II. L'EXAMEN EN COMMISSION
Au
cours de ses séances du mardi 15 décembre et
mercredi 16 décembre 1998, la Commission des Affaires
économiques a procédé à l'examen du rapport de M.
Michel Souplet sur le projet de loi n° 18 (1998-1999), adopté
par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
d'orientation agricole.
M. Michel Souplet, rapporteur, a tout d'abord présenté son
rapport.
A titre liminaire, M. Michel Souplet, rapporteur, a rappelé l'importance
qu'un projet de loi d'orientation agricole revêtait, non seulement pour
le monde paysan, mais encore pour l'ensemble de nos concitoyens. Il a
souligné que le monde agricole et rural perdrait beaucoup, aujourd'hui,
à être la proie de conflits stériles et observé que
ce texte reprenait une grande partie des dispositions du projet de loi
d'orientation pour l'agriculture, la forêt et l'alimentation,
déposé le 6 mai 1997 sur le Bureau du Sénat par M.
Philippe Vasseur, à la demande du Président de la
République. Il a ajouté que l'intégralité du volet
sanitaire était issu du projet de loi relatif à la qualité
sanitaire des denrées proposé par M. Philippe Vasseur et
adopté par l'Assemblée nationale, puis par le Sénat au
premier trimestre 1997, sur le rapport -particulièrement approfondi et
pertinent- de M. Marcel Deneux. De plus, a constaté M. Michel
Souplet, rapporteur, la proposition de loi n° 8 rectifié
portant dispositions urgentes en faveur de l'agriculture, excellemment
rapportée par notre collègue M. Gérard César,
et adoptée par l'ensemble de la majorité sénatoriale au
mois de décembre 1997, est pour partie satisfaite par ce projet de
loi.
Il a conclu cette présentation en indiquant que l'ensemble des
organisations professionnelles concernées avaient été
abondamment consultées et associées à ses travaux.
Après avoir rappelé le cheminement du texte depuis le
début de l'année 98, M. Michel Souplet, rapporteur, a
souligné que le projet de loi d'orientation s'inscrivait dans la longue
tradition des lois agricoles.
Au lendemain de l'après-guerre, a-t-il ajouté, l'impératif
de reconstruction et de modernisation de l'économie s'est traduit en
agriculture par les lois de 1960 et 1962 dont la force est d'avoir su s'ouvrir
des perspectives, d'avoir tracé les lignes directrices qui ont permis la
formidable modernisation et le large développement, notamment à
l'exportation, de notre secteur agricole et alimentaire.
Les grands défis pour l'agriculture étaient alors, a-t-il
poursuivi, de couvrir les besoins alimentaires de l'Europe en
développant sa capacité de production.
M. Michel Souplet, rapporteur, a constaté à cet égard que
la mobilisation de toutes les ressources disponibles, l'entrée de la
France dans le marché commun avec la construction de la politique
agricole commune et les politiques d'accompagnement des pouvoirs publics
avaient permis d'atteindre ces objectifs.
Alors que la loi d'orientation de 1960 procédait -a
précisé M. Michel Souplet, rapporteur- d'une volonté de
rénover les structures de production, la loi d'orientation agricole du
4 juillet 1980 était animée par la volonté de
promouvoir une revalorisation du revenu des exploitants, tout en permettant
à l'agriculture de renforcer sa contribution au développement
économique du pays et de relever le défi de la
productivité lancé par certains partenaires européens.
Il a ensuite évoqué les textes intervenus jusqu'à la loi
n° 95-95 du 1er février 1995 de modernisation de
l'agriculture, qu'il avait eu l'honneur de rapporter devant la Haute
Assemblée.
Rappelant à ceux qui estiment aujourd'hui inutile une nouvelle loi
d'orientation toute l'importance de l'agriculture en France -en termes
économiques et sociaux, mais aussi d'aménagement du territoire-
M. Michel Souplet, rapporteur, a souligné que les agriculteurs
français avaient su, par ailleurs, s'adapter de manière
exceptionnelle à un environnement en pleine mutation :
réceptif à toutes les nouveautés en matière
culturale, sur les plans de la mécanisation et de l'informatisation, le
monde agricole -a-t-il ajouté- a su utiliser les progrès de la
recherche tout en sauvegardant et en diversifiant les dispositifs d'entraide et
de solidarité existants. C'est cette alliance de modernité et de
tradition, a-t-il poursuivi, qui explique les formidables performances du
secteur coopératif, les organisations agricoles donnant au quotidien,
par leur professionnalisme et par leur dynamisme, le témoignage de cette
remarquable capacité d'adaptation.
Au niveau européen, M. Michel Souplet, rapporteur, a rappelé
comment, il y a quarante ans, la conférence de Stresa -remarquable
exercice de cogestion entre la Commission, les ministres de l'agriculture des
" Six " et les organisations professionnelle agricoles- avait
jeté les fondements de la politique agricole commune, donnant ainsi un
élan essentiel à une agriculture européenne alors encore
peu performante, l'Europe étant encore à cette époque
largement dépendante du reste du monde pour la plupart des produits
alimentaires de base.
M. Michel Souplet, rapporteur, a considéré qu'à l'heure de
la mondialisation, dans un monde où s'effectue la reconstruction
économique des blocs internationaux, l'agriculture, engagée dans
ce processus au même titre que les autres secteurs économiques,
était une composante essentielle des changements en cours.
Derrière les évolutions observées en Russie, en Chine, en
Inde ou en Amérique latine -a-t-il estimé- c'est le
problème agricole et alimentaire qui reste au centre des débats.
Il a ensuite indiqué les objectifs que devaient atteindre ce projet de
loi d'orientation.
Voyant dans le texte une opportunité à saisir, le rapporteur a
souligné que sa réussite exigeait de s'affranchir du court terme,
de privilégier une approche globale et d'être lucide sur les
tendances lourdes du commerce international, le projet devant répondre
à une double nécessité : l'une pour les agriculteurs
qui ont besoin de disposer de repères face à leur métier,
l'autre pour la société qui a besoin de tisser des liens nouveaux
avec l'agriculture.
Abordant l'économie du projet de loi d'orientation agricole, qui
comporte désormais 106 articles après son adoption en
première lecture par l'Assemblée nationale, M. Michel Souplet,
rapporteur, a résumé le contenu du texte, divisé en
sept titres.
Il s'est félicité de ce que le Gouvernement ait enfin
déposé ce projet de loi, le contexte international et
communautaire, ainsi que la situation de notre agriculture française
rendant en effet urgente la définition de nouvelles orientations dans ce
secteur d'activité. Il a rappelé que le ministre de
l'agriculture, s'inspirant des méthodes de travail suivies par M.
Philippe Vasseur, son prédécesseur, pour le projet de loi relatif
à la pêche maritime et aux cultures marines et pour le projet de
loi d'orientation pour l'agriculture, la forêt et l'alimentation, avait
procédé, d'octobre 1997 à janvier 1998, à de
nombreuses consultations.
