PJ loi de finances pour 1999
MARINI (Philippe) ; LACHENAUD (Jean-Philippe)
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 16 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE PREMIER
LE BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR- I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
- II. PRÉSENTATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT
- III. LES PRIORITÉS DU BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
- IV. LE BUDGET COORDONNÉ DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
- V. DES MESURES VISANT A AMÉLIORER L'EFFICACITÉ DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
-
CHAPITRE DEUX
L'ACTION SOCIALE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR -
CHAPITRE TROIS
L'EFFORT D'INVESTISSEMENT IMMOBILIER
EN FAVEUR DES ÉTUDIANTS -
CHAPITRE QUATRE
UN CONTEXTE FAVORABLE PROPICE À LA RÉALISATION D'ÉCONOMIES- I. UN CONTEXTE NOUVEAU : LA DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DANS L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
- II. L'ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DES PERSONNELS NE PREND GUÈRE EN CONSIDÉRATION LA DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ANNONCÉE
- III. L'AMÉLIORATION DE LA SITUATION DES PERSONNELS
- IV. QUELQUES ORIENTATIONS POSITIVES
- EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN SECONDE DÉLIBÉRATION
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 16
ÉDUCATION NATIONALE, RECHERCHE ET TECHNOLOGIE :
II
.
- ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Rapporteur spécial
: M. Jean-Philippe LACHENAUD
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre
rapporteur spécial est amené à formuler
cinq
observations
sur le projet de budget de l'enseignement supérieur
pour 1999.
Il estime que
la maîtrise globale de la croissance des
dépenses de
fonctionnement est un impératif majeur qui
s'impose à tous les budgets, y
compris à celui de
l'enseignement supérieur.
Dans cet esprit, il regrette
l'augmentation de 4,80 % des dépenses ordinaires.
Les
dépenses en personnel
augmentent trop fortement
: les
rémunérations croissent de 4,55 %, plus encore qu'en 1998
(4 ,10%). Or il paraît tout à fait
légitime de
s'interroger sur la pertinence de créations d'emplois dans un contexte
marqué par un reflux du nombre d'étudiants (- 1,3 % en
1998-99 par rapport à 1997-98), plus marqué encore dans les
seules universités (-1,7 %).
Malgré cette augmentation globale des dépenses ordinaires,
l'aide au pré-recrutement d'enseignants-chercheurs (chapitre 43-50)
diminue de 3,24 % après avoir stagné en 1998.
Si l'emploi des jeunes docteurs est une priorité légitime, il
paraît en revanche inapproprié de le promouvoir par le biais des
emplois-jeunes : en effet, il est prévu de recruter 400 jeunes
docteurs dans les IUFM, dans le cadre du dispositif visant à
développer les emplois-jeunes. Ils seraient alors
rémunérés à hauteur de 150 % du SMIC.
D'une manière générale, aucune action n'est
menée en vue du
redéploiement de certaines
catégories de dépenses.
La réallocation d'une
fraction des crédits affectés aux heures complémentaires
aurait été souhaitable.
Votre rapporteur spécial note que
l'enseignement
supérieur fait
l'objet de réflexions prospectives
, et
s'en réjouit.
Ainsi, le rapport de la commission présidée par M. Jacques Attali
a formulé des
recommandations intéressantes
, après
celles des rapports Laurent et Fauroux... L'harmonisation européenne des
formations, des niveaux de diplômes et de qualification va dans le bon
sens. De telles recommandations ont d'ailleurs servi de référence
à la déclaration commune, adoptée à l'issue du
colloque organisé en juin à la Sorbonne, avec les ministres
allemand et britannique de l'éducation.
En revanche, la réforme du recrutement des grandes écoles et
les modalités de leurs relations avec les universités ne semblent
pas avoir été
analysées avec suffisamment de
profondeur.
Il ne faut pas oublier que l'autonomie de ces
établissements d'enseignement supérieur a constitué, au
cours des dernières années, la condition de leur
développement, grâce notamment à des relations
contractuelles tant avec l'Etat qu'avec les collectivités locales.
Du reste, si la convergence européenne est nécessaire, elle ne
saurait faire oublier
l'importance des réformes nationales
. Or,
dans ce domaine,
l'année 1998 n'a pas été
particulièrement fructueuse
. Il semble, par exemple , que la
réforme du premier cycle, entérinée par
l'arrêté du 9 avril 1997, ait été mise en
application de manière très inégale. La semestrialisation
a été instaurée, au moins en première année
dans une très grande majorité d'universités, tandis que la
réorientation connaît une mise en oeuvre très
limitée (3 à 4 % d'étudiants concernés). En
matière de contrôle des connaissances, le système de
capitalisation - compensation fonctionne assez largement, notamment dans les
UFR juridiques, initialement les plus réfractaires. En revanche,
l'évaluation des enseignements se heurte à de nombreux obstacles,
la méfiance des enseignants en particulier.
En outre, il serait tout à fait souhaitable de connaître les
intentions du ministre relatives aux conclusions du rapport Attali, notamment
quant à la révision proposée de l'architecture des cursus
universitaires (en 3,5 ou 8 ans).
Ainsi, les grandes lignes des réformes universitaires n'apparaissent
pas encore clairement tracées.
Votre rapporteur spécial se réjouit de
l'atténuation
des réserves
émises sur les stages des étudiants en
entreprises
, cette évolution des mentalités ne pouvant
qu'être favorable à une insertion professionnelle réussie
des jeunes.
De même, il note avec satisfaction le
succès grandissant des
unités
d'expérience professionnelle. L'UEP
,
créée par l'arrêté du 9 avril 1997, s'adresse aux
étudiants volontaires du deuxième cycle de filières
généralistes et peut être intégrée dans le
cursus de l'étudiant, après évaluation et validation.
Environ 250 étudiants issus d'une dizaine d'universités ont ainsi
suivi un stage en entreprise d'une durée de quatre à six mois,
l'expérience s'étant parfois conclue par une embauche.
Certes, ces chiffres sont encore modestes mais, compte tenu des
réticences et obstacles initiaux ainsi que du caractère
expérimental de l'UEP, ils sont appelés à progresser dans
un avenir proche. Cette mesure mérite d'être reconduite et
élargie.
Votre rapporteur spécial estime que
l'orientation prise par le
plan
social étudiant est positive.
En effet, ce projet permet
de corriger les iniquités relevées par le rapport de M. Bernard
Cieutat sur l'effort de la Nation en direction des étudiants - effort
évalué à 26,6 milliards de francs en 1996 - tout en
ne mettant pas en place un statut spécifique aux étudiants,
avec les
implications que comportent les statuts en termes de
rigidité.
A cet égard, votre rapporteur sera attentif aux
évolutions ultérieures de ce plan social.
Le relèvement des plafonds de revenus ouvrant droit aux bourses ainsi
que la revalorisation des taux devraient permettre de corriger les effets
pénalisants, pour les classes moyennes , du système actuel.
En outre, l'allocation de logement social (ALS), à laquelle les
étudiants et leurs familles sont très attachés, est
préservée.
Votre rapporteur spécial prend acte de l'élaboration d'un
schéma de services collectifs de l'enseignement supérieur et de
la recherche, baptisé plan
Université du
3
ème
millénaire (U3m).
La méthode sera celle du plan Université 2000, à savoir un
cofinancement pluriannuel entre l'Etat et les collectivités locales.
Toutefois, le contexte est très différent, marqué par
la décroissance démographique globale.
C'est pourquoi, les objectifs seront autres. Il s'agira de donner la
priorité aux locaux de recherche, d'une part, et au logement, d'autre
part.
Les constructions nouvelles céderont le pas à la
rénovation et la remise en état des campus bâtis dans les
années 1960.
La priorité sera donnée
aux
universités parisiennes
, ce qui semble assez légitime compte
tenu de leur situation très préoccupante, aggravée par le
désintérêt qu'Université 2000 a manifesté
à leur égard.
Toutefois, votre rapporteur spécial restera attentif au
développement de ce programme. En effet,
outre le fait que les
arbitrages n'ont pas encore été rendus - ils le seront
semble-t-il avec retard -, U3m ne doit pas prendre une orientation
privilégiant le " tout virtuel ".
La nécessaire
mise en place de réseaux ne doit pas occulter les besoins réels
en matière de locaux : les nouvelles technologies ne pourront
remplacer les amphithéâtres, et l'enseignement à distance
les conseils méthodologiques des enseignants, de même que le
système universitaire de documentation (SUD) ne remplacera pas les
bibliothèques universitaires.
INTRODUCTION
Le
projet de budget est présenté en
progression de
5,48 %
par rapport à 1998, année où il avait cru
de 3,05 %. Assurément,
l'enseignement supérieur constitue une
des priorités du projet de loi de finances pour 1999.
L'accroissement des crédits alloués à l'enseignement
supérieur résulte de l'application de la première tranche
du
plan social étudiant
, dont l'orientation paraît
positive, et de la mise en oeuvre du
programme Université
du
troisième millénaire (U3M)
. Le projet de budget,
contrairement à la loi de finances initiale pour 1998, n'est plus
construit sur une priorité donnée aux créations d'emplois.
Alors que 4.200 emplois avaient été créés en
1998, 823 le seront l'année suivante, exclusivement pour les personnels
non enseignants.
Cependant, le projet de budget de l'enseignement supérieur pour 1999
ne prend pas suffisamment en considération le contexte nouveau
constitué par
la décroissance démographique des
effectifs d'étudiants.
Ce phénomène
représentant une rupture par rapport à l'évolution des
effectifs depuis une dizaine d'années,
une inflexion
budgétaire claire aurait dû être
donnée
à l'enseignement supérieur.
Des moyens constants n'auraient
pas dégradé les conditions d'études.
Or, et c'est le deuxième reproche qui peut être adressé au
projet de budget pour 1999,
aucune orientation pédagogique nouvelle
ne paraît proposée
à l'université
française.
Alors que les réflexions ont été
denses au cours de l'année 1998, le ministère tarde à
annoncer les mesures concrètes nécessaires à la
réforme des études supérieures, l'établissement de
passerelles entre les universités et les grandes écoles notamment.
Votre rapporteur déplore que les services du ministère aient
laissé sans réponse le questionnaire de la commission
établi à partir du rapport de la Cour des comptes portant sur
l'exécution de la loi de finances pour 1997, et relatif, d'une part,
à la gestion des crédits, et, d'autre part, à la
monographie consacrée à l'enseignement supérieur figurant
dans ledit rapport. Cette attitude n'est guère révélatrice
d'un esprit de collaboration avec le Parlement et méconnaît les
prérogatives du rapporteur spécial sur les crédits
ministériels dont il assure le contrôle.
CHAPITRE PREMIER
LE BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Le
projet de budget de l'enseignement supérieur pour 1999
s'élève à
51.113,7 millions de francs
en
dépenses ordinaires et crédits de paiement, soit une
progression de 5,48 % par rapport à 1998
, après une
croissance de 3,05 % en 1998 et de 5,45 % en 1997.
Les moyens des services (titre III)
passent
de 35.325,6 millions de francs en 1998 à
36.743,3 millions
pour 1999
, soit une
hausse de 4,01 %
(+ 5,32 % en
1998).
Les crédits d'intervention (titre IV)
connaissent une hausse
sensible, passant de 8.044,6 millions de francs à
8.709,9 millions
, soit une
progression de 8,27 %
alors
que la stabilité (+0,41 %) avait prévalu dans le budget de
1998.
L'ensemble des dépenses ordinaires atteint ainsi
45.453,2 millions de francs, en progression de 4,80 % par rapport
à 1998.
Avec
5.660,6 millions de francs
de crédits de paiement
inscrits pour 1999,
les dépenses en capital
connaissent une
croissance assez vive
(+11,24 %)
, après une diminution
sensible de 6,97 % en 1998 (à 5.088,6 millions de francs).
Cette progression globale recouvre toutefois une
évolution
différenciée des titres V et VI
: le
titre V
voit ses crédits passer de 932,3 millions de francs en 1998
à
877,65 millions en 1999 (soit -5,86 %),
tandis que
ceux du
titre VI
croissent de
15,08 %
,
s'établissant à
4.782,9 millions de francs
en 1999
contre 4.156,3 millions dans le budget précédent.
En revanche,
les autorisations de programme
ne progressent que
faiblement
(+1,92 %)
, passant de 4.930,9 millions de francs en
1998 à
5.025,7 millions en 1999
. Elles avaient très
sensiblement augmenté en 1998 (+ 18,75 %).
Le tableau ci-dessous fait apparaître que
la part du budget de
l'enseignement supérieur dans le budget de l'Etat ne cesse de
s'accroître
, pour s'établir à 3,05 % en
1998 ; elle devrait être de
3,15 % en 1999
. La
même année, les crédits consacrés à
l'enseignement supérieur représentaient 14,49 % de la
totalité du budget de l'éducation nationale, cet accroissement
relatif étant continu depuis plusieurs années, cette part devant
atteindre 14,65 % en 1999.
Le budget de l'enseignement supérieur, en 1998 toujours,
représentait 0,57 % du PIB, contre 0,45 % en 1991. Cette
croissance est lente mais régulière, la part de l'enseignement
supérieur dans le PIB devant atteindre 0,58 % en 1999.
II. PRÉSENTATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT
Le
budget de l'enseignement supérieur est composé de trois
agrégats :
01 - Enseignement supérieur ;
02 - Action sociale ;
03 - Recherche.
A. ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Cet agrégat regroupe l'ensemble des moyens en personnels et ceux consacrés au fonctionnement et à l'investissement dans les établissements d'enseignement supérieur.
Les
crédits de l'agrégat "enseignement supérieur"
s'établissent à
39.780,3 millions de francs en
1999
, contre 37.869,8 millions en 1998, soit une
progression de
5,04 %
(après 3,45 % en 1998).
Les dotations, qui représentent
77,83 % du budget de
l'enseignement
supérieur
, couvrent :
- les crédits des personnels non enseignants et enseignants
chercheurs (y compris les primes d'encadrement doctoral) ainsi que les
indemnités et prestations sociales, qui s'élèvent à
29.094,1 millions de francs en 1999, en progression de 4,48 % ;
- les aides au pré-recrutement d'enseignants-chercheurs, dont le
montant de 200 millions de francs recule de 3,24 % par rapport
à 1998 ;
- les dépenses d'informatique, de télématique et de
fonctionnement, qui s'établissent à 6.557 millions de
francs, en hausse de 0,92 % (après + 10,54 % en 1998) ;
- les dépenses d'intervention : avec 245,7 millions de francs,
elles progressent de 12,5 % après une réduction de
6,4 % en 1998 ;
- les dépenses d'investissement s'élèvent à
3.683,6 millions de francs, soit une progression de 19,10% (2,05 % en
1998), dans les domaines suivants :
•
constructions immobilières et équipements
immobiliers et pédagogiques (2.092,6 millions de francs) ;
•
maintenance des bâtiments (1.591 millions de
francs).
Le tableau ci-dessous récapitule les emplois d'enseignants par grandes
catégories.
Chapitres |
Catégories d'emplois |
1997 |
1998 |
31-11
|
- Personnels titulaires :
|
36
|
36
|
|
TOTAL |
76.894 |
79.815 |
Le
nombre d'emplois d'enseignants a cru de 3,80 % de 1997 à 1998
,
après une progression de 1,91 % de 1996 à 1997.
Le tableau ci-après établit un constat puis des prévisions
sur le nombre d'étudiants dans les principales filières de
l'enseignement supérieur.
Ce tableau montre bien la réduction des effectifs à l'université : ce phénomène ne devrait pas être passager mais, au contraire, s'inscrire dans la durée . En outre, il est extrêmement intéressant de constater que la décrue des effectifs étudiants est plus importante qu'on ne l'imaginait. Ainsi, les chiffres fournis l'année dernière prévoyaient, pour la période 1998-1999, un recul du nombre d'inscrits à l'université de 0,6 % et un accroissement du nombre total d'étudiants de 2,22 %. Or, ces prévisions sont actuellement revues à la baisse : pour la même période, les universités devraient recevoir 1,7 % d'étudiants en moins et le nombre total d'étudiants ne devrait plus croître de 2,22 % mais au contraire diminuer de 1,3 %.
B. ACTION SOCIALE
Composé exclusivement de dépenses ordinaires,
cet
agrégat connaît
une nette progression
: passant de
8.227,3 millions de francs à
8.903 millions
de
francs
, les crédits alloués à l'action sociale
croissent de
8,21 %
en 1999 après une quasi stabilité
en 1998 (+ 0,64 %).
L'agrégat regroupe :
- les moyens de fonctionnement (y compris les rémunérations
des personnels) du centre national des oeuvres universitaires et scolaires
(CNOUS), des vingt-huit centres régionaux (CROUS), de la Cité
internationale universitaire de Paris, et de l'Observatoire de la vie
étudiante, soit 638,8 millions de francs en 1999 (+4,41 %
après + 0,95 % en 1998) ;
- les crédits des bourses et secours d'études, qui
s'élèvent à 7.158,5 millions de francs, soit une
progression de 8,96 % par rapport à l'année
précédente (+ 0,72 %) ;
- les crédits de fonctionnement réservés aux oeuvres
sociales, qui augmentent de 3,90 %, à 1.085,8 millions de francs
après une stabilité en 1998.
L'ensemble des crédits consacrés à l'action sociale en
faveur des étudiants est passé de 6.234 millions de francs
en 1993 à 8.227,3 millions en 1998, soit une
progression de
près de 32 % en cinq ans.
Les grands indicateurs de moyens sont les suivants :
- 466 restaurants universitaires ; 184.500 places dans ces
restaurants ; 78 millions de repas servis (67 millions dans les
restaurants gérés et 11 millions dans les restaurants
agréés) ; le prix du ticket restaurant est de
14,50 francs au 1
er
août 1998 ;
- 480 résidences universitaires ;
150.000 étudiants logés ; la redevance moyenne est de
700 francs par mois.
L'agrégat "action sociale" représente
17,42 % du budget
de
l'enseignement supérieur en 1999
, après une
inflexion en 1998 (16,98 % de l'ensemble des crédits).
