CHAPITRE DEUX
L'ACTION SOCIALE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
I. LE PLAN SOCIAL ÉTUDIANT CONSTITUE LA PRIORITÉ DU BUDGET POUR 1999
A. LA PREMIÈRE TRANCHE DU PLAN SOCIAL ÉTUDIANT...
Le plan
social étudiant, annoncé depuis de nombreuses années, va
connaître un début d'application en 1999. Il convient de souligner
l'orientation positive de cette mesure : la mise en place d'un
véritable statut de l'étudiant aurait en effet, selon votre
rapporteur spécial, constitué une erreur. Le plan social
étudiant est présenté comme poursuivant trois
ambitions :
- permettre au jeune de poursuivre ses études sans être
freiné par des obstacles matériels et financiers ;
- enrichir la personnalité de chaque étudiant dans
l'exercice autonome de sa citoyenneté ;
- améliorer les conditions de vie étudiante.
A cette fin, une revalorisation du montant des bourses et un
élargissement du champ des bénéficiaires sont entrepris.
Dès la rentrée universitaire 1998, les plafonds de ressources
des 4 derniers échelons des bourses sur critères sociaux
sont revalorisés de 1,2 % et celui du premier échelon de
6 %, ce qui permettra d'élargir le champ des
bénéficiaires. Le montant de ces bourses augmente de 5 %
pour le 5
éme
échelon réservé aux
étudiants des familles les plus modestes et de 3 % pour les autres
échelons. Le montant des bourses sur critères universitaires
(DEA, DESS, agrégation, service public) augmente de 3 %. Outre la
revalorisation de leur montant, les conditions d'attribution des bourses seront
revues pour les adapter aux parcours pédagogiques des étudiants
et à l'ouverture européenne des formations.
Par ailleurs, dès la rentrée universitaire 1998/1999, la mise en
place de
"bourses de mérite"
est effective. Deux cents bourses
sont attribuées aux meilleurs bacheliers (mention très bien)
issus des familles les plus modestes, éligibles à une bourse sur
critères sociaux, qui se destinent aux études menant vers les
concours des Ecoles nationales d'administration ou de la magistrature.
Enfin,
dans le domaine des transports, une carte orange annuelle sera
disponible pour les étudiants d'Ile de France
(académies de
Créteil, Paris, Versailles) dès le mois de septembre, leur
permettant de voyager
avec plus de
40 % de réduction.
Le coût afférent à cette mesure sera pris en charge
conjointement avec la Région Ile de France.
L'objectif principal de ce plan est, sur une période de quatre ans,
de revaloriser les taux de bourses de 15 % et de parvenir à
30 % d'étudiants bénéficiaires.
Pour le budget 1999, les moyens nouveaux réservés aux bourses
de
l'enseignement supérieur (chapitre 43-71 article 10)
pour la mise en place du plan social étudiant sont de
808,27 millions de francs.
Le budget global du chapitre 43-71 article 10 sera de
7,12 milliards de francs en 1999 contre 6,51 milliards de francs en
1998, soit une progression de 9,3 % des crédits des bourses
d'enseignement supérieur.
Les moyens nouveaux au titre du budget 1999 permettront ainsi de financer les
mesures suivantes :
- un accroissement souhaité du nombre de boursiers pour l'année
universitaire 1998-1999 d'environ 25.000 : 10.000 boursiers
supplémentaires au 1
er
échelon par relèvement
des plafonds des ressources correspondants et 15.000 maintiens de bourses
à des redoublants ou des étudiants en situation de
réorientation ;
- une augmentation différenciée des taux de bourses pour
l'année universitaire 1998-1999;
- la création de 200 bourses de mérite à
40.000 francs pour l'année universitaire 1998-1999 ;
- la carte orange étudiant pour un coût prévisionnel
de 75 millions de francs.
B. ...CONFORTERA DES AIDES DIRECTES DÉJÀ IMPORTANTES...
Les
bourses et secours d'études constituent la part la plus importante des
aides directes versées aux étudiants.
La gestion des bourses d'enseignement supérieur est assurée au
niveau académique par les centres régionaux des oeuvres
universitaires et scolaires (CROUS).