Mais il a estimé nécessaire de " donner plus de
souffle " à ce texte.
Prenant acte de ce que le Gouvernement souhaitait dissocier le secteur agricole
du secteur forestier, un projet de loi d'orientation forestière devant
être présenté au Parlement dans les mois à venir, il
a constaté, tout d'abord, que le projet de loi, initialement
composé de 64 articles en regroupait près du double
après l'examen du texte en séance publique à
l'Assemblée nationale, ce qui donnait à penser que le projet
initial du Gouvernement s'était avéré nettement trop
réducteur par rapport aux ambitions et aux objectifs annoncés.
De plus, a-t-il poursuivi, de nombreux et importants sujets ne se trouvent pas
abordés, ou d'une manière très lacunaire, par le projet de
loi, notamment la question de la dimension économique de l'agriculture
avec le statut des droits à produire, la création
éventuelle d'un fonds agricole et le statut du bail rural.
En outre, M. Michel Souplet, rapporteur, a souligné que le texte ne
prévoyait quasiment aucune disposition fiscale et que le volet
" qualité sanitaire " s'avérait nettement insuffisant
et confus, surtout après l'examen du texte par l'Assemblée
nationale.
Il a indiqué que le projet de loi se donnait pour objectif de
réconcilier la société avec le monde agricole, trop
souvent accusé des pires maux. Malheureusement, a-t-il observé,
certaines caractéristiques du texte fragilisent, à terme, cette
" réconciliation ", notamment le trop grand flou des
dispositions relatives au contrat territorial d'exploitation (CTE) et à
son financement, le renforcement excessif du contrôle des structures -qui
peut s'avérer contre-productif- la quasi-absence de notion d'entreprise
agricole et certaines dispositions, telles que l'instauration d'une indication
géographique protégée (IGP) autonome, qui risque
d'accentuer une complexité déjà fort importante en ce
domaine et de ne pas apparaître, pour le consommateur, comme un
véritable progrès qualitatif.
M. Michel Souplet, rapporteur, a ensuite regretté que ce texte ne prenne
pas assez en compte les dimensions internationale et communautaire de la
politique agricole.
Il a considéré, en outre, qu'il n'était pas sain d'opposer
les exportations de produits bruts à celles des produits de haute valeur
ajoutée, toute exportation de produit étant à encourager
et à valoriser, et a jugé que cette non-prise en compte de la
dimension exportatrice de notre agriculture s'accompagnait d'un paradoxe
inquiétant : en effet, alors que les propositions du paquet Santer
encouragent la compétitivité de l'agriculture européenne,
prévoient une baisse généralisée des prix et font
une priorité de la promotion de la conquête de marchés
extérieurs, le projet de loi vise presque exclusivement à
orienter l'agriculture vers des modes de production plus soucieux de
l'environnement et de la qualité des produits, moins axés sur la
recherche de la productivité et organise une sur-administration de
l'agriculture française.
M. Michel Souplet, rapporteur, a indiqué que ces réserves le
conduisaient, tout en respectant l'architecture et la philosophie globales de
ce projet de loi, à proposer un certain nombre de modifications à
la commission des affaires économiques.
Il a relevé, tout d'abord, que certains dossiers importants
étaient soit absents, soit lacunaires et qu'il souhaitait tout d'abord
promouvoir le concept d'entreprise agricole.
Il a voulu ainsi :
- reconnaître la notion d'entreprise dans les intitulés d'un
titre et d'un chapitre du projet de loi ;
- prévoir une étude sur l'intégration
économique de la production agricole -que l'on constate soit par des
producteurs eux-mêmes, soit par l'industrie, comme par exemple dans le
secteur porcin.
En outre, s'il s'est dit conscient de la difficulté d'opérer une
réforme d'ensemble de la fiscalité agricole, il a fait observer
que le Gouvernement aurait dû prendre le temps d'effectuer une large
consultation sur le sujet, afin de proposer une modernisation de la
fiscalité agricole.
Il a indiqué qu'il proposerait, sur ce thème, des amendements
prévoyant :
- que la déduction des parts sociales de coopératives soit
insérée dans le DPI ;
- qu'un dispositif de préretraite vise à encourager
l'installation ;
- une étude comparée des charges sociales et fiscales entre
les différents acteurs du monde rural (agriculteurs, commerçants,
artisans) assortie de propositions concrètes.
Par ailleurs, M. Michel Souplet, rapporteur, a estimé nécessaire
de renforcer plusieurs dispositifs relatifs à la surveillance biologique
du territoire en matière d'organismes génétiquement
modifiés (OGM), aux produits phytosanitaires, aux produits
antiparasitaires à usage agricole et sur les matières
fertilisantes et les supports de culture.
Il a jugé que ce schéma conciliait les préoccupations
actuelles du projet de loi et la nécessité de renforcer le
contrôle et la protection des végétaux. Il a rappelé
que les dispositions qu'il souhaitait proposer étaient en grande partie
issues du projet de loi n° 228 (1996-1997) adopté par
l'Assemblée nationale relatif à la qualité sanitaire des
denrées destinées à l'alimentation humaine ou animale et
adopté par la commission des affaires économiques du Sénat
sur le rapport de M. Marcel Deneux. Par ailleurs, il a souligné que
le récent rapport de M. Jean Bizet sur les organismes
génétiquement modifiés l'avait également
inspiré.
Evoquant ensuite les modifications qu'il estimait nécessaires sur les
autres aspects du projet de loi, M. Michel Souplet, rapporteur, a
indiqué que :
pour l'article 1 bis, il proposait d'en revenir à la
rédaction du décret de 1990, afin d'assurer la
représentativité syndicale sans pour autant paralyser les
organismes interprofessionnels ;
sur le CTE, il souhaitait une nouvelle rédaction de
l'article 2 rendant le dispositif plus cohérent (objectifs,
contenu...) ;
sur la définition des activités agricoles, il convenait,
selon lui, de supprimer l'article 6, et d'en revenir ainsi à la
législation de 1988, un texte de consensus étant actuellement
impossible sur ce sujet ;
il était favorable à la suppression des
articles 12 bis et 12 ter relatifs à
l'insaisissabilité de certains biens agricoles afin de ne pas
créer une nouvelle exception agricole injustifiée
vis-à-vis d'autres catégories professionnelles ;
pour ne pas alourdir à l'excès le contrôle des
structures, il proposerait d'en relever les seuils de déclenchement, de
tenir compte des liens de parenté entre associés et de diminuer
le plafond de la sanction pécuniaire prévue par le projet de loi
en cas de méconnaissance de certaines règles ;
en matière de qualité des produits, il souhaitait
écarter la mise en place d'une IGP autonome -c'est-à-dire
indépendante de tout label ou certification de conformité-.
M. Michel Souplet, rapporteur, a ensuite évoqué les principaux
compléments qu'il souhaitait introduire dans le projet de loi. En ce qui
concerne le registre de l'agriculture, le rapporteur a jugé opportun de
lier la possibilité de participer aux élections des chambres
d'agriculture à l'inscription sur ce registre, d'en encourager la
généralisation.