Cette progression résulte essentiellement de la mise en place du plan
social étudiant
. Le chapitre 43-71 "Bourses et secours
d'études" est notamment abondé de
808,27 millions de
francs
: 507,2 millions de francs résultent de la
majoration des crédits de bourses à la rentrée
universitaire 1998 du fait de l'augmentation des taux, des effectifs et de la
création de 200 bourses de mérite ; 226,07 millions
serviront à financer la même majoration pour la rentrée
universitaire 1999 ; et 75 millions constitueront, à
partir du 1
er
janvier, la participation financière
à la prise en charge d'une partie des frais de transport des
étudiants d'Ile-de-France.
Les effectifs d'étudiants boursiers sont les suivants :
Effectifs |
1996/1997 |
1997/1998 |
Boursiers sur critères sociaux
|
353.547
|
351.920
|
Total |
387.498 |
395.187 |
C. RECHERCHE
Cet agrégat regroupe l'ensemble des actions en faveur de la recherche universitaire, dans les établissements relevant du ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Les
crédits consacrés à cette action sont portés de
2.361,7 millions de francs à
2.430,4 millions
, soit une
augmentation de 2,91 %
après + 5,4 % en 1998.
Ces dotations couvrent :
- les crédits des personnels non enseignants, des enseignants
chercheurs, ainsi que les indemnités et prestations sociales, qui
s'élèvent à 275,03 millions de francs
(+ 1,71 %) ;
- les subventions de fonctionnement accordées aux
établissements :
. dépenses d'informatique et de
télématique 17,4 millions (sans changement),
. dépenses de fonctionnement : 161 millions
(+97 %) ;
- surtout les dépenses d'investissement, dont la progression est de
2,87 % (6 % en 1998), passant de 1.922 millions de francs
à 1.977,1 millions :
. équipement immobilier et pédagogique et soutien des
programmes de recherche : 1.832,1 millions,
. maintenance des bâtiments : 145 millions.
III. LES PRIORITÉS DU BUDGET DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Le projet de budget de l'enseignement supérieur pour 1999 est construit autour de trois priorités.
1. Le plan social étudiant
Le
projet de budget comporte des mesures financières visant à offrir
des
allocations d'études élargies
.
Cette mise en place du plan social étudiant conduit à abonder
les crédits du budget de l'enseignement supérieur de
833,27 millions de francs
: 733,27 millions pour la
revalorisation des bourses proprement dite, 75 millions pour la
participation financière à la prise en charge d'une partie des
frais de transport des étudiants d'Ile-de-France, et 25 millions
pour l'augmentation des crédits destinés à permettre la
compensation des droits d'inscription des nouveaux boursiers.
Le plan social étudiant doit être mis en oeuvre sur une
durée de quatre années, son coût total étant
élevé pour les finances publiques puisqu'il est
évalué à plus de 7 milliards de francs.
Son
objectif est de parvenir à une augmentation de 15 % du montant des
bourses et à 30 % d'étudiants aidés .
D'autres mesures sont prévues dans le cadre de ce plan.
En premier lieu, il s'agit de constituer, dans chaque université, un
dossier d'allocations d'études
instruit par une commission
sociale. En outre,
200 bourses
de prise en charge totale des
études seront accordées aux meilleurs bacheliers d'origine
modeste souhaitant préparer les concours de l'ENA et de l'ENM.
Ensuite, plusieurs mesures doivent encourager
l'autonomie et la
citoyenneté étudiante
: les présidents du
CNOUS et des CROUS seront des étudiants ; une charte de la vie
étudiante doit être élaborée sur chaque site
universitaire ; les activités culturelles et sportives seront
développées.
Enfin, il est prévu
d'améliorer les conditions de vie
étudiante
par un programme de construction et de rénovation
de logements sociaux, par des réductions tarifaires dans les transports,
et par la redéfinition des politiques de santé sur les campus.
2. L'investissement immobilier
L'année 1998 a été celle des
premières
réflexions devant aboutir à la mise en place du
programme
Université pour le troisième millénaire (U3m).
Ce programme est destiné à organiser la planification des
formations supérieures à l'horizon 2015. Il prendra la forme d'un
schéma de services collectifs de l'enseignement supérieur et de
la recherche, la liste de actions retenues figurant dans les futurs contrats de
plan Etat - régions pour la
période allant de 2000 à
2006.
Le comité stratégique a été mis en place
récemment.
S'agissant du désamiantage
de Jussieu
, les travaux ont
débuté sur une barre du campus, l'objectif étant de
traiter huit barres par an. Les travaux devraient être terminés
vers 2003 ou 2004. Cependant, le coût total des travaux, estimé
à
un peu moins de 4 milliards de
francs
, pourrait
croître au fur et à mesure de la conduite des travaux.
560
millions de francs
sont prévus à cet effet
dans le budget 1999 ; ils sont délégués à
l'établissement public spécialement créé pour mener
les travaux.
En revanche, la capacité à protéger l'ensemble des
bâtiments du
risque incendie
est douteuse, étant
généralement admis que les structures métalliques du
campus, en cas d'incendie, ne résisteraient pas plus de 15 à
30 minutes.
A l'issue des travaux, et compte tenu des pertes importantes de surfaces
consécutives à la mise aux normes de sécurité, le
déménagement de certains laboratoires sur le site de Tolbiac
s'imposera.
3. Les moyens de fonctionnement
Le
projet de budget pour 1999 prévoit une dotation de 20 millions de
francs pour le développement des nouvelles technologies, 40 emplois de
personnels non enseignants étant créés dans les IUFM afin
d'assurer une formation informatique aux futurs enseignants.
La politique contractuelle doit faire l'objet d'une réforme
tendant à ce que
les subventions allouées aux
établissements d'enseignement supérieur reposent, de
manière croissante, sur
des crédits contractuels et non
plus
quasi exclusivement sur des dotations normées. Des efforts
restent de toute façon nécessaires pour mieux prendre en
considération les emplois au sein des contrats.
Enfin,
823 créations d'emplois
- exclusivement de
personnels non
enseignants - sont prévues.
En 1998,
4.200 emplois avaient été créés. Il est vrai
que le contexte est celui d'une réduction du nombre d'étudiants.
En outre, près de 75 millions de francs sont alloués
à la rémunération de 1500 attachés temporaires
d'enseignement et de recherche (ATER).
Toutefois, contrairement à
l'année précédente, aucune économie n'est
envisagée au titre des heures complémentaires.
IV. LE BUDGET COORDONNÉ DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
A. UNE INNOVATION DU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1999
1. Les objectifs
En 1997,
le Premier ministre a demandé au ministre de l'enseignement
supérieur, de la recherche et de la technologie d'assurer au sein du
gouvernement une coordination budgétaire des formations d'enseignement
supérieur.
En effet, si le ministre chargé de l'éducation nationale prend en
charge la majeure partie de ces formations, un certain nombre d'entre elles
dépendent d'autres départements ministériels. Or, à
l'exception de certains secteurs qui expriment depuis longtemps leur
volonté de rapprochement avec l'éducation nationale
(écoles du ministère chargé de l'agriculture ou de la
culture par exemple), les autres ministères ayant sous leur tutelle des
établissements d'enseignement supérieur, souvent importants et
prestigieux (école des mines, polytechnique, école des ponts et
chaussées, écoles de la statistique...) n'entretiennent que
très peu de relations avec le principal responsable de l'enseignement
supérieur en France, alors même que ces formations sont
principalement alimentées par des étudiants issus d'un
système de classes préparatoires aux grandes écoles
géré par le ministère de l'éducation nationale, de
la recherche et de la technologie (MENRT).
2. Les fondements
L'article 113 de la loi de finances pour 1998
a
donné
à cette coordination budgétaire une base légale en
disposant que
"les ressources et les moyens alloués par l'Etat aux
formations supérieures sont retracés dans un état
récapitulatif annexé au projet de loi de finances,
dénommé budget coordonné de l'enseignement
supérieur".
C'est sur ce fondement que le MENRT a demandé aux ministères
concernés par les formations d'enseignement supérieur de recenser
pour 1997 et 1998 les moyens physiques (emplois) et financiers (crédits)
afférents à ces formations en vue de la constitution d'un "jaune"
budgétaire annexé au projet de loi de finances pour
1999.
B. UN EXERCICE DÉLICAT
1. Les difficultés liées à la définition du champ d'application du BCES
•
La définition du champ
Le champ du BCES est celui de l'ensemble des formations
post-baccalauréat, publiques ou privées (si elles
bénéficient de fonds de l'Etat), qu'il s'agisse de formation
initiale, de formation professionnelle continue (diplomante et de longue
durée) ou de formation spécialisée ou d'application, y
compris les écoles de formation des agents de l'Etat. Il a
été décidé en outre d'inclure dans le BCES les
sections de techniciens supérieurs et les classes préparatoires
aux grandes écoles.
•
Les difficultés liées au champ
Certains secteurs de formation ne remplissent pas tous les critères
d'introduction au BCES, sans qu'il faille pour autant les exclure
d'emblée. Il s'agit de formations pour lesquelles le baccalauréat
n'est pas un pré-requis (comédiens ou danseurs au
ministère chargé de la culture, sportifs au ministère de
la jeunesse et des sports) mais qui délivrent, à la sortie, des
diplômes homologués à des niveaux post-baccalauréat.
Par ailleurs, certains ministères ayant sous leur tutelle des
écoles de formation de fonctionnaires (école nationale
d'administration, instituts régionaux d'administration, écoles
des impôts, des douanes, du cadastre et du trésor) ont
exprimé le souhait de ne pas intégrer ce type
d'établissements dans le BCES.
Au total, et sans tenir compte des réserves évoquées
ci-dessus, le champ du BCES devrait comprendre, dans le domaine de
l'enseignement public, l'ensemble des établissements d'enseignement
supérieur relevant du MENRT, auquel il conviendra d'ajouter environ
634 établissements dont 37 écoles d'ingénieurs.
Pour un certain nombre d'établissements, seules certaines formations
dispensées relèvent de l'enseignement supérieur. C'est le
cas notamment des structures du ministère de la jeunesse et des sports
qui délivrent à la fois des diplômes de niveau IV et
d'autres de niveau III. Par ailleurs, les formations aux professions sociales
et de santé sont souvent préparées dans des
établissements publics dont l'activité principale n'est pas
liée à l'enseignement supérieur (centres hospitaliers par
exemple).
C'est pourquoi il convient parfois d'ajouter et/ou de combiner à
l'approche en termes d'établissements, une logique transversale faisant
prévaloir la nature des formations offertes ; ce qui n'est pas sans
poser un certain nombre de difficultés à caractère
technique.
2. Les difficultés techniques
En
effet, il est parfois difficile d'isoler précisément les
crédits destinés à l'enseignement supérieur,
à l'intérieur de dotations globales allouées à des
établissements ou des formations dont le rapport avec celui-ci n'est pas
exclusif.
En outre, l'approche des moyens consacrés aux STS et CPGE,
intégrés dans les dotations globales pour les lycées
s'avère difficile.
En résumé, la volonté d'intégrer un certain
nombre d'établissements et de formations dans le champ du BCES se heurte
sur un plan technique, à la politique de globalisation des moyens mis en
oeuvre depuis plusieurs années et dont l'efficacité réelle
exclut toute remise en cause.
Cette contradiction s'avère d'autant plus difficile à
gérer que le MENRT, se donne pour objectif, dès l'année
prochaine, de s'engager dans une procédure budgétaire
véritablement coordonnée des moyens consacrés en France
aux formations supérieures, à l'instar du budget civil de
recherche et de développement. Cette démarche implique en effet
de disposer dans la loi de finances pour 1999 d'un état
récapitulatif des moyens avec une nomenclature budgétaire
appropriée, permettant d'engager dans le cadre de la préparation
du projet de loi de finances pour 2000 une négociation budgétaire
concertée et pilotée par le MENRT.
V. DES MESURES VISANT A AMÉLIORER L'EFFICACITÉ DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
A. L'INFORMATION ET L'ORIENTATION DES ÉTUDIANTS
En amont
de l'entrée à l'université, il existe, dans l'ensemble des
académies, en liaison avec les services communs universitaires
d'accueil, d'orientation et d'insertion professionnelle (SCUIO) qui ont pour
mission l'organisation de l'accueil, de l'information et de l'orientation
à l'université, tout un éventail d'actions
complémentaires qui vont des manifestations grand public - salon, forum,
journées académiques d'information - à des initiatives de
proximité - soirées débats avec les élèves
et les familles, journées portes ouvertes dans les universités,
séances d'information dans les lycées, rencontres avec des
intervenants extérieurs.
Les SCUIO mettent également en place une information plus qualitative en
liaison avec les organisations professionnelles pour une meilleure connaissance
des débouchés professionnels et des différentes
filières.
L'orientation, aboutissement du processus d'information, fait partie
intégrante de la formation. Elle doit être progressive et
s'articuler autour d'objectifs clairs :
- diminuer le taux d'échec dans le premier cycle universitaire par
aide et accompagnement pédagogique (tutorat) ;
- permettre une spécialisation progressive de l'étudiant et
des réorientations plus nombreuses et plus aisées ;
- préparer l'ensemble des étudiants à la construction
de leur projet de formation et à leur insertion professionnelle.
Cet objectif d'une meilleure orientation pour une plus grande
réussite est soutenue par l'organisation des études conduisant au
DEUG, telle qu'elle est prévue par l'arrêté du 9 avril
1997.
En effet, pour le DEUG, les études commencent par un semestre
d'orientation qui doit permettre à chaque étudiant de
découvrir l'université et la discipline choisie, mais aussi de
vérifier la pertinence de son choix et éventuellement de se
réorienter .
Ces réorientations peuvent se faire, soit au sein même de
l'université, soit dans le cadre de conventions passées avec
d'autres établissements.
B. L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES ÉTUDIANTS
Bien que
les étudiants diplômés de l'enseignement supérieur
accèdent plus facilement à l'emploi que ceux qui ne
possèdent pas ces diplômes, on assiste ces dernières
années à une plus grande instabilité des trajectoires
professionnelles : allongement de la durée d'accès à
l'emploi, développement des emplois à durée limitée
et un certain déclassement des emplois.
Des actions de sensibilisation au monde de l'entreprise et d'aide à
l'insertion professionnelle sont donc développées dans l'ensemble
des établissements d'enseignement supérieur sur la base de
collaborations entre les universités et les entreprises.
1. Les modules d'aide à l'insertion professionnelle
Les
universités s'efforcent, en particulier par l'intermédiaire de
leurs services communs universitaires d'information et d'orientation (SCUIO),
de sensibiliser les étudiants aux techniques de recherche d'emploi,
d'organiser des actions d'information sur les débouchés et
d'apporter une aide à la construction des projets professionnels.
Afin de sensibiliser, dès le premier cycle, les étudiants aux
réalités de la vie professionnelle et des métiers, de
nombreuses universités ont mis en place des modules "d'aide à la
construction du projet professionnel" ou "d'éducation des choix" qui
visent à aider le jeune étudiant à élaborer son
projet professionnel en confrontant ses aspirations et ses
représentations des métiers à la réalité des
professions et du monde des entreprises (recherches documentaires, interviews
de professionnels...).
Dans les 2
ème
et 3
ème
cycles, les modules
d'aide à l'insertion professionnelle proposés par les
universités apportent aux étudiants une approche des
métiers en termes de compétences et une sensibilisation au monde
de l'entreprise par des enseignements, conférences, interventions sur
les aspects économiques, juridiques, sociologiques de l'entreprise,
parfois complétées par des visites ou des présentations
d'entreprises.
Par ailleurs, la participation de professionnels aux enseignements, obligatoire
dans les filières professionnalisées (IUT, IUP, DESS), contribue
à faire connaître le monde professionnel aux
étudiants.
2. Les stages
On
assiste à une amélioration de l'intégration des stages
dans l'ensemble des cursus universitaires professionnalisés et à
un développement significatif des stages professionnels dans les
formations générales.
La nouvelle réglementation des premier et deuxième cycles
universitaires (arrêté du 9 avril 1997) prévoit la
possibilité pour les universités d'inclure un
stage de la
durée d'un semestre
dans les licences et maîtrises
générales, sous forme d'une
"unité d'expérience
professionnelle", évaluée et
validée au même
titre que les autres unités constitutives du diplôme.
Une
quinzaine d'universités l'expérimentent déjà et 35
ont prévu de le faire en 1998-99.
Les travaux en cours de la table ronde mise en place fin 1997 sur ce
thème devraient déboucher sur des propositions favorisant le
développement quantitatif et qualitatif des stages étudiants.
Certaines formations professionnalisées pratiquent l'alternance entre
enseignements et périodes en entreprise, en particulier les
IUP.
3. L'alternance et l'apprentissage
L'apprentissage a été étendu à
l'enseignement supérieur en 1987. Les écoles d'ingénieurs,
suivies des universités, les IUT en leur sein notamment, ont
progressivement accueilli des étudiants sous contrat de travail avec une
entreprise et ont mis en place des centres de formation d'apprentis.
L'apprentissage connaît un développement continu dans
l'enseignement supérieur : les effectifs totaux d'étudiants en
apprentissage sont passés de 1.510 en 1991-92 à 10.400 en 1996-97
pour les formations supérieures hors BTS, de 4.790 à plus de
24.000 en incluant les étudiants de BTS.
Les diplômes préparés par cette voie sont des
diplômes à vocation professionnelle : majoritairement des DUT
(outre les BTS préparés en lycée), des diplômes
d'ingénieur et des écoles de commerce, des maîtrises
professionnalisées (MIAGE, MST, IUP), des DEUST (1
er
cycle)
et des DESS.
4. Les formations courtes professionnalisées
Les IUT
et les STS, qui dispensent les formations courtes professionnalisées,
établissent de nombreux partenariats avec les entreprises et les
fédérations professionnelles, ce qui constitue un des facteurs
primordiaux de la réussite et de l'insertion des jeunes titulaires de
ces diplômes.