On distingue les bourses sur critères sociaux et les bourses sur
critères universitaires.
a) Les bourses sur critères sociaux
Les
bourses sur critère sociaux sont accordées par les recteurs, par
l'intermédiaire des CROUS, en fonction des ressources et des charges de
la famille appréciées au regard d'un barème national
établi chaque année. Les critères d'attribution sont
l'âge de l'étudiant (moins de 26 ans), la nationalité
et la scolarité.
L'étudiant ne bénéficie de cette aide que s'il
accède chaque année à un niveau d'études
supérieur à celui déjà atteint. Toutefois, le
recteur a la possibilité d'accorder une
aide individualisée
exceptionnelle (AIE).
Les AIE, qui sont intégrées dans les crédits de bourses,
permettent dans les conditions fixées par la réglementation et en
fonction des crédits contingentés, à des étudiants
redoublants ou en situation de réorientation, de continuer à
bénéficier d'une aide financière. 30.012 AIE ont
été attribuées au cours de l'année 1997-1998.
Il existe cinq échelons de bourses : le premier correspond au
taux le moins élevé (7.308 francs), le cinquième au
plus fort (19.692 francs).
Pour l'année universitaire 1997-1998, il y a eu
381.900 bénéficiaires de bourses sur critères sociaux
et de l'AIE.
La répartition des boursiers selon le taux de bourse est rappelée
dans le tableau ci-après :
|
1er échelon |
2ème échelon |
3ème échelon |
4ème échelon |
5ème échelon |
Total |
Bourses
sur critères sociaux
|
42.633 12,1 |
47.206 13,4 |
48.934 13,9 |
47.448 13,5 |
165.169 47,1 |
351.920 100,0 |
Aides
individualisées exceptionnelles
|
6.911
|
15.270
|
5.711
|
463
|
1.657
|
30.012
|
L'évolution des taux des bourses depuis 1992-93 est la suivante :
Taux des BCS |
1992-93 |
1993-94 |
1994-95 |
1995-96 |
1996-97 |
1997-98 |
1998-99 |
1er échelon |
6.390 F |
6.588 F |
6.912 F |
7.020 F |
7.164 F |
7.308 F |
7.524 F |
5ème échelon |
17.244 F |
17.666 F |
18.648 F |
18.936 F |
19.314 F |
19.692 F |
20.682 F |
Les
ressources et charges prises en compte sont celles des parents (ressources
figurant à la ligne "revenu brut global" de l'avis fiscal de
l'année N-2 par rapport au dépôt de la demande), même
si l'étudiant est majeur. En effet, en application de l'article 203 du
Code civil et de la jurisprudence de la Cour de Cassation, la famille est tenue
d'assurer l'entretien de ses enfants qui poursuivent des études
supérieures tant que ceux-ci ne peuvent subvenir à leurs propres
besoins.
Des dérogations sont toutefois prévues dans les cas suivants :
- étudiant marié dont le conjoint assure
l'indépendance financière du couple,
- étudiant ayant la charge d'un ou de plusieurs enfants,
- étudiant ayant rompu tout lien avec ses parents à la suite
de leur divorce ou de leur séparation,
- étudiant orphelin de père et de mère,
- étudiant majeur de 18 à 21 ans
bénéficiaire des prestations de l'aide sociale à l'enfance,
- étudiant détenu placé sous le régime de la
semi-liberté.
Dans ces situations, les ressources et charges de l'étudiant ou de son
conjoint sont retenues sous réserve de l'établissement d'une
déclaration fiscale distincte de celle des parents.
CHARGES
DE L'ETUDIANT
:
Candidat boursier dont le domicile habituel est éloigné de
l'établissement d'inscription à
la rentrée :
- de 30 à 249 kilomètres 2
- de 250 kilomètres et plus (+ 1 suppl.)
Candidat boursier atteint d'une incapacité permanente (non pris en
charge à 100 % dans
un internat) 2
Candidat boursier souffrant d'un handicap physique nécessitant l'aide
permanente d'une
tierce personne 2
Candidat boursier pupille de la Nation ou bénéficiaire d'une
protection particulière 1
Candidat marié dont les ressources du conjoint sont prises en compte 1
Pour chaque enfant à charge du candidat 1
CHARGES DE LA FAMILLE
:
Pour chaque enfant à charge étudiant dans l'enseignement
supérieur, à l'exclusion du
candidat boursier 3
Pour chaque autre enfant à charge, à l'exclusion du candidat
boursier 1
Père ou mère élevant seul(e) un ou plusieurs enfants
1
b) Les bourses sur critères universitaires
Les
bourses sur critères universitaires sont destinées aux
étudiants du 3ème cycle. Ces bourses, dont un contingent annuel
est attribué à chaque académie, sont accordées par
les recteurs sur proposition des présidents d'université, en
fonction de critères universitaires et sociaux.
