Projet de loi de finances pour 2000, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 3 - Agriculture et pêche
BOURDIN (Joel), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 3 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
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Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE I
LE BUDGET DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE POUR 2000 : UN BUDGET NON-PRIORITAIRE -
CHAPITRE II
EXAMEN DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES PRÉVUS PAR
LE MINISTRE POUR FINANCER SES PRIORITÉS
POUR L'AN 2000 -
CHAPITRE III
LE BUDGET DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE
EN PERSPECTIVE -
CHAPITRE IV
OÙ EN EST LA FISCALITÉ AGRICOLE ?- I. QUELQUES MODIFICATIONS PONCTUELLES EN L'ABSENCE D'UNE RÉFORME D'ENVERGURE
- II. L'AUGMENTATION INJUSTIFIÉE DES TAXES PESANT SUR LES AGRICULTEURS POUR FINANCER LE FONDS NATIONAL DE GARANTIE DES CALAMITÉS AGRICOLES (ARTICLE 64)
-
CHAPITRE V
LA MODULATION DES AIDES : UNE BONNE IDÉE MAL APPLIQUÉE -
ANNEXE
LES MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE - EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 3
AGRICULTURE ET PÊCHE :
Rapporteur spécial
: M. Joël BOURDIN
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1- Le
financement des contrats territoriaux d'exploitation (CTE) n'est pas
satisfaisant
Les CTE seront financés essentiellement par le redéploiement de
crédits qui finançaient des actions utiles et clairement
identifiées, notamment l'installation. Il est en particulier regrettable
que les crédits du Fonds d'installation en agriculture soient
intégralement absorbés par le fonds
" multifonctionnel " de financement des CTE.
En outre, le projet de modulation des aides agricoles qui devrait apporter un
financement complémentaire n'est pas satisfaisant.
2- Les crédits relatifs à la forêt sont bien
orientés mais la vigilance s'impose
La suppression du Fonds forestier national (FFN), dont les crédits sont
budgétisés, invite à la plus grande prudence pour les
prochaines années.
3- L'installation des jeunes : un mauvais signal
Le redéploiement des crédits en faveur de l'installation des
jeunes agriculteurs dans le Fonds de financement des CTE constitue un mauvais
signal aux jeunes susceptibles de s'installer en agriculture.
Ce mauvais signal est renforcé par les modifications continuelles du
dispositif financier de soutien à l'installation.
4- En attendant la réforme de la fiscalité agricole
Dans l'attente d'une réforme d'ensemble de la fiscalité agricole
que le Gouvernement devrait proposer au printemps prochain, des mesures
très ponctuelles ont été introduites en projet de loi de
finances pour 2000.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale propose la
taxation des produits phytosanitaires pour financer les allégements de
charges sociales prévus par la seconde loi sur les 35 heures :
votre rapporteur spécial estime que cette utilisation n'est pas
légitime.
Enfin, votre rapporteur spécial estime injustifiée l'augmentation
des taxes pesant sur les agriculteurs pour financer le Fonds national de
garantie des calamités agricoles (FNGCA), proposée par le
Gouvernement.
CHAPITRE I
LE BUDGET DE L'AGRICULTURE ET DE LA
PÊCHE POUR 2000 : UN BUDGET NON-PRIORITAIRE
I. UN BUDGET EN DIMINUTION APPARENTE DE 13,5 %
Le
budget de l'agriculture et de la pêche n'est pas présenté
comme prioritaire par le Gouvernement, qui privilégie dans le budget
général pour 2000 les fascicules suivants : la justice, la
sécurité publique, l'emploi et la solidarité,
l'éducation, l'environnement et l'aménagement du territoire, la
culture et l'audiovisuel public. Atteignant
29 milliards de francs en
2000
, le budget de l'agriculture et de la pêche
diminue de 13,5
%
par rapport à 1999.
Cette situation s'explique notamment par
de nombreux changements de
périmètre
qui affectent la structure de ce fascicule
budgétaire.
En particulier, la
subvention budgétaire de l'Etat au BAPSA est
transférée
à partir de 2000 au budget des charges
communes : son montant s'établit pour 2000 à près de
4 milliards de francs (et elle s'élevait à 5,4 milliards de
francs en 1999). Hors BASPA, le budget de l'agriculture et de la pêche
augmente donc de 3 %.
Il faut aussi remarquer la
suppression du compte spécial du
Trésor " Fonds forestier national "
(FFN) qui se traduit
par une
budgétisation intégrale des dépenses
assumées jusqu'à présent par le FFN soit 417 millions
de francs pour 2000 ; ces crédits sont répartis sur
différents chapitres du budget en fonction de la nature des
dépenses auxquelles ils sont destinés.
D'autres opérations visent également à la
clarification
du projet de loi de finances
et notamment la
réintégration de 21 millions de francs de fonds de concours, la
réintégration de 481 millions de francs au titre des
activités d'ingénierie publique des agents des directions
départementales de l'agriculture et de la forêt et le transfert de
quatre emplois durablement mis à disposition au budget des Services
généraux du Premier ministre.
Ces différentes opérations ne rendent pas ce budget pour 2000
très lisible mais elles ont un louable objectif de viser à une
plus grande sincérité budgétaire.
Hors BAPSA et à périmètre constant, le budget de
l'agriculture et de la pêche
diminue de 0,5 % pour s'établir
à 28,048 milliards de francs.
II. DES ÉVOLUTIONS FORTES DANS LES DIFFÉRENTS TITRES
Le
budget de l'agriculture et de la pêche est un
budget principalement
tourné vers l'intervention
(dépenses du titre IV -
Interventions publiques) puisque près de 58 % des dépenses lui
sont consacrées.
Les dépenses de fonctionnement (dépenses du titre III - Moyens
des services) représentent plus de 38 % du total.
Les dépenses en capital demeurent relativement faibles : elles ne
représentent pas même 4 % du budget mais augmentent
significativement cette année de + 19,1 % en crédits de paiement
et de + 28,8 % en autorisations de programme (titre V - Investissements
exécutés par l'Etat et titre VI - Subventions d'investissement
accordées par l'Etat).
Répartition des crédits votés pour 1999
et
demandés pour 2000
par titre et évolution
(en millions de francs) |
|||
Nature des dépenses |
Crédits votés 1999 |
Crédits demandés 2000 |
Evolution (en %) |
Dépenses ordinaires - DO - (titres III et IV) |
32.634 |
27.930 |
- 14,4 % |
. Titre III - Moyens des services |
10.231 |
11.168 |
+ 9,1 % |
. Titre IV - Interventions publiques |
22.403 |
16.762 |
- 25,2 % |
Dépenses en capital - CP - (titres V et VI) |
925 |
1.102 |
+ 19,1 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
85 |
83 |
- 2,2 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
841 |
1.019 |
+ 21,2 % |
Total DO + CP |
33.559 |
29.032 |
- 13,5 % |
Autorisations de programme - (titres V et VI) |
980 |
1.262 |
+ 28,8 % |
. Titre V - Investissements exécutés par l'Etat |
87 |
82 |
- 5,7 % |
. Titre VI - Subventions d'investissement accordées par l'Etat |
893 |
1.180 |
+ 32,1 % |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
A. LES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT
Les
moyens des services
(titre III)
augmentent de
+ 9,1 %
essentiellement du fait de l'augmentation des charges
de personnel. Cette très forte augmentation s'explique par les
opérations suivantes :
•
diverses mesures de politique générale de la fonction
publique
et notamment la revalorisation des
rémunérations (67 millions de francs) et l'application de
l'accord salarial conclu dans la fonction publique (3,2 millions de
francs)
1(
*
)
.
•
des mesures propres au ministère
et notamment la
réintégration des dépenses au titre des activités
d'ingénierie publique des agents des directions départementales
de l'agriculture et de la forêt (481 millions de francs), les
transformations d'emplois liées à la réforme de
l'administration centrale (1 million de francs), les créations d'emplois
dans les services déconcentrés au titre du renforcement du
contrôle (9,9 millions de francs) et dans l'enseignement agricole
(22,5 millions de francs), la mise en oeuvre du plan de résorption
de l'emploi précaire (8,4 millions de francs) et le surcoût
lié à la transformation des haras nationaux en
établissement public (32,4 millions de francs).
La réorganisation de l'administration centrale du Ministère
Les
structures du ministère dataient pour l'essentiel de 1987. Par
différents textes parus au Journal Officiel du 4 juillet 1999, ces
structures ont été réorganisées autour des axes
stratégiques définis par le Ministre : qualité des
produits et exigences croissantes du citoyen en matière de
sécurité alimentaire, développement économique et
emploi, équilibre des territoires, gestion durable des espaces et des
ressources naturelles, formation des acteurs et cohésion sociale des
territoires ruraux. Le ministère compte désormais 6
directions techniques et 4 directions ou services horizontaux.
Un audit du comité permanent de la coordination des inspections
(COPERCI) à l'été 1998 a préconisé la
distinction claire entre les missions réglementaires du service des
haras et ses autres missions. La réorganisation vise donc à
confier l'exercice des missions réglementaires à une
sous-direction du cheval qui vient d'être créée au sein de
la direction de l'espace rural et de la forêt ; les autres missions
du service des haras, d'ordre local, ont été
transférées à un établissement public administratif
dénommé " Les Haras nationaux ". Le coût de cette
réforme des structures est évalué à 32,4 millions
de francs pour 2000. Cet établissement est constitué à
partir d'un établissement public existant (" le Domaine de
Pompadour "), d'une section technique du service des haras et des
vingt-trois dépôts d'étalons. Il sera administré par
un conseil d'administration.
Les délocalisations : le transfert du CNASEA n'est toujours pas
concrétisé
Les services du ministère et de ses établissements publics sont
largement délocalisés en province : 8 % seulement des agents
concernés travaillent à Paris
intra muros
, 4,64 % dans la
petite couronne et 87,3 % en province.
Le mouvement de délocalisation se poursuit avec notamment la future
localisation en province des " Haras nationaux ". Toutefois, la
concrétisation de la délocalisation du centre national pour
l'aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA)
à Limoges demeure problématique : il devrait être
achevé en septembre 2003 mais le reclassement de 240 agents ne
souhaitant pas suivre leur service doit être réglé
préalablement. Comme tous les ans, le ministère affirme que
"
la concrétisation de la délocalisation du CNASEA
à Limoges demeurera une priorité pour l'année
2000
" mais la situation ne semble guère évoluer.
Pour 2000, ce sont 802 emplois budgétaires qui sont supprimés.
Les effectifs budgétaires
du ministère sont donc
portés à
29.441 emplois.
Cette évolution prend notamment en compte les créations
d'emplois au profit de l'enseignement agricole, au profit des services
déconcentrés au titre du renforcement du contrôle, au titre
de la déprécarisation au sein du ministère ainsi que les
transferts d'emplois sur le nouvel établissement public des Haras
Nationaux ainsi qu'au budget des Services généraux du Premier
ministre.