Par ailleurs, de nombreux IUT développent des actions d'aide et de
soutien permettant aux étudiants qui en ont besoin une remise à
niveau, un bilan personnel et professionnel facilitant l'intégration
dans la filière choisie.
Ainsi, le développement de nombreuses formations multimédia, qui
sont dorénavant proposées aux étudiants des IUT, tendent
à faciliter les démarches des étudiants pour la recherche
d'emplois.
En outre, certains IUT ont accès à divers services
universitaires, notamment aux "cellules d'insertion professionnelle" proposant,
soit des offres d'emplois, soit des stages. Certains IUT offrent de courts
stages "professionnalisants" permettant à l'étudiant d'affronter
le monde professionnel plus aisément.
C. L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES THÉSARDS ET JEUNES DOCTEURS
L'augmentation du nombre des diplômés et la
situation du marché de l'emploi ont rendu plus difficile l'insertion
professionnelle des titulaires du doctorat. Le nombre de docteurs à la
recherche d'un emploi, six mois après avoir soutenu la thèse, est
estimé à environ 1.200, soit 15 % d'une population
observée de l'ordre de 8.000 personnes.
La mesure des difficultés d'insertion des docteurs doit toutefois
intégrer plusieurs constatations.
La première de ces constatations est qu'en raison du rythme annuel des
dates de concours de recrutement dans la fonction publique, avec
nécessité d'être docteur diplômé au moment de
l'inscription (8 à 10 mois avant le recrutement effectif), une
fraction importante d'étudiants s'inscrit désormais,
immédiatement après le passage de la thèse, pour
bénéficier d'une allocation pour perte d'emploi dans l'attente de
la possibilité d'inscription et de recrutement. Si les causes sont
anciennes, cette attitude est nouvelle.
Tout en étant préoccupante, la proportion de docteurs à la
recherche d'un emploi n'est pas plus élevée que pour le reste de
la population à ce niveau de formation. En outre, il faut noter tout
d'abord que le taux de chômage varie selon que l'on observe le devenir
professionnel des docteurs quelque 6 mois après la soutenance (taux
de chômage d'environ 15 % pour la totalité des docteurs) ou
un an plus tard (ce taux de chômage tombe alors à 6 %).
Le nombre de thèses soutenues en 1997 s'est stabilisé à
environ 10.000. Parmi celle-ci, un tiers sont présentées par des
étudiants étrangers, dont la moitié retournent, dès
l'obtention de leur doctorat, dans leur pays d'origine. Par ailleurs, parmi les
personnes qui préparent et soutiennent une thèse, on trouve des
salariés dont le nombre est d'un millier environ chaque année. Le
nombre de docteurs qui, une fois leur diplôme obtenu, recherchent
activement une insertion professionnelle en France, est donc de l'ordre de
6.000 par an.
Le ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la
recherche a pris des dispositions pour améliorer les
débouchés des docteurs formés dans les universités.
La première de ces dispositions est la politique des allocations de
recherche elle-même. Un rééquilibrage est effectué
au profit des disciplines qui assurent le plus efficacement l'insertion de
leurs docteurs (sciences juridiques et économiques, sciences de
l'ingénieur). En outre, à l'intérieur d'un même
secteur, la politique suivie incite fortement les responsables de DEA à
se soucier de l'insertion professionnelle des docteurs. C'est ainsi que les
allocations pour perte d'emploi versées aux anciens allocataires sont
prises en considération lors du calcul du nombre d'allocataires de
recherche nouveaux qu'ils peuvent recruter.
Le recrutement dans les universités constitue traditionnellement pour
les docteurs un débouché important. En 1998, 3.000 postes
ont été créés dont
1.800 d'enseignants-chercheurs. En 1999, un crédit
équivalent à l'emploi de 1.500 ATER sera ouvert.
Le recrutement dans les organismes publics de recherche représente un
autre débouché important. C'est pourquoi, 600 emplois ont
été créés dans les EPST en 1998, dont
400 chercheurs. En 1999, 100 emplois de chercheurs
supplémentaires seront ouverts. Ce nombre de créations permet de
maintenir un taux de renouvellement de 3 % des effectifs.
Le nombre des post-doc reste élevé (21 %), mais là
encore avec des variations selon les secteurs disciplinaires (50 % des
docteurs en biologie cellulaire et moléculaire, 30 % des docteurs
en physique, chimie, sciences de la terre). Cette formule devient une
étape obligée avant le recrutement comme chercheur ou
enseignant-chercheur. Elle présente de nombreux avantages, entre autres
celui d'offrir une période de formation complémentaire, donc de
meilleurs recrutements dans des emplois de fonctionnaires titulaires.
Le nombre de débouchés en entreprises et dans les
administrations à des postes en relation directe avec le niveau de
formation des docteurs, tout en
étant significatif, reste
faible.
Il représente une possibilité de recrutement pour
20 % des docteurs
en recherche d'insertion professionnelle, mais
avec des variations importantes selon les disciplines. Une préoccupation
constante du ministère chargé de la recherche est
d'accroître ce flux, en vue d'améliorer la capacité
d'innovation des entreprises, et leur compétitivité. C'est ainsi
qu'en 1998, un crédit de 50 millions de francs a permis de financer
des séjours post-doctoraux, dont l'objectif est d'aider les entreprises
innovantes et les EPIC à recruter de jeunes docteurs pour mener à
bien un projet en liaison avec un laboratoire extérieur à
l'entreprise.
D. MIEUX ASSURER LA FORMATION CONTINUE À L 'UNIVERSITÉ
1. Données générales sur la formation continue universitaire
La
formation continue universitaire a concerné, en 1996, environ
340.000 stagiaires aux statuts les plus divers : salariés des plans
de formation des entreprises, en congé individuel de formation, jeunes
sous contrat de qualification, demandeurs d'emplois mais aussi des individuels
finançant leur formation.
L'offre de formation continue universitaire est extrêmement
diversifiée puisqu'elle permet à la fois l'accueil dans les
formations diplômantes (diplômes nationaux :
132.182 stagiaires, ou DU : 30.285 stagiaires) ou l'organisation de
formations courtes et plus spécialisées en réponse
à la demande des entreprises.
S'agissant des ressources de la formation continue universitaire, une
enquête portant sur l'année 1996 fait apparaître les
résultats suivants :
- l'ensemble des ressources financières obtenues par l'ensemble des
établissements d'enseignement supérieur (hors CNAM de Paris)
s'établit à 1,35 milliard de francs (1,2 en 1995) ;
- ces ressources ont pour origine :
. entreprises : 36 % (formation des employés au titre du
1,5 % de la masse salariale),
. autres employeurs : 7 %
(formation des employés de l'Etat, des collectivités
locales...),
. particuliers : 20 % (formation individuelle),
. Etat : 8 % (formation des publics spécifiques),
. autres fonds publics : 29 % (formation des publics
spécifiques).
2. Concours national pour le développement de la formation continue
Afin de donner un nouvel élan à la formation continue, le ministère a engagé un plan de développement de la formation continue à l'université dans une logique de formation tout au long de la vie. Ce plan a pour objectif de faciliter le retour à l'université en vue de faciliter l'adaptation permanente des compétences, de favoriser l'insertion professionnelle et d'encourager la création d'activités. Un appel à projets a été lancé à cette fin auprès des établissements d'enseignement supérieur en octobre 1997.
a) Les principes de l'appel à projets
Les projets devaient associer l'ensemble des composantes de l'établissement (UFR-IUT-écoles), proposer des formations diplômantes organisées selon des rythmes et des modalités adaptés aux publics adultes et prévoir une utilisation du potentiel de l'établissement (locaux et matériels) en continu toute l'année.
b) Les résultats
77 établissements, universités et écoles, ont répondu à l'appel. Un jury composé d'universitaires, anciens présidents d'université ou directeur de grand établissement, et de personnalités qualifiées représentant le monde de l'entreprise, a sélectionné 13 projets répondant aux critères affichés et jugés les plus innovants : les projets des universités d'Amiens, d'Angers, de Besançon, de Bretagne Sud, d'Evry, de Lille 1, du Littoral, de Nancy 1 et Nancy 2 (projet commun), de Paris 12, de Strasbourg 1, de Toulouse 2, de l'université de technologie de Compiègne, des Instituts nationaux polytechniques de Lorraine et de Grenoble (projet commun).
c) Les moyens attribués
Les
moyens consacrés à cette opération - 92 emplois et
9,050 millions de francs - sont répartis à la rentrée
de 1998 entre les établissements retenus
afin de permettre la mise
en place de ces projets dans les plus brefs délais. Les engagements pris
par les universités constituent un atout essentiel pour une meilleure
articulation entre formations initiales et formations continues et traduisent,
dans les faits, l'objectif de formation tout au long de la vie, dont la
réglementation sur la validation des acquis constitue par ailleurs un
élément essentiel.
Un nouveau concours sera organisé à l'automne pour encourager le
développement de la formation continue dans d'autres
établissements.
3. Le renforcement de la place de la formation continue dans les contrats quadriennaux
Pour les
années 1994, 1995 et 1996, un crédit total de
11.711.000 francs a été consacré aux actions de
formation continue des établissements d'enseignement supérieur
ayant signé un contrat avec le ministère de l'éducation
nationale, de la recherche et de la technologie.
La direction de l'enseignement supérieur a inscrit la formation
continue parmi les thèmes prioritaires justifiant d'une impulsion forte
dans le dialogue avec les universités pour l'élaboration des
contrats quadriennaux.
L'objectif est de conduire les établissements
d'enseignement supérieur à intégrer la formation continue
dans leur politique d'établissement au même titre que la formation
initiale et la recherche.
CHAPITRE DEUX
L'ACTION SOCIALE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
I. LE PLAN SOCIAL ÉTUDIANT CONSTITUE LA PRIORITÉ DU BUDGET POUR 1999
A. LA PREMIÈRE TRANCHE DU PLAN SOCIAL ÉTUDIANT...
Le plan
social étudiant, annoncé depuis de nombreuses années, va
connaître un début d'application en 1999. Il convient de souligner
l'orientation positive de cette mesure : la mise en place d'un
véritable statut de l'étudiant aurait en effet, selon votre
rapporteur spécial, constitué une erreur. Le plan social
étudiant est présenté comme poursuivant trois
ambitions :
- permettre au jeune de poursuivre ses études sans être
freiné par des obstacles matériels et financiers ;
- enrichir la personnalité de chaque étudiant dans
l'exercice autonome de sa citoyenneté ;
- améliorer les conditions de vie étudiante.
A cette fin, une revalorisation du montant des bourses et un
élargissement du champ des bénéficiaires sont entrepris.
Dès la rentrée universitaire 1998, les plafonds de ressources
des 4 derniers échelons des bourses sur critères sociaux
sont revalorisés de 1,2 % et celui du premier échelon de
6 %, ce qui permettra d'élargir le champ des
bénéficiaires. Le montant de ces bourses augmente de 5 %
pour le 5
éme
échelon réservé aux
étudiants des familles les plus modestes et de 3 % pour les autres
échelons. Le montant des bourses sur critères universitaires
(DEA, DESS, agrégation, service public) augmente de 3 %. Outre la
revalorisation de leur montant, les conditions d'attribution des bourses seront
revues pour les adapter aux parcours pédagogiques des étudiants
et à l'ouverture européenne des formations.
Par ailleurs, dès la rentrée universitaire 1998/1999, la mise en
place de
"bourses de mérite"
est effective. Deux cents bourses
sont attribuées aux meilleurs bacheliers (mention très bien)
issus des familles les plus modestes, éligibles à une bourse sur
critères sociaux, qui se destinent aux études menant vers les
concours des Ecoles nationales d'administration ou de la magistrature.
Enfin,
dans le domaine des transports, une carte orange annuelle sera
disponible pour les étudiants d'Ile de France
(académies de
Créteil, Paris, Versailles) dès le mois de septembre, leur
permettant de voyager
avec plus de
40 % de réduction.
Le coût afférent à cette mesure sera pris en charge
conjointement avec la Région Ile de France.
L'objectif principal de ce plan est, sur une période de quatre ans,
de revaloriser les taux de bourses de 15 % et de parvenir à
30 % d'étudiants bénéficiaires.
Pour le budget 1999, les moyens nouveaux réservés aux bourses
de
l'enseignement supérieur (chapitre 43-71 article 10)
pour la mise en place du plan social étudiant sont de
808,27 millions de francs.
Le budget global du chapitre 43-71 article 10 sera de
7,12 milliards de francs en 1999 contre 6,51 milliards de francs en
1998, soit une progression de 9,3 % des crédits des bourses
d'enseignement supérieur.
Les moyens nouveaux au titre du budget 1999 permettront ainsi de financer les
mesures suivantes :
- un accroissement souhaité du nombre de boursiers pour l'année
universitaire 1998-1999 d'environ 25.000 : 10.000 boursiers
supplémentaires au 1
er
échelon par relèvement
des plafonds des ressources correspondants et 15.000 maintiens de bourses
à des redoublants ou des étudiants en situation de
réorientation ;
- une augmentation différenciée des taux de bourses pour
l'année universitaire 1998-1999;
- la création de 200 bourses de mérite à
40.000 francs pour l'année universitaire 1998-1999 ;
- la carte orange étudiant pour un coût prévisionnel
de 75 millions de francs.
B. ...CONFORTERA DES AIDES DIRECTES DÉJÀ IMPORTANTES...
Les
bourses et secours d'études constituent la part la plus importante des
aides directes versées aux étudiants.
La gestion des bourses d'enseignement supérieur est assurée au
niveau académique par les centres régionaux des oeuvres
universitaires et scolaires (CROUS).
On distingue les bourses sur critères sociaux et les bourses sur
critères universitaires.
a) Les bourses sur critères sociaux
Les
bourses sur critère sociaux sont accordées par les recteurs, par
l'intermédiaire des CROUS, en fonction des ressources et des charges de
la famille appréciées au regard d'un barème national
établi chaque année. Les critères d'attribution sont
l'âge de l'étudiant (moins de 26 ans), la nationalité
et la scolarité.
L'étudiant ne bénéficie de cette aide que s'il
accède chaque année à un niveau d'études
supérieur à celui déjà atteint. Toutefois, le
recteur a la possibilité d'accorder une
aide individualisée
exceptionnelle (AIE).
Les AIE, qui sont intégrées dans les crédits de bourses,
permettent dans les conditions fixées par la réglementation et en
fonction des crédits contingentés, à des étudiants
redoublants ou en situation de réorientation, de continuer à
bénéficier d'une aide financière. 30.012 AIE ont
été attribuées au cours de l'année 1997-1998.
Il existe cinq échelons de bourses : le premier correspond au
taux le moins élevé (7.308 francs), le cinquième au
plus fort (19.692 francs).
Pour l'année universitaire 1997-1998, il y a eu
381.900 bénéficiaires de bourses sur critères sociaux
et de l'AIE.
La répartition des boursiers selon le taux de bourse est rappelée
dans le tableau ci-après :
|
1er échelon |
2ème échelon |
3ème échelon |
4ème échelon |
5ème échelon |
Total |
Bourses
sur critères sociaux
|
42.633 12,1 |
47.206 13,4 |
48.934 13,9 |
47.448 13,5 |
165.169 47,1 |
351.920 100,0 |
Aides
individualisées exceptionnelles
|
6.911
|
15.270
|
5.711
|
463
|
1.657
|
30.012
|
L'évolution des taux des bourses depuis 1992-93 est la suivante :
Taux des BCS |
1992-93 |
1993-94 |
1994-95 |
1995-96 |
1996-97 |
1997-98 |
1998-99 |
1er échelon |
6.390 F |
6.588 F |
6.912 F |
7.020 F |
7.164 F |
7.308 F |
7.524 F |
5ème échelon |
17.244 F |
17.666 F |
18.648 F |
18.936 F |
19.314 F |
19.692 F |
20.682 F |
Les
ressources et charges prises en compte sont celles des parents (ressources
figurant à la ligne "revenu brut global" de l'avis fiscal de
l'année N-2 par rapport au dépôt de la demande), même
si l'étudiant est majeur. En effet, en application de l'article 203 du
Code civil et de la jurisprudence de la Cour de Cassation, la famille est tenue
d'assurer l'entretien de ses enfants qui poursuivent des études
supérieures tant que ceux-ci ne peuvent subvenir à leurs propres
besoins.
Des dérogations sont toutefois prévues dans les cas suivants :
- étudiant marié dont le conjoint assure
l'indépendance financière du couple,
- étudiant ayant la charge d'un ou de plusieurs enfants,
- étudiant ayant rompu tout lien avec ses parents à la suite
de leur divorce ou de leur séparation,
- étudiant orphelin de père et de mère,
- étudiant majeur de 18 à 21 ans
bénéficiaire des prestations de l'aide sociale à l'enfance,
- étudiant détenu placé sous le régime de la
semi-liberté.
Dans ces situations, les ressources et charges de l'étudiant ou de son
conjoint sont retenues sous réserve de l'établissement d'une
déclaration fiscale distincte de celle des parents.
CHARGES
DE L'ETUDIANT
:
Candidat boursier dont le domicile habituel est éloigné de
l'établissement d'inscription à
la rentrée :
- de 30 à 249 kilomètres 2
- de 250 kilomètres et plus (+ 1 suppl.)
Candidat boursier atteint d'une incapacité permanente (non pris en
charge à 100 % dans
un internat) 2
Candidat boursier souffrant d'un handicap physique nécessitant l'aide
permanente d'une
tierce personne 2
Candidat boursier pupille de la Nation ou bénéficiaire d'une
protection particulière 1
Candidat marié dont les ressources du conjoint sont prises en compte 1
Pour chaque enfant à charge du candidat 1
CHARGES DE LA FAMILLE
:
Pour chaque enfant à charge étudiant dans l'enseignement
supérieur, à l'exclusion du
candidat boursier 3
Pour chaque autre enfant à charge, à l'exclusion du candidat
boursier 1
Père ou mère élevant seul(e) un ou plusieurs enfants
1
b) Les bourses sur critères universitaires
Les
bourses sur critères universitaires sont destinées aux
étudiants du 3ème cycle. Ces bourses, dont un contingent annuel
est attribué à chaque académie, sont accordées par
les recteurs sur proposition des présidents d'université, en
fonction de critères universitaires et sociaux.