En ce qui concerne l'organisation interprofessionnelle, le rapporteur a
souhaité, sans remettre en cause la possible création
d'interprofessions spécifiques pour l'agriculture biologique et les
produits montagne, encourager la création de sections au sein même
des interprofessions générales.
Pour les accords de crise, M. Michel Souplet, rapporteur, a proposé de
rendre possible l'homologation des contrats conclus entre organisations
professionnelles, lorsque ceux-ci ne pouvaient pas être étendus.
Il a en outre considéré que les propriétaires devaient
intégrer le Conseil supérieur d'orientation.
Un large débat s'est ensuite instauré.
M. Gérard César a loué la qualité du travail
effectué par le rapporteur. Il a insisté sur la
nécessité de " muscler " un texte qui comportait des
insuffisances, en particulier, en matière de fiscalité et qui
n'accordait pas toujours à l'entreprise agricole la place qu'il
conviendrait.
M. Jean François-Poncet, président, a souligné qu'il
fallait éviter toute ambiguïté entre la notion de
multifonctionnalité des exploitations agricoles et celle de
pluri-activité.
M. André Lejeune a estimé que ce projet de loi orientation
agricole devrait inspirer la réforme de la politique agricole commune.
Jugeant essentiel de prévoir des financements suffisants pour la mise en
oeuvre des CTE, il s'est interrogé sur l'opportunité de
substituer à la notion d'exploitation agricole celle d'entreprise
agricole, relevant que le mot d'entreprise ne correspondait peut-être pas
à l'idée que certains agriculteurs se faisaient de leur
exploitation.
En réponse, M. Michel Souplet, rapporteur a indiqué que le
Gouvernement ne s'était pas donné les moyens d'estimer le montant
des financements effectivement nécessaires aux CTE, prenant ainsi le
risque de décevoir les agriculteurs. Il a estimé opportun de
qualifier les exploitations agricoles d'entreprise, et a souligné
qu'aujourd'hui, avec leur niveau de formation, les agriculteurs étaient
de véritables entrepreneurs. Evoquant ensuite le soutien à
l'installation des jeunes agriculteurs, il a fait valoir que l'on ne pouvait
imposer à un exploitant agricole qui part à la retraite de
céder son exploitation à un jeune agriculteur à un prix
inférieur à celui du marché. Il a souligné,
à ce propos, que pour les agriculteurs, la cession de leur exploitation
constituait une sorte de retraite complémentaire. Il faut donc, a-t-il
déclaré, envisager des moyens pour favoriser une transition
progressive entre les exploitants partant à la retraite et de jeunes
agriculteurs souhaitant s'installer, soit -comme le proposait M. Jean-Paul
Emorine- par l'installation et la mise en place de préretraites
conditionnées par la prise en charge d'un jeune, soit en permettant aux
jeunes agriculteurs d'acquérir progressivement leur exploitation par le
paiement au cédant d'un revenu défiscalisé.
M. Jean François-Poncet, président, a souligné que le CTE
soulevait une attente immense, qu'il ne fallait pas décevoir par un
financement insuffisant. Il a estimé que la référence
à la notion d'entreprise agricole ouvrait la voie vers une distinction
plus nette entre le patrimoine individuel des exploitants agricoles et leur
patrimoine professionnel.
M. Louis Althapé a considéré que le projet de loi ne
prenait pas suffisamment en compte l'agriculture de montagne qui, avec ses
difficultés propres, méritait un traitement particulier. Il a
regretté, à ce propos, que le projet de loi ne prévoie ni
une revalorisation des primes, ni des mesures en faveur des investissements en
montagne. Il a, enfin, estimé que les financements prévus pour le
CTE n'étaient pas à la hauteur des besoins.
M. Marcel Deneux s'est félicité du remarquable travail
effectué par le rapporteur. Il a indiqué que la
référence à l'entreprise agricole lui semblait bien
correspondre à l'évolution du métier d'exploitant agricole.
Mme Janine Bardou a estimé que le projet de loi d'orientation agricole
n'avait pas assez individualisé les problèmes spécifiques
à l'agriculture en montagne. Elle a fait observer que, compte tenu de
l'insuffisance des financements envisagés pour les CTE, il était
à craindre que l'on demande aux collectivités territoriales de
contribuer à leur financement, soulignant que cela risquait d'engendrer
de fortes inégalités entre les exploitations des
différents départements.
M. Jean François-Poncet, président, a jugé ce dernier
point essentiel, les CTE risquant ainsi -paradoxalement- d'être d'autant
mieux dotés que les régions où ils seraient
implantés seraient moins agricoles...
M. Michel Souplet, rapporteur, s'est déclaré tout à fait
ouvert à des propositions d'amendements visant à accroître
le soutien public à l'agriculture de montagne.
M. Jean-Paul Emorine s'est demandé si l'on n'était pas
plutôt en présence d'un projet de loi
" réorientation " de l'agriculture. Constatant que les
orientations du texte n'allaient pas toujours dans le sens d'une modernisation
pourtant nécessaire de l'agriculture française, il a
regretté à ce propos les dispositions relatives au renforcement
du contrôle des structures. Il s'est également interrogé
sur la représentativité des organisations de défense de
l'environnement qui pourraient siéger dans les commissions
départementales d'orientation agricole. Il s'est en revanche
félicité de la référence voulue par le rapporteur
à la notion d'entreprise agricole. Il a souligné l'insuffisance
des crédits prévus pour le financement des CTE et la
nécessité de faire de l'installation de jeunes agriculteurs une
priorité. Il a regretté que le projet de loi ne crée pas
un dispositif de préretraites conditionnées par la prise en
charge d'un jeune agriculteur. Il a, enfin, souhaité la mise en place
effective d'un système d'assurance-récolte.
Prenant bonne note de ces observations, M. Michel Souplet, rapporteur, a rendu
hommage au travail important accompli par M. Jean-Paul Emorine au cours des
auditions en commission.
Après avoir souligné les différences entre le projet de
loi d'orientation agricole et le projet de loi présenté,
l'année passée, par M. Philippe Vasseur, M. Bernard
Murat a rappelé que, dans un discours prononcé à Aurillac,
le Président de la République avait émis des
réserves sur le contenu du projet de loi d'orientation ; puis il a
évoqué l'action des départements en faveur de
l'agriculture, et insisté sur l'importance de la notion d'entreprise
agricole et sur la finalité essentielle que constitue la production.
M. Michel Souplet, rapporteur, lui a répondu, en rappelant les
principales dispositions du projet de loi relatives à la production
agricole, que même s'il y avait de notables différences entre les
deux textes, le projet de loi d'orientation agricole avait repris, à
l'identique, plusieurs passages du " projet Vasseur ".