Il convient de souligner que la
mise en place des contrats territoriaux
d'administration requerra, comme l'avait souligné le Sénat lors
du vote de la loi d'orientation agricole, des
" ressources nouvelles " en matière de personnel.
Les évolutions sur la dernière décennie
Entre
1990 et 1999, le ministère a connu 1.749 suppressions d'emplois :
20 % en administration centrale, 76 % dans les services
déconcentrés et 4 % dans l'enseignement. Proportionnellement
à ses effectifs budgétaires, c'est l'administration centrale qui
a été la plus touchée. Ce mouvement correspondait à
une politique volontariste visant à recentrer l'administration centrale
sur ses missions d'animation et de coordination.
Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche
B. LES DÉPENSES D'INTERVENTION
Les
dépenses d'intervention
(titre IV)
baissent de plus de
25 %
en raison du transfert de la subvention au BAPSA au budget des
charges communes. Hors BAPSA, la diminution aurait été
limitée à 1,9 % par rapport au budget voté pour 1999.
Au titre de l'action sociale, il faut remarquer la dotation pour 2000 de 50
millions de francs au financement du Fonds national de garantie contre les
calamités agricoles alors que cette dotation était nulle en 1999.
L'action économique voit ses crédits diminuer de 3,2 % avec
notamment la diminution des charges de bonification liées à la
baisse des taux d'intérêt (- 37 % ; - 900 millions de
francs). L'aide alimentaire est également réduite (- 19 millions
de francs). C'est au sein de cette partie qu'est inscrite la dotation du fonds
de financement des contrats territoriaux d'exploitation (+ 650 millions de
francs) ainsi que certains crédits relatifs à la forêt, en
hausse.
L'action éducative et culturelle voit ses crédits augmenter de
2,9 %. Un effort particulier est en effet sur les bourses, le fonds social
lycéen ainsi que les rémunérations et subventions de
fonctionnement de l'enseignement agricole privé.
C. LES DÉPENSES EN CAPITAL
Les
dépenses en capital
(crédits de paiement) connaissent cette
année une forte augmentation : + 19 %, en particulier grâce
à la budgétisation des dépenses du FFN.
Les dépenses en capital progressent également en matière
d'enseignement, de formation et de recherche agricoles.
III. PRÉSENTATION DES DÉPENSES PAR AGRÉGAT
Présentation des crédits demandés pour 2000 par agrégat
(en millions de francs) |
||
|
Crédits demandés pour 2000 |
Pourcentage du total |
Agrégat 1 - Activités agricoles productives |
10.864 |
37,4 % |
Agrégat 2 - Industries agro-alimentaires |
395 |
1,4 % |
Agrégat 3 - Espace rural et forêt |
2.001 |
6,9 % |
Agrégat 4 - Enseignement et recherche |
7.292 |
25,1 % |
Agrégat 5 - Protection sociale et solidarité |
1.236 |
4,3 % |
Agrégat 6 - Pêche |
191 |
0,7 % |
Agrégat 7 - Services généraux |
7.054 |
24,3 % |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
Pour
2000, les
dépenses de l'agrégat 1, relatives aux
activités agricoles productives
s'établissent à 10,86
milliards de francs.
Il faut tenir compte dans la diminution observable de 400 millions de francs
par rapport à l'an dernier, de la diminution mécanique des
charges de bonification d'intérêts en période de taux
d'intérêts bas. Hors bonification, les dépenses
bénéficiant aux activités agricoles productives (hors
industries agro-alimentaires) augmentent légèrement.
Cet agrégat concentre plus de 37 % des crédits du budget de
l'agriculture. Sur ce total,
les dotations en faveur de l'installation et de la modernisation des
exploitations s'élèvent à 2,31 milliards de francs contre
3,47 l'an dernier et représentent 21 % des dépenses de
l'agrégat 1 ;
celles en faveur du soutien et de l'orientation des productions
s'élèvent à 4,35 milliards de francs contre 4,19 l'an
dernier et représentent 40 % des dépenses de
l'agrégat 1;
les dotations en faveur de la compensation des handicaps
s'élèvent à 2,53 milliards de francs y compris les
crédits des contrats territoriaux d'exploitation (0,95 milliard de
francs) contre 2,78 milliards de francs l'an dernier (dont 0,3 milliard de
francs pour les CTE) ; elles représentent 23 % des dépenses
de l'agrégat 1 ;
celles en faveur de la lutte contre les maladies s'élèvent
à 0,34 milliard de francs contre 0,33 milliard de francs l'an
dernier et représentent 3 % des dépenses de l'agrégat
1.
Agrégat 1 - Activités agricoles productives
(en millions de francs et %) |
||||
|
AP 1999 |
AP 2000 |
CP 1999 |
CP 2000 |
Dépenses ordinaires |
- |
- |
10.898 |
10.596 |
Titre III |
- |
- |
50,57 |
58,04 |
Titre IV |
- |
- |
10.847,33 |
10.537,96 |
Dépenses en capital |
379,47 |
356,41 |
309 |
267,64 |
Titre V |
0,3 |
0,3 |
0,4 |
0,4 |
Titre VI |
379,17 |
356,11 |
308,6 |
267,24 |
TOTAL |
379,47 |
356,41 |
11.206,89 |
10.863,64 |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
Pour 2000, les dépenses de l'agrégat 2, relatives aux industries agro-alimentaires s'établissent à 395 millions de francs. Cet agrégat rassemble à peine 1,4 % de l'ensemble des crédits de ce budget. Il comprend également les crédits relatifs à la qualité.
Agrégat 2 - Industries agro-alimentaires
(enm illions de francs et %) |
||||
|
AP 1999 |
AP 2000 |
CP 1999 |
CP 2000 |
Dépenses ordinaires |
- |
- |
253 |
240 |
Titre III |
- |
- |
76 |
76,3 |
Titre IV |
- |
- |
176,8 |
164 |
Dépenses en capital |
150,5 |
150,5 |
154,8 |
154,8 |
Titre VI |
150,5 |
150,5 |
154,8 |
154,8 |
TOTAL |
150,5 |
150,5 |
407,6 |
395,2 |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
Pour 2000, les dépenses de l'agrégat 3, relatives à l'espace rural et à la forêt s'établissent à 2 milliards de francs. Cet agrégat recouvre environ 7 % de l'ensemble des crédits de ce budget, une augmentation sensible en raison de la budgétisation des actions du FFN.
Agrégat 3 - Espace rural et forêt
(en millions de francs et %)
|
AP 1999 |
AP 2000 |
CP 1999 |
CP 2000 |
Dépenses ordinaires |
- |
- |
1.144 |
1.558 |
Titre III |
- |
- |
156 |
314 |
Titre IV |
- |
- |
987,9 |
1.243,9 |
Dépenses en capital |
208,5 |
516,8 |
222 |
443 |
Titre V |
23,7 |
23,7 |
24,6 |
24,6 |
Titre VI |
184,8 |
493,1 |
197,4 |
418,6 |
TOTAL |
208,5 |
516,8 |
1.366 |
2.001 |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
Pour 2000, les dépenses de l'agrégat 4, relatives à l'enseignement et à la recherche s'établissent à 7,3 milliards de francs. Cet agrégat recouvre environ 25 % de l'ensemble des crédits de ce budget. On peut remarquer une augmentation continue du poids de cet agrégat : ces dépenses ont en effet été multipliées par plus de 2,5 en 15 ans. 90 % de ces crédits sont consacrés à la formation.
Agrégat 4 - Enseignement et recherche
(en millions de francs et %)
|
AP 1999 |
AP 2000 |
CP 1999 |
CP 2000 |
Dépenses ordinaires |
- |
- |
6.887,9 |
7.291,8 |
Titre III |
- |
- |
3.575,5 |
3.717,5 |
Titre IV |
- |
- |
3.312,4 |
3.429,9 |
Dépenses en capital |
144,7 |
142 |
147,2 |
144,4 |
Titre V |
5,9 |
5,9 |
6 |
6 |
Titre VI |
138,8 |
136,1 |
141,2 |
138,4 |
TOTAL |
144,7 |
142 |
7.035 |
7.291,8 |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
Pour 2000, les dépenses de l'agrégat 5, relatives à la protection sociale et à la solidarité s'établissent à 1,2 milliards de francs. Cet agrégat recouvre environ 4 % de l'ensemble des crédits de ce budget, alors que cet agrégat a pesé jusqu'à 20 % du budget total certaines années. La diminution très forte par rapport à l'an dernier (division par plus de 4) s'explique par le transfert de la subvention d'équilibre du BAPSA au budget des charges communes.
Agrégat 5 - Protection sociale et solidarité
(en millions de francs et %)
|
AP 1999 |
AP 2000 |
CP 1999 |
CP 2000 |
Dépenses ordinaires |
- |
- |
6.931 |
1.235 |
Titre IV |
- |
- |
6.931 |
1.235 |
TOTAL |
- |
- |
6.931 |
1.235 |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
Pour 2000, les dépenses de l'agrégat 6, relatives à la pêche s'établissent à 190,6 millions de francs. Cet agrégat regroupe à peine 0,7 % de l'ensemble des crédits de ce budget.
Agrégat 6 - Pêche
(en millions de francs et %)
|
AP 1999 |
AP 2000 |
CP 1999 |
CP 2000 |
Dépenses ordinaires |
- |
- |
147,6 |
150,5 |
Titre IV |
- |
- |
147,6 |
150,5 |
Dépenses en capital |
40,2 |
44,4 |
38,7 |
40,1 |
Titre VI |
40,2 |
44,4 |
38,7 |
40,1 |
TOTAL |
40,2 |
44,4 |
186,3 |
190,6 |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
Pour 2000, les dépenses de l'agrégat 7, relatives aux services généraux 2( * ) s'établissent à environ 7 milliards de francs. Cet agrégat recouvre 24 % de l'ensemble des crédits de ce budget. Il progresse de 10 % en un an notamment en raison de la réintégration de certaines dépenses de rémunération qui se faisaient jusqu'à présent hors budget.
Agrégat 7 - Services généraux
(en millions de francs et %)
|
AP 1999 |
AP 2000 |
CP 1999 |
CP 2000 |
Dépenses ordinaires |
- |
- |
6.372 |
7.002 |
Titre III |
- |
- |
6.372 |
7.002 |
Dépenses en capital |
57 |
52 |
53,5 |
51,6 |
Titre V |
57 |
52 |
53,5 |
51,6 |
TOTAL |
57 |
52 |
6.426 |
7.053,9 |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
CHAPITRE II
EXAMEN DES CRÉDITS
BUDGÉTAIRES PRÉVUS PAR
LE MINISTRE POUR FINANCER SES
PRIORITÉS
POUR L'AN 2000
Pour le
budget de son ministère en 2000, le ministre a développé
quatre axes prioritaires
, qui sont en cohérence avec ceux
affichés dans le cadre de
la
loi d'orientation agricole
dont ce budget doit permettre la mise en oeuvre :
1. assurer le financement des contrats territoriaux d'exploitation (CTE) ;
2. promouvoir les actions en faveur de la forêt ;
3. poursuivre les efforts d'amélioration de la qualité sanitaire
des aliments ;
4. et développer la formation et l'emploi des jeunes.