Il existe
quatre catégories
de bourses sur critères
universitaires :
- les bourses de diplôme d'études approfondies (DEA),
- les bourses de diplôme d'études supérieures
spécialisées (DESS),
- les bourses d'agrégation,
- les bourses de service public.
Pour compléter ce système de bourses, plus de
3.000 prêts d'honneur sont attribués aux étudiants.
Les boursiers sur critères universitaires se répartissent de la
manière suivante :
|
Service public |
DEA |
DESS |
Agrégation |
Total |
Bourses
sur critères universitaires
|
630
|
7.158
|
3.679
|
1.788
|
13.255
|
Le tableau ci-après récapitule le nombre total de boursiers depuis 1993 :
Rentrée universitaire |
Boursiers sur critères |
Total |
|
|
Sociaux + AIE |
Universitaires |
|
1993 |
353.622 |
12.739 |
366.361 |
1994 |
375.233 |
13.168 |
388.401 |
1995 |
383.566 |
13.126 |
396.692 |
1996 |
374 239 |
13.259 |
398.498 |
1997 |
381.932 |
13.255 |
395.187 |
C. ...MAIS COMPORTE ÉGALEMENT DES DISPOSITIONS PERMETTANT DE RENFORCER L'AUTONOMIE DES ÉTUDIANTS
Les
oeuvres universitaires seront réformées.
Le CNOUS et les
CROUS, qui devront se rapprocher des structures universitaires, verront
désormais leurs présidents de conseils d'administration
élus, au sein des conseils, parmi les étudiants.
Un colloque national sera organisé, sous l'égide de la
Conférence des présidents d'université (CPU), pour fixer
les principes constitutifs devant guider
l'élaboration de chartes de
la vie étudiante
dans chaque site universitaire. A l'issue de ce
colloque, des commissions de la vie étudiante seront mises en place dans
les villes universitaires. Tripartites (universités, étudiants et
collectivités locales), elles seront chargées de suivre et
d'articuler les différents aspects de la vie étudiante :
restauration, sports, santé, logement, transports, nouvelles
technologies...
En outre,
le sport universitaire
devrait faire l'objet d'une
réflexion afin que le rôle des étudiants soit accru au sein
de la Fédération nationale du sport universitaire. Des
installations sportives seront construites dans le cadre du plan
Université du troisième millénaire (U3m).
Les activités culturelles
seront également
encouragées dans les contrats d'établissements par :
- la mise en place de politiques culturelles d'établissement,
centrées sur la pratique culturelle des étudiants et
l'aménagement de lieux destinés à cette pratique ;
- la validation de modules artistiques dans les cursus de toutes les
disciplines ;
- l'amélioration de l'accès aux équipements culturels
dans les villes universitaires, en concertation étroite avec les
collectivités territoriales ;
- le soutien aux initiatives étudiantes, notamment à travers
les associations étudiantes à vocation culturelle.
Enfin, afin de développer
la vie associative
étudiante,
des maisons de l'étudiant devraient être constituées. Au
plan national, devrait également être mis en place un fonds
national d'aide aux initiatives étudiantes et de soutien aux
associations locales.
II. LES AIDES INDIRECTES
En complément de ces aides directes, l'accroissement des capacités d'hébergement et de restauration se poursuit depuis cinq ans, portant, pour l'année universitaires 1997-1998, à 150.000 le nombre d'étudiants logés en résidences universitaires (ou foyers agréés) et à 184.612 le nombre de places dans les restaurants universitaires (70 millions de repas servis). Le prix du repas passe de 14,10 francs à 14,50 francs à partir du 1 er août 1998. Le plan social étudiant prévoit tout à la fois la rénovation du parc de chambres existant et la construction de nouvelles chambres en région parisienne et en province. Le CROUS a lancé une enquête approfondie sur la restauration universitaire et les attentes des étudiants en la matière.