M. Hilaire Flandre a, quant à lui, estimé que le régime
juridique permettant une dissociation entre patrimoine personnel de
l'exploitant et celui destiné à l'exploitation ne constituait pas
une nouveauté. Après avoir évoqué la
possibilité, en cas d'installation des jeunes, de défiscaliser
les capitaux affectés à l'exploitation et le recours aux
préretraites, il s'est interrogé sur l'éventualité
d'une taxation différée des plus-values. Il a jugé
souhaitable de renforcer l'information des propriétaires lorsque leur
fermier concluait un CTE, ainsi que leur participation aux instances de
décision que crée le texte.
M. Patrick Lassourd a regretté que des questions
essentielles -notamment fiscales- pour l'agriculture ne soient pas
évoquées par le projet et s'est étonné de voir ce
texte qualifié de loi " d'orientation ".
Rappelant que certaines dispositions relatives à la formation et
à la recherche seraient examinées par la commission des affaires
culturelles, M. Michel Souplet, rapporteur, a affirmé son attachement au
renforcement des instances mutualistes et interprofessionnelles.
M. Jean François-Poncet, président, a souligné que,
désormais, hormis les questions relatives aux interprofessions qui
relevaient de la compétence nationale, la régulation des
marchés agricoles s'effectuait au niveau européen.
Rappelant la diversité des types d'agriculture en France, M. Jean
Huchon a souligné le risque de voir la multiplication des aides
publiques -dont il a reconnu l'utilité- conduire à une
déresponsabilisation et à un découragement des exploitants
agricoles, dont il a constaté la désaffection vis-à-vis
des coopératives, de la Mutualité sociale agricole (MSA), ou du
Crédit agricole. Il s'est également inquiété du
poids et du rôle croissants des grandes surfaces
Tout en insistant sur l'importance capitale de la notion d'entreprise et sur
les responsabilités de gestionnaires des exploitants, M. Philippe Arnaud
a déploré l'absence de dispositions fiscales, notamment en ce qui
concerne les stocks à rotation lente et la transmission des biens. Il a
évoqué le risque de voir se créer un hiatus entre les
dispositions du projet de loi d'orientation et la réforme de la PAC.
Enfin, il a considéré qu'une approche transversale des
activités rurales était nécessaire, afin de ne pas
créer de distorsions de concurrence entre la pluriactivité
agricole proprement dite et les activités commerciales et artisanales.
M. Jean-Marc Pastor, après avoir relevé que le financement des
CTE ne devait pas poser de problèmes pour l'année 1999, a
estimé, en revanche, indispensable de prévoir sur ce point pour
l'an 2000 un dispositif complet et cohérent. Il a rappelé que si,
dans le passé, certaines régions avaient institué des
programmes d'aménagement et de modernisation (PAM), l'essentiel du
financement des CTE devrait, à l'avenir, résulter de
crédits d'Etat.
Il a évoqué la difficulté d'appliquer le concept
d'entreprise aux exploitations agricoles, dont il a souligné la
diversité et les spécificités, et la
nécessité d'approfondir la réflexion sur les
modalités de modernisation de l'agriculture. Enfin, reprenant les
interrogations du sénateur Jean Huchon, il a dit sa préoccupation
face au rôle des grandes et moyennes surfaces (GMS).
M. Gérard Le Cam après avoir félicité le rapporteur
pour la qualité de son rapport, a précisé que s'il n'en
partageait pas toutes les orientations, certaines d'entre elles pourraient
toutefois recueillir son assentiment.
Il a jugé justifiée la nouvelle orientation proposée pour
l'agriculture. Il a considéré que la suppression de
l'article 6 du projet de loi agricole n'était pas souhaitable
même si cet article méritait d'être retravaillé.
Il a considéré que la consécration du terme
d'" entreprises agricoles " risquait d'ouvrir la voie à leur
éventuel assujettissement à la taxe professionnelle.
Après avoir souligné que le contrôle des structures
était nécessaire, et qu'il fallait récuser toute
" course au gigantisme ", il a estimé que, compte tenu de
l'organisation actuelle du commerce agricole mondial les problèmes de la
faim dans le monde ne seraient pas résolus par un accroissement de la
production.
En réponse aux différents intervenants, M. Michel Souplet,
rapporteur, a précisé que l'organisation des marchés
agricoles, au travers notamment des interprofessions ou des organisations de
producteurs, avait été le principal instrument de la relance
agricole dans notre pays.
Relevant l'hésitation des jeunes générations à
s'engager au sein des organisations professionnelles, il a jugé que ces
derniers étaient pourtant prêts à assumer, pour peu qu'on
le leur demande, des fonctions au sein des instances agricoles.
Le rapporteur s'est déclaré, en outre, ouvert à
d'éventuels amendements extérieurs relatifs à la grande
distribution.
Disant comprendre la réticence de certains commissaires quant à
l'emploi du terme d'" entreprise agricole ", le rapporteur a
toutefois souligné que, si l'agriculture était très
différente d'une région à une autre, elle était
déjà, pour plus de 100.000 exploitations, organisée
sous forme sociétaire. Il a estimé que la loi d'orientation, qui
fixait les contours de l'avenir du monde agricole, devait accompagner cette
évolution.
Au sujet des aides directes aux producteurs, il a estimé qu'elles
remplissaient en réalité la fonction d'aides à la
consommation, les dépenses consacrées à l'alimentation ne
représentant plus désormais que 15 % du revenu des
ménages, contre la moitié dans les années cinquante.
Il a considéré que ce système d'aides revenait en
réalité à prendre au contribuable ce qu'on lui avait
donné en tant que consommateur.
Insistant sur l'importance des négociations agricoles mondiales à
venir, il a jugé que les problèmes d'aménagement du
territoire et d'environnement étaient posées avec davantage
d'acuité en Europe que dans les autres régions du monde
exportatrices de produits agricoles.
Au sujet de sa proposition de supprimer l'article 6 du projet de loi, le
rapporteur a précisé que cette disposition avait suscité
de très vives inquiétudes dans les régions
françaises. Il a souhaité qu'une harmonisation fiscale et sociale
des régimes applicables aux différentes professions intervenant
dans le monde rural soit réalisée.
M. Jean François-Poncet, président, a rappelé que
l'agriculture européenne, dans sa définition issue du
traité de Rome et de la conférence de Stresa, s'était
construite sur une politique de prix agricoles élevés. Il a
observé que la pression mondiale, toujours soutenue, avait obligé
l'Europe à aligner de plus en plus les prix communautaires sur les cours
agricoles mondiaux et à compenser -faute de quoi nombre
d'exploitations n'y auraient pas survécu- cette baisse de prix par
une hausse des aides directes aux exploitants, sur le modèle de la
plupart des pays industrialisés. La réforme actuellement
proposée pour la politique agricole commune, a-t-il fait valoir,
s'inscrit dans la continuité de ce mouvement.
