations extérieures. Le décret
d'avance du 21 août 1998, sur un montant total de 3,8 milliards de
francs, consacrait 2,8 milliards de francs aux rémunérations et
charges sociales. Par le même mécanisme, le décret d'avance
du 2 septembre 1999, a opéré un prélèvement de 4,05
milliards de francs sur le titre V au profit du titre III dont 1,250 milliard
de francs destiné aux rémunérations et charges sociales,
hors opérations extérieures.
B. UNE PRISE EN COMPTE INSUFFISANTE DES DIFFICULTÉS DE FONCTIONNEMENT
Le
gouvernement fait valoir que la réduction du format des armées
induit un tel montant d'économies (944 millions de francs) que
derrière l'apparente réduction des crédits du titre III
hors rémunérations et charges sociales, se manifeste une
réelle amélioration des conditions de fonctionnement des
unités. La mise en place d'un crédit nouveau, de 216 millions de
francs, pour sous-traiter à des entreprises des tâches
correspondant à des postes vacants est également
présentée comme un desserrement des contraintes pesant sur les
unités.
Ces mesures appellent deux observations :
-
le montant des crédits de sous-traitance n'est pas à la
hauteur du déficit en personnel civil et en appelés des
armées et de certains services ; il n'allégera les
sujétions des unités que dans une faible mesure. En outre, les
formalités auxquelles sera soumise la passation des contrats de
sous-traitance, retarderont l'application réelle de cette mesure ;
-
les crédits du titre III " hors
rémunérations et charges sociales " portent sur des objets
très divers. On peut mesurer leurs effets sur les activités des
forces, qui ne s'améliorent pas suffisamment, il est plus difficile d'en
apprécier l'impact sur les conditions de vie et de travail. Cependant,
celles-ci restent globalement difficiles et sans équivalent dans le
reste de la fonction publique.
DEUXIÈME PARTIE
LE
PERSONNEL :
DIFFICULTÉS ET INCERTITUDES
D'UNE
PÉRIODE DE TRANSITION
Le
passage d'une armée mixte à une armée professionnelle
marque profondément la loi de programmation militaire puisqu'il se
réalise sur toute sa durée, de 1997 à 2002. Les
appelés sont progressivement et en partie remplacés par des
militaires engagés, par du personnel civil et par des volontaires ;
des postes de sous-officiers et quelques postes d'officiers sont en outre
supprimés.
Le respect de l'échéancier qui figure à l'article 3 de la
loi de programmation militaire est une des clés de voûte de la
réussite de la professionnalisation. La situation réelle des
effectifs rend celle-ci incertaine.
CHAPITRE PREMIER
LES EFFECTIFS MILITAIRES ET
CIVILS
En
l'espace de 11 ans, les effectifs du ministère de la défense,
militaires et civils confondus, seront passés de 680 000 à
491 000, soit une réduction de près de 28 %.
Cette décroissance est encore appelée à se poursuivre du
fait de la réduction du format des armées. A la fin de la
période couverte par la programmation, en 2002, le ministère de
la défense ne comptera plus que 440 000 personnes.
1982 |
1983 |
1984 |
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
719 805 |
821 123 |
712 656 |
703 791 |
699 746 |
699 460 |
694 059 |
685 791 |
679 248 |
670 137 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2002 |
634 905 |
613 809 |
609 902 |
605 977 |
600 508 |
572 796 |
547 467 |
519 264 |
491 669 |
440 206 |
Pour 2000, la répartition des effectifs sera la suivante :
|
Terre |
Marine |
Air |
Gendar-merie |
Services communs |
Totaux |
Militaires : |
|
|
|
|
|
|
•
Active ....................
|
122 285
|
44 473
|
60 535
|
79 962
|
12 754
|
320 009
|
Total militaires : ....... |
169 340 |
49 491 |
66 473 |
94 665 |
13 766 |
393 735 |
Civils ......................... |
30 764 |
9 573 |
5 507 |
1 868 |
30 557 |
78 269 |
Comptes de com-merce (militaires et civils) ......................... |
|
|
|
|
|
|
TOTAL GÉNÉRAL |
- |
- |
- |
- |
- |
491 669 |
ÉCARTS ENTRE LA LOI DE FINANCES 2000
ET LA LOI DE
PROGRAMMATION MILITAIRE
(Hors comptes de commerce)
|
Évolution 1999/2000 de la loi de programmation |
|
|
Officiers ....................... |
- 72 |
- 259 |
- 187 |
Sous-officiers ............... |
- 3 608 |
- 4 503 |
- 895 |
Militaires du rang ......... |
+ 7 963 |
+ 8 313 |
+ 350 |
Appelés et volontaires .. |
- 28 919 |
- 29 769 |
- 850 |
Civils ............................ |
+ 2 035 |
- 377 |
- 2 412 |
TOTAL .............. |
- 22 601 |
- 26 595 |
- 3 994 |
Le
projet de loi de finances pour 2000 accentue ainsi de plus de 17 % la
réduction d'effectifs prévue par la loi de programmation
militaire.
Les principales évolutions par armées et par catégories de
personnel figurent dans les tableaux suivants.
I. LES EFFECTIFS MILITAIRES
Les
effectifs militaires passeront de 419 953 à 393 735. Le solde
net s'établit à - 26 218.
Cette diminution des effectifs frappera principalement les trois
armées : l'armée de terre (- 17 404), la marine (-
4 133) et l'armée de l'air
(- 4 329).
A l'inverse, la gendarmerie verra ses effectifs augmenter de 491 personnes.
Cette réduction nette des emplois recouvre deux mouvements en sens
contraire retracés dans le tableau ci-dessous :
|
Terre |
Marine |
Air |
Gendar-merie |
DGA |
Autres |
Total |
Militaires : |
- 17 404 |
- 4 133 |
- 4 329 |
+ 491 |
- 236 |
- 607 |
- 26 218 |
• Officiers .............. |
- 308 |
- 23 |
- 71 |
+ 230 |
- 86 |
- 1 |
- 259 |
• Sous-officiers ...... |
- 1 132 |
- 1 042 |
- 1 302 |
- 966 |
- |
- 61 |
- 4 503 |
• Militaires du rang |
+ 5 872 |
+ 212 |
+ 2 104 |
- |
- |
+ 125 |
+ 8 313 |
• Appelés ............... |
- 23 333 |
- 3 579 |
- 5 359 |
- 3 073 |
- 200 |
- 725 |
- 36 269 |
• Volontaires .......... |
+ 1 497 |
+ 299 |
+ 299 |
+ 4 300 |
+ 50 |
+ 55 |
+ 6 500 |
A la diminution du nombre des appelés, sur toute la période de la programmation et du nombre de sous-officiers, c'est-à-dire de leur encadrement, doit répondre une augmentation du nombre de militaires du rang d'active. Il s'agit donc d'un mouvement " en biseau " dont dépend le maintien des capacités opérationnelles de nos armées. Toute diminution plus rapide que prévue du nombre des appelés devrait donc être compensée par une augmentation corrélative de celui des militaires du rang engagés.
