B. LE DISPOSITIF REVU ET CORRIGÉ

Le dispositif retenu sera fondé sur les trois critères mentionnés dans le règlement européen :

1 - le montant total des aides : un prélèvement linéaire de 3 % s'appliquera à la part des aides au-delà de 30.000 euros soit environ 200.000 francs ;

2 - l'emploi : l'assiette des aides fera l'objet d'une déduction au titre de l'ensemble des emplois de l'exploitation :

la main d'oeuvre familiale, le chef d'exploitation, les co-exploitants au travers des statuts d'agriculteurs à titre principal et à titre secondaire et également les conjoints non-coexploitants au travers du statut de conjoint collaborateur fera l'ojbet d'un abattement forfaitaire : 30.000 euros pour le chef d'exploitation, 22.500 euros pour les co-exploitants à titre principal, 7.500 euros pour les conjoints collaborateurs et les aides familiaux dans le cadre des exploitations individuelles et des GAEC ;

la main d'oeuvre salariale employée sur les exploitations au travers d'une déduction de l'ensemble des charges salariales sur l'assiette d'aides modulables dans la limite d'un plafond de 22.500 euros ;

3- la marge brute standard (MBS) qui reflète la prospérité des exploitations : la modulation ne concernera que les exploitations ayant une MBS supérieure à 50.000 unités ; en outre, un prélèvement progressif sera établi entre 0 % pour une MBS de 50.000 unités et 25 % pour une MBS de plus 150.000 unités ; l'assiette de ce prélèvement progressif prendra en compte les déductions opérées au titre de l'emploi.

2 % du montant des aides seront ainsi prélevés pour être redistribués. 60.000 exploitations, soit une exploitation sur onze, seront concernées. Le montant moyen sera de 17.000 francs pas exploitation, soit 5 % du montant des aides reçues. Pour 43.000 exploitations (71 %), le taux de modulation sera inférieur à 5 %.

Ce nouveau dispositif correspond donc à une dilution de la modulation sur un nombre accru de bénéficiaires d'aides.

Si ce dispositif semble préférable, en première analyse, au précédent, il n'en demeure pas moins peu satisfaisant car extrêmement complexe. Un décret devra intervenir dans le courant de l'année prochaine pour en préciser les modalités, et en particulier en clarifier les circuits de financement.

Votre rapporteur spécial s'inquiète que, comme dans le cadre de la politique des 35 heures, il faille trouver " coûte que coûte " des ressources nouvelles dans des échéances brèves et qu'ainsi les dispositifs de financement proposés à la Représentation Nationale ne soient pas totalement satisfaisants.

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