A. L'HÉBERGEMENT DES ÉTUDIANTS
1. Le logement universitaire
Les
CROUS logent près de 150.000 étudiants, dont 100.000 en
chambres traditionnelles, 48.000 en studios et appartements et
1.550 en foyers agréés.
Pour un étudiant français, l'admission en résidence se
fait sur la base de la présentation d'un dossier social étudiant,
quelque soit le logement sollicité. Les étudiants
étrangers doivent, eux, se renseigner directement auprès du CROUS
le plus proche du lieu de leurs études.
Les logements gérés par les CROUS sont réservés
en priorité aux étudiants dont la famille dispose de faibles
revenus.
Les attributions sont prononcées par le directeur du CROUS
à partir d'un indice social qui reprend les mêmes
éléments (revenu brut global et point de charges) que le dossier
des bourses. Les critères retenus prennent en compte les revenus de
l'étudiant et de ses parents, l'éloignement géographique
et les résultats universitaires.
L'étudiant peut également bénéficier d'aides pour
payer son loyer.
2. Les types de logement
Le potentiel d'accueil des étudiants en matière de logement est constitué de trois types de logements.
a) Les chambres traditionnelles
Elles se
situent dans des résidences qui ont été construites par
financement de l'Etat ou grâce à des emprunts dont l'amortissement
est financé par le budget du ministère chargé de
l'enseignement supérieur. La redevance demandée à
l'étudiant est destinée à couvrir une partie des charges
de fonctionnement (chauffage, éclairage, eau, entretien, salaire du
personnel). En 1997, le montant moyen de la redevance pour une chambre en
résidence universitaire de ce type est de 681 francs par mois.
Depuis 1989, les 220 résidences universitaires
édifiées dans les années 60, essentiellement entre 1965 et
1970, font l'objet
d'un vaste programme de rénovation.
La chambre en résidence classique, qui est mise à disposition de
l'étudiant pour une durée de 9 mois, a une superficie d'environ
10 m². L'étudiant dispose de douches, de cuisinettes
collectives, de salles de travail, de salles de réunion et de
détente ; il bénéficie aussi de services
spécifiques, du ménage des parties communes et dans certains cas
de la fourniture des draps ou du gardiennage permanent.
La première colonne du tableau ci-après prend en compte la
totalité des logements offerts par les oeuvres universitaires, en
revanche la redevance et les coûts de fonctionnement sont ceux des seuls
logements traditionnels gérés par les CROUS. La diminution
régulière de leur nombre est due à la restructuration de
cités traditionnelles en logements répondant aux nouvelles normes
(surface, isolation thermique et phonique, équipements, sanitaires
individuels).
b) Les nouvelles résidences
Depuis
une dizaine d'années, les chambres ont fait place à des studios
de 18 à 23 m², qui sont mis à disposition de
l'étudiant pour une durée de 12 mois dans de nouvelles
résidences. Celles-ci sont construites par un maître d'ouvrage
social, à l'aide de prêts aidés (PLA), sur un terrain
d'Etat apporté par bail emphytéotique, et louées au CROUS.
Locataire principal des logements, le CROUS les sous-loue aux étudiants
qui peuvent bénéficier de l'aide personnalisée au logement
(APL). C'est la loi du 18 juillet 1985 qui a permis ce montage
d'opérations en autorisant, par dérogation au droit commun, la
sous-location aux étudiants avec ouverture du droit à l'APL.
Le loyer moyen de ces logements s'établit autour de 850 francs par
mois APL déduite.
c) Les appartements HLM
Depuis 1962, les HLM ont mis en place un système de réservation de logements pour étudiants. Ces appartements dispersés au sein du patrimoine des organismes HLM sont généralement meublés par les CROUS. Ils sont plus particulièrement destinés aux jeunes ménages.
3. Bilan de l'allocation de logement social (ALS) aux étudiants
L'ALS
relève du code de la sécurité sociale et a
été créée par la loi du 16 juillet 1971 afin de
venir en aide à des catégories de personnes, autres que les
familles, caractérisées par le niveau modeste de leurs ressources
(personnes âgées, handicapés, jeunes travailleurs
salariés de moins de 25 ans).
Elle est financée par le fonds national d'aide au logement (FNAL) qui
est alimenté par l'Etat et par une cotisation des employeurs.
Depuis le 1
er
janvier 1993, toute personne, qui n'entre pas dans les
conditions fixées pour bénéficier de l'ALF ou de l'APL,
peut bénéficier de l'ALS sous seule condition de ressources.