A. LA SUPPRESSION DE POSTES D'OFFICIERS, DE SOUS-OFFICIERS ET D'APPELÉS
Pour les
officiers
, en 2000, seule la gendarmerie (+ 230)
bénéficiera d'un accroissement de son effectif ; il s'agit
là de la poursuite du plan de requalification. L'armée de terre
(- 308), la marine (- 23), l'armée de l'air
(- 71) et la
délégation générale pour l'armement (- 86)
supporteront l'essentiel des réductions d'effectif d'officiers.
Pour les
sous-officiers
, l'effectif subira une réduction de
4 503, essentiellement dans l'armée de terre (- 1 132), la marine
(- 1 042), l'armée de l'air (- 1 302) et la gendarmerie (- 966).
Pour les
appelés
, l'effectif va passer de 98 766 à
62 475 soit une accélération de près de 8,5 points de
leur taux de réduction par rapport à 1999 (1999/1998 : -
28,27 % ; 2000-1999 : - 36,74 %).
B. LA CRÉATION D'EMPLOIS DE MILITAIRES DU RANG ET DE VOLONTAIRES
Pour les
militaires du rang
, le projet de budget pour 2000 prévoit le
recrutement de 8 313 engagés dont :
- 5 872 engagés volontaires (EVAT) pour l'armée de terre ;
- 2 104 militaires techniciens de l'air (MTA).
Pour les
volontaires
, l'année 2000 sera marquée par une
accélération du recrutement. Au nombre de 6 500 (4 751
en 1999), les volontaires sont principalement destinés à la
gendarmerie (4 300) et à l'armée de terre (1 497).
II. LES EFFECTIFS CIVILS
A. ÉVOLUTION DES EFFECTIFS BUDGÉTAIRES
• Par catégorie (y compris le personnel rémunéré sur comptes de commerce)
|
Effectifs pour 1997 |
Effectifs pour 1998 |
Effectifs pour 1999 |
Effectifs pour 2000 |
2000/1999 |
Personnel civil ..... |
98 968 |
98 945 |
98 450 |
97 073 |
- 1 377 |
Titulaires civils ..... |
33 879 |
35 195 |
37 121 |
39 970 |
+ 2 849 |
Contractuels civils |
6 973 |
6 951 |
6 823 |
6 741 |
- 82 |
Ouvriers ................ |
58 116 |
56 799 |
54 506 |
50 362 |
- 4 144 |
On constate que la réduction de l'effectif du personnel civil s'accentue sensiblement pour les ouvriers alors que celui des titulaires progresse. Les suppressions et transformations d'emplois sont recensées ci-après.
B. LES CRÉATIONS, SUPPRESSIONS ET TRANSFORMATIONS D'EMPLOIS PRÉVUES POUR 2000
Au total et en solde net 1 377 emplois seront supprimés en 2000 (495 emplois supprimés en 1999). Ce solde résulte d'une part de la création de 556 postes dans la marine, 86 dans la gendarmerie, 2 031 dans l'armée de terre, 95 dans l'armée de l'air et 2 032 dans les services communs et d'autre part de la suppression de 4 051 emplois dont 925 à la délégation générale pour l'armement et 1 000 pour les comptes de commerce.
|
Marine |
Air |
Terre |
Gendarmerie |
DGA |
Autres |
CC |
Total |
Civils : ........... |
+ 556 |
- 95 |
- 2 031 |
+ 86 |
- 925 |
+ 2 032 |
- 1 000 |
- 1 377 |
• Titulaires ... |
+ 750 |
+ 184 |
- 367 |
+ 104 |
- 476 |
+ 2 554 |
+ 100 |
+ 2 849 |
• Contractuels |
+ 12 |
+ 8 |
- 268 |
- |
- 70 |
+ 136 |
+ 100 |
- 82 |
• Ouvriers ..... |
- 206 |
- 287 |
- 1 396 |
- 18 |
- 379 |
- 658 |
- 1 200 |
- 4 144 |
III. RÉCAPITULATION GÉNÉRALE
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DU MINISTÈRE DE LA
DÉFENSE
ENTRE 1996 ET 2002
(hors comptes de commerce et mesures d'ajustement)
(En milliers )
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Militaires d'active ...... |
298 |
304 |
310 |
316 |
331 |
325 |
330 |
Appelés du contingent |
201 |
170 |
138 |
103 |
62 |
47 |
27 |
Civils ......................... |
74 |
75 |
76 |
78 |
78 |
82 |
83 |
Total ............... |
573 |
549 |
524 |
497 |
471 |
454 |
440 |
IV. LES SOUS-EFFECTIFS DES ARMÉES ET DE CERTAINS SERVICES
Les
écarts entre la programmation et le budget établissent que la
programmation n'est pas respectée dans ce domaine. La situation
réelle est pire pour deux raisons : dans les armées et dans
certains services, un grand nombre d'emplois de personnel civil est
vacant ; le sous-effectif en militaires appelés est important.
Plus de 5 000 emplois de personnel civil sont durablement vacants dans les
armées. Les taux de sous-effectif sont de 11 % dans l'armée de
terre, de plus de 10 % dans la marine et de 17 % dans la gendarmerie.
Les causes de cette situation sont connues : impossibilité
d'obtenir une véritable mobilité des ouvriers des
établissements de la délégation générale
pour l'armement vers les armées, inadéquation des emplois
proposés aux qualifications détenues, longueur des
procédures de recrutement du personnel titulaire.
En ce qui concerne les appelés, le sous-effectif est également
important, de 12 % dans l'armée de terre et de 18 % dans la marine. La
possibilité reconnue, sous certaines conditions, aux titulaires de
contrats de travail d'obtenir des reports d'incorporation explique certainement
une grande part de ces écarts.
La loi de programmation militaire a fixé les étapes du passage
progressif d'une armée mixte à une armée professionnelle.
Le rapport qui y est annexé insiste, notamment, sur l'importance
attachée au remplacement d'une partie des appelés par du
personnel civil. Aujourd'hui, la disparition anticipée des premiers et
l'arrivée insuffisante des seconds crée un écart de
10 000 personnes aux conséquences pernicieuses sur la charge de
travail des militaires en place, sur les engagements des militaires du rang et
sur les capacités d'action des unités. Dans le rapport
d'information intitulé " La professionnalisation des armées
est-elle sur la bonne voie ? Bilan à mi-parcours ",
publié le 20 octobre 1999, nous les avons décrites
concrètement.