Il existe
quatre catégories
de bourses sur critères
universitaires :
- les bourses de diplôme d'études approfondies (DEA),
- les bourses de diplôme d'études supérieures
spécialisées (DESS),
- les bourses d'agrégation,
- les bourses de service public.
Pour compléter ce système de bourses, plus de
3.000 prêts d'honneur sont attribués aux étudiants.
Les boursiers sur critères universitaires se répartissent de la
manière suivante :
|
Service public |
DEA |
DESS |
Agrégation |
Total |
Bourses
sur critères universitaires
|
630
|
7.158
|
3.679
|
1.788
|
13.255
|
Le tableau ci-après récapitule le nombre total de boursiers depuis 1993 :
Rentrée universitaire |
Boursiers sur critères |
Total |
|
|
Sociaux + AIE |
Universitaires |
|
1993 |
353.622 |
12.739 |
366.361 |
1994 |
375.233 |
13.168 |
388.401 |
1995 |
383.566 |
13.126 |
396.692 |
1996 |
374 239 |
13.259 |
398.498 |
1997 |
381.932 |
13.255 |
395.187 |
C. ...MAIS COMPORTE ÉGALEMENT DES DISPOSITIONS PERMETTANT DE RENFORCER L'AUTONOMIE DES ÉTUDIANTS
Les
oeuvres universitaires seront réformées.
Le CNOUS et les
CROUS, qui devront se rapprocher des structures universitaires, verront
désormais leurs présidents de conseils d'administration
élus, au sein des conseils, parmi les étudiants.
Un colloque national sera organisé, sous l'égide de la
Conférence des présidents d'université (CPU), pour fixer
les principes constitutifs devant guider
l'élaboration de chartes de
la vie étudiante
dans chaque site universitaire. A l'issue de ce
colloque, des commissions de la vie étudiante seront mises en place dans
les villes universitaires. Tripartites (universités, étudiants et
collectivités locales), elles seront chargées de suivre et
d'articuler les différents aspects de la vie étudiante :
restauration, sports, santé, logement, transports, nouvelles
technologies...
En outre,
le sport universitaire
devrait faire l'objet d'une
réflexion afin que le rôle des étudiants soit accru au sein
de la Fédération nationale du sport universitaire. Des
installations sportives seront construites dans le cadre du plan
Université du troisième millénaire (U3m).
Les activités culturelles
seront également
encouragées dans les contrats d'établissements par :
- la mise en place de politiques culturelles d'établissement,
centrées sur la pratique culturelle des étudiants et
l'aménagement de lieux destinés à cette pratique ;
- la validation de modules artistiques dans les cursus de toutes les
disciplines ;
- l'amélioration de l'accès aux équipements culturels
dans les villes universitaires, en concertation étroite avec les
collectivités territoriales ;
- le soutien aux initiatives étudiantes, notamment à travers
les associations étudiantes à vocation culturelle.
Enfin, afin de développer
la vie associative
étudiante,
des maisons de l'étudiant devraient être constituées. Au
plan national, devrait également être mis en place un fonds
national d'aide aux initiatives étudiantes et de soutien aux
associations locales.
II. LES AIDES INDIRECTES
En complément de ces aides directes, l'accroissement des capacités d'hébergement et de restauration se poursuit depuis cinq ans, portant, pour l'année universitaires 1997-1998, à 150.000 le nombre d'étudiants logés en résidences universitaires (ou foyers agréés) et à 184.612 le nombre de places dans les restaurants universitaires (70 millions de repas servis). Le prix du repas passe de 14,10 francs à 14,50 francs à partir du 1 er août 1998. Le plan social étudiant prévoit tout à la fois la rénovation du parc de chambres existant et la construction de nouvelles chambres en région parisienne et en province. Le CROUS a lancé une enquête approfondie sur la restauration universitaire et les attentes des étudiants en la matière.
A. L'HÉBERGEMENT DES ÉTUDIANTS
1. Le logement universitaire
Les
CROUS logent près de 150.000 étudiants, dont 100.000 en
chambres traditionnelles, 48.000 en studios et appartements et
1.550 en foyers agréés.
Pour un étudiant français, l'admission en résidence se
fait sur la base de la présentation d'un dossier social étudiant,
quelque soit le logement sollicité. Les étudiants
étrangers doivent, eux, se renseigner directement auprès du CROUS
le plus proche du lieu de leurs études.
Les logements gérés par les CROUS sont réservés
en priorité aux étudiants dont la famille dispose de faibles
revenus.
Les attributions sont prononcées par le directeur du CROUS
à partir d'un indice social qui reprend les mêmes
éléments (revenu brut global et point de charges) que le dossier
des bourses. Les critères retenus prennent en compte les revenus de
l'étudiant et de ses parents, l'éloignement géographique
et les résultats universitaires.
L'étudiant peut également bénéficier d'aides pour
payer son loyer.
2. Les types de logement
Le potentiel d'accueil des étudiants en matière de logement est constitué de trois types de logements.
a) Les chambres traditionnelles
Elles se
situent dans des résidences qui ont été construites par
financement de l'Etat ou grâce à des emprunts dont l'amortissement
est financé par le budget du ministère chargé de
l'enseignement supérieur. La redevance demandée à
l'étudiant est destinée à couvrir une partie des charges
de fonctionnement (chauffage, éclairage, eau, entretien, salaire du
personnel). En 1997, le montant moyen de la redevance pour une chambre en
résidence universitaire de ce type est de 681 francs par mois.
Depuis 1989, les 220 résidences universitaires
édifiées dans les années 60, essentiellement entre 1965 et
1970, font l'objet
d'un vaste programme de rénovation.
La chambre en résidence classique, qui est mise à disposition de
l'étudiant pour une durée de 9 mois, a une superficie d'environ
10 m². L'étudiant dispose de douches, de cuisinettes
collectives, de salles de travail, de salles de réunion et de
détente ; il bénéficie aussi de services
spécifiques, du ménage des parties communes et dans certains cas
de la fourniture des draps ou du gardiennage permanent.
La première colonne du tableau ci-après prend en compte la
totalité des logements offerts par les oeuvres universitaires, en
revanche la redevance et les coûts de fonctionnement sont ceux des seuls
logements traditionnels gérés par les CROUS. La diminution
régulière de leur nombre est due à la restructuration de
cités traditionnelles en logements répondant aux nouvelles normes
(surface, isolation thermique et phonique, équipements, sanitaires
individuels).
b) Les nouvelles résidences
Depuis
une dizaine d'années, les chambres ont fait place à des studios
de 18 à 23 m², qui sont mis à disposition de
l'étudiant pour une durée de 12 mois dans de nouvelles
résidences. Celles-ci sont construites par un maître d'ouvrage
social, à l'aide de prêts aidés (PLA), sur un terrain
d'Etat apporté par bail emphytéotique, et louées au CROUS.
Locataire principal des logements, le CROUS les sous-loue aux étudiants
qui peuvent bénéficier de l'aide personnalisée au logement
(APL). C'est la loi du 18 juillet 1985 qui a permis ce montage
d'opérations en autorisant, par dérogation au droit commun, la
sous-location aux étudiants avec ouverture du droit à l'APL.
Le loyer moyen de ces logements s'établit autour de 850 francs par
mois APL déduite.
c) Les appartements HLM
Depuis 1962, les HLM ont mis en place un système de réservation de logements pour étudiants. Ces appartements dispersés au sein du patrimoine des organismes HLM sont généralement meublés par les CROUS. Ils sont plus particulièrement destinés aux jeunes ménages.
3. Bilan de l'allocation de logement social (ALS) aux étudiants
L'ALS
relève du code de la sécurité sociale et a
été créée par la loi du 16 juillet 1971 afin de
venir en aide à des catégories de personnes, autres que les
familles, caractérisées par le niveau modeste de leurs ressources
(personnes âgées, handicapés, jeunes travailleurs
salariés de moins de 25 ans).
Elle est financée par le fonds national d'aide au logement (FNAL) qui
est alimenté par l'Etat et par une cotisation des employeurs.
Depuis le 1
er
janvier 1993, toute personne, qui n'entre pas dans les
conditions fixées pour bénéficier de l'ALF ou de l'APL,
peut bénéficier de l'ALS sous seule condition de ressources.
L'ALS est versée sous condition de ressources aux personnes qui
s'acquittent d'un minimum de loyer ou de mensualité, sous réserve
que le logement constitue bien leur résidence principale,
c'est-à-dire qu'il soit occupé pendant au moins huit mois par an
par elles-mêmes ou leur conjoint ou des personnes à charge.
Le barème utilisé tient compte de la situation familiale du
demandeur, du montant du loyer (de la redevance ou des mensualités de
prêts) dans la limite d'un plafond, et de ses ressources, ainsi que, s'il
y a lieu, de celles de son conjoint et des personnes vivant habituellement
à son foyer.
Les ressources qui servent au calcul de l'aide sont, en règle
générale, les revenus nets catégoriels de l'année
n-1, abstraction faite des reports de déficit de l'année
précédente et après application, le cas
échéant, de certains abattements pour tenir compte de la
situation particulière du bénéficiaire (divorce,
invalidité, chômage,...).
En 1991 a été entreprise la généralisation (dite
"bouclage") des aides personnelles au logement par l'attribution de l'ALS aux
catégories de personnes qui restaient encore juridiquement exclues du
bénéfice de ces aides. Ainsi, jusqu'en 1991, les étudiants
avaient droit à l'ALF s'ils occupaient un logement non
conventionné et s'ils avaient des personnes à charge, ou à
l'APL s'ils occupaient un logement conventionné.
A partir de 1991, les étudiants de la région parisienne et des
DOM ont pu percevoir l'ALS, puis ce fut le cas des étudiants des
agglomérations de plus de 100.000 habitants à partir de 1992
; et enfin, à compter du 1er janvier 1993, tout étudiant pouvait
avoir droit à l'ALS dès lors qu'il occupait un logement autonome
n'appartenant pas à ses ascendants et qu'il s'acquittait d'une charge de
logement.
Cela signifie qu'il n'y a pas à proprement parler d'aide personnelle
spécifique aux étudiants qui perçoivent donc, comme tous
les autres bénéficiaires, ces aides sous seule condition de
ressources.
Or, les ressources prises en compte pour le calcul des aides personnelles sont
les revenus soumis à l'impôt sur le revenu. Comme la plupart des
jeunes, les étudiants vivent en grande partie de transferts familiaux en
provenance de leurs parents et grands-parents, transferts
considérés comme des libéralités qui ne sont pas
imposables, la plupart d'entre eux déclarant des ressources imposables
nulles.
Il a donc été décidé depuis 1986 en APL de leur
appliquer un plancher de revenu forfaitaire qui tient implicitement compte de
ces transferts familiaux et qui a été instauré en ALS au
moment du bouclage. Ce revenu plancher s'élève actuellement
à 24.000 francs par an.
Les aides personnelles sont ainsi versées indépendamment du fait
que les parents bénéficient ou non d'un avantage fiscal au titre
d'une demi-part supplémentaire ou d'une pension alimentaire.
Le coût de l'allocation de logement social pour les étudiants et
le nombre de bénéficiaires étudiants sont les suivants
:
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Coût de l'ALS
|
3.3 |
4.2 |
4.4 |
4.6 |
4.6 |
Nombre de
bénéficiaires
|
409 |
474 |
513 |
533 |
529 |
B. LA RESTAURATION DES ÉTUDIANTS
La
restauration universitaire, qui est prise en charge par les CROUS, offre aux
étudiants un repas équilibré pour un prix modique au plus
près des lieux d'études. Elle s'adresse à tous les
étudiants titulaires de la carte d'étudiant. Avec un chiffre
d'affaires (en 1996) de 1,6 milliard de francs, elle se situe :
- à la 4
ème
place de la restauration collective
en France,
- à la 1
ère
place de la restauration du secteur
éducatif.
Son fonctionnement est très concentré :
- sur l'année : 90 % des recettes s'effectuent sur
28 semaines et 51 % de l'activité se situe de janvier à
mai,
- par jour : 88 % des recettes s'effectuent au repas de midi
selon une plage de fonctionnement réduite à moins d'une heure et
demie.
Les oeuvres universitaires ont servi plus de 60 millions de repas dans
les 466 établissements de restauration directement
gérés par les CROUS et près de 10 millions de repas
dans les restaurants agréés par les CROUS au cours de
l'année universitaire 1996/1997.
1. Les restaurants universitaires
Depuis
plusieurs années, la restauration étudiante a connu une
véritable révolution. Aujourd'hui, presque tous les restaurants
offrent plusieurs formules de repas très diversifiées.
La formule "classique" reste la plus demandée. C'est le repas complet
(hors d'oeuvres, plat garni, fromage ou dessert) à prix fixe, contre un
ticket de restaurant universitaire. Elle est servie en self-service, à
midi et le soir.
D'autres formules de repas construites "autour d'un plat", d'un buffet salades,
d'une viande grillée, d'une assiette de pâtes fraîches ou
d'une pizza, souvent préparées devant le client, sont
également proposées. Le paiement s'effectue
généralement en numéraire.
Des unités de restauration légères fonctionnent
également tout au long de la journée en dehors des restaurants
universitaires, dans les résidences ou les universités :
cafétéria, brasserie, viennoiserie, sandwicherie, crêperie
ou vente à emporter.
2. Les restaurants agréés
Les
CROUS ont recours à un réseau de près de
400 restaurants agréés. Ils sont le plus souvent
implantés dans des établissements d'enseignement secondaire et
permettent aux étudiants éloignés des restaurants
universitaires de bénéficier des mêmes avantages.
L'aide financière apportée par l'Etat correspond à une
participation aux frais engendrés par l'accueil de ces étudiants.
D'autres restaurants dépendant d'administrations ou de
collectivités publiques, dont les conditions de fonctionnement sont
identiques aux restaurants universitaires, peuvent faire l'objet d'un
agrément par le CROUS et bénéficier d'une aide.
Le bilan de la restauration universitaire est retracé dans le tableau
ci-après :
III. LA SANTÉ DES ÉTUDIANTS
Il
résulte des dispositions combinées des articles L.191 et L.198 du
code de la santé publique que les étudiants doivent pouvoir
bénéficier d'une surveillance médicale pendant le
déroulement de leur cursus. La loi n° 84-52 du 26 janvier
1984 sur l'enseignement supérieur prévoit donc en son
article 51 que des
services de médecine préventive et de
promotion de la santé (SMPPS)
sont mis à leur disposition
selon des modalités fixées par décret.
Le décret n° 88-520 du 3 mai 1988 relatif aux SMPPS,
modifié par le décret n°89-714 du 27 septembre 1989,
impose aux universités soit de créer chacune un SMPPS, soit de
s'associer pour créer des services interuniversitaires de
médecine préventive et de promotion de la santé
(SIMPPS).
Il existe actuellement 32 services universitaires et
13 services
interuniversitaires.
La protection médicale
des étudiants inscrits dans des établissements publics à
caractère scientifique, culturel et professionnel autres que des
universités est assurée par convention entre
l'établissement concerné et un SMPPS.
Les missions des services
, décrites dans le décret
précité et dans l'arrêté du 26 octobre 1988,
comprennent :
- un examen médical accompagné d'un entretien dans le but de
dépister les affections médicales et troubles de santé
dont l'étudiant peut être atteint,
- un contrôle de l'état vaccinal,
- la dispensation de soins d'urgence.
L'examen de dépistage est effectué obligatoirement pour chaque
étudiant en première inscription dans l'enseignement
supérieur. Il est renouvelé selon le risque auquel sont
exposés les étudiants. Ces derniers peuvent bien entendu
également bénéficier de visites médicales à
la demande. Ces dernières années, le taux de réalisation
de la visite médicale obligatoire est d'environ 70 % des
étudiants astreints.
Les universités peuvent confier aux SMPPS la réalisation
de
campagnes de prévention et d'éducation sanitaire.
De telles actions sont à l'heure actuelle menées dans la quasi
totalité des établissements. Les thèmes les plus
fréquemment abordés sont : le SIDA et les MST ; le tabagisme
et autres toxicomanies ; la contraception ; l'information et les
conseils dans les domaines de la nutrition et de la diététique.
Par ailleurs, la visite médicale obligatoire constitue l'occasion
privilégiée d'une action individuelle de prévention et
d'éducation sanitaire.
Par ailleurs, l'accent est mis partout sur la nécessité
d'accroître le caractère qualitatif des prestations en les
personnalisant au maximum : c'est particulièrement vrai en ce qui
concerne l'aide médico-psychologique offerte pour prévenir les
problèmes d'adaptation aux structures universitaires.
Les moyens des services de médecine préventive sont
constitués par :
- une subvention globale de fonctionnement attribuée par le
ministère chargé de l'enseignement supérieur
(15.500.000 francs depuis 1996) ;
- le droit spécifique payé par chaque étudiant
(15 francs depuis le 1
er
janvier 1985) ;
- une dotation en emplois d'infirmières et d'assistantes sociales
(340).
A cet égard, dans le cadre de la politique de contractualisation avec
les établissements, toutes les universités seront peut à
peu amenées à déterminer quelle partie de leur dotation
globale en crédits et en emplois elles entendent affecter à ces
services. Les SMPPS peuvent en outre bénéficier de toute autre
ressource allouée par l'université ou par d'autres personnes
publiques ou privées.
Il n'existe pas au budget du ministère chargé de
l'enseignement supérieur d'emplois de médecine préventive
universitaire.
Les SMPPS recourent à des médecins vacataires
pour offrir une diversité de consultations adaptées aux besoins
de la population étudiante. Ceux-ci sont rémunérés
à l'heure, en fonction de leur qualification professionnelle et de leur
lieu d'exercice (métropole ou DOM), par référence à
l'indice brut 585.