L'ALS est versée sous condition de ressources aux personnes qui
s'acquittent d'un minimum de loyer ou de mensualité, sous réserve
que le logement constitue bien leur résidence principale,
c'est-à-dire qu'il soit occupé pendant au moins huit mois par an
par elles-mêmes ou leur conjoint ou des personnes à charge.
Le barème utilisé tient compte de la situation familiale du
demandeur, du montant du loyer (de la redevance ou des mensualités de
prêts) dans la limite d'un plafond, et de ses ressources, ainsi que, s'il
y a lieu, de celles de son conjoint et des personnes vivant habituellement
à son foyer.
Les ressources qui servent au calcul de l'aide sont, en règle
générale, les revenus nets catégoriels de l'année
n-1, abstraction faite des reports de déficit de l'année
précédente et après application, le cas
échéant, de certains abattements pour tenir compte de la
situation particulière du bénéficiaire (divorce,
invalidité, chômage,...).
En 1991 a été entreprise la généralisation (dite
"bouclage") des aides personnelles au logement par l'attribution de l'ALS aux
catégories de personnes qui restaient encore juridiquement exclues du
bénéfice de ces aides. Ainsi, jusqu'en 1991, les étudiants
avaient droit à l'ALF s'ils occupaient un logement non
conventionné et s'ils avaient des personnes à charge, ou à
l'APL s'ils occupaient un logement conventionné.
A partir de 1991, les étudiants de la région parisienne et des
DOM ont pu percevoir l'ALS, puis ce fut le cas des étudiants des
agglomérations de plus de 100.000 habitants à partir de 1992
; et enfin, à compter du 1er janvier 1993, tout étudiant pouvait
avoir droit à l'ALS dès lors qu'il occupait un logement autonome
n'appartenant pas à ses ascendants et qu'il s'acquittait d'une charge de
logement.
Cela signifie qu'il n'y a pas à proprement parler d'aide personnelle
spécifique aux étudiants qui perçoivent donc, comme tous
les autres bénéficiaires, ces aides sous seule condition de
ressources.
Or, les ressources prises en compte pour le calcul des aides personnelles sont
les revenus soumis à l'impôt sur le revenu. Comme la plupart des
jeunes, les étudiants vivent en grande partie de transferts familiaux en
provenance de leurs parents et grands-parents, transferts
considérés comme des libéralités qui ne sont pas
imposables, la plupart d'entre eux déclarant des ressources imposables
nulles.
Il a donc été décidé depuis 1986 en APL de leur
appliquer un plancher de revenu forfaitaire qui tient implicitement compte de
ces transferts familiaux et qui a été instauré en ALS au
moment du bouclage. Ce revenu plancher s'élève actuellement
à 24.000 francs par an.
Les aides personnelles sont ainsi versées indépendamment du fait
que les parents bénéficient ou non d'un avantage fiscal au titre
d'une demi-part supplémentaire ou d'une pension alimentaire.
Le coût de l'allocation de logement social pour les étudiants et
le nombre de bénéficiaires étudiants sont les suivants
:
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Coût de l'ALS
|
3.3 |
4.2 |
4.4 |
4.6 |
4.6 |
Nombre de
bénéficiaires
|
409 |
474 |
513 |
533 |
529 |
B. LA RESTAURATION DES ÉTUDIANTS
La
restauration universitaire, qui est prise en charge par les CROUS, offre aux
étudiants un repas équilibré pour un prix modique au plus
près des lieux d'études. Elle s'adresse à tous les
étudiants titulaires de la carte d'étudiant. Avec un chiffre
d'affaires (en 1996) de 1,6 milliard de francs, elle se situe :
- à la 4
ème
place de la restauration collective
en France,
- à la 1
ère
place de la restauration du secteur
éducatif.
Son fonctionnement est très concentré :
- sur l'année : 90 % des recettes s'effectuent sur
28 semaines et 51 % de l'activité se situe de janvier à
mai,
- par jour : 88 % des recettes s'effectuent au repas de midi
selon une plage de fonctionnement réduite à moins d'une heure et
demie.
Les oeuvres universitaires ont servi plus de 60 millions de repas dans
les 466 établissements de restauration directement
gérés par les CROUS et près de 10 millions de repas
dans les restaurants agréés par les CROUS au cours de
l'année universitaire 1996/1997.