M. Jean François-Poncet, président, a considéré que
cette aide aux revenus des exploitants agricoles n'avait été
jusqu'à présent qu'insuffisamment destinée à ceux
qui en avaient le plus besoin. Il a estimé que le contrat territorial
d'exploitation, par delà sa vocation affichée à consacrer
un certain modèle d'agriculture durable, permettrait surtout
l'adaptation et la différenciation des aides selon les exploitations. Il
s'est alors interrogé sur son financement, considérant comme un
bien maigre augure les 300 millions de francs budgétisés
pour 1999, au regard des quelque 45 milliards d'écus de la
politique agricole commune. Le Président a estimé que le CTE
pourrait annoncer la jonction des financements français et
européens en faveur de l'agriculture. Dans le cas contraire, il a
jugé qu'il ne s'agirait que d'un " codicille ", certes
intéressant, mais peu adapté à l'ampleur des défis
posés au monde rural français.
M. Jean François-Poncet, président, s'est inquiété
des conséquences d'une éventuelle participation des
collectivités locales à ce dispositif, estimant
préférable de sauvegarder l'autonomie des aides que ces
dernières allouaient à l'agriculture.
Il a jugé que la proposition du rapporteur de supprimer l'article 6
du projet de loi n'était pas " une fuite en avant ", comme
cela avait été dit par certains, mais bien plutôt un sage
retour en arrière, compte tenu des très vives réactions
suscitées par cette rédaction.
Revenant sur les propos relatifs au règlement de la question de la faim
dans le monde, le Président a jugé illusoire l'idée,
pourtant séduisante, de résoudre ce problème par un
accroissement de la production agricole des pays industrialisés.
Il a estimé que la façon la plus efficace de s'attaquer à
cette question était d'apprendre aux populations concernées
à produire elles-mêmes leur alimentation.
Après l'intervention de M. Hilaire Flandre, rappelant que le doublement
prévu de la population d'ici à 2050 offrirait toutefois des
débouchés potentiels à l'agriculture européenne, M.
Jean François-Poncet, président, a considéré que
l'augmentation de la productivité agricole dépasserait sans
doute, vu les recherches nombreuses menées, notamment, dans le domaine
du génie génétique, celle de la population mondiale.
La commission a ensuite procédé à l'examen des articles.
La commission a tout d'abord adopté
l'article premier
(objectifs
de la politique agricole) sans modification.
A
l'article 1er bis
(représentation des syndicats agricoles au
sein des organismes agricoles), M. Jean-Marc Pastor a souhaité ne
pas alourdir le projet de loi d'orientation par des dispositions de nature
réglementaire. Après les interventions de MM. Gérard
César et Jean-Paul Emorine, qui se sont prononcés dans le sens du
rapporteur, la commission a adopté un amendement visant à
inscrire dans la loi les critères de la représentativité
syndicale dans le secteur agricole.
Elle a adopté
l'article 1er ter
(rapport sur la revalorisation
des retraites agricoles) sans modification.
A
l'article 2
(création du contrat territorial d'exploitation
-CTE-), la commission a adopté à l'unanimité un amendement
visant à réécrire le texte proposé pour l'article
L.311-3 du code rural, sans pour autant en modifier l'architecture.
Sur
l'article 3
(création d'un fonds de financement des contrats
territoriaux d'exploitation), M. Jean-Marc Pastor a souhaité que les CTE
puissent disposer de fonds communautaires. M. Jean François-Poncet,
président, a rappelé les différents mécanismes de
cofinancement des dépenses communautaires en vigueur.
M. Jean-Pierre Raffarin a distingué les dépenses relevant de
la PAC et celles des fonds structurels. M. Gérard César a
évoqué le problème posé par l'éventuelle
participation des collectivités territoriales aux CTE. M.
Jean-Paul Emorine s'est inquiété des risques de
renationalisation des aides communautaires en faveur de l'agriculture.
Après les interventions de MM. Bernard Murat, la commission, sur
proposition de M. Michel Souplet, rapporteur, a adopté un amendement
visant à exclure du fonds destiné au financement des CTE les
aides de l'Union européenne versées en application des
organisations communes de marché.
A
l'article 4
(articulation des aides publiques avec les contrats
territoriaux d'exploitation), la commission a adopté à
l'unanimité deux amendements, le premier tendant à éviter
un cumul des critères mentionnés au présent article, le
second d'ordre rédactionnel.
Elle a adopté ensuite sans modification
l'article 5
(reconnaissance d'un pouvoir d'avis aux commissions départementales
d'orientation de l'agriculture).
Sur
l'intitulé du titre II
(exploitations et personnes),
après un débat sur la notion d'entreprise agricole, la commission
a adopté un amendement, tendant à remplacer le terme
" exploitation " par celui " d'entreprise ", le groupe
socialiste s'abstenant.
Sur
l'intitulé du chapitre 1er du titre II,
la commission a
adopté un amendement tendant à remplacer le terme
" exploitation " par celui " d'entreprise ", le groupe
socialiste s'abstenant.
A
l'article 6
(définition des activités agricoles),
après l'intervention de M. André Lejeune, la commission a
adopté un amendement de suppression.
La commission a adopté
l'article 7
(registre de l'agriculture)
sans modification.
Après l'article 7
, la commission a adopté -le groupe
socialiste votant contre-un amendement tendant à insérer un
article additionnel
visant à lier l'immatriculation au registre
de l'agriculture à l'inscription sur la liste électorale pour les
chambres d'agriculture, M. Gérard César ayant estimé
qu'une information auprès des agriculteurs était essentielle et
M. Jean-Marc Pastor ayant faire valoir, quant à lui, que ce
dispositif ne relevait pas de la loi.
A
l'article 7 bis
(définition de l'exploitant agricole), la
commission a adopté un amendement tendant à préciser cette
définition, le groupe socialiste votant contre.
La commission a adopté
l'article 8
(champ d'application du statut
du fermage) sans modification.
A
l'article 9
(protection du preneur appliquant des méthodes
culturales favorables à l'environnement), M. André Lejeune a
rappelé que les services du ministère procédaient
actuellement à une étude sur la question de l'épandage des
boues. M. Gérard César a estimé qu'il s'agissait surtout
d'un problème d'environnement concernant, à ce titre, Mme
Dominique Voynet. Après les interventions de MM. Louis Althapé,
Louis Moinard, Jean François-Poncet, président, et Jean-Pierre
Plancade, la commission a adopté un amendement relatif aux
problèmes de l'épandage des boues sur les terres agricoles, sous
réserve que le rapporteur puisse le retirer en fonction de la
réponse du ministre de l'agriculture et de la pêche.
La commission a adopté l'
article 10
(articulation entre la
résiliation du bail et le contrôle des structures) et
l'article
10 bis
(mise à disposition de biens loués au profit d'une
société) sans modification.
A
l'article 10 ter
(reprise d'une parcelle pour le bailleur pour la
construction d'une maison d'habitation), elle a adopté trois
amendements, le premier de précision, le deuxième visant
à supprimer l'avant dernier alinéa de cet article et le
troisième tendant à inciter le propriétaire à
demander un permis de construire dans les deux années suivant le
congé.
Elle a adopté
l'article 11
(travaux de mise aux normes
d'exploitation en fermage),
l'article 11 bis
(application des articles 8
à 11 aux baux en cours) et
l'article 12
(rapport sur
l'assurance récolte) sans modification.