EN NOMBRE DE PERSONNES
Loi de programmation militaire 1997-2002
Source : ministère de la Défense - septembre 1997
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DU MINISTÈRE DE LA
DÉFENSE
PAR CATÉGORIES DE PERSONNEL
(Hors comptes de commerce et avec mesures d'ajustement)
Données chiffrées en gras
annuité 2000 de la
programmation
|
496 599 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
472 004 |
|
|
|
38 774 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
440 206 |
Officiers |
|
|
|
|
|
|
|
- 259 |
38 515 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- 326 |
38 189 |
|
|
|
|
|
|
|
|
- 4 503 |
|
|
|
Sous-officiers |
209 661 |
|
205 158 |
|
|
|
|
|
|
- 5 862 |
|
|
|
|
|
|
199 296 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Militaires du rang engagés |
68 023 |
+ 8 313 |
|
|
|
|
|
|
76 336 |
|
|
|
|
|
|
+ 16 191 |
92 527 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
103 495 |
|
|
|
|
Appelés et volontaires |
|
- 29 769 |
|
|
|
|
|
|
73 726 |
- 46 555 |
|
|
|
|
|
|
27 171 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
78 646 |
|
|
|
|
Civils |
|
- 377 |
|
+ 4 754 |
83 023 |
|
|
|
78 269 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : ministère de la défense - septembre 1999
CHAPITRE II
LES MESURES FINANCIÈRES
RELATIVES AU PERSONNEL
Leur montant est de 326 millions de francs dont 271 millions de francs pour le personnel militaire et 55 millions de francs pour le personnel civil.
I. LE PERSONNEL MILITAIRE
Les
mesures relatives au personnel d'active concernent essentiellement le
financement des mesures applicables à l'ensemble de la fonction
publique. Leur montant est en réduction par rapport à 1999 (490
millions de francs).
(En millions de francs)
DÉSIGNATION DES MESURES |
Montant |
Mesures acquises : |
|
Accord salarial : |
|
• Attribution de points uniformes à l'ensemble du personnel ... |
156,847 |
• Mesures de revalorisation des bas salaires ............................. |
52,310 |
Mesures nouvelles : |
|
• Revalorisations indemnitaires ................................................ |
55,448 |
• Repyramidage des effectifs budgétaires du corps des officiers du corps technique et administratif de l'armement ................. |
|
• Pyramidage des militaires infirmiers techniciens des hôpitaux des armées (corps des aides-soignants et secrétaires médicaux du service de santé) ................................................ |
|
• Revalorisations des primes des ingénieurs de l'armement ...... |
1,000 |
• Plan de requalification de la gendarmerie .............................. |
4,000 |
Total ............................................................................ |
270,628 |
Quand aux mesures d'accompagnement de la professionnalisation au bénéfice du personnel militaire, elles s'élèveront à 854 millions de francs qui, sous forme de pécules, permettront le départ anticipé de 200 officiers et de 2 500 sous-officiers. L'augmentation de cette dotation permettra d'accroître le nombre de départs de sous-officiers.
II. LE PERSONNEL CIVIL
La loi
de programmation militaire fixe au personnel civil une place plus importante au
sein des armées.
Son article 3 prévoit que l'effectif doit passer du début
à la fin de la programmation de 74 000 en 1997 à 83 000
en 2002. D'un peu plus de 10 %, le personnel civil va représenter ainsi
près de 20 % des effectifs de la défense.
Cet accroissement global du volume du personnel civil tient compte d'une
décrue dans les établissements de la délégation
générale pour l'armement, conséquence des restructurations
en cours.
Ce changement profond pour les armées, ne s'effectue pas on l'a vu, dans
les meilleures conditions.
Les principales mesures financières relatives au personnel civil sont
les suivantes :
(En millions de francs)
DÉSIGNATION DES MESURES |
Montant |
• Attribution généralisée de deux points d'indice ..................... |
18 |
• Revalorisation des bas salaires ............................................... |
24 |
• Mesures de repyramidage et de revalorisations indemnitaires |
13 |
TOTAL ....................................................................... |
55 |
Par
ailleurs, les mesures d'accompagnement des restructurations doivent permettre
à la délégation générale pour l'armement, et
particulièrement à la direction des constructions navales, une
réduction des effectifs permettant d'adapter ceux-ci aux flux de charge
prévisionnels. Cette déflation des effectifs est
accompagnée de diverses mesures destinées à
atténuer les conséquences.
Elles ne comprennent aucune mesure autoritaire mais uniquement des mesures
favorisant les départs et la mobilité.
Le fonds d'adaptation des structures industrielles de la direction des
constructions navales (DCN), doté de 769 millions de francs, financera
les mesures destinées à favoriser les départs et la
mobilité du personnel de cette direction. 1 000 suppressions
d'emplois au compte de commerce de la DCN sont inscrites au projet de loi de
finances pour 2000. Par ailleurs, 259 millions de francs permettront de
financer les mêmes actions dans le cadre des restructurations des
armées et des services.
CHAPITRE III
LE PERSONNEL MILITAIRE AUTRE
QUE D'ACTIVE
I. LA DISPARITION PROGRESSIVE DES APPELÉS
La
loi portant réforme du service national
, en date du 28 octobre
1997 :
• rappelle que le service national universel "
comprend des
obligations : recensement, appel à la préparation de
défense, appel sous les drapeaux
" et qu'il
"
comporte aussi des volontariats
" ;
• suspend l'appel sous les drapeaux "
pour tous les
Français qui sont nés après le 31 décembre 1978 et
ceux qui sont rattachés aux mêmes classes de
recensement
" ;
• accorde, sous certaines conditions, un report d'incorporation aux
jeunes gens titulaires d'un contrat à durée
indéterminée ou d'un contrat à durée
déterminée.
La dernière classe d'âge appelée sera donc la classe 1998.
