B. LES ACTIONS EXTÉRIEURES
Les
crédits d'actions extérieures ont fait l'objet d'un important
changement de nomenclature au terme duquel ils sont désormais
séparés en deux rubriques, l'une correspondant à l'action
communautaire extérieure, l'autre à l'aide à la
pré-adhésion.
L'ensemble des deux rubriques s'élève à
5.462 millions d'euros contre 3.953 millions d'euros l'an dernier.
Ces crédits progressent donc considérablement, de plus de
38 %.
Les crédits des paiements des actions extérieures traditionnelles
s'accroissent eux de 9,3 %.
Le tableau ci-dessous récapitule les données globales utiles pour
en analyser l'évolution.
Les actions extérieures : exécution et projet de budget 2000
(En Meuros 1999)
|
Exécution 1996 |
Exécution 1997 |
Exécution 1998 |
Budget 1999 |
PB 2000 |
|||||
|
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
Actions extérieures |
5.506 |
3.754 |
5.447 |
3.973 |
4.520 |
3.079 |
4.508 |
3.125 |
4.564 |
3.407 |
PESC |
56 |
51 |
18 |
25 |
33 |
25 |
27 |
21 |
47 |
30 |
Réserve " Kosovo " |
|
|
|
|
|
|
|
|
500 |
280 |
Réserve " Pêche Maroc " |
|
|
|
|
|
|
|
|
155 |
148 |
Total |
5.562 |
3.805 |
5.465 |
3.998 |
4.553 |
3.104 |
4.535 |
3.146 |
4.611 |
3.437 |
Perspectives financières |
|
|
|
|
|
|
|
|
4.627 |
|
Marge sous les PF |
|
|
|
|
|
|
|
|
16 |
|
Réserve d'aide d'urgence |
|
|
|
|
|
|
346 |
346 |
203 |
203 |
Les
crédits de coopération avec les pays d'Europe centrale et
orientale (PECO) qui se taillaient la part du lion disparaissent de la rubrique
et sont transférés à la nouvelle rubrique
créée pour retracer l'aide pré-adhésion
apportée aux candidats à l'élargissement.
La programmation des crédits d'actions extérieures obéit
à un principe de maintien de l'effort en francs constants.
Les actions extérieures : perspectives financières (rubrique 4)
(En Meuros 1999)
|
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
Actions extérieures |
4.550 |
4.560 |
4.570 |
4.580 |
4.590 |
4.600 |
4.610 |
Cette
année un événement exceptionnel, la guerre du Kosovo a
conduit à renforcer les moyens consacrés à la
reconstruction des Balkans.
Le budget communautaire consacre 920 millions de crédits
d'engagement à ce titre après la constitution d'une
réserve de 500 millions d'euros en crédits d'engagement que
l'avant-projet de budget de la Commission n'avait pas prévue.
Total des crédits disponibles pour les Balkans
(En Meuros)
|
CE |
Réserve Kosovo |
500 |
Obnova (hors Kosovo) |
210 |
Aide alimentaire/humanitaire |
110 |
Réserve d'aide d'urgence |
100 |
Total |
920 |
Le financement de cette réserve a été trouvé dans des mesures de redéploiement.
Financement de la réserve budgétaire pour la reconstruction du Kosovo
(En Meuros)
|
CE |
CP |
Economies forfaitaires |
329 |
194,5 |
Obnova |
70 |
40 |
Accords de pêche |
6 |
1 |
ECIP |
6 |
4,8 |
Aide humanitaire |
88,9 |
40 |
Total |
500 |
280,3 |
Cette
démarche est l'un des facteurs majeurs du conflit entre le Conseil et le
Parlement européen qui estime que les besoins du Kosovo auraient
justifié une révision des perspectives financières.
En la matière, l'objectif pour l'Europe doit être avant tout de
participer efficacement à la reconstruction d'une région durement
éprouvée. Tout effet de manche doit être banni.
Les conditions d'exécution d'une partie très importante des
crédits d'actions extérieures dont les conditions de gestion ont
contribué à décrédibiliser la
précédente Commission permettent et justifient les
redéploiements entrepris.
Il convient enfin d'insister sur la nécessaire amélioration de la
gestion des crédits d'actions extérieures de l'Union
européenne et sur les contrôles renforcés dont elle doit
être entourée.