Ces priorités sont en lien étroit avec la loi d'orientation
agricole qui instaure les contrats territoriaux d'exploitation (CTE) et
renforce les actions en faveur de la qualité sanitaire des aliments.
Elles se font également l'écho des préoccupations
récentes des consommateurs comme des agriculteurs concernant la
qualité sanitaire des aliments. Elles sont peut-être la
préfiguration d'un
projet de loi de modernisation et d'orientation
forestière
qui devrait être déposé sur le bureau
des assemblées avant la fin de l'année 1999 mais dont le
Parlement n'a pas eu à ce jour connaissance.
I. " ASSURER LE FINANCEMENT DES CONTRATS TERRITORIAUX D'EXPLOITATION "
L'exercice 2000 constitue la deuxième année de
mise en
oeuvre des CTE mais la
première année de fonctionnement
à grande échelle
. Les premiers CTE viennent d'être
signés
3(
*
)
.
Mesure phare de la loi d'orientation agricole, le CTE est un contrat
signé entre le préfet et l'agriculteur pour une période de
5 ans et "
qui comporte un ensemble d'engagements portant sur les
orientations de la production de l'exploitation, l'emploi et ses aspects
sociaux, la contribution de l'activité à la préservation
des ressources naturelles, à l'occupation de l'espace ou à la
réalisation d'actions d'intérêt général et au
développement de projets collectifs de production
agricole
"
4(
*
)
. Le CTE comporte deux
volets : un volet socio-économique
5(
*
)
et un volet environnemental et territorial
6(
*
)
.
A. LE FINANCEMENT EN 1999
En 1999,
une ligne budgétaire spécifique
7(
*
)
leur a été consacrée, avant même le vote de la loi,
avec la création l'an dernier du
" fonds de financement des
CTE ".
Ce fonds a été
doté de
300
millions de francs
en 1999 par
redéploiement de crédits
existants
:
140 millions de francs sur le fonds de gestion de l'espace rural (FGER)
qui a disparu,
45 millions de francs sur les crédits des opérations
groupées d'aménagement foncier (OGAF),
100 millions de francs, sur les crédits des offices,
15 millions de francs sur le fonds d'installation en agriculture (FIA).
S'y ajoute un financement de 150 millions de francs de crédits
européens (en cofinancement, pour les CTE qui s'inscriront dans les
actions éligibles aux fonds structurels).
Les CTE ont donc bénéficié en 1999 d'un total de
450
millions de francs
pour la première année. Toutefois, aucun
de ces crédits n'a été consommé (puisque les
premiers CTE viennent à peine d'être signés), ils vont tous
être délégués au Centre national
d'aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA) qui
est l'organisme payeur pour des paiements en début d'année 2000.
B. LE FINANCEMENT EN 2000
Il est
prévu au budget pour 2000, que la dotation du fonds de financement des
CTE soit portée de 300 à
950 millions de francs
. Cette
augmentation résulte en partie de redéploiements de
crédits et notamment :
145 millions de francs issus du fonds pour l'installation en agriculture
qui disparaît,
et 155 millions de francs provenant de la dotation jeunes agriculteurs).
Votre rapporteur spécial
n'est pas favorable à ces
redéploiements de crédits
qui privent de ressources des
actions utiles, en particulier pour l'installation des jeunes.
A cette dotation budgétaire, s'ajouteront à partir de 2001 autant
de
crédits communautaires
issus de la modulation des aides
(
cf. infra
).
L'objectif du ministère est de conclure
50.000 CTE
d'ici la fin
2000 et d'atteindre le chiffre de 100.000 CTE conclus en 2002. Pour 2000,
chaque CTE serait financé à hauteur de 50.000 francs.
Ces objectifs de conclusion semblent toutefois relativement
optimistes
,
comme l'étaient les 10.000 CTE annoncés pour 1999 puisque les
quatre premiers CTE ont été signés le 18 novembre 1999. Il
est donc probable que les crédits demandés pour 2000 sont
surdimensionnés par rapport aux besoins.
II. " PROMOUVOIR LES ACTIONS EN FAVEUR DE LA FORÊT "
Plusieurs mesures majeures sont prévues dans le projet de budget pour 2000 s'agissant de la forêt.
Crédits consacrés à la forêt par le budget Agriculture et Pêche
(en millions de francs) |
|||
Engagements totaux |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Recherche |
20,6 |
20,6 |
29,5 |
Développement forestier |
110,0 |
116,1 |
138,3 |
Inventaire forestier national |
39,4 |
42,4 |
33,1 |
Versement compensateur |
846 |
878 |
957 |
Protection (incendie, terrains de montagne, dunes) |
308,1 |
316 |
332,5 |
Travaux |
245,7 |
237,9 |
287,7 |
Aval de la filière |
107,8 |
110,1 |
135 |
Fonctionnement spécifique |
10 |
10 |
10 |
Acquisitions |
5,5 |
5,5 |
3,9 |
TOTAL |
1.693,1 |
1.736,6 |
1.927,2 |
Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche
A. DIFFÉRENTES MESURES FAVORABLES À LA FORÊT SONT PRISES
Pour la
forêt publique, il faut souligner que le
versement compensateur
à l'Office national des forêts (ONF)
est porté à
957 millions de francs (en hausse de 80 millions de francs soit + 9 %).
Votre rapporteur spécial ne peut que s'en réjouir car il a
régulièrement dénoncé la faiblesse du versement
compensateur de l'Etat, contraire aux textes qui régissent le
fonctionnement de l'ONF. Cette augmentation aura pour contrepartie les efforts
demandés à l'office dans le cadre du prochain contrat d'objectifs
qui sera élaboré entre l'établissement et ses tutelles.
Pour la forêt privée, des actions budgétaires nouvelles
sont prévues : la restauration des terrains de montagne
bénéficie de 20 millions de francs supplémentaires et les
`investissements et interventions en faveur de la forêt' de 100 millions
de francs supplémentaires. Le Conservatoire de la forêt
méditerranéenne voit sa dotation confortée à 63
millions de francs.
Il faut également souligner la suppression à compter de 2000 des
taxes forestières
8(
*
)
et de
défrichement
9(
*
)
, antérieurement
affectées au compte spécial du trésor " FFN ",
supprimé.
B. LA SUPPRESSION DU COMPTE SPÉCIAL DU TRÉSOR " FONDS FORESTIER NATIONAL "
1. Un financement problématique
A la suite de la réforme de la taxe forestière en 1991, le FFN a connu une baisse brutale de ses recettes annuelles qui se situaient entre 700 et 800 millions de francs en moyenne et sont tombées après 1991 à environ 400 millions de francs, en dépit de mesures de redressement prises en 1994 et 1995 à l'initiative du Sénat. Le relais n'a pu être que partiellement pris par le budget de l'Etat, en raison des efforts de rigueur budgétaire. Votre rapporteur spécial s'est régulièrement inquiété du financement du FFN.
2. Les conséquences sur les actions en faveur de la forêt
Doté de 417 millions de francs de crédits en
1999, le FFN avait vu ses moyens diminuer après la réforme de la
taxe forestière intervenue en 1991, puisqu'ils ont été
divisés à peu près par deux. Toutefois, ils
représentaient une part significative des crédits
consacrés à la forêt par le ministère de
l'agriculture, avec environ un quart du total.
Le tableau ci-après expose la nature des interventions du FFN
programmées pour l'année en cours.
Les
dotations du FFN en 1999
(crédits de paiement)
(en millions de francs) |
|
Crédits d'investissement |
26,6 |
Financement d'activités forestières d'intérêt général |
186 |
Subventions dont : |
|
- Boisements, reboisements, conversion et gestion des forêts de production |
119,7 |
- Prêts |
44,4 |
Sous-total |
257 |
Crédits de fonctionnement : |
|
Matériels et frais de fonctionnement |
17,5 |
Subventions à divers organismes dont : |
141 |
- Centre technique du bois et de l'ameublement |
50 |
- Centre national de développement du bois |
25 |
- Centres régionaux de la propriété forestière |
37,5 |
- Prêts |
1,5 |
Sous-total |
160 |
Total |
417 |
Les
subventions du FFN en 1999 se partageaient entre des crédits
d'investissement pour 61,6 % destinés pour à peu près
la moitié d'entre eux à l'effort de boisement, et des
crédits de fonctionnement pour 38,4 % du total principalement
voués à assurer la promotion de la filière-bois.
Au fil du temps, les contraintes financières rencontrées par le
FFN ont conduit à une érosion des moyens consacrés aux
investissements, en niveau absolu après la réforme de la taxe
foncière, mais aussi en pourcentage.
3. Le projet du Gouvernement
Pour
éviter de faire supporter aux industriels de la filière bois le
coût des actions forestières envisagées (ils sont
redevables de la taxe forestière qui finance le FFN), il est
proposé dans le projet de loi de finances pour 2000 de transférer
l'ensemble des dépenses du FFN au budget de l'Etat.
Sont ainsi transférés au ministère de l'agriculture et de
la pêche 417 millions de francs qui correspondent aux
dépenses du FFN telles qu'elles figurent dans la loi de finances
initiale pour 1999 ; ces crédits ont été
répartis sur les différents chapitres budgétaires en
fonction des dépenses qu'ils finançaient.
Les recettes entreront dans les ressources générales du budget de
l'Etat à l'exception de la taxe sur le défrichement et de la taxe
forestière qui sont supprimées. Ainsi, le compte spécial
du Trésor FFN pourrait être clos au 31 décembre 1999.
Cette suppression a pour conséquence de faire du budget de l'agriculture
le seul support du soutien public à la forêt française.
4. Une vigilance s'impose
Il
faut néanmoins veiller à ce que l'effort public à
destination de la forêt ne se relâche pas après la
suppression envisagée du FFN.
En l'état, les concours publics à la forêt ne ressortent
pas compromis de la suppression du FFN.
Outre l'allégement des charges imposées à la
filière pour un montant de 350 millions de francs dû à
la suppression proposée des taxes forestière et de
défrichement, les crédits budgétaires s'accroissent
passant de 1.736,6 à 1.927,2 millions de francs entre les lois de
finances initiales 1999 et 2000.