A
l'article 12 bis
(insaisissabilité partielle des revenus
provenant de l'activité agricole), elle a adopté un amendement de
suppression, M. Gérard Le Cam votant contre.
A
l'article 12 ter
(insaisissabilité du logement d'un
agriculteur), la commission a adopté un amendement de suppression,
M. Gérard Le Cam votant contre.
Elle a adopté
l'article 13
(éléments de
référence et politique d'installation) sans modification.
A
l'article 14
(dispositions relatives à la politique
d'installation), après l'intervention de M. Jean-Paul Emorine, elle a
adopté un amendement tendant à faire référence
à de nouvelles mesures confortant financièrement les agriculteurs
en phase d'installation progressive. Elle a ensuite adopté un amendement
visant à ne pas trop étendre le délai d'information des
agriculteurs qui vont atteindre l'âge requis pour
bénéficier de la retraite, M. Gérard Le Cam votant contre.
Sur
l'article 15
(notification préalable des départs
à la retraite), après que MM. Jean-Paul Emorine et Gérard
César aient formulé des interrogations sur le dispositif
d'information prévu à cet article, la commission a adopté
un amendement tendant à réduire de deux ans à dix-huit
mois le délai dans lequel l'exploitation doit faire connaître
à l'autorité administration son intention de cesser son
exploitation. M. Gérard Le Cam s'est abstenu.
Après l'article 15
, M. Michel Souplet a proposé un
amendement visant à introduire un
article additionnel
tendant
à mettre en oeuvre un dispositif de préretraite à
caractère social.
M. Jean-Marc Pastor, s'étant déclaré favorable à
l'esprit de cet amendement, a souhaité que soit effectué un bilan
de l'opération pré-retraite achevée en 1997.
Il a, en outre, souligné qu'il serait opportun de lier le dispositif
proposé à une démarche d'installation progressive,
précisant que le groupe socialiste serait probablement amené
à sous-amender cette mesure.
M. Bernard Murat a souscrit aux propos de M. Jean-Marc Pastor et a
rappelé l'importance des problèmes de formation.
M. Jean-Paul Emorine a préconisé l'importance de la mise en place
de mesures incitatives en faveur des jeunes agriculteurs. Il a
considéré que le dispositif de pré-retraite devait
être associé à l'installation d'un jeune agriculteur.
M. Jean Huchon a souligné que le système du tutorat
n'était pas toujours une solution viable.
Sont ensuite intervenus MM. Louis Moinard, Gérard César et
Hilaire Flandre.
La commission a adopté cet amendement.
A
l'article 16
(réforme du contrôle des structures), la
commission a adopté sept amendements :
- le premier, tendant à préciser l'objectif prioritaire du
contrôle des structures ;
- le deuxième, auquel les groupes communiste républicain et
citoyen et socialiste se sont opposés, tendant à relever le seuil
de déclenchement du contrôle des structures ;
- le troisième visant à prendre en compte dans la
réglementation des structures les liens de parenté entre les
associés, après que M. André Lejeune eut
évoqué un éventuel problème
d'institutionnalité et l'intervention de M. Jean-François Poncet,
président. Le groupe socialiste s'est abstenu et le groupe communiste
républicain et citoyen a voté contre ;
- le quatrième tendant à augmenter la distance de cinq
kilomètres, après une intervention de M. Louis Moinard sur les
difficultés posées par l'éloignement des terres dans les
villages à habitat groupé et de M. Pierre Hérisson, sur
les problèmes rencontrés en zone de montagne. Le groupe
communiste républicain et citoyen a voté contre ;
- le cinquième, tendant à rétablir l'avis de la
Commission départementale d'orientation agricole (CDOA) ;
- le sixième, visant à donner une nouvelle rédaction
au 8° du texte proposé par cet article pour l'article L.231-3 du
code rural, le groupe communiste républicain et citoyen votant
contre ;
- le septième, tendant à abaisser le plafond de la sanction
pécuniaire de 6.000 à 4.000, M. Gérard Le Cam votant
contre.
Après l'article 16,
la commission a adopté un amendement
tendant à insérer un
article additionnel
demandant au
Gouvernement un rapport sur les moyens à mettre en oeuvre pour
encourager l'investissement dans le foncier agricole.
Puis, la commission a adopté
l'article 17
(révision du
schéma directeur départemental des structures) et
l'article 17
bis
(contrôle des regroupements de références
laitières) sans modification.
Sous réserve des observations et des amendements proposés par la
commission des affaires sociales,
l'article 18
(création du
statut de conjoint collaborateur),
l'article 18 bis
(statut du
conjoint du copropriétaire embarqué et du conjoint du chef
d'exploitation de cultures marines),
l'article 19
(suppression
progressive de la qualité de conjoint participant aux travaux),
l'article 20
(la retraite proportionnelle des conjoints collaborateurs),
l'article 21
(paiement par le chef d'entreprise de la cotisation
d'assurance vieillesse du conjoint collaborateur),
l'article 22
(revalorisation des retraites),
l'article 23
(paiement par le chef
d'entreprise de la cotisation d'assurance vieillesse du conjoint
collaborateur),
l'article 24
(cotisations des nouveaux salariés),
l'article 25
(institution d'un salaire différé au profit
du conjoint survivant du chef d'exploitation),
l'article 26
(coordination),
l'article 27
(création du titre emploi
simplifié agricole)
l'article 27 bis
(limitation des
déplacements des salariés agricoles dans le cadre de travaux
effectués par des groupements d'employeurs),
l'article 28
(création au niveau des départements de comités d'oeuvres
sociales et culturelles),
l'article 29
(création au niveau
des départements de commissions paritaires d'hygiène, de
sécurité et des conditions de travail), l'article 29 bis
(accès au capital temps-formation),
l'article 29 ter
(création d'un observatoire de l'emploi salarié en agriculture),
l'article 29 quater
(renforcement du contrôle de l'Etat sur les
organismes de mutualité sociale agricole (MSA) et divers organismes -
schémas directeurs informatiques des organismes de MSA),
l'article 29
quinquies
(circonscription territoriales des organismes de MSA),
l'
article 29 sexies
(convention d'objectifs et de gestion au sein de
la MSA - commissaire du Gouvernement),
l'article 29 septies
(modalités de suspension ou de dissolution du conseil d'administration
d'un organisme de MSA) et
l'article 29 octiès
(actions
menées par les organismes de MSA) ont été adoptés
sans modification par la commission des affaires économiques.
Sur
l'intitulé du chapitre 1er du titre III
(avant
l'article 30 A), la commission a adopté un amendement visant
à compléter cet intitulé par les termes
" organisation de la production ".
Elle a ensuite adopté
l'article 30
A (organisation de
producteurs reconnues) et
l'article 30
(associés
coopérateurs des zones frontalières) sans modification.