Le deuxième pôle d'action régionale concerne les actions en
faveur des pays méditerranéens et du Proche et Moyen-Orient
(22,4 % des crédits d'engagement).
Vient ensuite l'aide accordée aux Etats de la CEI à travers le
programme TACIS qui totalise 441 millions d'euros.
*
*
*
Conclusions sur les dépenses
Le
projet de budget pour 2000 prolonge les évolutions majeures des finances
publiques européennes observées durant la dernière
décennie.
La part des dépenses non obligatoires sur lesquelles le Parlement
européen a le dernier mot est devenue prépondérante.
La politique agricole commune regroupe désormais moins de la
moitié d'un budget qui finance de plus en plus d'interventions
"cohésives" fondées sur des politiques communautaires
définies avec beaucoup moins de précision que la PAC.
La primauté accordée aux actions structurelles se traduit par
une montée en charge continue des crédits qui leur sont
réservés, montée en charge qui "contraint" les autres
rubriques.
Les divers éléments de programmation financière qui
concernent notamment les actions structurelles, les actions extérieures
et certaines politiques internes (recherche en particulier) jettent les
fondations d'un budget en continuelle expansion que la pratique de
l'autorité budgétaire européenne semble, malgré
quelques tentatives passées, ne pas pouvoir endiguer.
La disparité des "taux de retour" dont bénéficient les
Etats membres face aux différentes catégories de dépenses
européennes alimente des revendications permanentes qui fragilisent le
budget européen et gênent la construction d'un budget au service
d'une Europe-puissance.
Rapporté à ce dernier objectif, on peut estimer que le budget
européen contribue efficacement à soutenir l'agriculture
européenne et supposer que ses interventions au profit des pays les plus
en retard de développement ont participé à un certain
rattrapage réalisé par ces derniers ; la question reste en
revanche posée de savoir quel degré d'efficience ont atteint ces
politiques.
Les autres crédits ne s'inscrivent pas suffisamment dans cette dynamique
si bien qu'un réexamen des actions qu'ils financent doit être
entrepris.
Ce réexamen s'impose d'autant plus que le budget européen est
mal géré.
Le contrôle des dépenses communautaires s'est certes
renforcé ces dernières années, ce qu'illustre en
particulier l'accroissement significatif des "notes de débit"
adressées à la France. Les contrôles se sont
renforcés, la gestion financière a fait l'objet
d'améliorations dans le cadre du programme "SEM 2000", des
procédures d'évaluation sont progressivement mises en place.
Mais, les caractéristiques mêmes de l'intervention communautaire,
l'éparpillement et la délégation à des tiers,
supposent des fraudes et surtout une déperdition des moyens.
La
dépense communautaire doit être mieux administrée et mieux
ciblée.
C'est principalement parce que ces exigences ne sont pas remplies que le budget
s'exécute si mal.
Ces difficultés d'exécution se sont traduites au cours de la
précédente période de programmation par une augmentation
permanente de la masse des engagements restant à liquider dont le
tableau ci-après rend compte.
Evolution des engagements restant à liquider (1987-1997)
(en millions d'écus)
|
|
|
Paiements de l'année |
Dégagements |
|
||
Année |
Engagements restant à liquider au 01.01.N |
Engagements contractés en N |
sur engagements de l'année N |
sur engagements restant à liquider au 01.01.N |
Total des paiements de l'année N |
d'engagements restant à l iquider au 01.01.N |
Engagements restant à liquider au 31.12.N |
|
a |
b |
c |
d |
e=c+d |
f |
i=a+b-e-f |
1987 |
12.458 |
10.866 |
3.963 |
3.871 |
7.834 |
1.259 |
14.231 |
1988 |
14.231 |
11.034 |
4.348 |
4.538 |
8.886 |
1.403 |
14.976 |
1989 |
14.976 |
13.231 |
5.670 |
5.028 |
10.698 |
930 |
16.579 |
1990 |
16.579 |
15.280 |
7.359 |
5.616 |
12.975 |
398 |
18.486 |
1991 |
18.486 |
20.552 |
10.000 |
6.939 |
16.939 |
866 |
21.233 |
1992 |
21.233 |
26.093 |
13.693 |
8.814 |
22.507 |
628 |
24.191 |
1993 |
24.191 |
30.921 |
15.520 |
10.581 |
26.101 |
763 |
28.248 |
1994 |
28.248 |
30.275 |
13.964 |
8.863 |
22.827 |
753 |
34.943 |
1995 |
34.943 |
35.178 |
14.333 |
12.761 |
27.094 |
899 |
42.127 |
1996 |
42.127 |
39.588 |
15.549 |
17.227 |
32.776 |
1.027 |
47.912 |
1997 |
47.912 |
41.240 |
14.496 |
20.490 |
34.986 |
1.642 |
52.524 |
Source : Compte de gestion et bilan financier afférents aux opérations du budget de l'exercice 1997. Commission européenne
Plus de
52,5 milliards d'euros de crédits engagés hors PAC restaient
à liquider au 31 décembre 1997, soit près de
120 % des crédits de paiement inscrits au titre de ces rubriques
pour 1999.