Comparaison des dotations des lois de finances initiale 1999 et 2000 pour la forêt (1)
(en millions de francs) |
||
Engagements totaux en millions de francs |
LFI 1999 |
PLF 2000 |
recherche (forêt, bois) |
20,6 |
29,5 |
développement forestier |
116,1 |
138,3 |
inventaire forestier national |
42,4 |
33,1 |
versement compensateur (forêts communales) |
878 |
957 |
protection (incendie, terrains de montagne, dunes) |
316 |
332,5 |
travaux (reboisement, voirie forestière) |
237,9 |
287,7 |
aval de la filière |
110,1 |
135 |
fonctionnement spécifique |
10 |
10 |
acquisitions |
5,5 |
3,9 |
TOTAL |
1.736,6 |
1.927,2 |
(1) Hors versement du budget européen
Il convient de conforter cette tendance et la suppression du FFN invite, compte
tenu de l'éparpillement des crédits forestiers qui en
résultera et d'un légitime souci de lisibilité
budgétaire, à demander au Gouvernement de rendre compte
annuellement au Parlement des crédits publics consacrés à
la forêt et de leur évolution.
III. " POURSUIVRE LES EFFORTS D'AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ SANITAIRE DES ALIMENTS "
La crise
de la vache folle et le développement de la culture des plantes
transgéniques ont imposé un effort accru dans le domaine de la
sécurité et de la qualité alimentaires. L'enveloppe
prévue pour 2000 est en augmentation de
6 %
et atteint
921
millions de francs
.
Il faut remarquer l'inscription de 20 millions de francs pour le système
informatique et 37 millions de francs pour des actions locales en faveur de
l'identification permanente généralisée des bovins
(IPG)
requise par les autorités communautaires et qui doit permettre
une traçabilité intégrale des bovins. Toutefois, il est
à craindre que les surcoûts de l'application de ce
règlement communautaire ne soient répercutés sur les
éleveurs.
Les moyens consacrés à la biovigilance et aux missions de
contrôle sanitaire des végétaux progressent de 13 % et
atteignent 60,5 millions de francs. La sélection
végétale disposera de 8 millions de francs supplémentaires
(soit 14 millions de francs ; + 115 %).
L'agence française de sécurité sanitaire des aliments
(AFSSA) est dotée de 9,6 millions de francs supplémentaires en
dépenses ordinaires et 13,5 millions de francs en crédits de
paiement.
IV. " DÉVELOPPER LA FORMATION ET L'EMPLOI DES JEUNES "
A. L'ENSEIGNEMENT ET LA FORMATION
Les
crédits consacrés à l'enseignement agricole
s'établissent pour 2000 à environ
7.140 millions de
francs
, en augmentation par rapport à 1999
(+ 3,6 %).
Toutefois, il faut remarquer un tassement du rythme de progression de ces
crédits après les augmentations de 4,7 % en 1998 et de 6,2 %
en 1999.
Pour
l'enseignement public
, les crédits s'établissent
à 3.551 millions de francs, en augmentation de
3,8 %.
230 postes
d'enseignants et autres personnels seront créés.
En outre,
un effort de déprécarisation est mis en oeuvre pour 149 agents de
l'enseignement agricole. En effet, selon un rapport de l'inspection
générale de l'agriculture remis en mai 1998, 25 % des
5.600 enseignants et un tiers de 6.000 personnels administratifs se
trouvaient en situation précaire. Ce même rapport préconise
la titularisation de plus de 2.000 personnes sur cinq ans.
Pour
l'enseignement privé
, les crédits
s'élèvent à 2.893 millions de francs pour 2000, en
progression de
3,9 %.
Les crédits consacrés à l'aide aux familles
s'établissent à 530 millions de francs, en augmentation de
1,8 % par rapport à 1999. Le fonds social lycéen,
créé en 1998 et destiné aux élèves issus de
familles défavorisées, voit ses crédits passer de 10
à 12 millions de francs, en augmentation de + 20 % pour 2000. Les
bourses atteignent 530 millions de francs en hausse de 2 % par rapport à
1999 et 12 millions de francs sont consacrés à la lutte contre
l'exclusion sociale dans les lycées agricoles.
B. L'INSTALLATION DES JEUNES
L'objectif
fixé par le ministère
était de 10.000 installations aidées
de jeunes agriculteurs
en 1999. Il semblerait que la réalité soit bien inférieure
à cet objectif avec moins de 7.000 installations aidées, en
diminution de 15 % par rapport à 1998. Cette année, aucun
objectif chiffré ambitieux n'est donné.
En 2000, l'effort budgétaire ne semble pas à la hauteur pour
enrayer ce phénomène :
les crédits de la dotation aux jeunes agriculteurs (DJA) sont
amputés de 155 millions de francs pour abonder le fonds de financement
des CTE : ils passent donc de 645 millions de francs en 1998 et 1999
à 490 millions de francs en 2000 ;
le fonds d'installation en agriculture (FIA) créé en 1998
n'est plus doté en 2000 : tous ses crédits (160 millions de
francs en 1998 et 145 millions de francs en 1999) ont été
redéployés vers le fonds de financement des CTE.
Le ministre a indiqué que pour les installations qui ne seraient pas
éligibles au fonds de financement des CTE pourraient toutefois
être financées "
par les mesures `installations' des
contrats de plan Etat-régions et par les abondants reliquats du FIA des
exercices antérieurs dont le ministre a obtenu qu'ils ne fassent pas
l'objet d'annulations en loi de finances rectificative
".
Votre rapporteur spécial estime néanmoins
qu'il est de
mauvaise politique de supprimer ainsi les dotations d'actions utiles,
spécifiquement dédiées à l'installation des
jeunes,
au profit d'un fonds " multifonctionnel ". Moins de
quatre ans après la " Charte à l'installation ", il
s'agit d'un mauvais signal envoyé aux jeunes qui souhaitent s'installer.
En outre, votre rapporteur spécial trouve regrettable que le dispositif
de financement des installations soit modifié presque chaque
année.
CHAPITRE III
LE BUDGET DE L'AGRICULTURE ET DE LA
PÊCHE
EN PERSPECTIVE
I. LES DÉPENSES DU MINISTÈRE DANS L'ENSEMBLE DES DÉPENSES PUBLIQUES BÉNÉFICIANT À L'AGRICULTURE
La
présentation du budget du ministère de l'agriculture s'accompagne
chaque année, en annexe du projet de loi de finances, de celle de
l'ensemble des dépenses bénéficiant à l'agriculture
et à la forêt. Cette présentation permet de comparer
l'évolution des crédits du ministère avec celle des
financements en provenance d'autre sources.
Le tableau présenté ci-dessous fait apparaître pour 2000
une
diminution de 1,5 % de l'ensemble des concours publics
(- 2,1 %
hors BAPSA).
Il apparaît pour 2000, que sur un
montant total de 170 milliards de
francs
consacrés à l'agriculture, le ministère de
l'agriculture et de la pêche contribuera à hauteur de 60 %, les
autres ministères de 2 % et l'Union européenne de 38 %.
Si l'on raisonne hors BAPSA, ces pourcentages deviennent : 31 % pour
le ministère de l'agriculture et de la pêche, 4 % pour les autres
ministères et 65 % pour l'Union européenne.
Ces pourcentages ne sont pas sensiblement différents de ceux
observés en 1999.
Récapitulation des dépenses bénéficiant à l'agriculture et à la forêt
(en millions de francs) |
|||||
Financeur |
1998 |
1999 |
Evolution 98-99 (%) |
2000 |
Evolution 99-00 (%) |
Ministère de l'agriculture et de la pêche : |
101.350 |
102.091 |
+ 0,7 % |
101.780 |
- 0,3 % |
* Budget général (hors pêche) |
35.502 |
33.360 10( * ) |
- 6,0 % |
28.842 |
+ 3,0 % |
* Budget des charges communes 11( * ) |
- |
- |
- |
3.958 |
- |
* BAPSA 12( * ) |
63.580 |
66.448 |
+ 4,5 % |
67.297 |
+ 1,3 % |
* Comptes spéciaux du Trésor 13( * ) |
2.267 |
2.282 |
+ 0,7 % |
1.683 |
- 26,2 % |
Autres ministères : |
4.099 |
4.197 |
+ 2,4 % |
4.271 |
+ 1,8 % |
* Recherche |
3.661 |
3.747 |
+ 2,3 % |
3.814 |
+ 1,8 % |
* Intérieur |
356 |
366 |
+ 2,8 % |
372 |
+ 1,6 % |
* Travail |
83 |
85 |
+ 2,8 % |
85 |
+0,6 % |
Estimation des dépenses agricoles de l'UE bénéficiant à la France |
66.337 |
66.812 |
+ 0,7 % |
64.394 |
- 3,6 % |
TOTAL |
171.786 |
173.100 |
+ 0,8 % |
170.445 |
- 1,5 % |
TOTAL hors BAPSA 14( * ) |
99.882 |
101.293 |
+ 1,4 % |
99.190 |
- 2,1 % |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
II. L'APPLICATION DES LOIS LAISSE PARFOIS À DÉSIRER
A. EXÉCUTION DES LOIS DE FINANCES
Quelques
remarques ont été faites par la Cour des comptes
15(
*
)
sur l'exécution des crédits
votés en lois de finances pour 1998.
En particulier, la Cour souligne des répartitions de crédits
hasardeuses entre dépenses en capital (chapitre 61-02) et
dépenses de fonctionnement (chapitre 41-31) pour un montant de 4,5
millions de francs. Par ailleurs, elle rappelle qu'en dépit
d'insuffisances de crédits notables dès 1997 sur le chapitre
37-91, celui-ci n'a pas été mieux doté en loi de finances
initiale pour 1998 entraînant des dépenses supérieures de
29 % aux crédits ouverts.
B. DEMANDE DE RAPPORT
L'article 124 de la loi de finances pour 1997
16(
*
)
prévoyait le dépôt, avant le 30
juin 1997, d'un
rapport relatif à l'incidence sur le budget de l'Etat
du programme de maîtrise des pollutions d'origine agricoles (PMPOA).
Un tel rapport n'a jamais été déposé sur le bureau
des assemblées.
Une mission conjointe de l'Inspection générale de l'agriculture
et de l'Inspection générale des finances achève
actuellement un rapport sur l'évaluation de ce programme mais celui-ci
est actuellement gardé secret. La volonté du législateur
n'a pas été respectée.
De plus ce rapport contient des chiffrages du coût budgétaire
passé et à venir du PMPOA qui intéressent la
Représentation Nationale chargée d'en voter la reconduction des
crédits.
Votre rapporteur spécial trouve que cet " oubli " est d'autant
plus préoccupant que de plus en plus les ministres acceptent de telles
dispositions renvoyant à un rapport pour repousser l'examen d'un sujet
à plus tard.
C. PARUTION DES DÉCRETS
Votre rapporteur spécial tient également à souligner la parution relativement tardive de décrets relatifs à diverses redevances sanitaires que le Parlement avait votées dans l'urgence en décembre dernier en raison de retards dans la transposition de directives communautaires. Ces redevances avaient été introduites par voie d'amendement à l'Assemblée nationale sur le projet de loi de finances rectificative pour 1998 1 et les principaux décrets, qui ne sont pas encore tous parus, n'ont été publiés au Journal officiel qu'en septembre 1999.