Les incorporations jusqu'à la classe 1998 sont
récapitulées dans le tableau ci-dessous :
LES INCORPORATIONS PENDANT LA PÉRIODE DE PROGRAMMATION
(Ressource exprimée en milliers)
Classes d'âge |
Ressource utile
|
Ressource non encore |
Années d'incorporation prévisibles |
||||
(année de naissance + 20 ans) |
par classes d'âge (pour mémoire) |
incorporée au 01.07.1998 |
2 ème semestre 1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
1988 |
289,7 |
0,3 |
|
|
|
|
|
1989 |
299,6 |
0,7 |
0,3 |
|
|
|
|
1990 |
310,5 |
1 |
0,6 |
0,4 |
|
|
|
1991 |
319,8 |
1,7 |
0,6 |
0,7 |
0,4 |
|
|
1992 |
320,1 |
4,8 |
1,7 |
2,0 |
0,7 |
0,4 |
|
1993 |
313,7 |
19 |
132 |
3,0 |
2,0 |
0,7 |
0,4 |
1994 |
303,4 |
56 |
38,3 |
12 |
3,0 |
2,0 |
0,7 |
1995 |
278,0 |
87 |
13,8 |
56,7 |
11,5 |
3,0 |
2,5 |
1996 |
270,2 |
144 |
32 |
40,1 |
58,9 |
10,5 |
2,0 |
1997 |
237,3 |
180 |
15,2 |
52,9 |
40,7 |
60,2 |
11,0 |
1998 |
271,0 |
215 |
13,5 |
21,7 |
59,7 |
46,0 |
67,8 |
Total |
|
|
129,8 |
189,5 |
176,9 |
122,8 |
84,4 |
Il
s'agit là d'un schéma théorique. En effet, les reports
d'incorporation dont bénéficient, sous certaines conditions, les
jeunes gens titulaires de contrats de travail à durée
indéterminée ou déterminée, et le report de 24
à 26 ans de l'âge d'incorporation des jeunes gens qui poursuivent
des études ont conduit, en 1999, à un important sous-effectif des
appelés (de 12 % dans l'armée de terre).
La répartition des appelés du service national a
été la suivante de 1996 à 1999.
RÉPARTITION DES APPELÉS DU SERVICE NATIONAL
|
Réalisés |
1999 |
Estima-tions |
||||
|
Incorporés en 1996 |
Incorporés en 1997 |
Incorporés en 1998 |
Besoins (effectifs budgétaires) |
Effectifs réalisés au 01.08.99 |
Estimés pour 2000 |
|
TOTAL DES APPELÉS |
258 476 |
210 678 |
138 963 |
120 385 |
113 498 |
de 85 000 à 100 000 |
|
TOTAL SERVICE MILITAIRE |
207 074 |
163 842 |
115 376 |
98 744 |
92 390 (effectifs moyens réalisés |
|
|
FORMES CIVILES • Coopération .......... |
5 158 |
5 712 |
5 346 |
5 550 |
2 407 |
NON |
|
• Aide technique ...... |
923 |
595 |
599 |
770 |
210 |
DÉTERMINÉ |
|
• Sécurité civile ....... |
945 |
996 |
856 |
891 |
359 |
|
|
• Police nationale .... |
9 311 |
7 885 |
5 757 |
4 980 |
2 260 |
|
|
PROTOCOLES |
13 437 |
13 235 |
5 054 |
4 450 |
2 230 |
|
|
OBJECTEURS |
9 998 |
5 847 |
5 666 |
5 000 |
2 965 |
|
|
GENDARMERIE |
11 309 |
12 234 |
10 018 |
10 476 |
10 677 (effectifs moyens réalisés) |
|
La
suspension du service militaire obligatoire n'a pas la même portée
selon les armées.
L'
armée de terre
est la plus touchée. Elle doit plus que
doubler, en 6 ans, son effectif engagé.
Pour la
marine et l'armée de l'air
, la disparition des
appelés n'est pas non plus sans conséquences - notamment pour les
appelés dits " de haut niveau " et ceux des métiers de
" bouche ".
Enfin la
gendarmerie
devra faire face à la disparition des
12 000 gendarmes auxiliaires.
II. LES RÉSERVES
La
réforme de nos armées repose, en ce qui concerne le personnel
militaire, sur un dispositif législatif comprenant trois textes :
• la loi du 19 décembre 1996 relative aux mesures en faveur du
personnel militaire dans le cadre de la professionnalisation ;
• la loi du 28 octobre 1997 portant réforme du service
national ;
• la loi du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve
militaire et du service de défense.
Ce texte a été publié après plusieurs années
d'études et de réflexion. La tâche était en effet
complexe puisqu'elle consistait, à la fois, à poser l'un des
nouveaux fondements du lien armée-nation, à définir un
cadre d'emploi des réservistes et à délimiter les droits
et les devoirs des réservistes et de leurs employeurs.
La loi distingue la réserve opérationnelle de la réserve
citoyenne.
Ce fondement législatif enfin acquis, il est nécessaire que soit
menée une politique énergique d'emploi des réservistes
permettant de les utiliser dans l'esprit adopté par les armées
qui ont une longue expérience de la professionnalisation. Il est
notamment indispensable, comme votre rapporteur l'a mis en lumière dans
son rapport de 1994 sur les opérations de maintien de la paix, de
recourir à l'éventail de compétences des
réservistes dans les domaines relatifs au relèvement
économique des pays où nos armées sont présentes
(travaux publics, distribution de l'énergie et de l'eau, réseaux
de communication, santé publique etc.).
En 2000, 350 millions de francs seront consacrés aux réserves. En
actualisant les montants fixés par la loi de programmation militaire,
ces crédits devraient s'élever à 435 millions de francs.
III. L'ARRIVÉE PROGRESSIVE DES VOLONTAIRES
Un
décret du 1
er
septembre 1998 a défini le statut des
jeunes gens qui décident de souscrire un contrat de volontaires dans les
armées.
Ils participent, comme les militaires d'active, en tout temps et en tout lieu,
à l'accomplissement des missions des forces armées. Ils
souscrivent un contrat d'un an renouvelable dans la limite de cinq
années. Leur solde nette de 5 213 francs par mois pour un aspirant
à 4 420 francs pour un soldat est inférieure à celle
des engagés mais largement supérieure à celle des
appelés.
Leur effectif, au terme de la loi de programmation sera de 27 171.
4 751 emplois de volontaires ont été créés
dans la budget de 1999, 6 500 le sont dans le budget de 2000.
Cette nouvelle catégorie de personnel suscite une double crainte, l'une
générale, l'autre particulière à la
gendarmerie :
• les volontaires peuvent chaque année librement demander ou non
le renouvellement de leur contrat. Cette incertitude annuelle rend leur gestion
particulièrement complexe ;
• la gendarmerie nationale doit remplacer ses 12 000 gendarmes
auxiliaires par 16 000 volontaires, qualifiés de gendarmes adjoints
et ayant la qualité d'agent de police judiciaire adjoint. Pour deux
raisons ce remplacement ne s'effectue par correctement. Quantitativement, la
gendarmerie ne recevra en 2000 que 4 300 volontaires au lieu de
4 934. Ce déficit, ajouté à celui de 1999,
réduira l'effectif, en 2000, à 7 300 gendarmes adjoints au
lieu de 9 869. Dans ces conditions, l'effectif prévu en fin de
programmation paraît hors d'atteinte. Qualitativement, la proportion des
bacheliers était de 85 % pour les gendarmes appelés, elle se
situe entre 55 et 60 % pour les gendarmes volontaires alors que les
responsabilités de ces derniers sont supérieures.