En 1997, un peu moins d'1/3 des crédits engagés au cours de
l'année avait été payé dans l'exercice.
Le tableau suivant récapitule les crédits engagés chaque
année, pour chaque rubrique et qui n'ont pas été
payés au 31 décembre 1997.
Il démontre que si les engagements sont honorés
6(
*
)
, ils le sont avec retard et que
cette situation débouche sur une augmentation considérable des
engagements restant à liquider. Autrement dit, les crédits
inscrits dans les années récentes ayant surtout servi à
liquider des engagements passés, un phénomène de boule de
neige s'est déclenché au terme duquel les "restes à
liquider" croissent naturellement.
Engagements relatifs aux crédits restant à
liquider
au 31 décembre 1997
Classification par rubriques des perspectives financières
(en millions d'écus)
RUBRIQUES |
2. ACTIONS STRUCTURELLES |
3. POLITIQUES INTERNES |
4. ACTIONS EXTERIEURES |
5. DEPENSES ADMINISTRATIVES |
TOTAL GENERAL |
|||||
EXERCICES 1 |
Montant |
% |
Montant |
% |
Montant |
% |
Montant |
% |
Montant |
% |
Avant 1988 |
201,367 |
0,6 |
23,221 |
0,3 |
79,937 |
0,6 |
|
|
304,525 |
0,6 |
1988 |
129,963 |
0,4 |
10,792 |
0,1 |
42,990 |
0,3 |
|
|
183,745 |
0,3 |
1989 |
86,812 |
0,3 |
28,580 |
0,4 |
92,382 |
0,7 |
|
|
207,774 |
0,4 |
1990 |
54,058 |
0,2 |
24,127 |
0,3 |
72,551 |
0,6 |
|
|
150,736 |
0,3 |
1991 |
208,141 |
0,6 |
71,171 |
1,0 |
144,084 |
1,1 |
|
|
423,396 |
0,8 |
1992 |
522,154 |
1,6 |
130,084 |
1,8 |
341,344 |
2,7 |
|
|
993,582 |
1,9 |
1993 |
2.399,177 |
7,4 |
246,487 |
3,4 |
695,328 |
5,5 |
|
|
3.340,992 |
6,4 |
1994 |
705,924 |
2,2 |
451,019 |
6,2 |
1.025,190 |
8,1 |
|
|
2.182,133 |
4,2 |
1995 |
2.496,335 |
7,7 |
947,335 |
13,0 |
2.280,606 |
18,1 |
0,079 |
8,2 |
5.724,355 |
10,9 |
1996 |
7.079,976 |
21,7 |
1.910,953 |
26,2 |
3.277,919 |
26,0 |
0,034 |
3,6 |
12.268,882 |
23,4 |
1997 |
18.716,179 |
57,4 |
3.453,934 |
47,3 |
4.573,015 |
36,2 |
0,848 |
88,2 |
26.743,977 |
50,9 |
TOTAUX |
32.600,087 |
|
7.297,701 |
|
12.625,346 |
|
0,962 |
|
52.524,096 |
|
1.
Exercices au cours desquels les engagements ont été
contractés.
Source : Compte de gestion et bilan financier afférents aux
opérations du budget de l'exercice 1997. Commission européenne
Ils concernent surtout les actions structurelles (62 % du total) mais
aussi pour 13,9 % les politiques internes et pour 24 % les actions
extérieures.
Les taux d'exécution des engagements, globalement médiocres,
apparaissent ainsi particulièrement défavorables dans le cas des
actions extérieures.