1. Les restaurants universitaires
Depuis
plusieurs années, la restauration étudiante a connu une
véritable révolution. Aujourd'hui, presque tous les restaurants
offrent plusieurs formules de repas très diversifiées.
La formule "classique" reste la plus demandée. C'est le repas complet
(hors d'oeuvres, plat garni, fromage ou dessert) à prix fixe, contre un
ticket de restaurant universitaire. Elle est servie en self-service, à
midi et le soir.
D'autres formules de repas construites "autour d'un plat", d'un buffet salades,
d'une viande grillée, d'une assiette de pâtes fraîches ou
d'une pizza, souvent préparées devant le client, sont
également proposées. Le paiement s'effectue
généralement en numéraire.
Des unités de restauration légères fonctionnent
également tout au long de la journée en dehors des restaurants
universitaires, dans les résidences ou les universités :
cafétéria, brasserie, viennoiserie, sandwicherie, crêperie
ou vente à emporter.
2. Les restaurants agréés
Les
CROUS ont recours à un réseau de près de
400 restaurants agréés. Ils sont le plus souvent
implantés dans des établissements d'enseignement secondaire et
permettent aux étudiants éloignés des restaurants
universitaires de bénéficier des mêmes avantages.
L'aide financière apportée par l'Etat correspond à une
participation aux frais engendrés par l'accueil de ces étudiants.
D'autres restaurants dépendant d'administrations ou de
collectivités publiques, dont les conditions de fonctionnement sont
identiques aux restaurants universitaires, peuvent faire l'objet d'un
agrément par le CROUS et bénéficier d'une aide.
Le bilan de la restauration universitaire est retracé dans le tableau
ci-après :
III. LA SANTÉ DES ÉTUDIANTS
Il
résulte des dispositions combinées des articles L.191 et L.198 du
code de la santé publique que les étudiants doivent pouvoir
bénéficier d'une surveillance médicale pendant le
déroulement de leur cursus. La loi n° 84-52 du 26 janvier
1984 sur l'enseignement supérieur prévoit donc en son
article 51 que des
services de médecine préventive et de
promotion de la santé (SMPPS)
sont mis à leur disposition
selon des modalités fixées par décret.
Le décret n° 88-520 du 3 mai 1988 relatif aux SMPPS,
modifié par le décret n°89-714 du 27 septembre 1989,
impose aux universités soit de créer chacune un SMPPS, soit de
s'associer pour créer des services interuniversitaires de
médecine préventive et de promotion de la santé
(SIMPPS).
Il existe actuellement 32 services universitaires et
13 services
interuniversitaires.
La protection médicale
des étudiants inscrits dans des établissements publics à
caractère scientifique, culturel et professionnel autres que des
universités est assurée par convention entre
l'établissement concerné et un SMPPS.
Les missions des services
, décrites dans le décret
précité et dans l'arrêté du 26 octobre 1988,
comprennent :
- un examen médical accompagné d'un entretien dans le but de
dépister les affections médicales et troubles de santé
dont l'étudiant peut être atteint,
- un contrôle de l'état vaccinal,
- la dispensation de soins d'urgence.
L'examen de dépistage est effectué obligatoirement pour chaque
étudiant en première inscription dans l'enseignement
supérieur. Il est renouvelé selon le risque auquel sont
exposés les étudiants. Ces derniers peuvent bien entendu
également bénéficier de visites médicales à
la demande. Ces dernières années, le taux de réalisation
de la visite médicale obligatoire est d'environ 70 % des
étudiants astreints.
Les universités peuvent confier aux SMPPS la réalisation
de
campagnes de prévention et d'éducation sanitaire.
De telles actions sont à l'heure actuelle menées dans la quasi
totalité des établissements. Les thèmes les plus
fréquemment abordés sont : le SIDA et les MST ; le tabagisme
et autres toxicomanies ; la contraception ; l'information et les
conseils dans les domaines de la nutrition et de la diététique.
Par ailleurs, la visite médicale obligatoire constitue l'occasion
privilégiée d'une action individuelle de prévention et
d'éducation sanitaire.
Par ailleurs, l'accent est mis partout sur la nécessité
d'accroître le caractère qualitatif des prestations en les
personnalisant au maximum : c'est particulièrement vrai en ce qui
concerne l'aide médico-psychologique offerte pour prévenir les
problèmes d'adaptation aux structures universitaires.