TROISIÈME PARTIE
LE
FONCTIONNEMENT
Les
crédits de fonctionnement ont différentes destinations, ils sont
destinés à la fois à la vie courante et à
l'activité des forces. Ils doivent donc être examinés avec
la plus grande attention dans la phase de transition vers une totale
professionnalisation des armées.
En effet, ils sont structurellement amenés à baisser dans la
mesure où les effectifs et le nombre d'unités,
d'établissements et d'organismes divers de la défense diminuent.
Cependant, ils doivent rester à un niveau suffisant pour :
-
attirer et fidéliser une nouvelle
" population " : celle des engagés dont les conditions de
vie, par nature plus rudes que celles de la société civile, ne
doivent malgré tout pas être pénibles ;
-
ne pas susciter la déception des cadres déjà en
place et qui verraient leur situation se dégrader ;
-
permettre l'entraînement optimal des forces.
Or, le titre III, on l'a noté, subit une tendance lourde : celle de
l'écrasement des crédits de fonctionnement par les crédits
de rémunérations dont la part relative dans le titre III
s'accroît d'année en année et dépasse pour la
première fois, dans le projet de budget pour 2000, 80 % du titre III.
Cependant, pour 2000, les crédits de fonctionnement subissent une
diminution (- 0,93 %) conforme à la diminution des effectifs (- 5,3
%).
CHAPITRE PREMIER
LES CRÉDITS DE VIE
COURANTE
L'incidence financière des crédits de vie
courante est
inégale d'une catégorie à l'autre et d'un organisme
à l'autre. Au total ils s'élèvent à 16,5 milliards
de francs.
Mais ils ont un impact qui pour être non chiffrable n'en est pas moins
essentiel. Crédits de la vie quotidienne, ils ont un effet direct sur le
" moral " du personnel. Facteurs de cohésion, de
sérénité et d'efficacité, ils ne peuvent être
négligés dans la période de mutation difficile et
exigeante que traversent les armées.
I. LES CRÉDITS D'ALIMENTATION
Leur
régression (- 6,9 %) par rapport à 1999 est liée à
la baisse des effectifs et plus particulièrement à la diminution
du nombre d'appelés. Ils n'augmentent que pour la gendarmerie en raison
de l'augmentation du nombre des volontaires.
(En millions de francs)
|
Budget voté 1999 |
Projet de budget pour 2000 |
Marine ............................................... |
464,0 |
440,1 |
Air ..................................................... |
404,1 |
370,9 |
Terre .................................................. |
1 245,5 |
1 120,7 |
Gendarmerie ...................................... |
222,7 |
242,5 |
Essences ............................................ |
4,9 |
4,9 |
Santé ................................................. |
48,2 |
43,4 |
Délégation générale pour l'armement |
9,6 |
7,4 |
Direction du service national ............. |
33,5 |
33,5 |
Total ........................ |
2 432,5 |
2 263,4 |
L'ajustement des crédits d'alimentation se fait en fonction d'une actualisation des prix des denrées alimentaires d'une part, de l'évolution des effectifs d'autre part. Cet ajustement n'appelle pas d'observations particulières.
II. LES AUTRES CRÉDITS DE VIE COURANTE
Ils augmentent de 0,7 % et passent de 14 143 millions de francs à 14 238 millions de francs.
CRÉDITS DE VIE COURANTE
(Hors alimentation et entretien programmé des matériels)
(En millions de francs)
|
Budget voté 1998 |
Budget voté 1999 |
Projet de budget 2000 |
2000/1999 |
Administration centrale ....................... |
273 |
279 |
329,8 |
- 18,2 |
Délégation générale pour l'armement .. |
1 254 |
1 131 |
1 116,9 |
- 1,2 |
Service de santé .................................. |
490 |
317 |
194,3 |
- 38,7 |
Direction du renseignement militaire... |
36 |
37 |
40 |
+ 8,1 |
Direction protection sécurité défense .. |
44 |
444 |
44 |
- |
Direction générale sécurité extérieure . |
159 |
160 |
159,9 |
- 0,1 |
Essences .............................................. |
138 |
139 |
140,1 |
+ 0,8 |
Marine ................................................ |
1 753 |
1 621 |
1 864,2 |
+ 15 |
Armée de l'air ..................................... |
2 453 |
2 272 |
2 456,8 |
+ 8,1 |
Armée de terre .................................... |
5 141 |
4 656 |
4 584,8 |
- 1,5 |
Gendarmerie ....................................... |
3 309 |
3 177 |
3 197,3 |
+ 0,6 |
DIRCEN 2( * ) ............................................ |
320 |
110 |
110 |
- |
Total ................................ |
15 370 |
14 143 |
14 238,1 |
+ 0,7 |
Les
crédits de l'armée de terre sont à nouveau en diminution
de même que ceux du service de santé qui contribue, pour la
deuxième année consécutive, fortement à la baisse
des crédits de vie courante (- 123 millions de francs).
La diminution des effectifs, le resserrement du dispositif hospitalier d'une
part, l'évolution des recettes provenant de la prise en charge de
malades ne bénéficiant pas de soins gratuits d'autre part,
expliquent cette diminution. Cependant, l'engagement du service de santé
dans les opérations extérieures, notamment à travers les
" antennes chirurgicales aérotransportables ", accroît
ses dépenses de fonctionnement tout en réduisant
momentanément sa capacité d'accueil hospitalière et donc
la possibilité d'élargir sa clientèle.
Les missions résiduelles de la DIRCEN et la surveillance des sites,
malgré l'arrêt des essais nucléaires, exigent le même
montant de crédits qu'en 1999, 110 millions de francs.
Votre rapporteur regrette une nouvelle fois l'accroissement des dépenses
de l'
administration
centrale.
