IV. LA POSITION DE VOTRE COMMISSION

Votre rapporteur approuve sans réserves la proposition de résolution du Président Hubert Haenel.

Il souhaite, à cet égard :


- réaffirmer solennellement que l'accord de libre échange entre l'Union européenne et l'Afrique du Sud est indissociable des accords sur le pêche et sur les vins et spiritueux. En conséquence, il n'est pas admissible de pratiquer une négociation au coup par coup, qui rappelle les pratiques que la Commission avait mises en oeuvre lors des accords du cycle d'Uruguay. La Commission aurait dû procéder avec l'Afrique du Sud comme elle souhaite le faire lors du cycle du Millénaire. Il n'y a pas d'accord global tant qu'il n'y a pas d'accord sur chacun des secteurs concernés ;

- il est essentiel que le principe général de protection des indications géographiques, ainsi que des dénominations incluant des noms de pays soit reconnu et inscrit clairement dans l'Accord ;

- pour certains produits, des périodes transitoires ont été négociées. Il doit être clair qu'après les délais fixés dans l'annexe X, reprise dans l'Accord général, la protection exclusive pour " Porto " et " Sherry " s'appliquera immédiatement, qu'il y ait accord ou non sur les nouvelles dénominations.

Votre rapporteur souhaite compléter la proposition de résolution de la Délégation du Sénat pour l'Union Européenne en soulignant que :

- une clause de progression est prévue en sus de l'ouverture d'un contingent à droit nul de 320.000 hectolitres de vins ;

- l'ouverture d'un contingent à droit nul de 320.000 hectolitres de vins représente la quasi-totalité des exportations européennes de vins en Afrique du Sud. Avant de rendre automatique cette disposition, il aurait été nécessaire de s'assurer du respect par l'Afrique du Sud de ses propres engagements ;

- le versement d'une aide de 15 millions d'euros destinée à la restructuration du secteur viti-vinicole sud-africain et à renforcer le marketing et la distribution des vins et spiritueux sud-africains est quelque peu choquante , et ce pour trois raisons :

Un tel versement constitue un dangereux précédent dans une négociation commerciale, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un accord " asymétrique " comme c'est le cas dans la négociation avec l'Afrique du Sud ;

En outre, cette aide revient à financer notre propre concurrence pour renforcer la position des vins sud-africains sur le marché communautaire qui représente à lui seul les deux tiers de la consommation mondiale. Cette aide est d'autant plus contestable qu'elle vient se surajouter à des concessions commerciales significatives déjà accordées en matière tarifaire ;

Rappelons enfin que la Commission a présenté une proposition de règlement relative à la promotion des produits agro-alimentaires communautaires sur les marchés tiers, dont l'enveloppe est de 15 millions d'euros (dont 6 pour le secteur de l'huile). Comment peut-on envisager d'aider davantage un pays tiers pour qu'il puisse pénétrer sur le marché de l'Union européenne quand les producteurs communautaires eux-mêmes ne jouissent pas d'un tel soutien ?

- toute concessions tarifaires pour les produits de la pêche en provenance d'Afrique du Sud doit être exclue dans l'attente de la mise en oeuvre de l'accord sur la pêche entre les deux partenaires.

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Réunie le mercredi 10 novembre 1999, la Commission des Affaires économiques a adopté, à l'unanimité, la proposition de résolution ci-après :

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