A
l'article 30 bis
(acquisition de parts sociales et déductions
pour investissement), M. Michel Souplet a proposé un amendement visant
à insérer le dispositif prévu à cet article dans le
code général des impôts. Après l'intervention de
M. Jean-Marc Pastor, qui a pris acte de l'apport de cet amendement
à la lisibilité du dispositif, cet amendement a été
adopté, le groupe socialiste et le groupe communiste républicain
et citoyen s'étant abstenus.
La commission a adopté
l'article 31
(comptes consolidés
des sociétés coopératives) sans modification.
A
l'article 32
(conseil supérieur d'orientation de la
coopération agricole), la commission a adopté un amendement de
précision, le groupe socialiste votant contre afin de maintenir une
certaine souplesse dans le projet de loi d'orientation, et
M. Gérard Le Cam votant pour.
A
l'article 32 bis
(conseil supérieur d'orientation de la
coopération), la commission a adopté un amendement visant
à insérer la catégorie professionnelle des
commerçants dans le dispositif prévu à cet article.
A
l'article 33
(statut et prérogatives des organisations
interprofessionnelles), la commission a adopté cinq amendements :
- le premier, après l'intervention de M. Jean-Marc Pastor, visant
à préciser qu'il n'appartient pas aux organisations
interprofessionnelles de gérer les signes de qualité ;
- le deuxième, tendant à prendre en compte les interprofessions
regroupant les produits cidricoles ou d'oléiculture sous
" appellation d'origine contrôlée " ;
- le troisième, après l'intervention de M. Jean-Paul
Emorine, visant à assurer la coordination entre les sections au sein des
organisations interprofessionnelles générales et les
interprofessions spécifiques ;
- le quatrième de coordination ;
- Enfin, le cinquième, après l'intervention de M. Gérard
César, tendant à remplacer le terme " d'organisation
professionnelle " par celui de " profession ".
Elle a adopté les
articles 34
(extension des accords
interprofessionnels),
35
(assiette des cotisations
interprofessionnelles), et
36
(rapport d'activité et compte des
interprofessions - bilan d'application des accords étendus) sans
modification.
A
l'article 37
(contrats pour faire face aux crises conjoncturelles), la
commission a adopté un amendement relatif à l'homologation de
certains contrats.
A
l'article 38
(modification de la composition du Conseil
supérieur d'orientation), après les interventions de MM.
André Lejeune, Gérard César, Gérard Le Cam et
Jean-Paul Emorine, la commission a adopté un amendement visant à
insérer les représentants de la propriété agricole
et ceux des syndicats représentatifs des salariés agricoles au
sein du Conseil supérieur d'orientation (CSO).
A
l'article 38 bis
(création d'un conseil supérieur des
exportations agricoles et alimentaires), elle a adopté un amendement de
clarification.
A
l'article 38 ter
(missions du conseil supérieur des
exportations agricoles et alimentaires) , elle a adopté un amendement
tendant à compléter les missions de cet organisme.
Après l'article 38 ter
, la commission a introduit un
article
additionnel
visant à faire présenter par le Gouvernement un
rapport sur le phénomène de l'intégration en agriculture,
après les interventions de MM. Jean-Marc Pastor et Hilaire Flandre.
Sur
l'intitulé du titre IV,
la commission a adopté un
amendement tendant à compléter le titre IV du projet de loi.
Elle a adopté
l'article 39 A
(politique de la qualité et
de l'origine des produits agricoles ou alimentaires) sans modification.
A
l'article 39
(signes d'identification et emploi des termes
" fermier ", " montagne " et " produits pays "),
la commission a adopté, sur proposition du rapporteur et après
les interventions de MM. Jean-Marc Pastor, Jean Huchon, Gérard
César et M. Jean François-Poncet, président, un amendement
supprimant la possibilité de mettre en place une IGP autonome, les
groupes socialistes et communiste républicain et citoyen s'abstenant.
La commission a adopté
l'article 40 A
(commission nationale
des labels et des certifications de produits agricoles et alimentaires) sans
modification.
Elle a poursuivi l'examen des articles en examinant plusieurs dispositions
visant à un " toilettage " du dispositif relatif aux
appellations d'origine.
Après l'article 40 A
, elle a adopté un amendement
tendant à insérer un
article additionnel
modifiant la
rédaction de l'article L.641-2 du code rural, le groupe socialiste
s'abstenant.
Avant l'article 40
, elle a adopté un amendement tendant à
insérer un
article additionnel
modifiant la rédaction de
les article L.643-3 et L.643-4 du code rural, le groupe socialiste s'abstenant.
A
l'article 40
(organisation de l'INAO, extension des compétences
de l'Institut national des appellations d'origine (INAO) aux IGP, la commission
a adopté dix amendements, le groupe socialiste s'abstenant :
- le premier, visant à harmoniser le dispositif proposé pour
l'article L.641-5 du code rural avec le décret de 1991 relatif à
l'INAO ;
- le deuxième, proposant une nouvelle rédaction pour
l'article L.641-6 du code rural ;
- le troisième, ayant pour objet de prendre en compte le rôle
de l'INAO dans les IGP ;
- le quatrième de coordination ;
- le cinquième, incluant la mise en bouteille dans les
" conditions de production " exprimée à l'article
L.641-15 du code rural ;
- le sixième relatif au rôle de l'INAO en matière de droit
de plantation ;
- le septième visant à actualiser l'article L.641-17 du code
rural ;
- le huitième de coordination ;
- le neuvième visant à supprimer l'article L.621-22 du code
rural ;
- le dernier, visant à supprimer les III et IV de l'article 40
du projet de loi.
Elle a ensuite adopté
l'article 40 bis
(étiquetage des
produits bénéficiant d'une appellation d'origine
contrôlée) sans modification.
A
l'article 40 ter
(création d'un logo " AOC "), elle a
adopté un amendement visant à respecter le droit en vigueur.
Elle a ensuite adopté
l'article 40 quater
(statut des syndicats
des producteurs des produits AOC) et
l'article 41
(présentation
trompeuse d'une AOC et poursuite des infractions) sans modification.
A
l'article 41 bis
(utilisation de l'indication de provenance dans les
délimitations de vente), elle a adopté un amendement permettant
de réintroduire les dispositions prévoyant la possibilité
d'emploi d'une mention géographique qui n'est pas une IGP sur les
produits sous label ou avec certificat de conformité.
Au cours d'une deuxième séance tenue dans l'après-midi, la
commission a poursuivi l'examen du rapport du projet de loi d'orientation
agricole.
Elle a adopté
l'article 42
(appellation " montagne "),
l'article 42 bis
(création d'un fonds de valorisation
et de communication destiné à promouvoir les produits agricoles
et alimentaires) et
l'article 43
(cotisations à l'INAO et aux
organismes de contrôle agréés pour les produits autres que
le vin) sans modification.
Elle a supprimé
l'article 43 bis
(mise en bouteille des vins
bénéficiant d'une appellation d'origine).
A
l'article 43 ter
(mise en place d'un système de biovigilance),
après les interventions de MM. Jean Huchon, Jean-Paul Emorine et M. Jean
François-Poncet, président, la commission a adopté une
nouvelle rédaction de l'ensemble du dispositif, afin de distinguer les
questions relatives aux organismes génétiquement modifiés
de celles ayant trait aux produits antiparisitaires.