Le projet de budget pour 2000 prévoit l'ouverture d'un crédit de
216 millions de francs destiné à faire remplir par des
entreprises des tâches de soutien qui ne peuvent être
assumées en raison de vacances d'emploi. Cette mesure est
qualifiée de réversible dans la mesure où ces
crédits pourraient être réintroduits dans les
crédits de rémunérations au fur et à mesure du
comblement de ces vacances ; elle est assise sur un volume de vacances de
1 590 emplois. D'une part, ce montant n'est pas à la mesure du
sous-effectif en personnel civil et en appelés, qui est proche de
10 000 emplois, d'autre part, les délais de passation des contrats
et des marchés nécessaires à la mise en oeuvre de cette
mesure risquent de retarder longuement son application effective.
CHAPITRE II
L'ACTIVITÉ DES
FORCES
Nos
forces sont présentes et actives sur tous les continents. Hors du
territoire métropolitain dans les D.O.M. et T.O.M., en tant que forces
de souveraineté. Hors du territoire national, comme forces de
présence ou comme forces temporaires déployées sur mandat
international.
Mais l'activité des forces est aussi, celle différente, moins
spectaculaire peut-être, mais néanmoins indispensable, visant
à instruire et à entraîner les hommes et les unités.
Elle seule permet d'acquérir la capacité à répondre
aux besoins des engagements sur le terrain.
I. LES CRÉDITS DE CARBURANTS
Leur évolution est retracée dans le tableau ci-dessous :
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE CARBURANTS OPÉRATIONNELS
(En millions de francs)
|
Budget
voté
|
Projet de budget pour 2000 |
Évolution
|
Marine ....................................... |
340 |
311 |
- 8,5 |
Armée de l'air ........................... |
827 |
829 |
+ 0,2 |
Armée de terre ........................... |
393 |
392 |
- 0,3 |
Gendarmerie .............................. |
218 |
206 |
- 5,5 |
Services communs ..................... |
8 |
9 |
+ 12,5 |
Total ...................... |
1 786 |
1 747 |
- 2,2 |
Ils sont
en diminution et ont été évalués sur la base d'un
cours du baril de brut à 14,61 dollars et d'un taux de change du dollar
à 6 francs, or, le coût du baril est actuellement de 27 dollars.
Le cours actuel du baril de brut est nettement supérieur à celui
qui a été retenu. Le maintien ou l'accentuation de cette
différence reviendrait à ponctionner les volumes achetés
et donc à réduire les activités des forces.
II. LES DOTATIONS POUR LES MUNITIONS
Elles
figurent au titre V mais sont étroitement liées aux
activités des forces et sont donc mentionnées dans ce cadre.
Les crédits sont en augmentation par rapport à l'année
précédente, en ce qui concerne les autorisations de programme
notamment.
CRÉDITS DE MUNITIONS
(En millions de francs)
|
Budget
voté
|
Projet de budget 2000 |
2000/1999
|
|||
|
A.P. |
C.P. |
A.P. |
C.P. |
A.P. |
C.P. |
Marine ............................ |
1 475 |
1 392 |
1 743 |
1 943 |
+ 18,1 |
+ 39 |
Armée de l'air ................ |
2 118 |
1 692 |
2 254 |
2 139 |
+ 6,4 |
+ 26,4 |
Armée de terre ............... |
1 397 |
1 439 |
3 995 |
1 497 |
+ 136 |
+ 4 |
Gendarmerie ................... |
79 |
56 |
80 |
83 |
+ 1,3 |
+ 48,2 |
Total ................ |
5 069 |
4 589 |
8 072 |
5 662 |
+ 59 |
+ 23,5 |
Les consommations de munitions des avions de l'aéronavale et de l'armée de l'air ont été importantes lors des opérations du Kosovo. L'augmentation des crédits devrait permettre la reconstitution des stocks.
III. L'ENTRETIEN DES MATÉRIELS
Sur le
titre III, les crédits baissent de 16 %.
(En millions de francs)
|
Budget voté 1999 |
Projet de budget 2000 |
2000/1999 en pourcentage |
Marine ................................. |
505 |
365 |
- 27,7 |
Air ....................................... |
628 |
553 |
- 11,9 |
Terre .................................... |
149 |
150 |
+ 0,7 |
Aéronautique navale ............ |
41 |
41 |
- |
TOTAL ...................... |
1 323 |
1 109 |
- 16,2 |
L'instabilité des rattachements des crédits de l'espèce de l'un ou l'autre des deux grands titres du budget de la défense conduit, toutefois, à prendre une vue de l'ensemble des crédits d'entretien figurant au budget. C'est l'objet du tableau ci-après :
ENTRETIEN PROGRAMMÉ DES MATÉRIELS
(En millions de francs)
|
Budget voté 1998 |
Budget voté 1999 |
Projet de budget 2000 |
2000/1999 en % |
Nucléaire - services communs ..... |
3 388 |
3 508 |
2 930 |
- 16,5 |
Nucléaire - marine ...................... |
1 188 |
1 188 |
1 346 |
+ 13,3 |
Nucléaire - air ............................ |
400 |
460 |
420 |
- 8,7 |
Sous-total nucléaire |
4 976 |
5 156 |
4 696 |
- 8,9 |
Services communs " classique " ... |
40 |
- |
85 |
- |
Marine " classique " ................. |
4 521 |
4 418 |
4 353 |
- 1,5 |
• Titre III ................................. |
960 |
546 |
365 |
- 33,1 |
• Titre V .................................. |
3 561 |
3 872 |
3 988 |
+ 2,9 |
Air " classique " ....................... |
5 246 |
5 344 |
4 806 |
- 10,1 |
• Titre III ................................. |
889 |
629 |
554 |
- 11,9 |
• Titre V .................................. |
4 357 |
4 715 |
4 252 |
- 9,8 |
Terre " classique " ..................... |
2 347 |
2 220 |
2 247 |
+ 1,2 |
• Titre III ................................. |
218 |
149 |
150 |
+ 0,7 |
• Titre V .................................. |
2 129 |
2 071 |
2 097 |
+ 1,2 |
Sous-total matériels classiques .. |
12 154 |
11 982 |
11 491 |
- 4 |
Total ....................... |
17 130 |
17 138 |
16 187 |
- 5,5 |
Gendarmerie ............................. |
140 |
153 |
133 |
- 13,1 |
Espace ...................................... |
400 |
417 |
220 |
- 47,2 |
TOTAL GÉNÉRAL .. |
17 670 |
17 708 |
16 540 |
- 6,6 |
Globalement les crédits sont en réduction.
C'est particulièrement le cas pour la gendarmerie, l'armée de
l'air et l'espace. La disparition des dépenses d'entretien du satellite
HELIOS IB qui sera prochainement lancé, explique la
réduction des crédits pour le domaine spatial.