La rémunération de ces médecins est assurée
directement par les services sur les crédits qui leur ont
été affectés :
l'établissement dispose
ainsi du maximum d'autonomie pour déterminer, compte tenu des
caractéristiques de sa population étudiante, quelle
catégorie de médecins (généralistes ou
spécialistes) et quelles spécialités médicales
devront être privilégiées au moment du recrutement.
Les SMPPS bénéficient également des services
d'infirmières et d'assistantes sociales ;
340 emplois
de personnel médico-social (252 emplois d'infirmières et
88 d'assistantes sociales) étaient inscrits au budget enseignement
supérieur de 1998.
20 postes d'infirmières pour
l'enseignement supérieur sont inscrits dans le projet de loi de finances
1999.
Il convient de regretter l'absence d'études spécifiques sur le
problème de l'exclusion du système de santé d'un certain
nombre d'étudiants.
Afin de mieux répondre, à l'avenir, aux besoins exprimés
dans ce domaine, un colloque national sur la santé des étudiants
a été organisé, en association avec la Conférence
des présidents d'université, à Dijon les 3 et
4 octobre 1996.
A la suite des travaux de ce colloque, un groupe de travail, associant des
directeurs de SMPPS et leurs différents partenaires, a été
mis en place pour réfléchir à l'évolution des
missions des services et proposer une nouvelle rédaction du
décret de 1988 régissant leur organisation.
Dans le cadre du plan social étudiant, le texte refondant les
missions des médecines préventives universitaires sera
publié dans les mois qui viennent. Il aura pour objectif la
définition de véritables politiques de prévention dans
chaque établissement, avec une participation accrue des étudiants
dans les structures des centres de santé universitaires.
Le droit d'inscription "santé" sera intégré dans
l'enveloppe globale des droits universitaires, avec un montant minimum
fixé par l'Etat.
IV. L'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS HANDICAPÉS
L'action
de la direction de l'enseignement supérieur en faveur des
étudiants handicapés s'effectue selon
trois axes
complémentaires :
- améliorer l'accueil des étudiants handicapés dans
les établissements par la désignation de responsables ;
- faciliter le déroulement des études grâce à
des mesures pédagogiques particulières prévues en leur
faveur (tutorat, matériel pédagogique adapté...) ;
- tendre vers l'accessibilité totale de l'université au
bénéfice des handicapés moteurs et sensoriels.
Un effort d'information très important en direction des
étudiants, des administrations et du grand public a été
réalisé comme la publication de divers documents ou
dépliants.
L'action de sensibilisation entreprise auprès des établissements
d'enseignement supérieur afin de favoriser l'accueil des
étudiants handicapés a porté ses fruits.
Ce travail se
traduit par une augmentation très sensible du nombre d'étudiants
handicapés recensés. 4.945 étudiants handicapés ont
suivi des études supérieures pendant l'année universitaire
1997-1998. Leur nombre a plus que doublé en six ans.
Il reste
vraisemblablement sous-estimé
car un grand nombre d'entre eux ne
souhaitent pas se faire connaître.
CHAPITRE TROIS
L'EFFORT D'INVESTISSEMENT
IMMOBILIER
EN FAVEUR DES ÉTUDIANTS
I. LA CONTRIBUTION DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR À L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
A. RAPIDE BILAN DU PLAN UNIVERSITÉ 2000
1. Le cadre général
Le
schéma Université 2000, arrêté en conseil des
ministres le 23 mai 1990, avait pour objectif de pallier, par un
effort important de construction, le déficit de locaux des
établissements d'enseignement supérieur, dans un contexte de
croissance forte des effectifs étudiants. Il correspondait initialement
à un programme d'investissement de 32 milliards de francs sur cinq
ans (1991-1995), cofinancé à parité par l'Etat et les
collectivités locales.
Au terme de trois années d'exécution, Université 2000 a
été intégré dans les contrats Etat-régions
(XIe plan 1994-1998). La réinscription, dans les CPER, de toutes les
opérations non programmées avant 1994 n'a cependant pas
été systématique. Certaines ont été
abandonnées parce que peu adaptées aux besoins, d'autres se sont
vues substituer des projets différents définis au niveau
régional.
Ainsi, 70 % des investissements actés dans les CPER (soit
15,7 milliards de francs sur 23 milliards de francs) sont des
opérations du schéma Université 2000 reprises dans le XIe
plan. Ces investissements sont par ailleurs complétés d'un volume
d'opérations nouvelles (8 milliards de francs) qui prolongent
l'effort de construction entrepris.
2. Les réalisations
Le
schéma Université 2000 prolongé dans les CPER aura permis
de construire
3.500.000 m²
de locaux neufs destinés
à l'enseignement et à la recherche, et notamment (estimation fin
1999) :
- 8 universités nouvelles, dont 4 en Ile-de-France ;
- 196 départements d'IUT et 24 IUT de plein exercice ;
- 7 pôles européens.
85 % des surfaces nouvelles concernent des locaux d'enseignement (UFR,
IUT, IUP, écoles d'ingénieurs), et 15 % concernent plus
spécifiquement les bibliothèques, les restaurants universitaires
et les autres services interuniversitaires.
A un peu plus d'un an de l'achèvement des CPER, on peut
considérer que le schéma Université 2000 et son
prolongement ont permis d'un point de vue quantitatif de résorber
globalement le déficit de surfaces que connaissaient les
établissements au début des années 1990, et de faire face
à la forte augmentation des effectifs de l'enseignement supérieur
qui a caractérisé les premières années de la
décennie.
3. Les aspects financiers
En
terme de financements, les engagements cumulés de l'Etat depuis 1991 sur
le budget U 2000 de 1991 à 1993 (6,022 milliards de
francs), puis sur les budgets des CPER de 1994 à 1999
(9,441 milliards de francs) excèdent l'engagement initial
prévu dans U 2000. En ceci, le bilan d'Université 2000
est étroitement lié au bilan des CPER actuels.
Le schéma Université 2000 relayé par les CPER actuels
constitue donc une masse globale d'investissements de 40 milliards de
francs sur neuf ans, financés par l'Etat, les collectivités
locales, et dans une moindre mesure par les fonds européens (FEDER).
Globalement, les engagements de l'Etat inscrits dans les contrats de plan
1994-1999 concernant l'enseignement supérieur devraient être tenus
à hauteur de 82,1 % fin 1998 et de 95 % fin 1999. Ce dernier
chiffre s'explique par le fait que le ministère de l'éducation,
qui ne dispose pour les constructions universitaires d'aucun autre
crédit que ceux prévus pour les CPER, s'est trouvé dans
l'obligation de financer des opérations U 2000 non reprises dans
les CPER, ainsi que des opérations non planifiées ou dont
l'urgence s'est avérée au égard de besoins nouveaux (la
croissance très forte des effectifs dans les filières STAPS par
exemple).
Les engagements des collectivités locales seront tenus dans des
proportions sensiblement identiques, avec cependant des écarts entre les
régions, certaines ayant d'ores et déjà soldé leurs
participations alors que d'autres sont nettement moins en avance.
4. Les enseignements tirés
La
nécessité de consacrer l'essentiel des moyens à la
création de surfaces nouvelles pour l'enseignement n'a que peu permis de
prendre en compte d'autres aspects, tels que les locaux de vie
étudiante, les locaux de recherche des universités nouvelles, et
les bibliothèques.
Par ailleurs, l'augmentation importante des locaux nouveaux n'a pas
été accompagnée d'un effort portant sur la maintenance et
la mise aux normes
du patrimoine existant.
A partir de 1995,
l'état de dégradation d'une partie du patrimoine ancien, mis en
lumière par les exigences croissantes des commissions de
sécurité, a amené le Gouvernement à lancer
un
plan d'urgence
de 2 milliards de francs
permettant d'engager un
certain nombre de travaux prioritaires de sécurité, en faisant
appel à une mobilisation des subventions de maintenance et à
l'autofinancement des établissements.
Tous les besoins n'ont pu être satisfaits, tout particulièrement
dans les établissements parisiens. Le plan U3M doit permettre de
remédier à cette situation.
B. LES ORIENTATIONS DU PLAN U3M
Le
Comité interministériel d'aménagement du territoire
(CIADT) du 15 décembre 1997 a décidé la suppression du
schéma national d'aménagement et de développement du
territoire et son remplacement par des principes qui constituent les grandes
orientations de la politique d'aménagement du territoire, et qui sont
déclinés dans de
nouveaux schémas de services
collectifs.
Un des huit schémas de services collectifs retenus concerne
l'enseignement supérieur et la recherche.
Le projet de loi pour l'aménagement durable du territoire modifie les
articles 11 et 12 de la loi d'orientation de 1995. Il énonce les grands
principes directeurs du futur schéma de services collectifs de
l'enseignement supérieur et de la recherche.
Le concept
d'université thématique est abandonné.
Les schémas régionaux d'aménagement et de
développement du territoire, comme les contrats de plan
Etat-régions, devront tenir compte des orientations qui auront
été définies dans le cadre des schémas de services
collectifs.
Le plan Université du 3ème Millénaire (U3M) vise
à prolonger les efforts précédemment accomplis. Il
s'inscrit dans un contexte démographique différent de
stabilisation globale des effectifs mais doit prendre en compte l'ouverture de
l'université aux nouveaux publics, notamment en formation permanente.
Il a pour ambition d'améliorer la qualité des locaux existants
(complétés le cas échéant par la construction de
quelques locaux nouveaux), de faciliter les conditions de travail et de vie des
étudiants en particulier dans le cadre de mesures prévues au
titre du plan social étudiant, de favoriser l'intégration de
l'université dans la ville, d'inciter à la constitution de
véritables réseaux universitaires grâce à
l'utilisation des nouvelles technologies de l'information, d'assurer enfin le
renouvellement d'équipements obsolètes.
Les actions à mener, nombreuses, peuvent s'articuler autour de
plusieurs thèmes :
-
la mise en sécurité et la restructuration des
bâtiments : la poursuite du plan de mise en sécurité des
bâtiments universitaires demeure une priorité mais l'urgence de
cette action ne doit pas conduire à négliger les
opérations de maintenance lourde. Les restructurations rendues
indispensables par les évolutions de la pédagogie et de la
recherche seront également prises en compte ;
-
le remembrement de certains établissements et les
extensions : une réflexion sur l'optimisation du patrimoine existant et
l'opportunité d'éventuels remembrements sera un préalable
à la prise en considération de tout projet de construction
nouvelle.
-
le renforcement du réseau des bibliothèques et des
réseaux
d'équipements nationaux
(informatique,
équipements mi-lourds de recherche, réseaux technologiques) ;
-
l'aménagement des sites universitaires et
l'amélioration des services
rendus aux étudiants
arrêtés dans le plan social étudiant. Ce plan
prévoit qu'un quart des constructions d'U3M devrait être
consacré aux étudiants : logements, salles de sport,
théâtres, salles de travail, bibliothèques. Il devra
également permettre, dans des logements qui leur seront
réservés, l'accueil d'étudiants européens.
Un effort particulier devra être consacré aux
établissements d'enseignement supérieur parisiens et d'Ile de
France dans ces différents domaines.
•
Le calendrier de réalisation
Le contenu du plan U3M a vocation à être intégré
dans les prochains contrats de plan Etat-régions (XIIe plan), qui
couvriront les années
2000-2006).
Le volet enseignement
supérieur et recherche de ces contrats s'appuiera sur le schéma
de services collectifs prévu par le projet de loi sur l'organisation et
l'aménagement durable du territoire prochainement discuté au
Parlement, qui établira les orientations du développement
universitaire et de la recherche pour les 20 prochaines années.
Les années 1998 et 1999 constituent deux années de
"préfiguration" du plan pendant lesquelles seront engagées des
opérations prioritaires et techniquement prêtes, ainsi que des
études de programmation des opérations ayant vocation à
être engagées dans le cadre des futurs CPER.
Le ministère vient de procéder à un recensement
auprès des établissements d'enseignement supérieur des
besoins pour les 8 années à venir (actuellement en cours
d'exploitation par les services du ministère) pour permettre
l'élaboration de schéma des services collectifs ; ces
éléments serviront de base de réflexion pour la
négociation des CPER.
•
Les crédits demandés
Pour 1998, 1 milliard de francs de mesures nouvelles a été
ouvert en loi de finances pour 1998, dont 415 millions de francs en
crédits de construction (chapitres 56-10 et 66-73) et
585 millions de francs en crédits de sécurité
(chapitre 66-72 article 40).
Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit de nouveau une mesure
de plus d'un milliard de francs (chapitres 56-10, 66-72 et 66-73).
L'opération de désamiantage du campus de Jussieu mobilisera une
part importante de ces crédits.
II. LA SÉCURITÉ DES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
A. LE PLAN DE MISE EN SÉCURITÉ
1. Le cadre général
Le plan
de mise en sécurité a fait l'objet d'une autorisation de
programme de 2.000 millions de francs ouverts en loi de finances
rectificative pour 1995 sur l'article 66-72-40 créé à cet
effet, afin de compléter la mobilisation des ressources propres des
établissements (universités, écoles autonomes, grands
établissements, IUFM, CROUS) pour la mise en sécurité de
leurs bâtiments. La couverture en crédits de paiement de cette
autorisation de programme, prévue initialement en quatre annuités
de 500 millions de francs, a déterminé l'instauration d'une
programmation quadriennale des travaux et des financements (1996-1999).
Des négociations ont été menées dès 1996 par
le ministère avec chaque établissement pour définir
l'ensemble des travaux pouvant être retenus sur la période
concernée et arrêter les modalités de leur
financement : prélèvement sur ressources propres,
mobilisation des dotations maintenance, crédits des contrats de plan
Etat-régions dans la mesure où les opérations inscrites
induisaient une réduction du besoin de mise en sécurité,
subvention exceptionnelle sur le chapitre 66-72 article 40.
Le suivi du premier exercice a permis aux établissements d'affiner et de
compléter la description des travaux nécessaires soit par la
production d'un diagnostic complémentaire, soit par la prise en compte
de besoins nouveaux.
2. Les crédits engagés
L'engagement global sur le chapitre 66-72 article 40 (incluant
des
opérations prévues en 1999) s'élève à ce
jour à 1.891 millions de francs. Ont également
été mobilisés 496 millions de francs sur les
crédits CPER, 1.732 millions de francs sur les dotations
maintenance et 1.047 millions de francs d'engagements d'autofinancement des
établissements. C'est au total 5.166 millions de francs de
ressources qui sont mobilisées au titre du plan de mise en
sécurité, en couverture d'un besoin de première urgence
initialement estimé (hors universités parisiennes et grands
établissements nationaux) à 6.184 millions de francs.
L'abondement de 585 millions de francs du chapitre 66-72 article 40 par la
loi de finances pour 1998 permet une réduction partielle du
déficit de couverture financière apparaissant dans le cadre du
plan de mise en sécurité mais aussi une première prise en
compte des besoins des établissements universitaires parisiens, qui
n'avaient pu jusqu'alors être recensés de manière
exhaustive.
Des contacts ont été pris avec l'ensemble des
établissements concernés, afin de définir un programme
d'opérations prioritaires ainsi que les modalités de leur
financement.
Les crédits suivants ont été effectivement mis en place au
titre du plan de sécurité 1996-1999 :
|
AP |
CP |
1996 |
841 MF |
448 MF |
1997 |
330 MF |
439 MF (274 en couverture des AP 96 et 165 au titre de 97) |
1998
|
331 MF |
353 MF (59 en couverture des AP 96, 116 en couverture des AP 97, 178 au titre de 98) |
TOTAL |
1.502 MF |
1.240 MF |
Au total 165 établissements bénéficient d'aides au titre de la sécurité : 76 universités, 25 CROUS, 26 IUFM et 38 écoles d'ingénieurs et grands établissements. Ces établissements ont réalisé dès la première année du plan 920 millions de francs de travaux. L'exploitation des données pour 1997 est actuellement en cours d'achèvement ; 800 millions de francs de travaux sont à ce jour d'ores et déjà recensés.
B. LE DÉSAMIANTAGE DES UNIVERSITÉS
En
application du décret n° 96-97 du 7 février 1996
concernant la protection de la population contre les risques sanitaires
liés à une exposition à l'amiante dans les immeubles
bâtis, le recensement, effectué en 1997, a permis de dresser un
bilan exhaustif des matériaux contenant de l'amiante utilisés
pour des flocages, des calorifugeages ou des fauux-plafonds dans les
bâtiments universitaires et d'identifier les travaux nécessaires.
Cette enquête montre que :
- 52 établissements d'enseignement supérieur sur 173 disposent de
bâtiments renfermant des flocages et/ou des calorifugeages contenant de
l'amiante, dont 20 en Ile de France ;
- des flocages et calorifugeages amiantés sont présents dans
450.000 m² de locaux (2,9 % des surfaces totales), dont
290.000 m² en Ile de France (230.000 m² pour le seul campus
de Jussieu) ;
- 20 localisations ont une surface amiantée supérieure
à 500 m², 11 se situent en Ile de France (8 à
Paris) ;
- les faux plafonds contenant de l'amiante représentent 176.000 m².
Les opérations liées strictement à la présence
de l'amiante dans les matériaux visés (traitement de l'amiante et
substitution nécessaire) sont estimées à près de
1.300 millions de francs, dont 700 millions de francs pour le campus de
Jussieu. Les travaux sur l'amiante nécessitent fréquemment des
travaux de mise en sécurité et offrent l'occasion
d'opération de restructuration ou d'aménagement du cadre de vie
des étudiants.
Toutes les opérations importantes sont aujourd'hui engagées et
les financements mis en place, au moins pour une première tranche
lorsqu'il s'agit d'actions très lourdes.
Les opérations les
moins coûteuses ont été financées par les
établissements eux-mêmes, qui ont prélevé sur leurs
fonds propres les ressources nécessaires. Les travaux impliquant des
coûts plus importants ont fait l'objet d'une programmation
financière dans le cadre du plan de mise en sécurité
convenu avec chaque établissement. Dans le plupart des cas, une
subvention spécifique sur le chapitre 66-72 article 40 a
été allouée à l'établissement.