CHAPITRE IV
OÙ EN EST LA FISCALITÉ
AGRICOLE ?
I. QUELQUES MODIFICATIONS PONCTUELLES EN L'ABSENCE D'UNE RÉFORME D'ENVERGURE
A. DES MESURES FISCALES TRÈS PONCTUELLES
L'année 1999
a vu l'instauration de
nouvelles
dispositions fiscales
spécifiques au secteur agricole : la
création de la redevance sanitaire pour le contrôle de certaines
substances et de leurs résidus, l'extension de la redevance sanitaire de
découpage au gibier sauvage, la création des redevances
sanitaires d'abattage et de découpage et des redevances sanitaires
sur les produits de la pêche et de l'aquaculture (ces redevances sont
issues de la transposition de directives communautaires par la loi de finances
rectificative pour 1998
17(
*
)
) ; l'extension de
la déduction pour investissement à l'acquisition de parts de
coopératives agricoles (en loi d'orientation agricole
18(
*
)
).
Pour l'année 2000,
d'autres dispositions devraient voir le jour.
Le
projet de loi de finances pour 2000
contient à ce stade
plusieurs propositions relatives à la fiscalité agricole :
- à l'initiative du Gouvernement : suppression des taxes de
défrichement et forestière ;
- à l'initiative de l'Assemblée nationale :
exonération de TVA et de droits d'enregistrement pour l'ensemble des
opérations des SAFER
19(
*
)
(articles
4
bis
et 64
bis
) ; possibilité pour les
viticulteurs soumis au régime simplifié d'imposition de
comptabiliser leurs stocks au prix de revient effectif et de constituer des
provisions pour dépréciation de ces stocks
(article 24
ter
) ; reconduction de l'abattement de 50 %
sur les bénéfices au profit des jeunes agriculteurs (article 63
bis
) ;
- à l'initiative du Sénat : possibilité
d'établir un résultat fiscal intermédiaire pour les
sociétés de personnes dans lesquelles un associé vend ses
parts en cours d'exercice (article 2
bis
F) ; allégement de la
taxe d'équarrissage pour les artisans bouchers et charcutiers (article
16
bis
) ; unification du régime des sanctions applicables en
cas de remise en cause de l'apport d'une exploitation individuelle à une
société (article 24
septies
).
Dans le
projet de loi de financement de la sécurité sociale
pour 2000,
il faut rappeler le projet du gouvernement d'instaurer un
nouveau compartiment de la
TGAP sur les produits
phytosanitaires
20(
*
)
(article 4).
La taxe sur les produits phytosanitaires 21( * )
L'objectif de cette taxe est de réduire l'usage des
phytosanitaires qui font peser de nombreux risques sur la santé (eau,
air, aliments, usage professionnel).
Une taxation au premier gramme avec une intensité différente
selon sept grandes classes de toxicité est prévue. Le produit
attendu de cette taxe est de l'ordre de 300 millions de francs soit environ 2,5
% du chiffre d'affaires de l'industrie phytosanitaire.
Votre rapporteur spécial tient à rappeler qu'il existe
aujourd'hui des dispositifs réglementaires ayant le même objectif,
comme Phyto-Mieux et que les produits concernés font
déjà l'objet d'une homologation. En outre, il faut remarquer
qu'une bonne partie de la pollution issue des phytosanitaires provient de la
non-reprise d'emballages vides ou d'une mauvaise utilisation des
pulvérisateurs.
Il estime qu'il conviendrait que les revenus tirés d'une telle taxe soit
réalloués au secteur agricole pour en alléger les
conséquences sur le revenu des agriculteurs.
Votre rapporteur
spécial s'étonne que le produit de cette taxe aille abonder le
fonds de compensation des allégements de charges prévus par le
projet de seconde loi sur les 35 heures.
En outre, l'Assemblée nationale a élargit le dispositif
d'exonération de cotisations sociales pour les jeunes agriculteurs
(article 4
bis
).
B. DANS L'ATTENTE D'UNE REMISE À PLAT DE LA FISCALITÉ AGRICOLE
Votre
rapporteur spécial souhaiterait toutefois qu'une
réforme
d'ensemble de la fiscalité agricole
soit menée. Les rapport
prévus à l'article 141 de loi d'orientation agricole
précitée devraient être rendus au 1
er
avril
2000. Ils ont été confiés par le Premier ministre à
deux parlementaires en mission, nos collègues députés
Béatrice Marre et Jérôme Cahuzac.
Votre rapporteur spécial veillera à ce que le Gouvernement en
tire les conséquences nécessaires. Il souhaite également
que le projet de loi de modernisation et d'orientation forestière qui
devrait être présenté prochainement au Parlement comporte
un volet fiscal.
II. L'AUGMENTATION INJUSTIFIÉE DES TAXES PESANT SUR LES AGRICULTEURS POUR FINANCER LE FONDS NATIONAL DE GARANTIE DES CALAMITÉS AGRICOLES (ARTICLE 64)
A. LA SITUATION ACTUELLE
1. Le Fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA)
a) La mission du FNGCA
Le FNGCA
est issu de la loi n° 64-706 du 10 juillet 1964 qui met en place un
régime de garantie contre les calamités agricoles.
Aux termes de l'article L. 361-1 du Code rural, le FNGCA est chargé de
prévenir et d'indemniser les dommages matériels causés aux
exploitations agricoles par les calamités agricoles. Ce fonds est, en
outre, chargé de favoriser le développement de l'assurance contre
les risques agricoles.
b) L'indemnisation par le FNGCA
Pour se
prémunir contre les aléas, notamment climatiques, les
agriculteurs peuvent souscrire, à titre préventif, une assurance.
Faute d'assurance, les victimes d'un sinistre pourront solliciter l'octroi de
prêts spéciaux auprès des caisses de crédit agricole
mutuel et le versement d'indemnités servies par le FNGCA.
Le FNGCA indemnise " les
dommages causés aux exploitants par les
calamités agricoles
telles qu'elle sont définies à
l'article L. 361-2 "
22(
*
)
.
Aux termes de cet article, " sont considérés comme
calamités agricoles (...) les dommages non assurables d'importance
exceptionnelle dus à des variations anormales d'intensité d'un
agent naturel, lorsque les moyens techniques de lutte préventive ou
curative employés habituellement dans l'agriculture n'ont pu être
utilisés ou se sont révélés insuffisants ou
inopérants ".
La
constatation du caractère de calamités agricoles fait
l'objet d'un arrêté
conjoint du ministre de l'agriculture et
du ministre chargé de l'économie et des finances, sur proposition
du préfet et après consultation de la Commission nationale des
calamités agricoles.
L'indemnité allouée ne peut dépasser 75 % des dommages
subis ni le montant de la valeur de ces biens convenue au contrat d'assurance
qui les couvre. En moyenne, les niveaux d'indemnisation sont relativement
faibles (de l'ordre de 30 %). Depuis sa création, le FNGCA a
indemnisé les conséquences pour 50 % de sécheresses,
pour 27 % de gelées et pour 17 % d'inondations.
2. Le financement du FNGCA et ses enjeux
a) Le financement du FNGCA
Aux
termes de l'article L. 361-5 du code rural, les ressources du FNGCA
affectées aux indemnisations des calamités agricoles sont les
suivantes :
"
Une
contribution additionnelle
aux primes ou cotisations
afférentes aux conventions d'assurance couvrant, à titre exclusif
ou principal, les dommages aux cultures, aux récoltes, aux
bâtiments et au cheptel, mort ou vif, affectés aux exploitations
agricoles
".
Cette contribution comporte deux taux applicables : l'un de 10 %
pour les conventions d'assurance contre l'incendie, l'autre de 5 % sur les
autres conventions d'assurance.
Cependant, depuis 1992 pour cinq ans, puis pour les années 1997, 1998 et
1999, ces taux ont été majorés respectivement à 15
% et 7 %
23(
*
)
.
Une contribution additionnelle particulière applicable aux
exploitations conchylicoles.
Une
subvention inscrite au budget de l'Etat
et dont le montant
doit être
au moins égal
au produit des contributions
précédentes.
C'est donc l'affirmation d'un
principe de parité
dans le
financement du FNGCA entre l'Etat et les agriculteurs.
Une contribution additionnelle complémentaire
de 7 % sur
toutes les primes ou cotisations afférentes aux conventions d'assurance
couvrant les risques de responsabilité civile et de dommages relatifs
aux véhicules utilitaires affectés aux exploitations agricoles.
Elle a été instituée
à titre exceptionnel
à partir du 1
er
janvier 1987 et en principe pour 10 ans. Elle
devait disparaître au 31 décembre 1996 mais sa perception a
été prorogée en 1997, en 1998 et en 1999.
b) Les enjeux du financement du FNGCA
On
observe sur les dernières années les faits suivants :
Les ressources du FNGCA n'ont pas toujours été
suffisantes
pour faire face à des calamités importantes et
répétées. En particulier, des difficultés de
financement récurrentes depuis le début des années 1980
ont parfois conduit le FNGCA à "
sortir du cadre fixe de la
loi
", selon la Cour des Comptes. Toutefois, la situation
financière du FNGCA s'est améliorée depuis le début
des années 1990 et cette amélioration s'est même
confirmée en 1998 et 1999, en dépit de l'indemnisation des
sinistres importants survenus en 1997 et 1998.
Un déséquilibre se creuse entre la participation de
l'Etat et celle des professionnels qui devraient en principe être
à parité
24(
*
)
. Depuis
1993, on observe un désengagement de l'Etat qui ne respecte plus le
principe de parité.
B. LE PROJET DU GOUVERNEMENT
1. La prorogation des majorations des contributions additionnelles
Pour la
quatrième année consécutive
25(
*
)
, le Gouvernement propose de proroger d'un an les
majorations des taux des contributions additionnelles établies au profit
du fonds.
Il est donc prévu de proroger pour 2000 les majorations de taux de la
contribution additionnelle ainsi que la perception de la contribution
additionnelle complémentaire.
Lors de sa séance du 3 juin 1999, la Commission nationale des
calamités agricoles, où sont représentés notamment
les organisations professionnelle agricoles et les assureurs, a donné un
avis favorable au projet du Gouvernement.
2. La question du financement du FNGCA
Cet
article pose la question de la participation des agriculteurs au financement de
la garantie contre les calamités agricoles. En effet, l'an dernier, la
loi de finances pour 1999 avait maintenu la participation majorée des
agriculteurs au financement du fonds, alors même que l'Etat n'accordait
aucune subvention. En effet, la ligne budgétaire consacrée
à l'indemnisation des calamités agricoles
26(
*
)
est passée d'une dotation de 225 millions de
francs en 1998 à une dotation nulle en 1999. Cette situation a
été justifiée par le Gouvernement par le niveau
élevé de trésorerie (1,5 milliard de francs fin juin 1998)
qui devait permettre de faire face aux besoins en 1999.