IV. LES PRÉVISIONS D'ACTIVITÉ
La loi
de programmation, dans le rapport qui lui est annexé annonce
"
une réduction temporaire des activités et de
l'entraînement des forces
", conséquence de la
priorité donnée au financement des mesures de
réorganisation et de restructuration. Elle ne donne pas d'indication sur
les taux d'activité.
L'amélioration, très relative, des crédits de
fonctionnement ne permet pas aux armées d'atteindre des taux
d'activité satisfaisants, spécialement pour l'armée de
terre.
L'armée de terre
De 70 jours passés sur le terrain, l'activité augmentera
légèrement selon les prévisions de 2000, jusqu'à 73
jours. Cela est encore loin des 100 jours qui sont
considérés comme la norme et des taux d'activité des
armées professionnelles des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Les
pilotes d'hélicoptères de l'aviation légère de
l'armée de terre ne peuvent voler que pendant 140 heures chaque
année alors que la norme est de 180 heures. Leurs homologues
américains et britanniques bénéficient d'un nombre
d'heures de vol nettement supérieur.
La marine
La situation des crédits nécessite de fixer des allocations de
potentiel de navigation modulées selon la nature et l'emploi des
bâtiments. En 2000, le nombre moyen de jours de mer par bâtiment ne
devrait pas évoluer et rester proche de 90 jours. Il est
également nettement inférieur à ceux de la marine des
Etats-Unis et de la marine de la Grande-Bretagne.
L'armée de l'air
Pour 2000, les prévisions correspondent au maintien de l'activité
aérienne à la norme de 180 heures pour les pilotes de combat,
inférieure à celle des pilotes américains et britanniques.
Les pilotes de transport devraient effectuer 350 heures de vol par
an.
V. LES OPÉRATIONS EXTÉRIEURES
Elles
s'inscrivent dans un scénario d'emploi identifié par le Livre
blanc comme l'un des six scénarios majeurs d'emploi de nos forces.
Elles sont décidées soit à l'échelon national,
c'est le cas, plus particulièrement, de nos interventions en Afrique,
soit dans le cadre d'organisations internationales.
La distinction entre les coûts d'opérations extérieures qui
peuvent être inclus dans le projet de budget du ministère de la
défense et ceux, exceptionnels, qui doivent donner lieu à
l'attribution de crédits supplémentaires est sans doute
difficile, le volume des opérations pouvant, en effet, varier
sensiblement d'une année à l'autre. Cette séparation
présente d'ailleurs un intérêt relatif pour deux
raisons : la modicité de la dotation initiale qui, en 2000 comme en
1999, n'est que de 160 millions de francs et la source des crédits
supplémentaires qui n'est autre qu'une ponction sur les crédits
d'équipement des armées.
En 1998, les opérations extérieures ont coûté - en
termes de surcoût par rapport aux activités habituelles -
2 097 millions de francs.
Pour 1999, le coût estimé au 30 juin 1999 s'élevait
à 5 016 millions de francs.
RÉPARTITION PAR TITRE ET PAR
THÉÂTRE
DU
SURCOÛT DES OPÉRATIONS EXTÉRIEURES
(En millions
de francs)
|
1998 |
1999* |
||||
Théâtres d'opérations |
Titre III |
Titre V |
Total général |
Titre III |
Titre V |
Total général |
Bosnie et Croatie ...... |
982,99 |
56,97 |
1 039,96 |
967,43 |
125,52 |
1 092,95 |
Macédoine - Kosovo |
- |
- |
- |
1 699,59 |
1 556,87 |
3 256,46 |
Tchad et Centrafrique |
504,39 |
43,51 |
547,90 |
332,26 |
17,34 |
349,60 |
Liban ........................ |
63,58 |
1,04 |
64,62 |
48,87 |
0,95 |
49,82 |
Autres ....................... |
328,39 |
115,96 |
444,35 |
256,51 |
10,31 |
266,82 |
TOTAL GÉNÉRAL |
1 879,35 |
217,48 |
2 097 |
3 304,66 |
1 710,99 |
5 016 |
*
Prévision annuelle arrêtée au 30 juin 1999.
Les effectifs moyens déplacés sur les différents
théâtres d'opérations s'élèvent à
10 196 pour les forces sous mandat international (dont pour
l'ex-Yougoslavie : 9 696, le Liban : 250 et l'Arabie
saoudite : 158) et à 910 pour la force sous commandement national
au Tchad.
Le tableau ci-dessous détaille les coûts des seules
opérations extérieures qualifiées d'exceptionnelles depuis
1994.
(En millions de francs)
|
Coûts
|
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1994 |
Coûts
|
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1995 |
Coûts
|
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1996 |
Coûts
|
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1997 |
Coûts
|
Crédits addition-nels votés en L.F.R. 1998 |
Coûts
|
Crédits addition-nels ouvers en. 1999 |
Rémunérations .............. |
2 166 |
2 180 |
2 184 |
2 209 |
2 542 |
2 558 |
1 960 |
1 300 |
804 |
1 260 |
1 953 |
2 200 |
Alimentation ................. |
97 |
100 |
82 |
49 |
173 |
80 |
131 |
- |
46 |
- |
119 |
- |
Fonctionnement ............ |
1 312 |
56 |
567 |
690 |
1 100(b) |
600 |
589 |
- |
167 |
- |
506 |
600 |
Entretien programmé des matériels ....................... |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total Titre III ... |
4 057 |
2 736 |
3 060 |
2 948 |
3 931 |
3 238 |
2 752 |
1 300 |
1 032 |
1 260 |
2 666 |
- |
Entretien programmé des matériels ....................... |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fabrications .................. |
533 |
- |
406 |
- |
610 |
- |
366 |
- |
21 |
- |
397 |
- |
Munitions ..................... |
672 |
- |
289 |
- |
190 |
- |
105 |
- |
15 |
- |
826 |
- |
Infrastructures ............... |
25 |
- |
29 |
- |
172 |
- |
133 |
- |
6 |
- |
99 |
- |
Total Titre V ..... |
1 578 |
- |
1 085 |
- |
1 211 |
- |
699 |
- |
58 |
- |
1 682 |
- |
Total général ..... |
5 635 |
2 736 |
4 145 |
2 948 |
5 142 |
3 238 |
3 451 |
1 300 |
1 090 |
1 260 |
4 348 |
- |
(a)
Estimation au 30 juin 1999.
(b)
Décret d'avance du 2 septembre 1999.
(c)
CONCLUSION
La
réussite de la professionnalisation des armées devient incertaine.
Le projet de budget du ministère de la défense, comme le
précédent, donne, selon la présentation qu'en fait le
gouvernement, les moyens de réussir la réforme majeure de notre
défense que constitue le passage d'une armée mixte à une
armée professionnelle.