Elle a ensuite inséré trois articles additionnels après
l'article 43 ter :
- le premier sur les produits phytosanitaires ;
- le deuxième ayant trait aux produits antiparasitaires à
usage agricole;
- et le dernier relatif aux matières fertilisantes et aux supports de
culture.
La commission a adopté
l'article 44
(identification des
équidés) sans modification.
A
l'article 44 bis
(mesures relatives au contrôle des
élevages, au suivi sanitaire dans les abattoirs et aux pouvoirs des
agents habilités), la commission a adopté quatre amendements :
- le premier visant à déterminer le délai de conservation
en fonction de la durée de vie moyenne de l'animal ;
- le deuxième d'ordre rédactionnel ;
- le troisième tendant à supprimer -parce qu'inutile- la
mention relative à l'absence de droit à l'indemnité en cas
d'infraction à l'article 253 du code rural ;
- le dernier permettant aux propriétaires ou détenteurs des
animaux de présenter leurs observations.
A
l'article 44 ter
(mesures relatives aux anabolisants), la commission a
adopté deux amendements, l'un permettant, dans des conditions
fixées par décret en Conseil d'Etat, de déroger,
s'agissant des carnivores domestiques, à l'interdiction d'utilisation
des stilbènes -M. Jean Huchon votant contre-, l'autre, supprimant la
mention relative à l'absence de droit à l'indemnité en cas
d'infraction.
A
l'article 44 quater
(mesures diverses relatives au renforcement de la
qualité sanitaire des denrées destinées à
l'alimentation humaine ou animale), elle a adopté neuf amendements :
- le premier, tendant à insérer le dispositif prévu dans
le II de cet article à l'article L.253-3 du code rural ;
- le deuxième visant à préciser que toutes les entreprises
doivent être soumises à des obligations identiques ;
- le troisième de précision rédactionnelle ;
- le quatrième introduisant un filtrage par le préfet pour
l'engagement de la procédure de rappel ;
- le cinquième rendant possible la simple diminution de
l'activité d'un établissement à la manipulation ou la
transformation de certaines denrées en cas d'infraction à la
législation ;
- le sixième visant à supprimer les mots " à temps
partiel " dans les articles 215-1 et 283-1 du code rural ;
- le septième de nature rédactionnelle,
- le huitième, rectifiant une erreur de codification ;
- enfin, le neuvième de précision.
A
l'article 45
(prise en compte des fonctions économiques,
environnementale et sociale de l'espace agricole et forestier), la commission a
adopté deux amendements, le premier affirmant que la préservation
du modèle d'agriculture est un objectif d'intérêt
général, le second que l'agriculture et la forêt font
partie du patrimoine commun.
Avant l'article 45 bis
, MM. Louis Moinard, Jean-Paul Emorine et Michel
Teston étant intervenus, la commission a adopté un amendement
visant à insérer un
article additionnel
tendant à
reconnaître le principe de réciprocité lors de la
construction d'une maison d'habitation à proximité de locaux
agricoles, le groupe socialiste s'abstenant.
A
l'article 45 bis
(petites carrières de marne), après les
interventions de Mme Janine Bardou, MM. Michel Teston et Marcel Deneux, la
commission a adopté un amendement tendant à instaurer un
régime de déclaration pour les carrières de marne.
A
l'article 46
(documents départemental de gestion de l'espace
agricole et forestier), la commission a adopté un amendement visant
à compléter la liste des organismes consultés.
A
l'article 47
(zones agricoles protégées) elle a
supprimé la mention relative au document d'urbanisme.
La commission a adopté
l'article 47 bis
(association des
représentants des organismes professionnels agricoles (OPA) à la
délimitation des zones de préemption) sans modification.
A
l'article 48
(réduction des espaces agricoles et forestiers),
elle a adopté un amendement réintroduisant la participation de la
CDOA.
Elle a adopté ensuite
l'article 49
(droit de préemption
des sociétés d'aménagement foncier et
d'établissement rural -SAFER-),
l'article 49 bis
(missions
des SAFER),
l'article 50
(attributions des droits reconnus à la
partie civile aux chambres d'agriculture et centres régionaux de la
propriété forestière),
l'article 50 bis
(renforcement du dispositif relatif aux associations foncières,
pastorales et agricoles) et
l'article 50 ter
(attribution des biens de
section).
Après l'article 50 ter
, la commission a inséré
trois articles additionnels :
- le premier modifie la rédaction de l'article L.623-7 du code rural
relatif aux aménagements fonciers ;
- le deuxième complète l'article L.352-1 du code rural afin
de donner un fondement législatif à des pratiques contractuelles ;
- le troisième a pour objectif de rendre éligibles au
financement des opérations d'aménagement foncier la
réorganisation foncière et les échanges d'immeubles ruraux.
Sous réserve des modifications présentées par la
commission des affaires culturelles, la commission des affaires
économiques a adopté
l'article 51
(principes et unions de
l'enseignement et de la formation professionnelle agricoles publics),
l'article 52
(architecture générale de l'enseignement
et la formation professionnelle agricoles publics),
l'article 53
(création des établissements publics locaux d'enseignement et de
formation professionnelle agricoles),
l'article 54
(mention du directeur
général de l'agriculture et de la forêt comme
autorité académique,
l'article 55
(principes, missions et
architecture générale de l'enseignement supérieur agricole
public),
l'article 56
(administration des établissements
d'enseignement supérieur agricole publics),
l'article 57
(création de groupements d'intérêt public par les
établissements publics d'enseignement supérieur agricole),
l'article 58
(principes et missions de l'enseignement et de la formation
professionnelle agricoles privés),
l'article 59
(architecture générale de l'enseignement technique agricole
privé),
l'article 60
(schéma prévisionnel
national des formations d'enseignement agricole),
l'article 61
(coordination),
l'article 62
(abrogation du premier alinéa de
l'article L.815-2 du code rural,
l'article 62 bis
(création de
l'inspection de l'enseignement agricole),
l'article 63
(développement agricole) et
l'article 64
(principes et
missions de la recherche agronomique et vétérinaire) sans
modification.
Après l'intervention de M. Jean Huchon qui a regretté l'insertion
de dispositions n'ayant que peu de rapports avec le texte examiné par la
commission, la commission a,
après l'article 64
, adopté un
amendement tendant à insérer un article additionnel relatif
à l'enregistrement des diplômes de vétérinaire et
à la situation de certains ressortissants français
autorisés à exercer la médecine et la chirurgie des
animaux.
Après les interventions de M. Jean-Paul Emorine et Marcel Deneux, la
commission a adopté, sur proposition du rapporteur, un amendement
demandant au Gouvernement un rapport sur les adaptations à apporter
à la fiscalité, aux charges sociales et au régime de
transmission des entreprises agricoles.
La commission a adopté l'ensemble du projet de loi d'orientation
agricole ainsi modifié, le groupe socialiste s'abstenant.