Cette année, le projet de budget de l'agriculture et de la pêche
prévoit une subvention de l'Etat à hauteur de
50 millions de
francs
, qui reste bien inférieure au produit des majorations de
contributions professionnelles.
Trésorerie du FNGCA
Cumul des opérations enregistrées du 1
er
janvier au 30
juin 1999
(en millions de francs)
Dépenses |
Montant |
Recettes |
Montant |
Indemnités versées depuis le 01/01/1999
|
336,6
|
Reprise du
solde de trésorerie au 31/12/98
|
1 170,8
|
Solde de trésorerie au 30 juin 1999 |
1 321,3 |
-- |
-- |
TOTAL |
1 699,4 |
TOTAL |
1 699,4 |
Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche
C. LA POSITION DE VOTRE COMMISSION
1. Trois remarques
L'attitude du Gouvernement concernant le financement du
FNGCA
semble quelque peu paradoxale
. En effet, il augmente les contributions
additionnelles au motif que le FNGCA a besoin de financement
supplémentaire et dans le même temps augmente modiquement sa
propre participation, arguant de la bonne situation de la trésorerie de
ce fonds.
Le principe de parité
entre le financement par les agriculteurs
et par le Gouvernement semble être, une nouvelle fois, mis à mal.
Le Gouvernement s'en défend en estimant que la parité doit
être évaluée de façon pluriannuelle et qu'il a
contribué au financement du fonds au-delà du principe de
parité à la fin des années 1980 quand celui-ci connaissait
de graves difficultés de financement. Une telle interprétation
conduit toutefois à vider de son sens le principe de parité.
Le recours à un système complexe de surtaxes sur des
contributions additionnelles et de contribution additionnelle
complémentaire
n'est guère satisfaisant.
L'an dernier, il avait été indiqué à votre
rapporteur spécial qu'une baisse des taux de ces contributions serait
vraisemblablement proposée pour l'an 2000 et pourtant rien n'est
prévu en ce sens dans le présent projet de loi.
Une réflexion d'ensemble
s'impose donc sur la mise en place d'un
système global d'assurance contre les aléas de l'activité
agricole.
L'article 18 de la loi d'orientation agricole
prévoit le dépôt d'un rapport dans les six mois (soit avant
janvier 2000) sur la faisabilité de la mise en place d'une
assurance-récolte. Il conviendra de s'assurer que le Gouvernement en
tire toutes les conséquences notamment en ce qui concerne la
réforme du FNGCA.
2. Un amendement
Votre
commission des finances vous propose, comme l'an dernier, de
réduire
les majorations prévues de 50 %.
En effet, au vu de la situation
financière du fonds et de l'équilibre minimum qu'il convient de
respecter entre les contributions de l'Etat et celles des agriculteurs, il
semble légitime de réduire la charge financière pesant sur
ces derniers au titre du financement du fonds de garantie.
Ainsi, les taux de la première contribution additionnelle seraient
réduits à 12,5 % et 6 % et celui de la contribution additionnelle
complémentaire à 3,5 %. Le taux réduit de 5 % pour les
conventions couvrant les dommages aux cultures et la mortalité du
bétail serait conservé.
Présentation des modifications proposées
Contribution |
Taux initial |
Taux majoré |
Taux proposé |
Contribution additionnelle aux primes ou cotisations afférentes aux conventions d'assurance contre l'incendie |
|
|
|
Contribution additionnelle aux primes ou cotisations afférentes aux autres conventions d'assurance |
|
|
|
Contribution additionnelle complémentaire sur toutes les primes ou cotisations afférentes aux conventions d'assurance couvrant les risques de responsabilité civile et de dommages relatifs aux véhicules utilitaires affectés aux exploitations agricoles |
|
|
|
CHAPITRE V
LA MODULATION DES AIDES : UNE BONNE
IDÉE MAL APPLIQUÉE
I. LE PRINCIPE EST INTÉRESSANT
Le 28
juillet 1999, le ministre a présenté un projet de nouveau mode de
répartition des aides à l'agriculture qui "
met l'accent
sur la solidarité (et) la justice sociale
".
En effet,
l'accord de Berlin du 26 mars 1999
autorise les Etats de
l'Union européenne à effectuer un prélèvement sur
les aides directes perçues par les agriculteurs, dans la limite de 20 %
de leur montant total, et à l'utiliser pour augmenter les crédits
destinés au développement rural. Le règlement
européen prévoit l'utilisation de trois critères de
modulation : le montant total des aides directes, la marge brute standard
et l'emploi.
La France est le premier pays de l'Union européenne à mettre en
place ce nouveau dispositif.
II. L'APPLICATION EST HASARDEUSE
Le
ministre a donc décidé de dégager ainsi environ
1 milliard de francs
pour financer les futurs CTE dès la
perception des aides distribuées en novembre-décembre 2000. En
pratique, les crédits supplémentaires issus de la modulation ne
seront donc disponibles
qu'en 2001.
Deux projets de modulation ont été successivement
présentés : le premier en juillet et le second, suite aux
protestations déclenchées par le précédent, lors de
la " table-ronde " sur l'agriculture qui s'est tenue le
21 octobre dernier.
A. LE PROJET INITIAL
La
répartition des aides devait être modulée selon
deux
critères.
Le critère de la marge brute standard ayant
été jugé trop complexe, avaient donc été
retenus les deux critères suivants :
•
le montant total des aides actuelles
: seuls les
agriculteurs recevant plus de 250.000 francs d'aides directes par an auraient
vu le montant de celles-ci diminuer (ce qui correspond à des
exploitations d'au moins 100 hectares de céréales,
protéagineux et oléagineux). Un barème progressif devait
fixer le taux de modulation avec un maximum de 20 % pour les exploitations
bénéficiant de plus de 700.000 francs d'aides annuelles.
•
l'emploi
: pour les groupements, le montant des aides
aurait été divisé par le nombre d'associés actifs
(principe de la transparence des sociétés). Des réductions
forfaitaires sur le montant du prélèvement auraient aussi
été prévues : 15.000 francs par emploi salarié
à temps plein et 5/12
e
des charges sociales (plafonné
à 15.000 francs) pour la main d'oeuvre familiale.
Sur les 680.000 exploitations françaises, 30.000 auraient
été concernées, soit 4 %. Le prélèvement
n'aurait pas représenté en moyenne plus de 3 % du total des aides
accordées aux exploitations françaises. Dans 80 % des cas le
prélèvement aurait été inférieur à 6
% et seuls 1.400 exploitants auraient subi un prélèvement de
20 %.
Mais à bien des aspects la modulation des aides telle que prévue
pour 2000
entraînait des inéquités
et des
effets pervers
:
• ce sont les zones intermédiaires, là où les
rendements sont faibles ou moyens, qui auraient été les plus
touchées (Lorraine, Bourgogne, une partie du Centre,
Poitou-Charentes) ;
• certaines productions étaient très sensibles à la
modulation en raison de leur montant d'aides à l'hectare très
élevé (pomme de terre à fécule et tabac par
exemple ; pour cette dernière production, la modulation risquait de
mettre en cause la survie des tabaculteurs puisque la moitié du revenu
tabacole pourrait être amputée) ;
• les " scopeurs " (exploitants de surfaces en
céréales, oléagineux et protéagineux) auraient
également été fortement mis à contribution (leur
bénéfice après modulation aurait pu diminuer de 77 % dans
certains cas).
Les
critères retenus ne reflétaient absolument pas le
niveau de revenus de l'exploitation
: ce mécanisme
s'apparentait à un impôt sur le chiffre d'affaires.
Le dispositif proposé n'était donc pas acceptable en
l'état.
B. LE DISPOSITIF REVU ET CORRIGÉ
Le
dispositif retenu sera fondé sur
les trois
critères
mentionnés dans le règlement
européen :
1 -
le montant total des aides
: un
prélèvement linéaire de 3 % s'appliquera à la
part des aides au-delà de 30.000 euros soit environ 200.000 francs ;
2 -
l'emploi
: l'assiette des aides fera l'objet d'une
déduction au titre de l'ensemble des emplois de l'exploitation :
la main d'oeuvre familiale, le chef d'exploitation, les co-exploitants au
travers des statuts d'agriculteurs à titre principal et à titre
secondaire et également les conjoints non-coexploitants au travers du
statut de conjoint collaborateur fera l'ojbet d'un abattement
forfaitaire : 30.000 euros pour le chef d'exploitation, 22.500 euros
pour les co-exploitants à titre principal, 7.500 euros pour les
conjoints collaborateurs et les aides familiaux dans le cadre des exploitations
individuelles et des GAEC ;
la main d'oeuvre salariale employée sur les exploitations au
travers d'une déduction de l'ensemble des charges salariales sur
l'assiette d'aides modulables dans la limite d'un plafond de
22.500 euros ;
3-
la marge brute standard (MBS)
qui reflète la
prospérité des exploitations : la modulation ne concernera
que les exploitations ayant une MBS supérieure à 50.000
unités ; en outre, un prélèvement progressif sera
établi entre 0 % pour une MBS de 50.000 unités et 25 %
pour une MBS de plus 150.000 unités ; l'assiette de ce
prélèvement progressif prendra en compte les déductions
opérées au titre de l'emploi.
2 % du montant des aides seront ainsi prélevés pour être
redistribués. 60.000 exploitations, soit une exploitation sur onze,
seront concernées. Le montant moyen sera de 17.000 francs pas
exploitation, soit 5 % du montant des aides reçues. Pour 43.000
exploitations (71 %), le taux de modulation sera inférieur à
5 %.
Ce nouveau dispositif correspond donc à une dilution de la modulation
sur un nombre accru de bénéficiaires d'aides.
Si ce dispositif semble préférable, en première analyse,
au précédent, il n'en demeure pas moins peu satisfaisant car
extrêmement complexe. Un décret devra intervenir dans le courant
de l'année prochaine pour en préciser les
modalités, et en particulier en clarifier les circuits de
financement.
Votre rapporteur spécial s'inquiète que, comme dans le cadre de
la politique des 35 heures, il
faille trouver " coûte que
coûte " des ressources nouvelles dans des échéances
brèves
et qu'ainsi les dispositifs de financement proposés
à la Représentation Nationale ne soient pas totalement
satisfaisants.
ANNEXE
LES MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
I.
LES ARTICLES ADDITIONNELS RATTACHÉS
A l'initiative du Gouvernement, l'Assemblée nationale a adopté
cinq articles additionnels rattachés au budget de l'agriculture et de la
pêche que votre commission des finances vous propose d'adopter :
pour quatre d'entre eux ils réalisent une louable revalorisation des
petites retraites agricoles et le cinquième est favorable aux
SAFER
27(
*
)
.