Les moyens des services de médecine préventive sont
constitués par :
- une subvention globale de fonctionnement attribuée par le
ministère chargé de l'enseignement supérieur
(15.500.000 francs depuis 1996) ;
- le droit spécifique payé par chaque étudiant
(15 francs depuis le 1
er
janvier 1985) ;
- une dotation en emplois d'infirmières et d'assistantes sociales
(340).
A cet égard, dans le cadre de la politique de contractualisation avec
les établissements, toutes les universités seront peut à
peu amenées à déterminer quelle partie de leur dotation
globale en crédits et en emplois elles entendent affecter à ces
services. Les SMPPS peuvent en outre bénéficier de toute autre
ressource allouée par l'université ou par d'autres personnes
publiques ou privées.
Il n'existe pas au budget du ministère chargé de
l'enseignement supérieur d'emplois de médecine préventive
universitaire.
Les SMPPS recourent à des médecins vacataires
pour offrir une diversité de consultations adaptées aux besoins
de la population étudiante. Ceux-ci sont rémunérés
à l'heure, en fonction de leur qualification professionnelle et de leur
lieu d'exercice (métropole ou DOM), par référence à
l'indice brut 585.
La rémunération de ces médecins est assurée
directement par les services sur les crédits qui leur ont
été affectés :
l'établissement dispose
ainsi du maximum d'autonomie pour déterminer, compte tenu des
caractéristiques de sa population étudiante, quelle
catégorie de médecins (généralistes ou
spécialistes) et quelles spécialités médicales
devront être privilégiées au moment du recrutement.
Les SMPPS bénéficient également des services
d'infirmières et d'assistantes sociales ;
340 emplois
de personnel médico-social (252 emplois d'infirmières et
88 d'assistantes sociales) étaient inscrits au budget enseignement
supérieur de 1998.
20 postes d'infirmières pour
l'enseignement supérieur sont inscrits dans le projet de loi de finances
1999.
Il convient de regretter l'absence d'études spécifiques sur le
problème de l'exclusion du système de santé d'un certain
nombre d'étudiants.
Afin de mieux répondre, à l'avenir, aux besoins exprimés
dans ce domaine, un colloque national sur la santé des étudiants
a été organisé, en association avec la Conférence
des présidents d'université, à Dijon les 3 et
4 octobre 1996.
A la suite des travaux de ce colloque, un groupe de travail, associant des
directeurs de SMPPS et leurs différents partenaires, a été
mis en place pour réfléchir à l'évolution des
missions des services et proposer une nouvelle rédaction du
décret de 1988 régissant leur organisation.
Dans le cadre du plan social étudiant, le texte refondant les
missions des médecines préventives universitaires sera
publié dans les mois qui viennent. Il aura pour objectif la
définition de véritables politiques de prévention dans
chaque établissement, avec une participation accrue des étudiants
dans les structures des centres de santé universitaires.
Le droit d'inscription "santé" sera intégré dans
l'enveloppe globale des droits universitaires, avec un montant minimum
fixé par l'Etat.
IV. L'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS HANDICAPÉS
L'action
de la direction de l'enseignement supérieur en faveur des
étudiants handicapés s'effectue selon
trois axes
complémentaires :
- améliorer l'accueil des étudiants handicapés dans
les établissements par la désignation de responsables ;
- faciliter le déroulement des études grâce à
des mesures pédagogiques particulières prévues en leur
faveur (tutorat, matériel pédagogique adapté...) ;
- tendre vers l'accessibilité totale de l'université au
bénéfice des handicapés moteurs et sensoriels.
Un effort d'information très important en direction des
étudiants, des administrations et du grand public a été
réalisé comme la publication de divers documents ou
dépliants.
L'action de sensibilisation entreprise auprès des établissements
d'enseignement supérieur afin de favoriser l'accueil des
étudiants handicapés a porté ses fruits.
Ce travail se
traduit par une augmentation très sensible du nombre d'étudiants
handicapés recensés. 4.945 étudiants handicapés ont
suivi des études supérieures pendant l'année universitaire
1997-1998. Leur nombre a plus que doublé en six ans.
Il reste
vraisemblablement sous-estimé
car un grand nombre d'entre eux ne
souhaitent pas se faire connaître.