S'agissant des opérations plus lourdes nécessitant des
études approfondies, l'abondement de cet article par la loi de finances
pour 1998 (585 millions de francs au titre de la sécurité) a
permis, outre la poursuite du désamiantage de Jussieu, d'engager des
opérations telles que le désamiantage de la bibliothèque
universitaire de l'université de Paris 10 ou celui des locaux de la
Maison des Sciences de l'Homme à Paris.
C. LE CAS DE JUSSIEU
Le
campus de Jussieu se compose du "Gril" d'Albert (Gril + Tour + Socle = 230.000
m²), des "Barres" de Cassan (65.000 m²) et de divers autres
bâtiments (16.000 m²).
Le gril, la tour et le socle nécessitent des opérations de
traitement de l'amiante, des travaux d'amélioration de la
sécurité au regard de la réglementation pour la protection
contre les risques d'incendie et de panique et des travaux de
réhabilitation. S'agissant des barres de Cassan, des travaux
d'amélioration de la sécurité incendie devront être
réalisés.
Au cours de l'été 1996, des mesures d'urgence (fermeture des
gaines techniques, pellicule d'étanchéité sur les
plafonds, etc.) ont été prises dans les bâtiments du gril
par les deux universités du campus. Celles-ci avaient pour objectif
immédiat de conforter la protection face au risque de contamination par
de la poussière contenant des fibres d'amiante. Elles assurent
actuellement la sécurité des étudiants et des personnels.
Parallèlement, un premier chantier expérimental de
1.500 m² de désamiantage, de substitution de l'amiante,
d'électricité et d'amélioration de la
sécurité incendie a été entrepris dans les locaux
du GPS sous la maîtrise d'ouvrage universitaire de Paris 7.
En avril 1997,
l'Etablissement public du campus de Jussieu
a
été créé afin de réunir les conditions de
nature à garantir la santé publique (désamiantage) et la
sécurité des usagers, étudiants et personnels (mise en
conformité des locaux, notamment au regard de la réglementation
incendie). A cet effet,
la maîtrise d'ouvrage de l'opération de
désamiantage, de remise en sécurité et de
rénovation de l'ensemble du campus lui a été
confiée.
1. Le démarrage du chantier
L'engagement des travaux de désamiantage et de mise en
sécurité nécessite le relogement préalable des
personnels et des étudiants. La première phase de travaux
concerne les huit barres qui abritent l'ensemble des laboratoires de recherche
dits des théoriciens (informatique, mécanique et
mathématiques).
Au cours de l'année 1998
, une première barre est en cours
de traitement, devant permettre la mise au point des procédures et
méthodes et confirmer les coûts prévisionnels qui ont
été évalués dans l'étude
générale de faisabilité. Le démarrage effectif du
chantier a eu lieu le
15 juin 1998 : déménagement de
400 personnes, dépoussiérage des objets, matériels et
documents (juin à septembre), travaux de désamiantage
(début septembre 1998 à février 1999).
En 1999
, trois opérations importantes seront lancées :
mise en sécurité de la première barre (février
à juillet), désamiantage et mise en sécurité des
trois barres suivantes au début de l'année 1999 (avec au
préalable le déménagement de l'ensemble des
mathématiciens, soit environ 1.000 personnes), préparation
des travaux des quatre barres restantes du secteur des théoriciens.
Les délais prévus pour le traitement d'un ensemble de barres sont
de six mois pour la phase de désamiantage et de six autres mois pour la
phase de mise en sécurité. A l'issue des travaux effectués
sur les huit premières barres, il est prévu de lancer un chantier
sur quatre barres tous les six mois.
Le chantier devrait donc durée
6 années jusqu'en 2003.
2. La nécessité d'assurer la cohérence globale du chantier
Parallèlement au démarrage du chantier, l'établissement public a conduit avec le maître d'oeuvre l'ensemble des études et diagnostics permettant de valider les solutions techniques et d'évaluer le coût budgétaire de l'opération, qu'il s'agisse de la phase du désamiantage ou de la remise en sécurité.
3. L'évaluation des coûts et les financements mis en place
L'évaluation du coût des travaux ressortant des
études devra être confirmée par l'opération
réalisée sur la première barre.
Le traitement des 38 barres est estimé actuellement à
1.660 millions
de francs, celui de la tour à
140 millions de francs.
Le traitement du socle (deux étages de
sous-sol) se situerait dans une fourchette de
450 à 600 millions de francs, en fonction des options de
réaménagement après désamiantage.
Le coût du désamiantage est de l'ordre de 2.600 F/m²,
celui de la mise
en sécurité est de
6.400 F/m².
C'est un coût global de 9.000 F/m²
qui est nécessaire pour remettre en sécurité le site de
Jussieu, inférieur au coût d'une construction nouvelle
majorée d'un coût de désamiantage et de démolition
des
locaux actuels.
Si l'on intègre une mise aux normes des bâtiments de Cassan, le
coût estimé de l'ensemble des travaux est de 2.800 millions
de francs.
A ces montants de travaux, il conviendrait d'ajouter les frais
concernant les mouvements des équipes (déménagement,
relogement, bâtiments provisoires, réinstallation) soit
1.000 millions de francs.
La totalité du financement disponible (200 millions de francs
d'autorisations de programme ouverts en loi de finances rectificative pour 1996
et 95 millions de francs en 1998) a été mise en place sur
l'article 66-72-40.
Pour l'exercice 1999, le besoin de financement a
été estimé à 520 millions de
francs.
III. LES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES
Votre
rapporteur spécial a effectué, au cours de l'année, une
mission de contrôle sur pièces et sur place, relative à la
situation des bibliothèques universitaires françaises.
Cette mission l'a amené à rencontrer, au cours d'auditions au
Sénat, de nombreux professionnels et spécialistes de la question,
mais également à se rendre dans dix universités ou
établissements, situés en Ile de France comme en province.
Les conclusions auxquelles votre rapporteur spécial a abouti ont fait
l'objet d'une publication sous la forme d'un rapport d'information,
intitulé
Bibliothèques universitaires : le temps des
mutations
, auquel il vous renvoie.
Ne sont reprises, dans le présent rapport, que les vingt observations
faites par votre rapporteur spécial.
Vingt observations
peuvent être formulées et
regroupées en
cinq thèmes.
En matière de crédits
1 -
Le "fléchage" des crédits en faveur des
bibliothèques universitaires présente un avantage protecteur
indispensable en période de rattrapage et de modernisation des
bibliothèques. En revanche, une fois cette période
terminée, le "fléchage" n'est plus nécessaire : il
constituerait même un facteur de rigidité budgétaire.
2 -
Réévaluer, au sein de l'enveloppe globale
d'U3m, la part consacrée aux bibliothèques universitaires.
En matière de personnels
3 -
Poursuivre l'effort en matière de créations
d'emplois dans les bibliothèques universitaires, en catégorie B
notamment.
4 -
Développer le monitorat au sein des
bibliothèques universitaires, et y affecter l'essentiel des
emplois-jeunes recrutés dans l'enseignement supérieur.
5 -
Poursuivre l'effort de rationalisation et de coordination
des formations dispensées aux personnels des bibliothèques, par
exemple, en créant un observatoire des formations aux métiers du
livre et des bibliothèques.
En matière d'institutions
6 -
Engager une réflexion tendant à ériger
les bibliothèques interuniversitaires parisiennes, la
bibliothèque Sainte-Geneviève notamment, en établissements
publics à statut particulier.
7 -
Le fonctionnement de l'Inspection générale
des bibliothèques pourrait être amélioré : ses
effectifs gagneraient à être accrus ; son régime juridique
mériterait d'être précisé ; ses travaux devraient
être plus largement diffusés ; surtout, les responsables des
bibliothèques pourraient disposer d'un droit de saisine de l'IGB.
8 -
Doter le Conseil supérieur des
bibliothèques d'un véritable budget, afin de lui donner les
moyens de son indépendance.
En matière de services documentaires
9 -
Poursuivre l'objectif d'une ouverture des
bibliothèques universitaires de 60 heures par semaine, et les
laisser ouvertes pendant les mois d'été, ce qui serait tout
à fait compatible avec l'ambition affichée des universités
de mieux assurer la formation continue.
10 -
Développer le libre-accès aux collections
universitaires.
11 -
Prendre en considération, dans la
réalisation ou la rénovation des bâtiments de
bibliothèques universitaires, la polyvalence des locaux
nécessitée par les nouvelles technologies.
12 -
Encourager la coopération des bibliothèques
universitaires avec d'autres bibliothèques, municipales notamment.
13 -
Ouvrir les bibliothèques universitaires à
un public autre qu'universitaire.
14 -
Conforter le rôle fédérateur des
services communs de documentation, afin de réduire la dispersion
documentaire.
15 -
Ne pas céder à la facilité
consistant à réserver certaines bibliothèques aux
étudiants de premier cycle.
En matière de nouvelles technologies
16 -
Fournir un effort en matière d'acquisitions
documentaires, sous forme d'ouvrages et de revues, mais également de
ressources multimédia ; cet effort doit s'inscrire dans le cadre d'une
élaboration concertée de plans de développement des
ressources documentaires.
17 -
La bibliothèque universitaire doit jouer, à
l'égard de la documentation électronique, un rôle de
médiation et de formation.
18 -
Instaurer un droit de prêt public sur une base
forfaitaire, compris entre 5 et 10 francs.
19 -
Encourager les bibliothèques universitaires
à se constituer en consortium afin de mener des négociations avec
les diffuseurs de ressources documentaires électroniques.
20 -
Accorder aux bibliothèques universitaires des
dérogations au paiement d'un droit appliqué à
l'utilisation d'un document électronique (droit de
reprographie).
CHAPITRE QUATRE
UN CONTEXTE FAVORABLE PROPICE
À LA RÉALISATION D'ÉCONOMIES
I. UN CONTEXTE NOUVEAU : LA DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DANS L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
A. LES EFFECTIFS D'ÉTUDIANTS N'AUGMENTENT PLUS...
La
croissance du nombre d'étudiants, qui a suivi le progrès de la
scolarisation dans le second degré général et
technologique depuis les années quatre-vingt-dix
1(
*
)
, marque le pas aujourd'hui. Jusqu'en 1993,
l'enseignement supérieur s'est développé à un
rythme soutenu. La rentrée 1994 a amorcé une phase de
décélération (2,1 %, puis 1,7 % en 1995). En
1996, pour la première fois, le nombre d'inscrits dans l'enseignement
supérieur a diminué (- 0,6 %) ; le recul
s'accentue en 1997, avec une baisse des effectifs de 1,1 %.
Si la progression des effectifs inscrits dans les établissements publics
relevant du ministère chargé de l'enseignement supérieur a
été un peu plus élevée que celle des autres
établissements en 1994 et en 1995 (respectivement + 3,3 % et
+ 2,4 % contre -1,1 % et -0,2 %), l'inverse s'est produit
en 1996 (-1 % contre + 0,4 %) et s'accentue en 1997 (-1,7 %
contre +0,7 %).
Le nombre d'inscrits à l'université, de l'ordre de
1,1 million en 1990, est passé par un maximum proche de
1,4 million à la rentrée 1995. Cette croissance a
concerné, au premier chef, les premier et deuxième cycles des
disciplines générales.
Elle résulte, à la
fois, de la préférence manifestée par des bacheliers
généraux, plus nombreux, pour ce type d'études longues et
de l'amélioration sensible du taux d'accès en licence.
Cette tendance était nette à la rentrée 1993, tout
particulièrement en lettres et sciences humaines. La création des
IUFM avait entraîné un afflux d'étudiants dans ces
formations, l'enseignement apparaissant comme un débouché
intéressant dans une conjoncture économique difficile. Depuis
1994, la croissance des effectifs universitaires se réduit
(+ 35.000 en 1994, puis + 29.000 en 1995).
Une rupture s'est
produite en 1996.
Le recul des effectifs universitaires, confirmé en
1997, a affecté d'abord les premiers cycles puis les deuxième et
troisième cycles. La baisse du nombre d'étudiants en premier
cycle résulte non seulement de la répercussion de la forte
diminution des effectifs enregistrée en 1996 mais aussi d'un moindre
engouement des nouveaux bacheliers pour les études universitaires.
La montée en puissances des Instituts universitaires de formation
des maîtres, créés en 1991, s'est nettement ralentie
à la rentrée 1995. A compter de la rentrée 1996, s'amorce
une baisse des effectifs confortée en 1997 (- 3 %).
Les formations technologiques courtes (IUT et STS) ont
bénéficié d'un regain d'intérêt de la part
des jeunes bacheliers. La forte croissance encore observée en 1993 s'est
poursuivie, mais de façon plus modeste jusqu'en 1997.
De même, l'augmentation des effectifs des CPGE, à la suite de la
réforme de 1995, s'est poursuivie en 1996-1997. En 1997-1998, les
effectifs se stabilisent.
Le développement spectaculaire des formations d'ingénieurs,
notamment universitaires et privées, s'est infléchi en 1994.
Depuis cette date, le rythme de croissance du nombre d'élèves
ingénieurs ne cesse de s'amortir. En 1997-1998, la tendance semble
s'inverser.
La désaffection pour les écoles de commerce, gestion, vente et
comptabilité, survenue à la rentrée 1993, a
été forte, mais se ralentit à la rentrée 1997.
B. ... ET DEVRAIENT MÊME DIMINUER À MOYEN TERME
Les
projections à l'horizon 2007 concernant les effectifs
d'étudiants inscrits dans les principales filières de
l'enseignement supérieur : université, instituts universitaires
de technologie (IUT), sections de techniciens supérieurs (STS), classes
préparatoires aux grandes écoles (CPGE), qui accueillent plus de
huit étudiants sur dix.
Après une progression modérée en 1998 et 1999, une
réduction progressive du nombre de bacheliers généraux et
technologiques est attendue entre 2000 et 2003 en raison du recul
démographique. A la session du baccalauréat de 2003, le nombre
d'admis de ces séries pourrait atteindre un minimum de 385.000, soit une
baisse de plus de 25.000 par rapport à 1999. Les effectifs de bacheliers
généraux et technologiques devraient se stabiliser en fin de
période : petit redressement de 2004 à 2005, suivi d'un
léger déclin en 2006 et 2007.
Sur le
long terme, l'arrivée d'un contingent moins nombreux de bacheliers
généraux et technologiques pourrait s'accompagner non seulement
d'une tendance à l'abaissement des flux d'entrée dans
l'enseignement supérieur, mais aussi, probablement, d'une plus forte
orientation de ces jeunes vers les filières sélectives (IUT, STS
et CPGE) au détriment de l'université.
Les effectifs des principales filières de l'enseignement
supérieur devraient diminuer au cours des dix prochaines années,
passant de 1,8 à 1,7 million entre 1997 et 2007. Il s'agit d'un
retournement de tendance puisqu'au cours de la dernière décennie,
ces mêmes effectifs avaient progressé de 4,5 % l'an.
Les effectifs du premier cycle universitaire devraient suivre, avec un
léger décalage, la même évolution que les flux
d'entrée, ce mouvement se propageant ensuite en vagues successives sur
les deuxième et troisième cycles. Entre 1997 et 2007, les
effectifs du deuxième cycle pourraient se réduire de 40.000 dans
l'hypothèse d'une stabilité du taux d'accès en
deuxième cycle dans les disciplines générales, ou de
15.000 dans le cas où l'on anticipe une hausse continue de ce taux. Sur
la même période, le nombre d'inscrits en troisième cycle
diminuerait plus modérément, de 5 à 10.000.
Au total, les effectifs universitaires devraient décroître tout
au long de la période et s'établiraient à environ
1,23 million en 2007 contre 1,33 million à la rentrée
1997.
Toutes les disciplines devraient être
concernées,
les lettres et sciences humaines et le droit subissant sans doute le repli le
plus marqué, suivies des sciences économiques et de la
filière administrative, économique et sociale (AES). Les
sciences, et les sciences et techniques des activités physiques et
sportives (STAPS) pourraient être moins touchées, en raison d'une
probable croissance de leurs effectifs en début de période.
Les filières sélectives pourraient toutefois mieux
résister. Leurs effectifs devraient passer par un maximum en 2000 puis
se réduire jusqu'à la rentrée 2004, avant une timide
reprise qui pourrait se poursuivre jusqu'en 2007 :
- le développement des IUT se poursuivrait de façon
modérée, de 113.000 étudiants en 1997 à
119.000 en 2000, et ne reprendrait qu'en 2005, après quatre
années de repli pour ensuite se stabiliser à 116.000 à
l'horizon 2007 ;
- les effectifs des STS connaîtraient des variations analogues au
cours de la période : avec 242.000 étudiants, ils
retrouveraient en 2007 un niveau voisin de celui de 1998, après
être passés par un maximum proche de 250.000 en 2000 ;
- la progression des effectifs des CPGE devrait être un peu plus
modérée, ceux-ci dépassant les 81.000 en 2000 pour
retomber à environ 79.000 en 2003, niveau auquel ils devraient se
stabiliser jusqu'à l'horizon 2007.
II. L'ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DES PERSONNELS NE PREND GUÈRE EN CONSIDÉRATION LA DÉCROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ANNONCÉE
A. LES PERSONNELS ENSEIGNANTS
L'enseignement supérieur fait appel à des
catégories de personnel très variées pour couvrir ses
besoins d'enseignement. On distingue principalement les personnels titulaires
(enseignants-chercheurs et enseignants du second degré), d'une part, et
les personnels non titulaires recrutés soit au titre de la "jouvence"
universitaire, soit comme associés, invités ou vacataires.
Les dépenses de personnel enseignant du budget de l'enseignement
supérieur passeront, charges sociales comprises, de 19.953 millions
de francs en 1998 à 20.492 millions de francs en 1999, soit une
croissance de 2,7 %.
