N°
155
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 janvier 1999
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur la proposition de loi présentée par M. Alain VASSELLE et plusieurs de ses collègues, relative à l'amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de démence sénile et, en particulier, de la maladie d'Alzheimer ,
Par M.
Alain VASSELLE,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean Delaneau, président ; Jacques Bimbenet, Louis Boyer, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Guy Fischer, Jean-Louis Lorrain, Louis Souvet, vice-présidents ; Mme Annick Bocandé, MM. Charles Descours, Alain Gournac, Roland Huguet, secrétaires ; Henri d'Attilio, François Autain, Paul Blanc, Mme Nicole Borvo, MM. Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Gilbert Chabroux, Jean Chérioux, Philippe Darniche, Christian Demuynck, Claude Domeizel, Jacques Dominati, Michel Esneu, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis Giraud, Claude Huriet, André Jourdain, Philippe Labeyrie, Roger Lagorsse, Dominique Larifla, Henri Le Breton, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Simon Loueckhote, Jacques Machet, Georges Mouly, Lucien Neuwirth, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM. Lylian Payet, André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Bernard Seillier, Martial Taugourdeau, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vezinhet, Guy Vissac.
Voir le
numéro :
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Santé publique. |
TRAVAUX DE LA COMMISSION
Le
mardi 19 janvier 1999
, sous la
présidence de M. Jean Delaneau,
président,
la commission a procédé à l'examen
de la proposition de loi n° 210 (1997-1998) de
M. Alain Vasselle,
rapporteur
, relative à l'amélioration de la
prise en
charge des personnes atteintes de démence sénile
et, en
particulier, de la
maladie d'Alzheimer
.
M. Alain Vasselle, rapporteur,
a présenté les grandes
lignes de son rapport (cf. exposé général).
M. Jean Delaneau, président,
a considéré que la
prise en charge des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer allait
bientôt constituer un véritable problème de
société dont le Sénat ne pouvait se
désintéresser.
Après avoir indiqué qu'elle partageait les analyses
formulées par le rapporteur,
Mme Marie-Madeleine Dieulangard
a
souligné que les efforts de prévention et les avancées de
la recherche médicale permettraient sans doute d'éviter une trop
forte croissance du nombre des personnes atteintes de ces pathologies à
l'horizon 2050. Elle a fait valoir qu'une prise en charge adaptée
pouvait parfois faciliter la stabilisation, voire la régression, de la
maladie.
Mme Marie-Madeleine Dieulangard
a considéré que la
prestation spécifique dépendance (PSD) apparaissait manifestement
inadaptée à la prise en charge de ces personnes. Elle s'est
demandé si cette proposition de loi ne risquait pas de
générer une multiplication des revendications émanant de
personnes atteintes d'autres pathologies. Evoquant les travaux actuellement
menés par le Gouvernement sur la professionnalisation de l'aide à
domicile, elle s'est interrogée sur la possibilité de
différer de quelque temps l'adoption de cette proposition de loi.
M. Jean Chérioux
s'est félicité de cette
proposition de loi qui témoignait de la volonté du
législateur d'agir sur un sujet très douloureux. Il a
demandé au rapporteur quelles dispositions du texte proposé
permettaient de répondre au problème spécifique
soulevé par les malades jeunes.
M. Francis Giraud
a souligné que cette proposition de loi
constituait la première pierre d'une nécessaire politique de
santé publique en faveur des personnes atteintes de la maladie
d'Alzheimer. Il a rappelé que le diagnostic de cette pathologie
était difficile et constituait avant tout une affaire
d'appréciation de la part du médecin. Il a souhaité savoir
qui serait chargé d'établir ce diagnostic dans le cadre des
dispositions prévues par le présent texte.
M. Guy Fischer
a déclaré qu'il accueillait favorablement
cette proposition de loi destinée à apporter une première
réponse à un problème majeur de santé publique.
Après avoir souligné que la PSD était insuffisante
à faire face au problème de la prise en charge de ces personnes
malades, il a considéré qu'il fallait aller plus loin encore en
augmentant les moyens financiers disponibles et en facilitant la
création de structures adaptées du type " Cantou ".
M. Bernard Cazeau
a souligné qu'il convenait de ne pas confondre
démence sénile et maladie d'Alzheimer, contrairement à ce
que semblait faire le texte de la proposition de loi initiale. Il s'est
inquiété de l'impact éventuel sur les budgets des
départements des dispositions financières que comportait le texte.
En réponse aux orateurs,
M. Alain Vasselle, rapporteur,
s'est
félicité de l'intérêt que portaient ses
collègues à cette proposition de loi. Il a expliqué que la
rencontre avec des familles touchées par la maladie l'avait convaincu de
la nécessité de prendre une initiative parlementaire.
En réponse à Mme Marie-Madeleine Dieulangard,
M. Alain
Vasselle, rapporteur,
a précisé que les prévisions du
nombre des personnes malades n'intégraient naturellement pas les
progrès futurs de la recherche médicale. Evoquant la
réflexion sur les métiers de l'aide à domicile, il a
souligné que l'article 16 de la loi du 24 janvier 1997 instituant la PSD
prévoyait une formation pour ces personnes selon des modalités
définies par décret : il a déploré que ce
décret ne soit toujours pas paru, deux ans après la promulgation
de la loi.
S'agissant des risques de " précédent " que pouvait
susciter cette proposition de loi,
M. Alain Vasselle, rapporteur,
a
rappelé que le Parlement avait adopté deux ans auparavant une
proposition de loi sur l'autisme, ce qui n'avait pas pour autant
déclenché les revendications de personnes atteintes d'autres
formes de handicap. Il a considéré que la situation actuelle ne
permettait pas de différer plus longtemps l'adoption de la proposition
de loi.
En réponse à M. Jean Chérioux,
M. Alain Vasselle,
rapporteur,
a souligné que les malades jeunes avaient vocation
à bénéficier de l'ensemble des dispositions fiscales et
financières figurant dans la proposition de loi. Il a
précisé que l'article 5, qui supprimait la condition d'âge
pour bénéficier de la réduction d'impôt au titre des
dépenses d'hébergement, leur était particulièrement
destiné.
En réponse à M. Bernard Cazeau,
M. Alain Vasselle, rapporteur,
a précisé que la proposition de loi qu'il soumettait à
la commission ne faisait plus référence à la
démence sénile et privilégiait la dénomination de
maladie d'Alzheimer et troubles apparentés. Il a expliqué que le
doublement du plafond des dépenses autres que de personnel prises en
charge par la PSD permettrait une meilleure utilisation de cette prestation
pour les personnes malades sans toutefois augmenter le montant de la prestation
versée et donc les charges des départements.
En réponse à M. Guy Fischer,
M. Alain Vasselle,
rapporteur,
a considéré que les structures
d'hébergement de type " Cantou " constituaient
vraisemblablement la formule la plus adaptée à la prise en charge
des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles
apparentés.
Puis la commission a procédé à l'examen des articles. Elle
a adopté, sur proposition du rapporteur, l'ensemble des articles dans le
texte figurant dans le présent rapport.