Cette profonde mutation des armées et de la gendarmerie constitue un
ensemble complexe dont les multiples rouages sont intimement liés.
Votre Rapporteur vous a fait part, dans son rapport d'information publié
le 20 octobre 1999 et intitulé " La professionnalisation des
armées est-elle en bonne voie ? Bilan à mi-parcours "
de ses principales inquiétudes à partir des constatations qu'il a
personnellement faites dans les unités des armées et de la
gendarmerie.
Le projet de budget du ministère de la défense accentue les
craintes déjà exprimées pour les raisons principales
suivantes.
1. La loi de programmation militaire a souligné toute l'importance que
doit revêtir un " recours accru au personnel civil ". Il doit
permettre, en lui faisant tenir des emplois de soutien à vocation
générale, d'" affecter prioritairement le personnel
militaire dans les emplois opérationnels ".
Le transfert vers les armées d'une partie du personnel de la
délégation générale pour l'armement est une des
clés de la réussite de cet aspect de la professionnalisation. Le
déficit de personnel civil dans les armées et dans certains
services, comme le service de santé des armées, devient
chronique. Plus de 5 000 emplois sont vacants qui doivent être
inéluctablement pourvus puisqu'ils conditionnent la vie même des
unités. Les conséquences de cette situation sont bien connues,
transferts de combattants vers les fonctions de soutien, désillusion des
nouveaux engagés, mécontentement des cadres militaires. La
programmation, sur ce point, n'est clairement pas respectée.
2. La décroissance de l'effectif des appelés doit être
progressive, jusqu'en 2002. La décision de suspension de l'appel sous
les drapeaux après cette date ne doit en aucune façon laisser
à penser que les armées peuvent dès maintenant, accepter
des ponctions sur leur effectif d'appelés. Or, leur sous-effectif est du
même ordre que celui du personnel civil. Il en double donc les
conséquences.
3. Le recours à des volontaires ne se fait pas aisément. La
gendarmerie, pour qui il revêt une particulière importance en
raison de leur volume et des attributions qui doivent leur être
confiées, n'a pas été en mesure d'accueillir en 1999 le
nombre de volontaires prévus et elle n'a pu que constater que leur
niveau scolaire moyen était sensiblement inférieur à celui
des gendarmes appelés.
4. La part des crédits de rémunérations et de charges
sociales dépasse pour la première fois 80 % du titre III.
Malgré cela, le gouvernement affirme qu'en raison de diverses
économies, le fonctionnement et l'entraînement des unités
s'améliorera. Dans le premier domaine on ne peut qu'espérer une
diminution de l'austérité des conditions de vie dans les
unités militaires. Dans le second domaine, celui de
l'entraînement, on sait déjà que, malheureusement, nos
forces resteront éloignées des taux d'activité de
véritables armées professionnelles. En cela également, la
réussite de la professionnalisation paraît compromise.
PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2000
ARTICLE
40
Texte
de l'article
Mesures nouvelles dépenses ordinaires des services militaires
I. Il
est ouvert au ministre de la défense, pour 2000, au titre des mesures
nouvelles de dépenses ordinaires des services militaires, des
autorisations de programme s'élevant à la somme de
1 108 692 000 F, applicables au titre III " Moyens des
armes et services ".
II. Pour 2000, les crédits de mesures nouvelles de dépenses
ordinaires des services militaires applicables au titre III " Moyens des
armes et services " s'élèvent au total à la somme de
714 621 745 F.
Exposé des motifs
La
comparaison des crédits ouverts en 1999 à ceux prévus pour
2000 au titre des dépenses ordinaires militaires (mesures nouvelles)
figure au II de la partie " Analyses et tableaux annexes " du
présent projet de loi.
Les justifications par chapitre sont présentées dans l'annexe
" Services votés - Mesures nouvelles " relative au budget de
la défense.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie
le jeudi 4 novembre 1999
sous la
présidence de M. Alain Lambert, président
, la commission a
procédé à l'examen des crédits de la
défense : dépenses ordinaires (titre III), sur le
rapport de
M. François Trucy, rapporteur spécial
.
M. François Trucy, rapporteur spécial
, a tout d'abord
indiqué que le projet de budget pour le titre III s'élevait
à 104,5 milliards de francs soit 55,7 % du budget de la défense.
En francs courants, l'augmentation est de 0,5 %, mais, en francs constants, la
réduction est de 0,4 %. Les crédits de
rémunérations et de charges sociales continuent à
progresser à l'intérieur du titre III puisqu'ils en
représentent 80,1 %.
Les réductions d'effectifs portent essentiellement sur les
appelés. L'apport au ministère de la défense du personnel
civil du secrétariat d'Etat aux anciens combattants masque la
suppression de 377 emplois pour le personnel civil.
M. François Trucy, rapporteur spécial,
a
précisé que l'ensemble des aides au départ et à la
mobilité du personnel représentait près de 2 milliards de
francs dont 830 millions de francs consacrés aux pécules. Le
montant des crédits de fonctionnement, 20,8 milliards de francs, est en
diminution de 1,4 %. Malgré les économies dues aux
restructurations le montant de ces crédits ne permet pas aux
armées de retrouver des taux d'activité et d'entraînement
satisfaisants.
M. François Trucy, rapporteur spécial
, a souligné
que la loi de programmation militaire avait pour objectif de professionnaliser
les armées. Or, elles sont en sous-effectif de personnel civil et
d'appelés et des militaires soustraits aux unités combattantes
doivent être affectés à ces emplois vacants. Certains
engagés expriment dès maintenant leur mécontentement sur
ce point à l'occasion de tables rondes. Cette situation nuit à la
professionnalisation et à la qualité de l'outil militaire.
En conclusion,
M. François Trucy, rapporteur spécial,
a
déclaré que les armées ne bénéficiaient pas
de l'amélioration des finances de l'Etat et qu'il recommandait le
rejet du titre III du projet de budget du ministère de la défense
pour 2000.
La commission a décidé de proposer au Sénat de
rejeter
les crédits de la défense (dépenses ordinaires) ainsi que
de l'article 40 du projet de loi de finances pour 2000.
Réunie le
jeudi 4 novembre 1999
, sous la
présidence de
M. Alain Lambert, président
, la commission a décidé de
proposer au Sénat
le rejet des crédits de la défense
(dépenses ordinaires) ainsi que de l'article 40 du projet de loi de
finances pour 2000.
1. Hors
pensions.
2. Direction des centres d'expérimentation nucléaire, missions
résiduelles et surveillance des sites de tir à compter de
1999.