Au total, l'enseignement supérieur comptait, en 1998,
79.815 emplois budgétaires d'enseignants, dont la
répartition est récapitulée dans le tableau
ci-après :
Aucune mesure de création d'emplois d'enseignants
chercheurs n'est présentée dans le projet de loi de finances pour
1999.
En revanche, le projet de loi de finances pour 1999 comporte une mesure
d'inscription de crédits (de 76.895.120 francs) correspondant
à la rémunération de 1.500 attachés
temporaires d'enseignement et de recherche (ATER) sur le chapitre 31-96. Ces
1.500 ATER étaient précédemment
rémunérés sur des emplois budgétaires
d'enseignants-chercheurs vacants de titulaires du chapitre 31-11.
Ce transfert de chapitre de rémunération permet ainsi le
recrutement de 1.500 enseignants-chercheurs titulaires sur le chapitre
31-11 à compter du 1
er
septembre 1999.
Par ailleurs, le projet de loi de finances pour 1999 prévoit au chapitre
31-96 l'inscription de crédits pour la rémunération de
5 enseignants associés à temps partiel de médecine
générale et de 24 élèves
supplémentaires des ENS de 2
ème
,
3
ème
et 4
ème
années.
Toutefois, le budget pour 1998 avait prévu la création de
3.000 emplois d'enseignants (1.800 postes d'enseignants-chercheurs
et 1.200 postes de PRAG), alors que les projections démographiques
indiquaient déjà la décrue des effectifs
d'étudiants.
Le projet de loi pour
1997 avait, quant à
lui, pris une orientation beaucoup plus en rapport avec ces prévisions
démographiques, puisqu'il prévoyait la création de
1.500 emplois d'enseignants.
B. LES PERSONNELS NON ENSEIGNANTS
Les
dépenses de personnels non enseignants du budget de l'enseignement
supérieur passeront, charges sociales comprises, de 8.619 millions
de francs en 1998 à 9.040 millions de francs en 1999, soit une
croissance de 4,9 %.
Les emplois de personnels non enseignants, au nombre de 55.411 sur le
budget voté 1998, appartiennent à trois corps
différents : les personnels ingénieurs, techniciens et
administratifs de recherche et de formation (ITARF), les personnels
administratifs, techniciens, ouvriers et de service (ATOS) et les personnels de
bibliothèques et des musées.
L'évolution et la répartition des emplois budgétaires
correspondants sont récapitulées dans le tableau
ci-après :
Pour
avoir une vue complète des emplois, il faut ajouter à ces
chiffres, les emplois rémunérés sur les chapitres 36-11
Subvention de fonctionnement (1.904 emplois en 1998) et 36-14 Oeuvres en
faveur des étudiants (2.665 emplois en 1998).
Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit, pour un coût de
48.632.320 francs, la création, au 1
er
septembre 1999,
de :
- 610 emplois de personnels non enseignants :
. 70
attachés d'administration scolaire et universitaire
. 80 ingénieurs d'études de 2
ème
classe
. 60 assistants ingénieurs
. 60 techniciens de recherche et de formation de classe normale de
l'éducation nationale
. 50 adjoints techniques de recherche et de formation (échelle 5)
. 60 ingénieurs de recherche de 2
ème
classe
. 10 ingénieurs de recherche hors classe
. 20 agents administratifs de 2
ème
classe des services
déconcentrés (échelle 2)
. 90 adjoints administratifs des services déconcentrés
(échelle 4)
. 20 infirmières ou infirmiers du ministère de
l'éducation nationale
. 90 secrétaires d'administration scolaire et universitaire de
classe normale du ministère de l'éducation nationale
- 40 emplois de personnel non enseignant pour les nouvelles
technologies dans les I.U.F.M. :
. 10 ingénieurs d'études de 2
ème
classe
. 20 assistants ingénieurs
. 10 techniciens de recherche et de formation de classe normale de
l'éducation nationale
- 150 emplois de personnels des bibliothèques:
. 8 bibliothécaires
. 25 magasiniers en chef (échelle 5)
. 30 magasiniers spécialisés de 2
ème
classe (échelle 2)
. 86 bibliothécaires adjoints spécialisés de
2
ème
classe
. 1 conservateur de 1
ère
classe des musées
d'histoire naturelle et des musées d'établissement d'enseignement
supérieur.
- 15 emplois de personnels non enseignants pour le centre national
des oeuvres universitaires et scolaires :
. 2 attachés d'administration scolaire et universitaire
. 4 ingénieurs d'études de 2
ème
classe
. 1 technicien de recherche et de formation de classe normale de
l'éducation nationale
. 5 assistants de service social
. 1 secrétaire d'administration
scolaire et universitaire de
classe normale du ministère de l'éducation nationale
. 2 directeurs de centre local des oeuvres universitaires et scolaires
- 8 emplois non budgétaires de personnels non
enseignants pour le musée des arts et métiers :
. 4 techniciens de recherche et de formation de classe normale de
l'éducation nationale
. 2 adjoints techniques de recherche et de formation (échelle 5)
. 2 ingénieurs de recherche de 2
ème
classe.
C. LES TAUX D'ENCADREMENT VONT CONSTAMMENT S'AMÉLIORER
Le
tableau ci-après présente l'évolution, depuis 1985-86, des
taux d'encadrement pédagogiques et administratifs dans les
établissements publics d'enseignement supérieur
(universités, IUT, écoles d'ingénieurs et IUFM). Cette
évolution apparaît contrastée.
En effet, on constate à partir de la rentrée 1987 une
dégradation progressive de ces taux jusqu'en 1991 pour les enseignants
et 1995 pour le personnel administratif.
A partir de la rentrée
1996, pour la première fois, la tendance s'inverse réellement et
les ratios s'améliorent de manière nette et continue, tant en ce
qui concerne l'encadrement pédagogique qu'administratif. On est ainsi
passé de 1 emploi enseignant pour 22,6 étudiants et
1 emploi IATOS pour 33,8 étudiants en 1995-96 à
respectivement 19,8 et 29,75 pour la rentrée 1998.
On remarque
également
que le taux d'encadrement pédagogique en 1998
est pratiquement le même que celui de 1988
(19,80
étudiants pour 1 enseignant à la
rentrée 1998).
Cette amélioration est due à deux phénomènes :
la baisse des effectifs d'une part, et la création d'emplois d'autre
part.
Jusqu'en 1995/96, le nombre d'étudiants entrant à
l'université n'a cessé d'augmenter, passant de 981.059 en 1985
à 1.591.785 pour la rentrée 1995 (une augmentation de 62 %
en 10 ans). A la rentrée 1996, une baisse s'est
amorcée : 1.575.085 étudiants se sont inscrits dans les
établissements d'enseignement supérieur (soit une baisse de
1,04 %). Cette tendance, qui s'est poursuivie à la rentrée
1997 (1.547.446 étudiants), devrait se confirmer à la
rentrée 1998 : on estime à 1.527.008 le nombre
d'étudiants attendus pour la rentrée 1998 (soit -4% entre 1995 et
1998).
Parallèlement, le nombre d'emplois enseignants inscrits
au budget de l'enseignement supérieur est passé en 10 ans de
52.186 enseignants pour l'année 1988/1989 à
77.137 enseignants pour la rentrée 1998 (soit une augmentation de
près de 50% du stock d'enseignants).
En ce qui concerne les emplois administratifs, un effort important
a également été fait sur les derniers exercices
budgétaires. Ainsi, de 47.037 emplois IATOS en 1995, on est
passé à 51.332 pour la rentrée 1998.
III. L'AMÉLIORATION DE LA SITUATION DES PERSONNELS
A. MIEUX ÉVALUER LES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS
L'article 56 de la loi n°84-52 du 26 janvier 1984
modifiée sur l'enseignement supérieur indique que
" l'examen
des questions individuelles relatives au recrutement, à l'affectation et
à la carrière de ces personnels relève, dans chacun des
organes compétents, des seuls représentants des
enseignants-chercheurs et personnels assimilés d'un rang au moins
égal à celui postulé par l'intéressé s'il
s'agit de son recrutement et d'un rang au moins égal à celui
détenu par l'intéressé s'il s'agit de son affectation ou
du déroulement de sa carrière. "
Ainsi, l'évaluation des enseignants-chercheurs, dans la mesure où
elle a une incidence sur leur carrière, est-elle effectuée par
les pairs.
Concrètement, c'est le statut particulier des enseignants-chercheurs,
organisé par le décret n° 84-431 du 6 juin 1984
modifié, qui a mis en oeuvre les conditions de cette évaluation.
Les carrières sont divisées en classes et la promotion d'une
classe à la classe supérieure s'effectue au choix. Un
maître de conférences est soumis au jugement de ses pairs par deux
fois, au moins, au cours de sa carrière : lors de son passage à
la 1
ère
classe et lors de son accès à la
hors-classe. Un professeur des universités subit, lui, une
évaluation par ses pairs dans des conditions analogues pour passer
à la 1
ère
classe de son corps, puis au
1
er
échelon de la classe exceptionnelle et, enfin, au
2
ème
échelon de ce grade. Ces diverses promotions
sont organisées selon des procédures statutaires
diversifiées qui doivent, en théorie, permettre la prise en
compte d'une
"trifonctionnalité" professionnelle s'exerçant
dans les domaines de la recherche, de l'administration et de la
pédagogie.
Les promotions sont
ainsi réparties, au
prorata des effectifs de promouvables, en deux voies :
- la première voie comporte deux contingents de promotions, l'un
directement attribué aux établissements et réparti, toutes
sections confondues, sur proposition du conseil d'administration pour les
maîtres de conférences et du conseil scientifique pour les
professeurs des universités. Dans le cadre de cette procédure,
les instances de l'établissement peuvent, si elles le souhaitent,
choisir la pédagogie ou d'autres fonctions universitaires comme
critère de promotion. L'autre contingent est attribué au Conseil
national des universités. Il est réparti par section.
Traditionnellement, les sections accordent leurs promotions en se fondant
essentiellement sur des critères de recherche et sur la base des
publications scientifiques ;
- la deuxième voie, dite voie spécifique, est confiée
aux groupes du Conseil national des universités. Sont seuls promouvables
à ce titre, d'une part, les enseignants-chercheurs qui s'investissent
particulièrement dans les fonctions d'enseignement et perçoivent
à cet égard une prime pédagogique et, d'autre part, les
enseignants-chercheurs qui exercent certaines responsabilités
administratives dont la liste est fixée par arrêté.
Il serait cependant incomplet de réduire l'évaluation des
enseignants-chercheurs aux seules dispositions relatives à leur
avancement.
D'une part en effet, pour les maîtres de
conférences, le recrutement en qualité de professeur des
universités par concours interne consacre la reconnaissance de leur
valeur professionnelle par le corps professoral. D'autre part, un dispositif
indemnitaire, reprenant, lui aussi les trois fonctions pédagogique,
administrative et de recherche auxquelles il a déjà
été fait référence, a été mis en
place dès 1990, pour reconnaître l'engagement des
enseignants-chercheurs dans chacune de ces fonctions. Ces indemnités
sont attribuées soit après avis des instances de
l'établissement, soit après avis de comités d'experts.
Elles ont donc bien une valeur liée à l'évaluation des
enseignants-chercheurs. Ce dispositif comprend :
- la prime pédagogique
, d'un montant de 9.214 francs
pour les maîtres de conférences et de 11.521 francs pour les
professeurs des universités. Elle rémunère un
complément de service effectué au-delà des obligations
statutaires d'enseignement.
La prime pédagogique cependant, dans un
contexte de stagnation des effectifs étudiants et de priorité
donnée à l'emploi scientifique, paraît devoir être
remise en cause.
Une réflexion est menée à ce sujet.
Elle pourrait aboutir à l'institution d'une nouvelle prime, souple et
décentralisée dans sa gestion, qui permettrait de prendre mieux
en compte les diverses tâches pédagogiques spécifiques qui
incombent aux enseignants-chercheurs en plus de leur service d'enseignement,
- la prime d'administration et la prime de charges administratives
rémunèrent, quant à elles, les responsabilités
assumées par les enseignants-chercheurs dans le cadre de la gestion des
établissements,
- la prime d'encadrement doctoral et de recherche
, enfin, d'un montant
se situant entre 20.740 francs et 39.177 francs selon le grade, est
attribuée, après évaluation par un comité
d'experts, sur la base des travaux de recherche effectués et des
directions de thèse assurées.
Le dispositif statutaire et indemnitaire qui vient d'être
brièvement exposé parait diversifié et semble à
même de permettre une évaluation des enseignants-chercheurs en
fonction des missions que leur assignent la loi et les statuts particuliers.
Il convient cependant de remarquer que cette évaluation est
une
évaluation strictement interne.
Ce sont les universitaires qui
évaluent les universitaires selon les modalités qu'ils
déterminent eux-mêmes.
Ainsi, au-delà des textes législatifs et réglementaires
qui régissent les carrières universitaires, les instances
d'évaluation semblent réticentes à admettre d'autres
fonctions que la recherche comme critère d'excellence. Encore
convient-il de remarquer que ce concept de recherche est assez difficile
à cerner puisqu'il recouvre aussi bien des résultats de travaux
de laboratoire objectivement constatables et pouvant donner lieu à des
applications concrètes, que les réflexions les plus
spéculatives. Aussi l'activité de recherche est-elle
fréquemment mesurée et appréciée en fonction des
publications.
C'est ainsi le plus souvent sur cet unique critère
que les enseignants-chercheurs sont recrutés, promus et, en
définitive évalués.
Une réflexion est donc actuellement menée pour
améliorer le régime des procédures d'avancement
différencié afin qu'elles permettent une prise en compte plus
effective de l'ensemble des missions dévolues aux
enseignants-chercheurs.
B. MIEUX GÉRER LES RESSOURCES HUMAINES
1. Les enseignants et enseignants-chercheurs
Une
table ronde sur l'emploi scientifique a été mise en place en
juillet 1997 afin d'associer l'ensemble des partenaires à une vaste
réflexion sur l'évolution à moyen terme de l'emploi
scientifique.
Cette table ronde rassemblait des représentants des syndicats de
chercheurs et d'enseignants-chercheurs, d'associations d'étudiants en
thèse, de l'Académie des sciences, des établissements
d'enseignement supérieur et du patronat.
Elle s'est organisée en quatre groupes de travail consacrés
respectivement :
- aux étudiants en thèse, les doctorants,
- à la mobilité des chercheurs,
- au statut des attachés temporaires d'enseignement et de recherche
(les ATER) et des agrégés dans l'enseignement supérieur,
- à l'emploi scientifique dans l'entreprise.
Ces groupes de travail ont rendu leurs conclusions en novembre dernier et ont
dégagé
six propositions
qui ont été mises
à l'étude :
1 - créer une charte des thèses ;
2 - promouvoir la thèse dans les milieux industriels ;
3 - améliorer le système de financement des
thèses;
4 - mettre en place un système de post-doctorat ;
5 - rénover le système des ATER ;
6 - faire évoluer le statut des professeurs
agrégés dans l'enseignement supérieur.
Ces propositions ont été approfondies et devraient aboutir
à un ensemble de mesures qui seront mises en place progressivement
à compter de l'année universitaire 1998-1999.
a) La rénovation du système des ATER
Au
1
er
mars 1998, il y avait près, de 5.600 ATER, soit 5 %
de plus que l'année précédente.
Bien que la rotation des ATER soit rapide, puisque deux tiers des ATER en poste
cette année avaient été recrutés à la
rentrée,
l'objectif premier de cette rénovation est
d'améliorer la fluidité du système en réservant ce
type de recrutement à des étudiants en fin de thèse ou
à des docteurs qui préparent leur première candidature
à un emploi d'enseignant-chercheur ou de chercheur
.
Le second objectif est
, en modifiant les obligations d'enseignement
de ces deux catégories de bénéficiaires,
d'améliorer l'efficacité du système.
C'est ainsi que
les étudiants en thèse ne devraient avoir qu'un demi-service
d'enseignement, ce qui leur permettra d'achever leur thèse dans de
bonnes conditions, tandis que les docteurs seraient astreints à un
service complet d'enseignement, ce qui les préparera à leur futur
exercice professionnel.
Enfin, il est envisagé de favoriser la mobilité des ATER pour
diversifier et ouvrir les recrutements.
Ces évolutions devraient conduire à une modification du
décret n° 88-684 du 7 mai 1988 relatif au recrutement des
ATER dans les établissements publics d'enseignement
supérieur.
b) L'évolution du statut des professeurs agrégés dans l'enseignement supérieur
Les
enseignants du second degré qui exercent dans l'enseignement
supérieur ont des profils différents. Certains n'y ont que des
activités d'enseignement, d'autres, en revanche, assurent ces
activités, tout en poursuivant la préparation d'une thèse
et ont donc pour objectif de devenir des enseignants-chercheurs à part
entière.
Il est envisagé de faire bénéficier
cette seconde catégorie d'un allégement de service afin qu'ils
puissent achever leur thèse dans les meilleures conditions.
Cette mesure devrait se traduire, dans les mois qui viennent, par la
publication d'un décret.
Cette réflexion va de pair avec d'autres réflexions qui devraient
conduire à l'expérimentation à la rentrée 1999,
pour les professeurs agrégés, d'un service partagé entre
le second degré et le supérieur. Il s'agirait ainsi de favoriser
la transition entre le secondaire et le supérieur et d'améliorer,
par là même, la réussite des étudiants en premier
cycle.
c) La gestion des enseignants-chercheurs et la reconnaissance de leurs fonctions
Les
enseignants-chercheurs doivent mener de front, et au meilleur niveau, recherche
et enseignement et contribuer à la gestion de l'université.
L'ouverture et la concurrence internationales, la démocratisation de
l'enseignement supérieur et l'implication croissante des
établissements dans le développement économique et
culturel requièrent des enseignants-chercheurs particulièrement
motivés et prenant en charge l'ensemble des missions de service public.