A. L'ARTICLE 64 A (NOUVEAU)
L'article 64 A (nouveau) prévoit pour l'année 2000 la mise en
oeuvre de la 3
ème
étape du plan pluriannuel de
revalorisation des petites retraites. La mesure relève, pour une
carrière pleine, de 200 francs par mois, les montants minimums de
pension des chefs d'exploitation, veuves, conjoints et aides familiaux, pour un
coût en année pleine de 1,6 milliard de francs.
Montant des pensions minimales de vieillesse après une
carrière complète
dans le régime des exploitants
agricoles en 1999 et en 2000
(en tenant compte de la mesure prévue
pour 2000)
Catégorie |
1999 |
2000 |
Chefs d'exploitation |
3.000 |
3.200 |
Veufs et veuves |
2.800 |
3.000 |
Aides familiaux et ceux ayant une carrière dite " mixte ", seuls |
2.500 |
2.700 |
Conjoints et ceux ayant une carrière dite " mixte ", mariés |
2.200 |
2.400 |
Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche
Cette mesure concernera 776.000 retraités dont 36.000
unipensionnés à carrière non salariée agricole
comprise entre 32,5 et 27,5 ans qui avaient jusqu'ici été exclus
des autres revalorisations en raison d'une durée de carrière
insuffisante.
B. L'ARTICLE 64 B (NOUVEAU)
L'article 64 B (nouveau) assouplit le dispositif de rachat de points de
retraite proportionnelle pour les conjoints collaborateurs d'exploitation ou
d'entreprise agricole, en supprimant une condition de délai.
Il est en effet prévu dans la loi d'orientation agricole que les
conjoints ayant choisi le nouveau statut de " conjoint
collaborateur " peuvent racheter des droits à la pension de
retraite proportionnelle moyennant le versement de cotisations
afférentes aux périodes antérieures au 1
er
janvier 1999 pendant lesquelles les conjoints avaient cotisé et acquis
des droits au régime d'assurance vieillesse des non salariés
agricoles. Cette acquisition doit actuellement se faire dans le délai de
deux ans suivant la publication de la loi d'orientation agricole. La
suppression de la condition de délai rend le dispositif plus souple pour
l'assuré comme pour la caisse gestionnaire.
C. L'ARTICLE 64 C (NOUVEAU)
L'article 64 C (nouveau) assouplit les conditions et les modalités
d'attribution gratuite de points de retraite proportionnelle :
désormais toutes les années donneront droit à distribution
de points gratuits (sans plafond de nombre maximal de points) et elles seront
comptabilisées en tenant compte de la carrière réelle de
la personne concernée . En raison de la publication tardive de la
loi d'orientation agricole qui a créé le statut de
" conjoint collaborateur ", cet article permet également aux
conjoints collaborateurs ayant opté pour ce statut avant le
1
er
juillet 2000 de bénéficier des avantages qui y
sont attachés de façon rétroactive au 1
er
janvier 1999. En contrepartie, il est prévu qu'ils acquittent la
cotisation prévue au titre de 1999 et 2000
28(
*
)
.
D. L'ARTICLE 64 D (NOUVEAU)
L'article 64 D (nouveau) vise à permettre l'attribution de points de
retraite proportionnelle gratuits à certains chefs d'exploitation partis
en retraite en 1997. Il s'agit d'une mesure d'équité
destinée à éviter une pénalisation de cette
catégorie particulière qui a trop de points pour
bénéficier des revalorisations accordées aux conjoints, et
pas assez d'années d'exercice pour prétendre à celles des
chefs d'exploitation.
E. L'ARTICLE 64 BIS (NOUVEAU)
Ce article vise à étendre le régime d'exonération
des droits d'enregistrement en faveur des SAFER à l'ensemble de leurs
opérations, élargies à la suite du vote de la loi
d'orientation agricole. Le coût de cette mesure est d'environ 14 millions
de francs.
II. LES MODIFICATIONS DE CRÉDITS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Les majorations de crédits non reconductibles concernent le
titre IV
pour un montant de
2,41 millions de francs
et le
titre VI
pour un montant de
0,55 million de francs
(en
crédits de paiement et en autorisations de programme).
Les chapitres concernés sont les suivants :
• le chapitre 43-22 article 20 " Enseignement et formation agricoles
privés - Subventions de fonctionnement aux établissements
d'enseignement agricole privés " pour un montant de 0,5 million de
francs ;
• le chapitre 44-53 article 30 " Interventions en faveur de
l'orientation et de la valorisation de la production agricole - Actions de
promotion " pour un montant de 0,17 million de francs ;
• le chapitre 44-70 article 30 " Promotion et contrôle de la
qualité - Promotion de la qualité alimentaire " pour un
montant de 0,15 million de francs ;
• le chapitre 44-80 article 10 " Amélioration du cadre de vie
et aménagement de l'espace rural - Animation en milieu rural " pour
un montant de 1,21 million de francs ;
• le chapitre 44-80 article 21 " Amélioration du cadre de vie
et aménagement de l'espace rural - Interventions pour
l'aménagement rural " pour un montant de 0,23 million de
francs ;
• le chapitre 44-80 article 40 " Amélioration du cadre de vie
et aménagement de l'espace rural - Potentialités de l'appareil de
production agricole " pour un montant de 0,15 million de francs ;
• le chapitre 61-61 article 20 " Amélioration des conditions
de stockage, de transformation et de commercialisation des produits agricoles.
Investissements d'intérêt régional " pour un montant
de 0,05 million de francs en crédits de paiement et en autorisations de
programme ;
• le chapitre 66-20 article 20 " Enseignement et formation agricoles
- Enseignement technique agricole privé " pour un montant de 0,5
million de francs en crédits de paiement et en autorisations de
programme.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mercredi 27 octobre 1999 sous la
présidence
de M. Alain Lambert, président, la commission a procédé
à
l'examen
des crédits du
budget de l'agriculture et de
la pêche pour 2000 et de l'article 64 rattaché,
sur le
rapport
de
M. Joël Bourdin, rapporteur spécial
.
M. Joël Bourdin, rapporteur spécial
, a indiqué que le
budget de l'agriculture et de la pêche n'était pas, pour le
Gouvernement, une priorité. Il a souligné qu'en apparence le
projet de budget proposé pour 2000 diminuait de 13,5 % mais qu'en
réalité cette réduction, hors subvention au budget des
prestations sociales agricoles (BAPSA) et à périmètre
constant, n'était que de 0,5 % par rapport aux crédits
votés pour 1999. Parmi les modifications de structure de ce budget, il a
indiqué que la subvention budgétaire d'équilibre au BAPSA
était désormais inscrite au budget des charges communes et que le
compte spécial du Trésor " fonds forestier national "
(FFN) était supprimé, et ses dépenses
intégrées dans le budget de l'agriculture et de la pêche.
M. Joël Bourdin, rapporteur spécial
, a indiqué que
les dépenses ordinaires augmentaient fortement sous l'impact de diverses
mesures de politique générale de la fonction publique, mais aussi
de décisions propres au ministère de l'agriculture. S'agissant
des dépenses d'intervention il a mentionné leur diminution,
essentiellement due à des modifications de périmètre ainsi
qu'à la diminution automatique des charges de bonification. Il a
souligné l'augmentation rapide des dépenses en capital en raison
de la budgétisation du FFN et d'un effort accru en faveur de
l'enseignement et de la recherche agricoles.
Il a ensuite commenté les quatre priorités du ministre de
l'agriculture et de la pêche pour 2000. Sur le financement des contrats
territoriaux d'exploitation (CTE), il s'est dit en désaccord avec les
modalités de financement retenues et notamment le redéploiement
de crédits, au détriment d'actions en faveur de l'installation en
agriculture, et la modulation des aides agricoles communautaires. Sur le
financement des actions en faveur de la forêt et les crédits
d'amélioration de la qualité sanitaire, il s'est dit largement en
accord avec les orientations proposées. Enfin, s'agissant de la
formation et de l'emploi des jeunes, il a reconnu que l'effort était
indéniable en matière d'enseignement agricole mais il a
estimé que le signal donné en matière d'installation
était très mauvais, dans la mesure où le fonds
d'installation en agriculture créé il y a moins de deux ans
était asséché en 2000 et les crédits de la dotation
aux jeunes agriculteurs amputés d'un quart.
A l'issue de cette présentation générale,
M. Joël
Bourdin, rapporteur spécial
, a rappelé à ses
collègues qu'un article de la loi de finances pour 1997 faisait
obligation au Gouvernement de déposer un rapport sur l'incidence pour le
budget de l'Etat du programme de maîtrise des pollutions agricoles
(PMPOA). Soulignant que le Parlement n'en avait jamais été
destinataire et rappelant que le PMPOA allait avoir un impact budgétaire
considérable, il a estimé qu'il serait juste que la
représentation nationale ait accès aux conclusions d'un rapport
récemment remis sur le même sujet et actuellement tenu
confidentiel.
S'agissant de la fiscalité agricole, il a répété
son souhait de voir le Gouvernement déboucher sur des propositions
concrètes à la suite du dépôt prévu en mars
2000 du rapport d'un parlementaire en mission. Il a rappelé que le
projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000
prévoyait la création d'un nouveau compartiment de la taxe
générale sur les activités polluantes (TGAP) concernant
les produits phytosanitaires. Il s'est étonné que le produit de
cette taxe prélevée sur les agriculteurs ne retourne pas à
des actions de résorption des pollutions agricoles, mais aille financer
la réduction du temps de travail.
Enfin,
M. Joël Bourdin, rapporteur spécial
, a
critiqué les modalités pratiques de modulation des aides
communautaires destinée à financer les CTE l'an prochain.
Remarquant que le revenu tiré des exploitations n'entrait pas dans les
critères retenus, il a estimé que le système
proposé était inéquitable et potentiellement dangereux
pour la survie de certaines exploitations.
En conséquence de ces observations, M. Joël Bourdin, rapporteur
spécial, a proposé le rejet des crédits de l'agriculture
et de la pêche.
M. Alain Gérard, rapporteur pour avis de la commission des affaires
économiques sur les crédits de la pêche, a indiqué
que les crédits de ce secteur était en hausse
modérée et que sur ce point le projet de budget était tout
à fait convenable.
M. Bernard Dussaut, rapporteur pour avis de la commission des affaires
économiques
sur les crédits des industries agro-alimentaires,
a noté quant à lui que le projet de budget contenait des efforts
en matière de qualité sanitaire des aliments. Il a toutefois
regretté la diminution des aides accordées à la
Société pour l'expansion des ventes agro-alimentaires
françaises (Sopexa).
M. François Trucy
a souhaité avoir de plus amples
informations sur les crédits de la recherche agricole et sur la
qualité générale de celle-ci.
Au sujet de la pêche,
M. Michel Sergent
a alerté le
rapporteur spécial sur des cas où la taxe sur la valeur
ajoutée était payée deux fois sur les produits. Il a
également souhaité connaître le sentiment du rapporteur
spécial sur la possibilité d'instaurer comme en agriculture, une
Charte de l'installation pour les jeunes pêcheurs.