Il importe donc que les qualités et les rôles de chacun puissent
être reconnus dans une égale dignité des fonctions, que
l'établissement dispose à son niveau, dans une gestion
démocratique et transparente, d'une réelle capacité
d'intervention, que les personnels bénéficient, dans le cadre des
statuts nationaux qui garantissent leurs droits, d'une gestion
améliorée de proximité, que certaines dérives
liées notamment à la multiplication des heures
complémentaires soient corrigées.
Une réflexion a été entamée en liaison avec les
organisations représentatives des enseignants-chercheurs et les
responsables des établissements d'enseignement supérieur afin
d'améliorer la gestion et la reconnaissance des enseignants-chercheurs.
Dans cette perspective, il est envisagé :
- d'aménager le système des promotions des
enseignants-chercheurs afin d'assurer une meilleure prise en compte de leurs
diverses activités,
- de modifier le dispositif actuel des primes afin de mieux prendre en
compte les différentes formes d'excellence et d'engagement,
- de permettre la modulation des services pour reconnaître la
diversité des tâches à assurer,
- de redonner à l'usage des heures complémentaires sa
finalité primitive qui est l'intervention de professionnels dans les
formations.
En outre, pour donner un plein sens à l'autonomie des
établissements d'enseignement supérieur, en particulier dans le
cadre de la refondation de la politique contractuelle entre ces derniers et le
ministère,
la gestion des personnels enseignants-chercheurs et non
enseignants sera progressivement confiée aux établissements. Ce
processus de déconcentration qui a été entamé
dès décembre 1997 pour les enseignants-chercheurs se poursuivra
à un rythme soutenu.
2. Les personnels IATOS
Les travaux de la table ronde consacrée aux personnels IATOS, à l'automne dernier, ont fait l'objet de propositions qui, à la suite de leur validation par le ministre, ont été étudiées puis traduites en mesures concrètes par les services, dans le cadre d'un programme de travail qui s'est étalé sur plusieurs mois.
a) Les chantiers réglementaires
Des
dispositions de la loi n° 92-678 du 20 juillet 1992 qui
préconisent la création d'une instance de consultation
compétente à l'égard des personnels non enseignants
affectés dans les établissements d'enseignement supérieur.
C'est pourquoi, des commissions paritaires d'établissement dans les
établissements d'enseignement supérieur devraient être
mises en place.
Un projet de décret a été rédigé et soumis
à l'avis de la Conférence des Présidents
d'Université et des organisations syndicales représentatives. Ce
texte devrait faire l'objet d'une concertation interministérielle en vue
d'une publication au printemps prochain.
La déconcentration de la gestion des personnels ITARF est
envisagée par étapes successives Dans un premier temps le projet
retenu propose une délégation de pouvoir pour certaines
catégories d'acte de gestion (inscription sur liste d'aptitude, tableau
d'avancement, mutation, sanctions disciplinaires) pour les personnels ITARF de
catégorie C.
Parallèlement, et pour tenir compte du cadre juridique particulier
qu'induit l'autonomie administrative conférée aux
établissements d'enseignement supérieur, il est prévu
d'étendre à l'ensemble des présidents d'université
la délégation de pouvoir pour certains actes de gestion
(avancement d'échelon, autorisation de cumul de
rémunérations, octroi de congés) des personnels ITARF
prévue à titre expérimental par l'arrêté du
20 décembre 1993 au bénéfice de
11 établissements. En même temps, et pour les seuls
personnels ITARF de catégorie C, les pouvoirs des présidents
d'université seront étendus à d'autres actes de gestion
(certains congés, CPA, CFA ... ).
b) Les mesures de simplifications statutaires
L'intégration de la filière ARF, au sein du
corps des
ITARF, soit dans celle de l'ASU, soit dans la filière technique, en
tenant compte en particulier du type des fonctions exercées, a fait
l'objet d'études.
Une première proposition a pris la forme d'une mesure budgétaire
au projet de loi de finances pour 1999 de transformation d'emplois de la
BAP 14 (administration générale) en emplois de l'ASU (600)
accompagnée d'une mesure identique de transformation d'emplois de l'ARF
(BAP 14) en emplois d'ITARF (600).
Par ailleurs se poursuit l'intégration des personnels techniciens,
ouvriers et de service dans la filière technique recherche et formation.
900 sont en cours pour 1998 et une mesure visant l'intégration de
1.500 TOS est prévue au projet de loi de finances pour 1999.
Au cour de ces derniers mois un vaste chantier a été ouvert,
portant sur les modifications qu'il conviendrait d'apporter aux dispositions
statutaires qui régissent la situation des personnels ITA des EPST pour
un meilleur fonctionnement du dispositif recherche. Ce dossier aboutira
vraisemblablement à une refonte du décret cadre de 1983
permettant une meilleure prise en compte des mesures dérogatoires
communes à l'ensemble des EPST. A cette occasion sont ouvertes des
pistes de réflexion visant à simplifier, alléger,
moderniser, déconcentrer les actes de gestion concernant les personnels,
favoriser leur mobilité entre les EPST, et les EPST-EPCSCP, assurer les
fusions ou rapprochements statutaires ITA-ITARF.
c) Les réflexions menées sur les métiers et les qualifications dans l'enseignement supérieur et la recherche.
Les
conclusions de la table ronde sur les personnels IATOS ont mis en
évidence la nécessité de développer la gestion
prévisionnelle de ces personnels, quels que soient leurs
établissements d'affectation et leurs divers types d'activités.
Une telle amélioration passe nécessairement par une
connaissance approfondie de l'évolution à moyen terme des postes
de travail et des qualifications qu'ils impliquent.
Un chantier a donc été lancé en vue d'en recenser les
grilles de référence existantes mais généralement
distinctes selon les ordres d'enseignement et d'actualiser, en essayant de les
rapprocher, les nomenclatures applicables à l'ensemble des personnels
IATOS. L'objectif est de parvenir, de manière concertée avec tous
les acteurs concernés (enseignement supérieur et recherche dans
un premier temps) à une harmonisation des nomenclatures chaque fois que
les marges de recouvrement sont mises en évidence.
La réflexion engagée pourrait aboutir, d'ici le début de
l'année 1999 à l'élaboration d'une nomenclature
actualisée et unifiée, permettant ensuite de faire évoluer
le dispositif, dans une perspective de simplification et de réduction du
nombre des BAP.
IV. QUELQUES ORIENTATIONS POSITIVES
A. LA RÉFORME DE L'ADMINISTRATION CENTRALE
L'évolution des emplois budgétaires de
l'administration centrale fait apparaître une réduction continue
des effectifs, résultant des efforts de déconcentration d'un
certain nombre d'opérations de gestion et de l'application des mesures
de réforme de l'Etat.
Au total,
529 emplois ont
été
supprimés au budget du ministère depuis
1995 dont 439 au titre des mesures d'économie.
Parallèlement,
les créations durant cette période s'élèvent
à 17 et répondent notamment à des besoins
d'amélioration de la qualité du service rendu.
La traduction de la mise en oeuvre des objectifs prioritaires de la
réforme de l'Etat a conduit à la
suppression au projet de loi
de finances pour 1998 de 100 emplois et 111 emplois au projet de loi
de finances pour 1999 au titre de la contribution à la maîtrise
des dépenses publiques.
Par ailleurs, cette démarche de
modernisation du service public, préconisant un recentrage des
administrations centrales sur leur fonction de conception et de pilotage, s'est
accompagnée de
transferts d'effectifs réels par la voie de la
mise à disposition.
Ainsi, afin de réduire les besoins des établissements
d'enseignement supérieur, 143 agents ont quitté
l'administration centrale au 1
er
septembre 1997 (avec des
transferts progressifs d'emplois).
Il faut également noter que le rattachement de la recherche au
ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la
technologie a été confirmé. Cela représente un
transfert d'environ 300 emplois d'administration centrale. Cette mesure
prendra son plein effet en 1999, quand la totalité de la gestion des
personnels de la recherche sera effectuée par le ministère de
l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie.
Le projet de loi de finances pour 1999 prend donc en considération
les mesures de suppression de 100 emplois sur le budget de
l'éducation nationale et de 11 suppressions sur celui de la
recherche. Pour l'année 2000, l'objectif de réduction des
effectifs sera poursuivi dans le cadre d'une réflexion globale sur la
déconcentration de la gestion.
B. LES ORIENTATIONS RETENUES EN MATIÈRE DE POLITIQUE DE RECRUTEMENT
Les
procédures de recrutement applicables aux enseignants-chercheurs
prévues dans le décret n° 84-431 du 6 juin 1984
portant statuts du corps des maîtres de conférences et du corps
des professeurs des universités ont été modifiées
par le décret n° 97-1121 du 4 décembre 1997.
La procédure de qualification est désormais dissociée
du recrutement proprement dit et s'organise en deux étapes autonomes
qui s'articulent ainsi : l'instance nationale qu'est le Conseil national des
universités arrête deux listes de qualification, l'une aux
fonctions de maître de conférences, l'autre aux fonctions de
professeur des universités ; seuls les candidats inscrits sur la liste
de qualification correspondante peuvent se présenter aux concours de
recrutement ouverts dans les établissements.
Les avantages attendus de cette réforme sont de plusieurs natures. La
procédure en deux phases au lieu de trois est plus souple et moins
longue. Les instances universitaires disposent de délais accrus pour
examiner les candidatures qui leur sont soumises. Les candidats ont moins de
formalités à accomplir puisque leur inscription sur une liste de
qualification, une fois acquise, est valable quatre ans. Les
établissements, eux, voient leurs besoins pris en compte de
manière plus satisfaisante qu'avec les procédures
antérieures. Les emplois mis au concours peuvent en effet être
ouverts au titre de plusieurs sections du Conseil national des
universités : toute personne inscrite sur une liste de qualification aux
fonctions de maîtres de conférences ou de professeur des
universités, quelle que soit la section qui l'y a inscrite, peut faire
acte de candidature sur tout emploi de rang correspondant publié au
Journal officiel de la République française.
De plus, une procédure d'appel devant les groupes du Conseil national
des universités est instaurée en faveur des candidats dont la
demande d'inscription sur les listes de qualification a fait l'objet de deux
refus successifs. Cette procédure constitue un gage de pluralisme
scientifique et une garantie pour les candidats dont la recherche se situe
à la charnière de plusieurs sections.
Des concours peuvent être organisés plusieurs fois par an. Une
première campagne de recrutements a été organisée
pour l'année universitaire écoulée. Une seconde le sera
à l'automne. Ces mesures, possibles dans le cadre de la nouvelle
réglementation, sont de nature à éviter, dans toute la
mesure du possible, que des emplois restent vacants au sein des
établissements.
Les modalités de recrutement des professeurs des universités des
disciplines juridiques, politiques, économiques et de gestion sont
également modifiées. A côté de l'agrégation
externe est instaurée une agrégation interne ouverte aux
maîtres de conférences ayant dix ans de service dans
l'enseignement supérieur. Le nombre des postes offerts au concours
externe ne peut être inférieur, dans la discipline, au nombre
total des emplois ouverts aux autres voies de recrutement.
Pour l'année 1998, trois concours d'agrégation " externe " ont
été organisés dans les disciplines suivantes : " droit
public " (30 emplois), " histoire du droit " (5 emplois), "
sciences économiques " (20 emplois).
Par ailleurs deux concours d'agrégation interne ont été
organisés. L'un en droit privé et sciences criminelles "
(20 emplois), l'autre en " sciences économiques "
(16 emplois).
Dans les disciplines pharmaceutiques, les concours d'agrégation sont
supprimés. Toutefois, pour prendre en compte les
spécificités de ces disciplines, une épreuve
pédagogique est maintenue dans le cadre de la procédure d'examen
des demandes d'inscription sur la liste de qualification aux fonctions de
professeur.
C. POURSUIVRE L'EFFORT DE RATIONALISATION DU RECOURS AUX HEURES COMPLÉMENTAIRES
Pour
faire suite au rapport de l'Inspection générale de
l'administration de l'éducation nationale, un bilan de l'utilisation des
heures complémentaires a été fait pour les deux
dernières années universitaires (1996-1997 et 1997-1998) dans le
cadre du contrôle des emplois dans l'enseignement supérieur.
Ce bilan fait apparaître les heures complémentaires
rémunérées d'une part sur des emplois vacants du
chapitre 31-11, d'autre part sur le chapitre 36-11 et les ressources
propres des établissements.
On constate ainsi une légère augmentation des heures
payées sur emplois vacants (725 emplois vacants utilisés par
des heures complémentaires en 1997-1998 contre 695 en 1996-1997).
En revanche, on enregistre une diminution importante des heures
complémentaires payées sur le budget des établissements
(-720.391 heures).
Cette réduction du nombre des heures complémentaires a pu
être obtenue grâce à l'effort réalisé par les
établissements eux-mêmes, qui - notamment en améliorant
leurs outils de gestion - parviennent à mieux maîtriser les moyens
mobilisés dans le cadre des heures complémentaires.
Dans le cadre du budget 1998, il a été prévu une mesure
d'économie représentant l'équivalent de 787.200 heures
complémentaires correspondant aux créations d'emplois de la
rentrée 1998, soit un crédit de 192,63 millions de francs
retiré de la dotation de fonctionnement des établissements
d'enseignement supérieur (chapitre 36-11 article 10).
Les établissements d'enseignement supérieur seront
invités, dans le cadre de la répartition des moyens 1999,
à poursuivre cette politique de réduction des heures
complémentaires.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le 21 octobre 1998 sous la présidence de
M. Roland du Luart, vice-président, puis de M. Jacques Oudin,
vice-président, la commission a procédé à
l'examen
des crédits de
l'éducation nationale
, de
la
recherche
et de la
technologie : II-. Enseignement
supérieur
pour
1999
, sur le
rapport
de
M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial.
Après que M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial
, eut
présenté les crédits de l'enseignement supérieur
pour 1999, ainsi que ses principales observations sur ce projet de budget,
M. Philippe Marini, rapporteur général,
a souhaité
connaître les effets de la décroissance des effectifs à
l'université sur le taux d'encadrement des étudiants par les
personnels enseignants, puis il a demandé des précisions sur le
financement du désamiantage du campus de Jussieu.
M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial,
a expliqué
que l'effet conjugué de la baisse du nombre des inscrits dans
l'enseignement supérieur - toutefois très variable en fonction
des filières, des niveaux d'études et des établissements -
et des créations d'emplois réalisées au cours des
dernières années, avaient permis une nette amélioration du
taux d'encadrement des étudiants. Ce dernier était de
22,7 étudiants en 1995-1996, et devrait être de 19,80 lors de
l'actuelle rentrée universitaire, ce taux devant encore diminuer
à la rentrée prochaine, et s'établir à
19,25 étudiants par enseignant. Il a ajouté que
l'encadrement des étudiants serait également
amélioré par la présence de moniteurs et de tuteurs, puis
d'emplois - jeunes dont le recrutement dans l'enseignement supérieur
était autorisé depuis l'été dernier.
Il a ensuite estimé qu'il était préférable de
parler de restructuration plutôt que d'un simple désamiantage du
campus de Jussieu, le risque incendie étant finalement plus important
que la présence d'amiante. En outre, la nécessité de
maintenir l'unité des enseignements scientifiques sur le campus, les
pertes de surfaces consécutives aux opérations de
restructurations, ainsi que certains déménagements à
Tolbiac, entraînaient des coûts supérieurs à la
première estimation établie en 1996, soit 1,2 milliard de
francs. Les travaux de mise en sécurité étant trois fois
plus élevés que les opérations de désamiantage
elles-mêmes, le coût total des travaux serait évalué
à près de 4 milliards de francs.
M. Jean Clouet
a voulu connaître l'évolution
budgétaire de l'enseignement supérieur privé.
M. Jean-Pierre Demerliat
a noté, pour le regretter, l'absence de
recrutement de personnels affectés à la médecine
universitaire, ainsi que la faiblesse des installations sportives sur les
campus.
M. Michel Mercier
s'est interrogé sur les crédits de
déconcentration prévus dans le projet de budget.
M. Alain Lambert, président
, a souhaité connaître
l'état de la réflexion sur l'établissement de passerelles
entre l'université et les grandes écoles, puis il s'est
interrogé sur les projections démographiques à moyen terme
dans l'enseignement supérieur.
En réponse aux différents intervenants,
M. Jean-Philippe
Lachenaud, rapporteur spécial
, a apporté les
éléments d'information suivants :
- une mesure nouvelle de 2,3 millions de francs est prévue dans la
dotation de fonctionnement versée à l'enseignement
supérieur privé ;
- la médecine universitaire, comme les équipements sportifs sur
les campus, sont effectivement peu développés, mais constituent
deux des axes du futur plan social étudiant ;
- l'établissement de passerelles entre universités et grandes
écoles constitue l'une des propositions du rapport de M. Jacques
Attali, mais le ministère n'a pas encore fait connaître sa
position sur ce sujet ;
- à l'horizon 2007, les effectifs universitaires devraient
décroître pour s'établir à environ 1,23 million
contre 1,33 million à la rentrée 1997, même si cette
décrue des effectifs sera variable selon les filières, les
instituts universitaires de technologie (IUT) ainsi que les sections de
techniciens supérieurs (STS) devant se stabiliser à un niveau
légèrement supérieur au niveau actuel.
La commission,
après avoir réservé
son vote sur
le budget de l'enseignement supérieur
jusqu'à l'audition du
ministre,
a adopté, lors de sa séance du 27 octobre, ces
crédits réduits par deux amendements, le premier portant sur le
titre III, le second sur le titre IV.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN SECONDE DÉLIBÉRATION
Les
crédits du budget de l'enseignement supérieur ont
été majorés, à titre non reconductible, de
2.200.000 francs.
Ce surplus profite au
chapitre 43-11 Enseignements supérieurs.
Encouragements divers
; il est réparti de la façon
suivante :
- l'article 10 (Etablissements d'enseignement supérieur) est
abondé de 2.000.000 francs ;
- l'article 20 (Activités de bibliothèques et muséologie)
est majoré de 200.000 francs.
1 " Les effectifs de l'enseignement supérieur dans les années quatre-vingt-dix ", Note d'information DP&D à paraître.