M. Joseph Ostermann
s'est inquiété d'un possible transfert
des charges vers les collectivités locales suite au désengagement
apparent de l'Etat sur la question des installations en agriculture. Il a
également évoqué le coût très important du
programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole.
S'agissant de la disparition du compte spécial du Trésor
" fonds forestier national ",
M. Roland du Luart
a
souhaité connaître l'avis du rapporteur spécial. Il a
également demandé s'il lui semblait garanti que les mêmes
actions continuent d'être financées dans les années
à venir.
M. Jacques Oudin
a critiqué l'instauration de la TGAP qui
opérera selon lui une confiscation de ressources issues du monde
agricole au détriment d'actions de résorption des pollutions
agricoles. Qualifiant cet impôt de nouvelle " gabelle ", il a
estimé qu'il constituait une aberration à bien des points de vue,
fiscal, économique, environnemental et agricole. S'agissant du secteur
de la pêche et évoquant en particulier la question des filets
maillants dérivants, il a estimé que les situations entre pays
européens étaient contrastées et souvent
inéquitables. Il a évoqué les négociations en cours
dans le cadre du cinquième plan d'orientation de la pêche
(POP V) ainsi que les difficultés du mareyage en France.
M. Philippe Adnot
a souhaité connaître le sentiment du
rapporteur spécial sur la question de l'embargo décidé par
la France sur le boeuf britannique et des menaces de boycott qui y
répondent outre-Manche. Il a également évoqué la
possibilité d'intégrer un nouveau critère dans les calculs
de modulation des aides agricoles européennes, celui de la marge brute
standard.
M. René Ballayer
a tenu à savoir ce que recouvrait
l'article 10 " Anciens harkis " du chapitre 35-92
" Forêts : travaux d'entretien ", doté de 60
millions de francs.
M. Michel Moreigne
s'est dit étonné des apparentes
contradictions de la note de présentation de M. Joël Bourdin quant
à l'évolution générale des crédits
étudiés. Il a tenu en outre à connaître les aides
à l'acquisition de forêts dont pouvaient bénéficier
les communes forestières.
M. Jacques Pelletier
a demandé au rapporteur spécial
quelques précisions sur l'insuffisance des effectifs dans l'enseignement
agricole public.
M. Alain Lambert, président
, s'est dit inquiet de la disparition
des crédits destinés à l'installation des jeunes en
agriculture dans le fonds de financement des CTE.
En réponse à MM. Alain Gérard, Michel Sergent et Jacques
Oudin au sujet des crédits de la pêche,
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial
, s'est engagé à réserver un
développement à ce secteur dans son rapport écrit. Il a
trouvé intéressante l'idée de M. Michel Sergent de
conclure une Charte d'installation spécifique à la pêche,
mais a mis en garde ce dernier contre les désillusions, estimant que,
quatre ans après la conclusion de la Charte d'installation en
agriculture la diminution du nombre des installations annuelles se poursuivait.
En réponse à M. Bernard Dussaut, il a indiqué qu'il
partageait son appréciation sur les crédits alloués au
secteur des industries agro-alimentaires et en particulier à la Sopexa.
Il a évoqué la possibilité de mener en 2000 une mission de
contrôle budgétaire sur les crédits dont
bénéficie cette société.
En réponse à M. François Trucy,
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial
, a indiqué que la recherche agricole
faisait l'objet dans ce projet de budget pour 2000 d'une attention
particulière. Il a indiqué qu'il portait un jugement tout
à fait positif sur sa qualité générale.
En réponse au président et à M. Joseph Ostermann, il s'est
dit préoccupé comme eux de l'évolution des crédits
destinés à l'installation des jeunes en agriculture. Il a
rappelé que le fonds de financement des CTE devrait financer, entre
autres, des installations, mais il a estimé que le signal adressé
aux jeunes qui avaient le projet de s'installer était très
mauvais.
En réponse à M. Roland du Luart,
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial
, a indiqué que la disparition du fonds
forestier national permettait de ne pas faire peser le développement de
la politique forestière de la France sur les acteurs de la
filière. Il a souligné que désormais l'Etat assumait
budgétairement les actions de l'ancien FFN mais qu'en contrepartie cela
signifiait que ces crédits n'étaient pas à l'abri de la
régulation budgétaire et qu'il conviendrait de demander des
garanties de pérennité de ces actions au ministre de
l'agriculture et de la pêche.
Au sujet de la TGAP et en particulier de l'intervention de M. Jacques Oudin, il
s'est dit parfaitement en accord avec ce dernier, estimant notamment que
l'instauration d'une taxation des produits phytosanitaires pour financer la
politique des 35 heures relevaient selon lui de la confiscation de ressources.
En réponse à M. Philippe Adnot,
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial
, s'est déclaré très prudent
sur les jugements que l'on pouvait porter sur la crise actuelle entre la France
et la Grande-Bretagne. Il a toutefois estimé que les agriculteurs
apparaissaient comme pris en otages par les embargos et boycotts
réciproques. Au sujet du critère de la marge brute standard, il a
indiqué qu'il permettrait de prendre en compte le niveau de revenu dans
la modulation des aides mais que le jugeant trop complexe, le Gouvernement ne
l'avait pas retenu pour 2000.
En réponse à M. René Ballayer, il a indiqué qu'il
demanderait des explications complémentaires aux services du
ministère, mais qu'il pouvait d'ores et déjà indiquer
qu'il s'agissait de crédits nécessaires aux travaux d'entretien
de la forêt, en particulier méditerranéenne, qui sont
notamment assurés par d'anciens harkis.
En réponse à M. Michel Moreigne,
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial
, a rappelé que les crédits du
fascicule diminuaient de 13,5 % et que, hors subvention au budget annexe des
prestations agricoles et à périmètre constant, ils
diminuaient de 0,5 %. Il a toutefois ajouté qu'il ne
s'arrêtait pas à la seule évolution des crédits pour
juger le budget, mais qu'il tenait compte de la qualité de la gestion,
de l'exécution budgétaire et des résultats obtenus. A cet
égard, a-t-il rappelé, alors que les coûts de
fonctionnement du ministère augmentent sensiblement, les
retombées de son action pour le monde agricole diminuent.
En réponse à M. Jacques Pelletier, il a rappelé que
l'enseignement agricole faisait l'objet d'un effort budgétaire important
avec, pour accompagner l'ouverture de 72 classes nouvelles, la création
de 230 emplois supplémentaires.
A l'issue de ce débat, la commission a décidé de proposer
au Sénat de rejeter les crédits de l'agriculture et de la
pêche pour 2000.
M. Joël Bourdin, rapporteur spécial
, a ensuite
présenté l'article 64 rattaché au budget de
l'agriculture et de la pêche qui vise à proroger d'un an les
majorations des taux des contributions additionnelles dues par les agriculteurs
au profit du fonds national de garantie contre les calamités agricoles.
Etant donnée la bonne santé financière du fonds et la
faible participation de l'Etat à son financement alors qu'elle devrait
être à parité avec le financement professionnel, il a
estimé plus équitable de ne reconduire les majorations
qu'à des taux réduits de moitié et a
présenté à la Commission un amendement en ce sens.
La commission a décidé de proposer au Sénat d'adopter cet
article ainsi amendé.
Réunie le mercredi 27 octobre 1999 sous la présidence de M. Alain
Lambert, président, la commission a procédé à
l'examen du
rapport
de
M. Joël Bourdin, rapporteur
spécial,
sur
les crédits
de l'agriculture et de la
pêche pour 2000, et sur l'article 64 rattaché.
Elle a décidé de proposer au Sénat de
rejeter les
crédits de l'agriculture et de la pêche
pour
2000 et
d'
amender l'article 64 rattaché.
Lors de sa réunion du jeudi 25 novembre 1999, elle a
décidé de proposer au Sénat
d'adopter sans modification
les articles 64A, 64B, 64C, 64D et 64 bis nouveaux
, insérés
par l'Assemblée nationale, et
confirmé sa position sur ces
crédits
, après avoir pris acte des modifications
apportées par l'Assemblée nationale.
1
Ces différentes mesures sont
commentées dans le rapport relatif à la fonction publique de
l'Etat de M. Gérard Braun (Rapport de la Commission des finances n°
89 annexe n° 29, 1999-2000).
2
Il s'agit des crédits de personnel et de fonctionnement de
l'administration centrale et des services déconcentrés du
ministère.
3
Les 4 premiers CTE ont été signés le 17
novembre dernier.
4
Article 4 de la loi n° 99-574 du 9 juillet 1999 d'orientation
agricole.
5
Par exemple : conversion à l'agriculture biologique,
développement de l'agro-tourisme, etc.
6
Par exemple : entretien de zones laissées à
l'abandon, gestion raisonnée de l'apport d'engrais, de produits
phytosanitaires ou d'irrigation, etc.
7
Chapitre 44-84 (nouveau).
8
Produit : 310 millions de francs.
9
Produit : 32 millions de francs.
10
Dont 5.362 millions de francs de subvention d'équilibre et
allocation aux adultes handicapés.
11
Subvention d'équilibre au BAPSA et allocation aux adultes
handicapés (AAH).
12
Cotisations, subvention d'équilibre, et AAH non comprises.
13
Fonds forestier national (FFN) supprimé à partir de
2000, Fonds de développement des adductions d'eau (FNDAE) et Fonds
national des haras et activités hippiques.
14
Pour éviter les doubles comptes, on soustrait
également la subvention de l'Etat et le remboursement de l'AAH au BAPSA.
15
Cour des comptes, " L'exécution des lois de finances
pour l'année 1998 ", Les éditions des Journaux Officiels,
juillet 1999.
16
Loi n° 96-1181 du 31 décembre 1997.
17
Loi n° 98-1267 du 30 décembre 1998.
18
Loi n° 99-575 du 9 juillet 1999.
19
Sociétés d'aménagement foncier et
d'établissement rural.
20
En première lecture, le Sénat a supprimé cet
article.
21
Le projet d'une taxe sur les engrais a été
reporté à l'examen d'un projet de loi relatif aux agences de
l'eau qui sera examiné par le Parlement en 2001.
22
Article L. 361-1 du code rural.
23
Par exception, un taux de 5 % est conservé pour les
conventions couvrant les dommages aux cultures et la mortalité du
bétail.
24
Le FNGCA est en principe financé à parité
par les pouvoirs publics (subvention inscrite au budget du ministère de
l'agriculture et de la pêche) et par les agriculteurs (3 contributions
additionnelles).
25
Lois de finances pour 1997, 1998 et 1999.
26
Chapitre 46-33 " Participation à la garantie contre
les calamités agricoles ".
27
Sociétés d'aménagement foncier et
d'établissement rural.
28
Celle-ci était déjà prévue dans le
BAPSA pour 1999 et n'avait donc pas été perçue en raison
de la parution tardive de la loi.